être debout à cette heure là, ça fait toujours une espèce de joie de conquête ღ Alec

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être debout à cette heure là, ça fait toujours une espèce de joie de conquête

Une matinée ensoleillée comme il n’y en a pas assez sur cette planète. Un short de sport enfilé rapidement, un t-shirt légèrement moulant également, confortable pour l’activité qui l’attendait. Une nuit de sommeil terminée sereinement, mais quelques minutes supplémentaires et non nécessaires passées au creux des draps rendus chaud par sa présence, à l’oreiller moelleux qui accueillit ses rêves ainsi plusieurs heures.

Légèrement en retard.

Pas de rendez-vous secret si ce n’est avec lui-même, pas de faux-fuyant pour s’extirper d’un éternel pétrin. C’est l’heure de suer. Et il est de bonne humeur Narcisse car le soleil ne s’est pas encore fait la malle, car il continue de le réveiller le matin pour son entraînement. Bientôt, il le sait, alors que l’hiver approche, ça ne sera plus le cas. Trouvera-t-il encore la motivation de s’extirper de sa couche protectrice et douillette ? Seul l’avenir le dira.

Réglé comme une horloge, enfilant sa montre à mille cinq cent francs au poignet, celle qui n’est pas si belle mais qui au moins l’aide dans sa petite course matutinale, il quitte sa chambre en silence. Ses baskets colorées vissées au pied, il déambule dans les couloirs mais refuse le petit-déjeuner. Il n’a jamais vraiment su s’il fallait manger ou pas avant de faire du sport, mais l’eau suffira cette fois encore. Et si le malaise le prend comme ça arrive parfois, déçu, il s’arrêtera et se forcera à un repas. Il y avait pire dans la vie que de rater un entraînement – avoir moins de la perfection à une interrogation émise par un enseignant était une honte bien pire, et il perdait ses cheveux chaque fois que ça arrivait – toutefois, il refusait l’échec de pénétrer insidieusement dans sa vie.

Au petit trot, il arriva aux terrains sportifs, qu’il découvrit déserts, comme souvent. Il grinça des dents et eut une mimique méprisante assortie d’un petit couinement du même acabit : pourquoi le reste des élèves préférait-il poireauter au lit plutôt qu’affiner son corps et son esprit ? Le monde appartient aux gens qui se lèvent tôt ; maxime qui ne s’est jamais relevée fausse. Inutile de penser à ces cancres paresseux ; le plus important, c’est lui. Il réussira.

Un étirement d’usage, qui ne dure jamais bien longtemps et il est parti. Les mètres glissent sous lui avec aisance, et il regarde droit devant, alors que déjà, ses pensées s’aventurent hors de son esprit. Ça l’aide à tenir, à être plus endurant. Il ne sent pas la douleur dans les mollets, le souffle qui s’amenuise à mesure qu’il tourne encore et encore sur ces kilomètres tant de fois répétés depuis son admission. Il fait un peu frais, il y a comme de la buée devant sa bouche, mais il est bien. Comme si la perfection était toujours plus proche, plus accessible. Il pourra bientôt l’effleurer de ses doigts.

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Ne me provoque pas bro

Tu n'avais guère l'habitude de rester très longtemps au lit, surtout lorsqu'il s'agit de faire du sport. Quoi de meilleur, que de se défouler dehors à l'air pur. Tu sors alors de ton lit, ouvrant par la même occasion la fenêtre de ta chambre, comme pour admirer le paysage du haut de ta tour. Alors que, voilà au fond c'est juste par curiosité. La fraîcheur, le vent, le son des oiseaux. Doucement, tu enfiles une tenue de sport, que tu avais préparé la veille, faut dire que niveau mode tu n'es absolument pas dans le moule, au contraire tu es à côté de la plaque.

Étant désormais prêt, tu sors de ton dortoir puis te diriges vers les terrains sportifs. Le temps était agréable, donc de ce fait tu te décides à courir comme pour t'échauffer un tout petit peu. De plus, aujourd'hui tu as l'entraînement de Volley avec Elyas. Rien que d'y penser, tu as des frissons. C'est vrai qu'avec lui, tu ne risques pas de te dégrader, puisqu'il est toujours derrière les autres afin de les surveiller. Il te fait presque penser à ton prof de mathématiques, mais lui au moins ne te force pas pour que tu bosses.

