Do you think I'll come runnin'? •• Cosran

Do you think I'll come runnin'?

Tu sais Moran, au fond, elle t’aime bien.

C'était devenu son plaisir coupable à Cosmos, trouver la faille. Elle avait traqué tes habitudes, avait tracés de nouveaux plans. C'était devenu un jeu. Fallait être plus fort que toi, penser le moindre coup, à l’avance. Tu peux pas lui échapper comme ça Neumann. Emprunte toutes les portes que tu veux, elle te trouvera à la prochaine. Tu cours moins vite qu’elle, ça fait pas un plis. Arrêtes les frais, t’es foutu.

Elle défile dans les couloirs, se colle au mur à chaques intersections, vérifie ses notes. Salle de chimie. Cours deux exterieur ensuite. Trop prévisible, Neurann. Elle accélère. Te tombes dessus. T’es l’humain le plus prévisible qu’elle connaisse. Elle connait ton emploi du temps par coeur, cherche même pas à t'échapper.

“ BOOOOOOOOOM. 12 VICTOIRES À 8 POUR COSMOS”

Décoiffage en règle avant que tu ne réalises qu'elle a truqué le compte.

“ Petite mention spéciale, malgrés tout, pour ton passage par les toilettes de filles, j’pensais pas que t’oserais.”

Elle se releve époussette sa jupe, te redresse par ce sac à dos qui fait presque ton poids. Cherche pas, elle lachera pas. Aujourd’hui vous avez à parler affaire.

“ J’ai gagné, tu me suis. Et sans discussion”

Elle a ce sourire d’ailleurs lorsqu’elle te parle de cette façon là. Tu vas voir Moran, elle a pas dit son dernier mot. Elle en prononcera autant qu’il faudra pour que tu admettes qu’elle a raison.

Elle t'aime bien, et c'est pour ça qu'elle te laissera pas quand elle partira.

Cosmos #B25C66

MORAN •• Cosmos

TROIS ÉTOILES Messages : 42 Classe : B

Do you think I'll come runnin' ? •• Cosmos

La fin de journée était tranquille, c'était peut-être le calme avant la tempête... ou le festival. Moran ne pensait qu'à ça. Cette année il avait un stand – avec Loup, ugh – il devait assurer, il fallait rester concentré, surtout ne pas laisser son camarade ruiner leur affaire, gagner un maximum de points. Même s'ils servaient de taxi rapide pour le reste du festival, et que c'était un peu humiliant. Moran en soupirait d'avance. Il ne ferait peut-être pas son job avec le sourire, mais il le ferait bien. Comme toujours, il fallait s'adapter. Moran faisait tout comme un automate. Sortir de classe. Poser ses affaires dans le casier. Refermer le casi... Quelque chose dérangea son œil. À la périphérie de son champ de vision. Moran se figea. Moran se retourna. Rien.

Dans son cerveau, ça allait à cent à l'heure. Jeune parano. Moran referma le casier et, son sac sur le dos, remonta le couloir. Dans le doute, il allait faire quelques détours. Il pensait en avoir fait assez quand on l'attaqua avant la sortie du bâtiment.

Moran avait tellement d'entraînement qu'il ne hurla pas de terreur. Pas cette fois. Mais le décoiffage lui arrachait le cuir chevelu et il cria :

"Aah, mais lâche-moi Helkins !"

Il maltraitait son nom de famille avec son accent allemand comme Cosmos maltraitait sa dignité. Dans la bouche de Moran, Elkins sonnait Hell-kins, et ça lui allait bien dans le fond. Cosmos Elkins, son petit enfer personnel.

"Dégage, dégage !" siffla-t-il en se tortillant pour lui échapper.

Trop tard, elle l'avait choppé. Il rougit furieusement en l'entendant parler des W.C. des filles, et la fusilla méchamment du regard. Elle ne pouvait pas savoir à quel point ce détour lui avait coûté. Ça n'avait même pas payé. Moran jura en allemand dans sa barbe encore inexistante et se laissa à moitié traîner dans le sillage de la grande perche, se débattant plus furieusement avec ses mots qu'avec ses poings. De toute façon il n'avait pas de force.

"J'ai pas le temps pour tes bêtises ! J'ai des devoirs à faire !" protesta-t-il encore.

C'était même pas une excuse. Moran avait vraiment prévu – et envie – de faire ses devoirs maintenant. Comme ça il était tranquille pour la soirée, à faire ses observations et ses annotations. Rien qui ne concernait Cosmos, en tout cas.

"Je vais dire au professeur Winchester que tu m'embêtes, hein !" menaça-t-il en désespoir de cause.

