an & narcisse

be soft for the sake of every heart; show them with every movement of your body that gentle does not mean weak.

il y a la pointe de son crayon qui glisse doucement sur le papier alors qu'il prend en note les directives pour le devoir.
presque avec lassitude, mais il ne faut pas se méprendre, car an adore ce cours. il n'a tout simplement pas la tête à se concentrer totalement. la nuit a été dure et il fait tout son possible pour ne pas dormir dans son cours. malgré cette passion inextinguible pour les chiffres, il avait le sentiment que le sommeil le happerait de plein fouet. heureusement, le son de la cloche lui sauve les fesses et il s'empresse d'assembler ses affaires pour les mettre dans son sac. la main qui glisse jusqu'à la cravate de son uniforme pour la défaire en partie, le chinois sort enfin dans le couloir après tous les autres. plus habitué d'être solitaire, même s'il a des amis, il préfère toujours vagabonder entre ses cours seul.

ses pas résonnent en écho avec ceux des autres élèves; autant dire qu'on ne l'entend pas du tout approcher. son apparence un peu négligée, il se demande où il ère. les cours sont terminés pour la journée, alors il devrait se diriger vers son club de dessin afin de mettre à profit ce talent caché qu'il voudrait pourtant montrer aux yeux de tous. il y a aussi l'envie de se changer les idées et celle d'aller dormir un peu qui hante ses pensées. que devrait-il faire? il n'a rien prévu, aujourd'hui. et c'est probablement mieux ainsi. trop occupé par l'attaque de ses questionnements intérieurs, an ne remarque pas la présence qui se dirige tout droit vers lui dans la nette intention de le bousculer. il ne saurait dire si ce fut intentionnel ou non, mais en regard de la personne qui vient se heurter à lui avec une force presque calculée, il ne doute pas un instant que ce fut le cas. ce trois étoiles avait pour l'habitude de le frôler chaque fois qu'ils se croisaient quelque part. mais pas seulement. il lui lançait des regards inconfortable doublés de sourire indéchiffrable. jamais l'asiatique ne lui avait directement adressé la parole, mais l'impact d'aujourd'hui contribue à le faire sortir un peu de ses gonds.

- c'est si difficile de regarder où tu vas?

le regard franc et le dos bien droit avec son épaule qui le fait un peu souffrir à cause du choc soudain. il n'a aucune raison de détourner son regard de cet être vil et perfide qui se tient face à lui. il doit cependant légèrement baisser la tête pour le regarder directement. comment une personne aussi petite peut-elle agir comme quelqu'un de bien plus grand et imposant? les mystères de la vie fascineront toujours le chinois en proie à rien d'autre qu'à une indifférence soudaine. il faut aussi prendre en compte ce fait qu'an n'est pas facilement impressionné par qui que ce soit et par quoi que ce soit. mais les efforts de ce petit gars pourraient presque être louables. presque.

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an & narcisse

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il aurait préféré ne pas entendre ce petit mot de deux lettres dans sa bouche à la langue de vipère. cette voix aux intonations désagréables devraient rester gentiment dans sa gorge, derrière ses lèvres scellées. an ne saurait dire pourquoi il se sent aussi irrité en sa présence alors que ces dernières semaines, il n'avait presque rien fait. oh, excepté ses frôlement peu subtils et ses sourires charmeurs qui n'atteignaient aucunement son âme froide. narcisse porte bien son nom, à s'excuser ainsi à cause de son reflet qu'il adore tant. le chinois ne peut que l'exécrer encore plus, lui qui n'arrive pas à poser le regard sur son visage dans la glace. il ne l'envie pas, loin de là. son amour de lui-même est suffisant pour ne pas ramper devant ceux qui s'aiment beaucoup trop. il y a ce sourire indécent, beaucoup trop grand qui étire ses lippes et il ne peut s'en sentir que plus exaspéré par son comportement abusif.

il n'a pas le temps d'ouvrir la bouche que cet individu perfide positionne son miroir portatif devant le visage de l'asiatique qui en reste stupéfait. il croise alors son regard et c'est comme si le temps s'arrêtait autour de lui. les premières secondes passent sans que rien ne se produise. an ne fait que contempler ses traits en songeant qu'il y avait tellement longtemps qu'il ne s'était pas regardé en face qu'il en avait presque oublié à quoi il ressemblait. cependant, ce fut la seule pensée qui émergea, car son reflet commence maintenant à bouger indépendamment de lui. il hoquette sans pouvoir détourner les yeux, comme si une force invisible le forçait à rester immobile. d'abord, ledit reflet semble perdu comme s'il cherchait à comprendre ce qu'il faisait là et plus les secondes passent plus il prend conscience de son environnement. son regard à lui transpire la frayeur, au contraire de celui qu'à l'image mouvante devant ses yeux. bientôt, la soixantième seconde passe et ce qui sort an de sa torpeur sont les maux de tête s'amplifiant et le saignement de son nez. il réussit à détourner la tête de ce spectacle horrifiant pour lui. le chinois sait par contre que son reflet bouge encore dans le miroir et qu'il ne disparaîtra que dans plusieurs secondes.