Tu étais quelque peu perdu dans tes pensées, tu ne savais pas vraiment quoi faire après ton sport. Peut-être, manger un petit bout avant les cours ? Mais, comme toujours tu te demandes ce qu'il va y avoir. C'est tellement compliqué d'être végan de nos jours, c'est tellement rarissime de trouver des plats qui te plaisent. Après tout, tu es parti courir sans rien manger avant, à mon avis tu vas vite avoir un petit creux. Tu commences alors à courir, lorsque tout à coup tu aperçois une silhouette venir dans ta direction.

Immédiatement, tu te stoppes puis observes du mieux que tu peux cette chose venir vers toi. Ça te semblais être une personne, mais qui alors ça c'est à voir. Sans réfléchir, tu te mets devant cette chose, en sorte à ce que tu puisses la stopper dans sa course. Toutefois, lorsque tes yeux remarquent que c'est ... Narcisse. Tes pieds se mettent à courir, et ton corps lui se jette sur Narcisse. EH MON POTE CA FAIT UN MOMENT QU'ON NE S'EST PAS VUS lui dis-tu en criant avant de te jeter sur lui.

La chute n'a pas été violente pour toi, mais pour ton ami .. C'est à voir, lorsque tu es à terre tu relèves ta tête. Lui offrant ainsi un large sourire, tu espérais au moins qu'il soit encore vivant, mais le connaissant il juste doit être sonné. C'était trop tentant de te sauter dessus .. Ça va au moins ? Il semble mort, et si c'est le cas tu es dans le pétrin, au pire tu fais comme si rien ne s'était passé ..

Alec & Narcisse

— gitano;

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Ça devait juste être une matinée comme toutes les autres. Pas de prise de tête, un échauffement pour se mettre en jambe et enchaîner le reste de la journée sans accroc. Une douche brûlante, un petit-déjeuner, et les cours pourraient commencer.

Narcisse ne pense pas à ce qui pourrait se passer de négatif. Une météorite qui tombe sur sa tête – et juste sur la sienne –, une pluie torrentielle qui s’abat brusquement, non. Il poursuit son but, inlassablement. Son regard est perdu devant lui, il ne voit plus le chemin qu’il suit et ce qui l’entoure tant il est concentré. Le silence est serein tout autour, mais la musique tonne dans ses oreilles et l’aide à tenir. Un jour, il se dit qu’ainsi entraîné par l’air motivant, il finira par s’écrouler. Et c’est ce qui va se produire. Enfin, pas exactement.

Non, il ne regarde pas devant lui. Oui, il sol a un intérêt. Il y a un gars qui se plante sur son chemin et qu’il va percuter dans quelques instants. Il se rapproche. Ce n’est pas naturel.

Retour à la réalité. Il boit la tasse.

Et bascule en arrière.

La chute est brutale et amère. Son cœur saute hors de sa poitrine. Il frôle de très près le cri de terreur, et ses fesses lui font mal. Les écouteurs s’arrachent de ses oreilles et la mélodie fait place à des paroles qu’il ne capte pas. Pas dans un temps premier.

Il est allongé sur le sol, les yeux clos. Il peine à les rouvrir, il est dans l’incompréhension la plus totale. Est-ce un cauchemar ? La réalité ? Pourquoi il est ainsi couché ? Effort surhumain, ses paupières se soulèvent. Un visage familier apparaît, et il fronce les sourcils.

Si le garçon semble content de le voir, la réciproque n’est pas possible.

Parce qu’il est tombé comme une vieille merde dans les cailloux. Car il est humilié, coupé dans son élan, et que sa voix lui vrille les tympans.

– Alec. Tu te calmes. Tout de suite.

Trop tentant… tu parles ! Lui, ça ne lui fait clairement pas plaisir de ce retrouvé le cul par terre. Il va avoir une jolie bosse, ses fesses sont sûrement pleines de terre et peut-être sa peau est-elle constellée de laides égratignures. Pas satisfaisant comme matinée.

– Tu aurais pu m’interpeller d’une autre manière, feula-t-il comme un petit animal blessé. J’aurais au moins été heureux de te voir ! Tu viens de m’envoyer bouler dans la poussière et… ça va ? Je suis confortable ?