Moran n'aimait pas ce sourire, ce sourire il le connaissait trop bien et il n'annonçait rien de bon pour lui. Ce sourire, il lui tapait sur le système.

Do you think I'll come runnin'?

N'existe pas sans son contraire
Qui lui semble facile à trouver
Le bonheur n'existe que pour plaire
Je le veux

Elle te lâchera pas Neumann, jamais. Parce que t’as la même leurre d’ailleurs au fond des yeux. T’as juste choisi une autre façon de contester. C’est comme ça qu’elle voit ta façon de te ranger. C’est autant pas plaisir de voir ton visage mécontent que par besoin de savoir que tu n’es pas extérieur au plan, qu’elle persiste à te retrouver au milieu de toutes ses portes mal fermés. C’est plus simple de dire que c’est juste pour pourrir tes journées. Ça lui coûterait à Cosmos de te dire la vérité. Te dire qu’elle ne fait confiance qu'à toi pour corriger ses projets, te dire que sans vos courses poursuites, elle s’ennuierait.

Proteste, débats toi. Fait ce que tu veux Neumann. Son attention est déjà ailleurs. Tes discours en bruit de fond, elle continue d’avancer. Elle s'arrête parfois, décoince une feuille, ci et là, la range toute suite dans son manteau. Plus suspect on fait pas. Surtout quand son regard tcheck les deux côtés avant de continuer. Paranoe. Autant que toi.

“ Monsieur Winchester nianianiaaaa”

Elle te traine à sa suite, ne te laisse aucune échappatoire, aucune explication non plus. Ca viendra plus tard. Elle doit d’abord finir de récolter ce qu’elle a dispersé, stratégiquement, à droite à gauche. Garder tout dans sa chambre aurait été trop dangereux. Ca passe par les casiers, monte aux dortoirs, fait un arrêt près d’un extincteur, et ca se glisse, bien à l'abri des regards.

“ Bon comme je suppose que tu voudras pas m’emmener ENCORE. On va faire ça là. Si on se fait chopper Neumann, je jure, j’dis que c'était tout de toi. “

Comme si on allait la croire.

Elle marque un temps, fronce les sourcils. Étale enfin sur le sol les feuilles barbouillé de crayons de couleurs.

“ C’est toutes les infos que j’ai pu récolter avec Bartho. Mais y’a un truc qui va pas. Ca bug, ici.”

Elle trace du doigt un chemin invisible sur les plans.

“ J’peux pas prendre convenablement des notes du cotés de l’administration. Si j’arrive pas à prendres des notes ça veut dire que je connais pas les entrés et les sortis de la zone. Si je comprend pas ça, ça veut dire qu’on est foutu.”

Y’a toi dans ce on Neumann, que tu le veuilles ou non.
Elle a besoin de toi, mais tu sais, c’est pas pour ça qu’elle te montre ce qu’elle ne montre à personne. Si elle ose, si elle prend le risque. C’est pas parce que t’es le plus intelligent qu’elle connaisse, c’est parce qu’elle veut ta main dans la sienne le jour de la grande traversée.

Elle rêve d’un merci que tu ne prononceras pas quand vous serez dehors. Sois avec elle, ça lui ira, promis.

Ferme les yeux, oublie
Que tu es toujours seul
Oublie qu'elle t'as blessé
Oublie qu'il t'a trompée

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MORAN •• Cosmos

TROIS ÉTOILES Messages : 42 Classe : B

Do you think I'll come runnin' ? •• Cosmos

Cosmos entraînait Moran avec elle mais elle ne l'écoutait pas. Pour lui, c'était problématique. Elle pensait qu'elle pouvait embarquer tout le monde avec elle, comme une tornade, sauf qu'une tornade ça laisse des ruines sur son passage. Cosmos était une catastrophe naturelle. Et Moran refusait d'être un dommage collatéral.

"Uh, alors déjà les portes c'est que pour mes amis", assena-t-il sans aucune pitié – et sans vraiment se soucier qu'il n'en avait pas beaucoup, d'amis. "Et ensuite ça m'est égal qu'on se fasse prendre, personne ne te croiras, tu sais pourquoi ? Parce que j'ai trois étoiles, et toi t'en as pas. Ça veut dire que ma crédibilité est trois fois supérieure à la tienne."