il ne prend pas la peine d'essuyer le sang qui coule de son nez, doucement, délicatement. non, ses pensées se tournent vers narcisse tout comme son attention. le trois étoiles vient tout juste de dépasser les bornes et son poing se serre, faisant blanchir ses jointures. à ce moment précis, il ne se contrôle plus. il a le sang bouillant à l'intérieur de lui et sans prévenir, son poing s'envole pour se fracasser avec force contre la mâchoire du plus jeune. la douleur engourdi sa main, mais il n'y porte aucune attention, pourtant. trop occupé à contempler le corps qui s'échoue sur le sol. mais une fois cette petite poussée d'adrénaline retombée, son crâne le lacère et il s'accroupit en se tenant la tête entre les mains. il n'en a que faire des gens qui les regardent à ce moment précis. il a juste mal et il a la rancoeur sur le coeur. nullement du genre à se mettre à crier, an se contente de ne rien dire. de toute façon, ce vaurien valait-il qu'il lui adresse la parole après ça? c'était un moment où sa rancune prenait vicieusement place en lui et aucun retour possible en arrière; les deux sont destinés à se détester.

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le silence alentour n'est troublé que par des murmures qui se veulent discrets. toutefois, an les entend et ne peut les ignorer. il a l'impression que son coeur bat dans son crâne tellement la douleur se fait intense et enfin, il ose glisser doucement ses doigts sous son nez pour les imbiber de son carmin. il sait qu'il ne devrait tout simplement pas y toucher, car ça ne faisait que l'étendre un peu plus, mais son esprit n'arrivait pas à déterminer si du rouge s'échappait bel et bien de son nez ou non. il n'a que peu d'intérêt pour l'individu qui crache au sol un mélange de salive et de sang pour le moment. non, à la place ses mains viennent appuyer contre ses tempes dans l'espoir vain que cela arrête la douleur qui le lancine. pour peu, il se sentirait valser par des étourdissements, mais accroupit ainsi, il ne le sent pas. s'il avait été debout, probablement que son ballant lui aurait échappé et qu'il se serait écroulé sur le sol froid du couloir. le chinois n'arrive même plus à penser correctement à cause de la douleur qui assourdit les bruits ambiants. jusqu'à quand va-t-elle le faire souffrir ainsi? il y avait longtemps qu'il n'avait pas utilisé son alice alors il ne se souvenait pas. il ne se souvient pas de la durée des effets. en a-t-il simplement déjà eu conscience?

mais il ne peut pas laisser celui qu'il a frappé se morfondre au sol. il a trop de coeur pour simplement partir comme un voleur. pourtant, il ne regrette pas de l'avoir frappé. pourquoi en aurait-il honte? quand on repousse an dans ses retranchements aussi violemment, on ne peut qu'en subir les conséquences, aussi douloureuses soient-elles. il ne s'énerve pas facilement le sūn. il faut avoir abusé de sa patience et de sa tolérance pour qu'il en vienne aux poings de cette façon. et narcisse semble avoir un don pour ça. l'asiatique se redresse doucement, forçant son équilibre à se stabiliser. ça va, la douleur s'éloigne doucement avec une lenteur frustrante. il peut donc se pencher et empoigner sans délicatesse aucune le bras du narcissique trois étoiles pour le relever et le traîner à sa suite. il n'en a que faire de ses possibles protestation; an ne va pas le laisser là à saigner de partout. il va le guider jusqu'à l'infirmerie afin d'y avoir les soins appropriés. comme toujours, son silence le précède jusqu'à sa destination finale et il compte bien le balancer à l'infirmière avant de partir. cependant, elle ne peut se résoudre à le laisser partir à cause du sang sur le haut de sa lèvre. et alors qu'il est finalement assis sur l'une des chaises et narcisse sur l'un des lits, la question fuse. est-ce lui qui a frappé le plus jeune?

- pourquoi demander l'évidence-même?

il fait la moue. une moue boudeuse et colérique, alors que l'infirmière s'occupe de l'autre individu et qu'il tient un mouchoir en place sous son nez. il n'a pas envie de rester là, mais il a bien conscience de devoir prendre le temps d'arrêter son carmin de couler. pas un seul regard en direction du narcissique narcisse, la rage encore trop au corps pour rester calme à sa simple vue.