Son ventre écrasé réclame un peu d’air.

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Ne me provoque pas bro

Tout allait bien, enfin .. Jusqu'au moment où tu as aperçus au loin une drôle de silhouette qui vagabondait dans ta direction. Immédiatement, tu arrêtes dans ta course puis te positionnes en face de celle-ci. Toutefois, doucement tu te rends compte que cette chose si étrange est en fait, Narcisse. Grosse boulette, suite à ce constat tu te décides à t'approcher de lui. Tes jambes se mettent alors à courir très vite, et sans que tu puisses faire quoi que ce soit ton corps tout entier se jette sur ton pauvre ami. Évidemment avant, tu lui cries dessus. Heureusement, qu'il n'y a personne parce que sinon la honte .. Non pas pour toi, mais pour Narcisse si.

Ce dernier tombe violemment sur les fesses.. On peut littéralement dire qu'il est tombé comme une pauvre merde à terre. Mais, tu vas éviter de le lui dire parce que sinon il risque de te piquer une crise. Et sur ce coup-ci ce dernier aura bien raison, et puisque tu as horreur d'avoir torts tu vas t’abstenir. Lorsque tu relèves la tête, tu remarques que Narcisse est à moitié mort. Je suis si gros que ça ? Te poses-tu comme question. A vrai dire c'est la seule chose à ce moment précis qui t'intéresse et non pas la survie de ton ami. Ouais t'es confortable, surtout ton bidon je t'avoue.

C'est une petite blague que tu n'as pas vraiment l'habitude de faire. Mais avec lui, tu peux largement de le permettre. Puis, il te connaît assez pour savoir que c'est pour rire. Mais avouons qu'à sa place tu n'aurais certainement pas apprécié d'être ainsi à terre. Donc, de ce fait d'un simple geste simple et rapide, tu valses du côté offrant ainsi un peu plus de possibilité de respiration à ton ami.

Tu te relèves doucement, admirant ton ami qui lui est encore à terre. Tu penches la tête sur le côté puis remarques que tes écouteurs sont encore par terre. Alors, tu te décides à les ramasser avant que ton imbécile d'ami marche dessus. Tu vas rester encore longtemps à terre comme ça, donne moi ta main. Suite à tes mots tu lui tends ta main, afin éventuellement l'aider à se relever. Est-ce qu'il va accepter ou faire le fier ? C'est à voir.

Alec & Narcisse

— gitano;

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être debout à cette heure là, ça fait toujours une espèce de joie de conquête

Alec semble bien s’amuser et la pensée fugace d’un meilleur choix d’amis passe rapidement par l’esprit de Narcisse. Ce n’est pas faux. Parce qu’avoir des camarades qui lui sautent au visage sans raison et qui le font tomber par terre, c’est peut-être pas très sain. Il aurait pu se faire bien mal, mince ! Une grosse pierre aurait pu se trouver sur le chemin de sa tête ou de l’arrière de sa gorge fine.

Et hop, coup du lapin. Chute mortelle et prison pour Alec. Meurtre au il ne savait quantième degré. Avec préméditation bien entendu.

Assassinat.

Il semble vraiment heureux de l’écraser de la sorte. Le châtain ne l’est pas lui, et il soupire longuement dans le visage de l’intéressé. Tiens, ce n’est pas poli, mais ça lui apprendra à l’agresser. Il aurait pu lui cracher dessus d’ailleurs.

Mais ça, c’est bien plus humiliant et il ne se le permettrait pas.

Il est un prince, pas un petit caïd à deux balles.

Même si son style vestimentaire veut dire tout le contraire. Son comportement d’habitude odieux aussi.

– Mon bidon, il t’emm…

Il laisse la fin de son mot grossier en suspend. Il est certain qu’Alec à de toute manière très bien compris ce qu’il voulait dire par là. Il est très bien son ventre ! Ferme, sans gras ! Avec de petits abdos dus au sport !

Et lui ?

Le gamin terrible finit par se décaler et Narcisse respire avec bonheur. Ce n’est pas trop tôt ! Par contre, l’arrière de son corps, c’est-à-dire son dos, ses jambes et ses fesses rebondies, eux, ne sont toujours pas satisfaits.