Il était à baffer Moran quand il le voulait. Il était aussi de bon conseil quand il voulait bien faire l'effort. Il regarda ces feuilles qu'elle avait ramassées partout, dans pleins d'endroits différents pour ne pas se faire prendre. C'était assez intelligent mais Moran était trop fier et trop agacé contre elle pour le reconnaître. Cosmos les étalait sur le sol, là où tout le monde pouvait les voir, et exprimait tout haut ses préoccupations. Encore un truc qui énervait Moran. Elle l'embarquait sans l'écouter, elle parlait sans le laisser s'exprimer et ils étaient deux à essayer de se faire entendre. Cosmos ne voulait rien savoir et sa voix était plus forte que Moran. Et soudain elle parlait sérieusement et elle voulait son avis, à lui.

Ben voyons.

Il jeta un regard au plan, regard qui se voulait d'abord désintéressé, jusqu'à l'entendre dire qu'elle ne comprenait pas. Elle parlait en on mais Moran ne relevait pas. Moran parlait en tu. Il croisa les bras et leva les yeux au ciel dans sa plus grande arrogance – le pire étant qu'il ne le faisait même pas exprès :

"É-vi-de-mment, tu ne peux pas accéder à la zone, tu es trop suspecte ! Ils te grilleraient directement. Sauf si tu y vas pour une retenue par exemple, mais je sais pas si ça peut se faire dans les bureaux des directeurs... c'est pas comme si j'avais déjà eu une retenue, moi. Enfin laisse tomber Helkins ça marchera pas."

Il ne la décourageait pas pour être méchant avec elle, car il savait parfaitement l'importance qu'elle accordait à ses plans. Autant qu'il en accordait aux siens. Beaucoup plus, même. Il était parfaitement sincère et c'est pour cela qu'il était aussi direct avec elle. Ça l'agaçait qu'elle se berce d'illusions, surtout qu'elle en emmenait d'autres avec elle, dans ses rêves éveillés. Bon, les autres à la limite, Momo s'en fichait. Il les connaissait assez mal, ou ils lui tapaient sur le système – bande de petits rebelles. Mais à force de se faire harceler par Cosmos il commençait à reconnaître sa sincérité dans tous ces plans. Pourtant, elle avait beau y mettre tout son cœur, pour Moran ils ressemblaient toujours à ceux d'un enfant qui voulait aller sur la Lune en construisant une fusée Lego. Il était sûr que Cosmos allait se crasher et se faire très mal en retombant.

Il aimait aussi beaucoup avoir raison, alors c'était de son devoir de lui dire quand elle allait droit dans le mur.

Do you think I'll come runnin'?

Alors on entame les hostilités Neumann ? Très bien.

“ Et t’a déjà embarqué des gens Neumann?J’demande hein, parce que ton caractère de merde aussi il est trois fois supérieur au mien, asticot"

Elle s'était penchée Cosmos, avait courber son dos jusqu'à n'être qu'à quelques centimètres du sol et de ses plans. Les feuilles remuant à chaque nouveaux mouvements de coudes. Sans quitter du regard ce qui de loin pouvez ressembler à un gigantesque dessin d’enfant, elle avait sorti les crayons de couleur de sa veste. Dessinant des traits si est là alors qu’elle répondait sans réellement s’adresser à toi.

“ Tain mais évidemment Cosmos. RAH. “

Elle relève pas quand tu lui dis d’abandonner. Tu sais très bien qu’elle le fera pas Morann. Elle a pas le droit. Elle a promis. Et même si Cosmos n’est pas un modèle dans bien des catégories, comme tu le soulignes, elle tient toujours ses promesses. Hors de question qu’elle brise celle ci. Tant pis si t’y crois pas. Tant pis si elle est seule à y croire. Elle se débrouillera sans personne si il le faut. Et elle vous emmènera tous. Elle se frottait souvent les yeux, comme si le fait de passer la paume de sa main sur ces cernes pouvait les atténuer. Ca devient flou, ça tourne un peu, alors elle s’assoit sur ses jambes. Sors deux bonbons, en mange un, garde l’autre dans sa main, comme un médicament qu’on prendrait pour chasser les troubles.

“ Bon. Me faut un séjour à la direction”

Si elle devait faire la plus grosse connerie qu’elle n’ait jamais fait. Qu'à cela ne tienne. Elle savait déjà à quel occasion elle pourrait faire un maximum de bruit.

“ T’as trouvé quelqu’un pour te supporter au bal, Neumann ?" Elle s’en voudrait que tu manques ses exploits.

Elle dit ça alors qu’elle sait pas avec qui elle va y aller. L’an passé elle y avait été avec Jasmin, et bien que cela lui écorche un peu la bouche, c’était un moment qui la faisait sourire encore aujourd’hui. Elle passait tant de temps à crier haut et fort qu’elle detester l’académie, qu’elle n’osait plus dire lorsque celle ci lui apporter des moments de joie. C'était plus facile de détester. Comme avec toi.