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il est ennuyé, an, alors qu'il entend narcisse se plaindre à l'infirmière qui le nettoie. ne peut-il pas simplement se la fermer trente secondes? au lieu de prendre la parole, le chinois regarde obstinément devant lui dans l'espoir de pouvoir reprendre le calme qui le caractérise si bien. tenant toujours le mouchoir sous son nez, il soupire et sens enfin la colère se dissiper peu à peu. il ne s'était pas rendu compte que son corps tremblait légèrement sous le coup de l'émotion vive. il a conscience que le trois étoiles ne pouvait pas comprendre sa peur de son propre reflet vivant, mais de là à venir le provoquer directement par pur plaisir... il avait clairement dépassé les bornes. d'ailleurs, il l'entend gueuler non loin et ce simple fait le fait grincer des dents sous la douleur qu'il éveille dans son crâne. ce qui lui indiquait clairement que la douleur n'était en rien partie; elle était simplement sous-jacente. agressif? an? il n'en croit presque pas ses oreilles. certes, il avait un peu overreacted, mais de là à dire qu'il était agressif? encore faudrait-il qu'il le démontre en permanence, car une seule situation ne suffit pas à sauter à cette conclusion. parce que tous ceux connaissant l'asiatique pourraient le démentir avec tellement d'exemples. cependant, il n'en fait pas de cas et ne lui adresse pas un seul regard. il ne le mérite pas. à sa deuxième remarque, an ne peut s'empêcher de laisser un rire s'échapper de sa gorge. ce genre de rire à moitié surpris et sarcastique.

- en quoi peux-tu me juger sur une seule situation que tu as toi-même provoqué?

ce n'est qu'après ses paroles qu'il tourne la tête vers lui pour qu'il puisse voir tout le dédain qu'il a dans les yeux. le chinois le fixe alors sans ciller.

- tu penses que tu comprends ce qui vient d'arriver, mais en fait, tu n'en sais rien. et tu continueras de croire que tu le sais vraiment, mais tu sais quoi? j'en ai rien à faire.

ah, le voilà calme de nouveau, finalement. à ce stade, narcisse à déjà perdu, car peu importe ce qu'il lui dirait, ça n'atteindrait pas an le moindrement du monde. après un certain moment à le fixer, l'asiatique retourne à sa contemplation du mur en face de lui. l'ignorer était probablement sa meilleure solution en ce moment et c'était bien ce qu'il comptait faire à partir de maintenant.

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la réponse qui lui est lancée est d'une logique enfantine et pour un peu plus, an aurait été stupéfait. pas face à narcisse, pourtant. lui qui agit comme un enfant et qui se fâche s'il n'a pas ce qu'il veut ou si les choses ne vont pas comme il le souhaitait à la base. et ça ne vaut franchement pas la peine qu'il lui réponde. s'il est incapable de comprendre ce qui ne va pas dans ce qu'il a dit, ce n'est pas le problème du chinois. toujours aucun regard pour le trois étoiles, an se concentre sur le mur face à lui. c'est bien plus intéressant que de le voir cracher un venin qui ne l'atteint, de toute façon, pas. comment en est-il venu à ça? il aurait suffit de le tolérer et de passer son chemin. cependant, quand on s'en prend à lui de façon aussi directe et avec son alice, an ne peut s'empêcher d'être un peu moins tolérant et patient. même s'il ne regrettait rien, il aurait préféré ne pas en arriver à un tel résultat juste parce que c'est chiant. en plus, il doit supporter un narcisse qui n'arrête pas de pleurer. et qui se plante devant lui. sans même bouger la tête, le chinois lève les yeux vers son visage.

il l'écoute déblatérer son poison. oui, an a mal agi, mais il n'a pas agi en "petit imbécile", pour reprendre les paroles de son vis-à-vis. qu'il aille pleurnicher aux enseignant, honnêtement, il n'en a rien à faire. an est capable d'assumer ses tords tout seul et avoir un gamin sur le dos ne changera rien pour lui. c'est amusant comment il parle à travers son chapeau alors qu'il ne sait rien du tout sur le chinois. il pourrait se mettre à rire, mais au lieu de ça, il reste stoïque face à lui, avec une lassitude extrême dans le regard. il ne fait même aucun geste lorsque celui-ci quitte la pièce. c'est un soupir qui vient briser le nouveau silence, alors qu'an est soulagé de ne plus l'avoir sous les yeux. il se promet qu'à l'avenir, il fera tout pour ne plus le croiser afin d'éviter de devoir l'entendre se plaindre. parce que c'est ce qu'il semble faire le mieux.

une fois les saignements de son nez arrêtés, le chinois prend possession de ses choses et retourne à son dortoir. s'il avait su que la journée serait si mouvementée, il serait resté dans la classe de son dernier cours.

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