Il lui tend la main. Mais pour qui se prend-il ?

La fière ordure se remet sur ses pieds tout seul, avec le peu de dignité qui lui reste, dans laquelle il se drape avec arrogance. Puis il se tourne.

– Première chose, tu vas retirer tous les gravillons qui m’entrent dans les jambes et qui salissent mon short de sport. Deuxième chose, j’aimerais savoir si je pisse le sang.

Parce que c’est bien plus problématique, alors.

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Je n'ai jamais été doux

Ne me provoque pas bro

Aucune blessure, aucune égratignure. Tu étais juste un peu sonné, rien de plus ni de moins. Par contre, ton ami n'avait pas l'air d'être en bon état. Ton visage était encore contre son torse, ton corps avait un peu de mal à se mouvoir. Tu restas quelques secondes sans bouger, ce n'est que lorsque tu entendis un grincement de dent que tu relevas la tête. Narcisse semblait être en colère contre toi. C'est dans ta nature d'agir de la sorte, de plus à force il devrait être habitué à ce comportement de taré.

Tu ne pus t'empêcher d'un peu le piquer vis-à-vis de son ventre, qui est pour toi tout à fait plat sans aucun bourrelet. Mais, tu savais pertinemment que ça n'allait pas lui plaire, puis à qui ça lui plairait d'entendre ça ? Même toi, tu te vexerais .. Entre potes, on se taquine non ? Tu finis pas te relever, lui offrant ainsi un peu d'air. Il m'emmerde je le sais ouais Narcisse. T'observas lentement les alentours, quand tout à coup t’aperçus tes paires d'écouteurs à côté de ton ami. Ils ont du tomber lors de ton saut. Immédiatement, sans plus attendre tu choppas tes écouteurs puis par la même tu lui tendis ta main à l'autre imbécile qui te sert d'ami. Mais évidemment celui-ci refusa, quel gamin.

Tu n'avais certainement pas l'envie de lui enlever les cailloux, mais disons que tu n'avais pas vraiment le choix. Du fait que c'est de ta faute, donc tu te sens un peu obligé. Alors d'un geste rapide tu agitas de ta main sur ses jambes afin de lui retirer les quelques cailloux qui s'étaient coincés à son short. Tu ne saignes pas mauviette, lui dis-tu en rigolant. Il était vraiment ridicule, mais ça te faisait rire.

Alec & Narcisse

— gitano;

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être debout à cette heure là, ça fait toujours une espèce de joie de conquête

Pourquoi Alec semble-t-il si satisfait de le voir étalé au sol ? Pourquoi se moque-t-il presque de lui, alors qu’il n’est pas tombé par sa propre maladresse, mais à cause du comportement immature de l’autre garçon ? Il souffle et gonfle les joues, un peu d’air dans une, un peu d’air dans l’autre. Il sait qu’à moins de le frapper – ce qui serait, on se l’avoue, gratuit et mesquin – il n’arrivera pas à enlever ce fichu sourire de son visage ; et dire que normalement, c’est lui qui affiche constamment une mine réjouie !

Heureusement, il obéit. Il ne nettoie comme il peut – c’est rapide, sûrement ne veut-il pas toucher les fesses d’un autre garçon – et ça laisse dans sa chair malmenée un peu de douleur. Fort heureusement, il n’y a pas de sang qui coule – et il jette un regard aux mains de son ami pour s’en assurer et rien à signaler de ce côté – ; il aurait alors pu piquer une mémorable crise. De nerfs, de panique, de mécontentement. Du calme Narcisse, du calme. Ça sera pour une prochaine fois que tu perdras la face.

Il croise les bras sur sa poitrine et soupire. Et son entraînement alors ? Est-ce que ce foutu gamin y a pensé cinq minutes ? Non, bien sûr que non. Il pourrait être en retard au repas du matin, à moins de faire l’impasse sur la suite de la course. Est-ce qu’il a envie de sacrifier l’un ou l’autre ? Évidemment que non.

– T’es mignon Alec, mais je dois vraiment continuer à courir. Va manger !

Et il fait une mine de chiot battu. Car Narcisse, il change d’expression comme de chemise.

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