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MORAN •• Cosmos

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Do you think I'll come runnin' ? •• Cosmos

Moran avait tellement l'habitude que Cosmos lui réponde qu'il lui renvoyait la balle sans réfléchir. Il ne s'attendait pas à ce que HELLkins s'écrase, ça non, il l'attendait au tournant. Il la voyait venir avec ses gros sabots et sa grande bouche qu'elle était incapable de fermer. Parce que Cosmos Elkins était comme lui : elle aimait avoir le dernier mot. Et en un sens, ça rassurait Moran.

"Heu, bien sûr que oui ! Faut le mériter, c'est tout. Mais t'es sûrement jalouse parce que mon alice est plus cool que le tien."

Il trouvait son alice très cool aussi, mais pas autant qu'avoir son propre couloir personnel, et des portes secrètes qu'il était incapable d'ouvrir... la faute à cette fichue académie. Oui, en un sens, Moran comprenait Cosmos. Son désir de liberté. C'était son acharnement qu'il ne cautionnait pas.

"Cautionnait", ouais.

Comme si Momo avait son mot à dire.

"Il te faut surtout un séjour à l'infirmerie", ne put s'empêcher de commenter le rouquin quand Cosmos lui fit part de sa décision.

Elle avait l'air épuisé, mais ça ne le regardait pas. Et de la même façon, Momo ne voulait pas savoir comment elle comptait s'y prendre pour se retrouver dans la zone administrative. Sûrement illégalement. C'était le problème de Cosmos. Fallait toujours qu'elle fasse tout illégalement. Elle était incapable de se conformer à la norme, même pour survivre. Si on lui disait "marche ou crève", elle choisissait la seconde option. Elle n'aimait pas s'entendre interdire des choses, et c'était sûrement pour ça qu'elle aimait autant répondre à Moran. Lui, il n'était pas comme ces gamins qui la suivaient en disant oui oui à tout et en la regardant comme si elle était une déesse.

S'il avait voulu vouer un culte à quelqu'un il aurait choisi autre chose qu'une grande perche de 14 ans.

De toute façon Momo était trop terre-à-terre pour ces choses-là. Il fallait s'en remettre à son intelligence et à ses propres capacités, sinon rien. Et comme ces dernières ne lui permettaient objectivement pas de s'échapper de l'académie, Moran ne faisait rien. Il était très perdu dans ses pensées sur ce sujet quand Cosmos lui demanda s'il allait au bal avec quelqu'un. Ce qui hors contexte était un peu perturbant. Heureusement, son cerveau mit rapidement les choses bout à bout, lui évitant un "Euuuuuuuuuh" trop prolongé.

Son premier réflexe aurait été de dire "sûrement pas avec toi !", et Moran se félicita mentalement d'être aussi réfléchi. Dire que certaines personnes suivaient leur instinct.

Bonjour la crédibilité.

"Pour trouver, il faudrait déjà que je cherche. Qui te dit que j'ai envie d'y aller ?"

Oui, ça faisait partie des activités où la participation étaient hautement recommandée, mais Moran comptait déjà se donner à fond pour son stand, et il faisait des efforts le reste de l'année. Il ne voyait pas très bien pourquoi il se forcerait à aller à ce regroupement social plein de couples niais qui allaient juste danser, se tenir la main et se faire des bisous – berk – alors qu'il pouvait passer sa soirée à enregistrer son journal de bord, ou, soyons fous, à jouer avec ses dinosaures. Il s'était dit qu'il verrait sur le moment s'il avait envie d'y aller ou pas. Le faire accompagné ne lui était même pas venu à l'esprit, mais ça, il ne pouvait pas le dire à Cosmos, n'est-ce pas ? Elle allait encore se croire plus intelligente que lui. Alors pour dévier légèrement le sujet de la conversation, il se concentra sur elle :

"Mais amuse-toi bien si t'aimes ça. En plus vous les filles, vous avez des accessoires obligatoires, vous avez bien de la chance", sourit Momo, hypocrite au possible.

Il ne regrettait pas du tout que personne ne le force à porter des petites ailes de fées. Quelle blague, cette soirée.

Do you think I'll come runnin'?

On est rien d’autre que les deux faces d’une même pièce Moran. On pourrait marcher ensemble, voyager comme personne ne l’a fait encore. Découvrir des choses invisibles aux yeux des autres. On a juste choisi de ne s’attarder sur rien, de ne pas s’attarder sur l’autre.

