À lire avec cette voix en tête 8)Il était une fois un poupon aux joues rebondies,
Né dans une famille de haute lignée.
Dès l'instant où ce petit être prit sa première bouffée,
De sa liberté, c'en fut fini.
On la lui avait dérobée sans autre forme de procès.
Baptisée Garance, une nouvelle d'Harcourt était née.
Son enfance se passa sans encombre
Mais son éducation fut bien rude.
Le devoir le disputait aux études.
D'une liberté inexistante, il ne restait que des décombres.
Ô combien Garance voulait sortir et jouer,
Comme tous les autres enfants de son âge.
Elle aussi se voyait comme un oiseau volage.
Pourtant, rien de tout cela ne lui était autorisé :
La fleur devait simplement faire leur fierté.
Fierté des Harcourt, injustice de la famille,
Garance aurait tout donné pour s'en échapper.
Arrivèrent alors ces petites créatures qui fourmillent,
Lignes mouvantes et noires, sous son œil horrifié.
Sept ans à peine et témoin d'un cauchemar,
Garance hurle à s'en briser la voix.
Personne ne comprenait, que voyaient-ils là ?
Incrédules, ils bâillaient au désespoir.
Le défilé de créatures se stoppa enfin
Et Garance devint un monstre à leurs yeux.
Un être capable d'invoquer la plaie de Dieu
Ne devait pas rester ici. C'était la fin.
La fin de sa vie de château car bientôt,
On vint la chercher et lui expliquant les maux
Dont elle était la victime bien malgré elle,
L'emmena vers d'autres hautes tourelles.
Personne chez les Harcourt n'était ainsi,
Tous étaient enfin soulagés de ce poids
Et la quiétude du domaine renaquit.
L'ordinaire était de nouveau roi.
Bientôt, Garance souffrit d'une sourde rage.
On lui volait sa liberté et la traînait de cage en cage.
Sa famille lui avait appris à être parfaite, elle le serait.
Mais elle se jura que sous ses pieds, les cendres tomberaient.