Tu sembles si proches parfois Neumann, qu’elle en oublie les raisons de te détester.
Et puis on ouvre la bouche.

Ca gronde dans l’air, ça éclate comme des petites bulles d’agression. Ca s’entrechoque à coup d’arguments invalides, de répliques qui ne valent pas mieux les unes que les autres. Des enfantillages au bout d’un couloir peu emprunté, où l’on se croit discret alors que le niveau sonore ne fait qu’augmenter, phrase après phrase, essayant de se hisser plus haut que l’autre.Ca se bute sur l'opinion exprimé, ça refuse d’avoir tort. C’est comme ça à chacune de vos conversation. A tel point que de l'extérieur, on pourrait se poser les pourquoi, les comments. Elle sait plus vraiment Cosmos, comment ça a commencé. Pourquoi non plus, elle ne saurait l’expliquer. Vous etes si opposé Neumann, tu l’exasperes dans chacune de tes phrases. Elle revient toujours pourtant. Elle vient même te chercher. Elle te traque dans les couloirs. Monte même des plans pour ne pas te laisser filer. Si tu savais le nombres de portes qu’elle a du bloqué aujourd'hui, pour réussir à te tomber dessus. Tant d’effort, pour ne pas t’écouter.

“ Pas b’soin.”

C’est prononcé dans un souffle, presque inaudible. Ca sert a rien de s’attarder la dessus, elle a l’habitude. Elle a l’habitude des voix en echoes, du monde qui se trouble. Joue pas les inquiet Neumann, ca te ressemble pas. Lui fait pas croire que vous avez du temps pour ces choses là. Elle le connaît si bien, ce rideau noir devant ses yeux, elle l’a vu tomber, de si nombreuse fois. C’est rien Neumann, juste son Alice qui fait des siennes. Toi comme elle, vous n’avez pas envie de parler de ça. Pas vrai ? C’est bien plus intéressant de chercher à faire trébucher l’autre. Mais bien visé Neumann. T’as touché direct, terrain sensible. Un point pour toi, dans ce compte qu’elle a fini par ne plus tenir. Peut être même que ça s’est vu, un instant sur son visage, que t’avais plongé tête la premiere dans une fissure qu’elle refuse de montrer.

Fait pas l’malin Neumann, j’vais te les faires bouffer moi les ailes d’ange, t’vas pas comprendre.

C’est ce qu’elle t’aurait répondu, a vif. Mais dans cette bataille absurde que vous vous livrez, elle a pas le droit de te laisser prendre l’avantage. Alors elle marque un blanc, juste assez pour réfléchir, et elle surenchérit, pour pas t’laisser gagner

“ Tu sens le sel Neumann, c’est l’idée de passer la soirée seul avec tes révision qui te fait rager ? Si y‘a que ça j’peux te servir de prof moi hein ? Pas de problème, mais on fait ça un autre soir que celui du bal, si ça t’gene pas. J’ai des potes a voir, tu comprends ? J’comprend que pour toi se soit une notion obscure, mais je t’expliquerais ça aussi, si tu veux.”

Si tu pues le sel Neumann, elle pue la mauvaise foie. Parce qu’elle angoisse de cette putain de soirée, mais que t’es bien la dernière personne à qui elle oserait l’avouer. Elle s’est jamais voulu aussi forte que devant toi, elle n’a jamais eut aussi peut de reparti qu’a tes cotés. Pourtant elle pourrait t’apprendre des choses si tu lui laissais le temps, si vous preniez le temps de parler des choses, vraiment tous deux. Elle n’est pas si bête qu’elle n’y paraît Cosmos, sur des questions logique tu sais, elle peut aussi rivaliser.

Mais comme toujours, c’est pas le sujet.

Elle est concentré Cosmos , comme si se focaliser sur quelque chose allait retarder sa chute. Et elle se rappelle. Elle sent le feutre dans sa poche de chemisier. Le sourire se dessine alors que les yeux se ferment pour sentir le monde bouger, dans sa tête. Ca tourne trop. Faut passer à autre chose. Alors le geste est brusque, imprévu. C’est débouché en une seconde. Plongé en direction de ton visage dans une autre. Elle ne sait pas ce qu’elle va afficher sur ta peau, une chose est sûr, t’auras beau la retenir, elle arrivera à ses fins. Comme pour tout. C’est bien ça qui emmerde le monde, qui t’emmerde toi.

Vous devriez parlez Neumann, des vrai choses. Peut être que cette fois, c’est vous deux qui gagnerez, ensemble.

Cosmos #B25C66

MORAN •• Cosmos