{printemps 2017} let's break up ((blanche))

Invité

Let's break up

Blanche & Hassan

Tu es dangereux Hassan. T’auras beau te voiler la face autant que tu le voudras, le constat restera le même. Tu fais du mal aux autres, même à elle. Elle a beau t’adresser ses plus beaux sourires, tenter d’attraper ta main, tu t’esquives. Tu fuis ses marques d’affection alors que tu es le premier à les avoir voulu. C’est toi qui as décidé de te confesser, de lui avouer les sentiments que tu refermais depuis bien longtemps déjà. C’est toi qui a accepté quand vous avez décidé de tenter une relation. Pourtant, tu savais bien que ça n’allait pas marcher. Tu savais bien que vous ne pourriez pas vous toucher. Que tu ne la laisserais jamais t’embrasser. Quel con tu as été. Quand tu es avec elle, tu te découvres égoïste, jaloux, possessif. Tu ne peux même pas l’effleurer mais tu refuses que quelqu’un d’autre le fasse. Tu voudrais qu’elle te dédie ses sourires, qu’elle reste à tes côtés et t’aimes de tout son coeur. Sans s’épuiser pour autant. Tu voudrais qu’elle t’aime sans que vos Alices n’entrent en compte. Que vous puissiez vivre comme deux ados normaux, vous toucher, vous aimer tout simplement.

Elle est la chance faite femme, mais même la chance ne peut rien pour toi. Toi tu n’es que la mort faite homme. Deux opposés à jamais séparés. Tu ne peux pas te résoudre à la faire souffrir plus longtemps. Tu ne peux pas la garder en cage, si aimante soit-elle. Ça n’a beau faire que deux mois que vous êtes ensemble, c’est déjà bien trop. Tu ne veux pas la retenir plus longtemps même si ça te brise le coeur de la voir s’éloigner. Elle est ta princesse, ton rayon de soleil, ton amour à jamais, et c’est pour ça que tu dois t’en séparer. Alors tu lui as envoyé un message, lui as donné rendez-vous près de la fontaine. Il faut que vous parliez. Que tu lui fasses comprendre que c’est trop dangereux pour elle. Que TU es trop dangereux pour elle. Blanche est trop précieuse pour qu’elle ne puisse pas vivre sa vie librement. Trop douce pour passer ne serait-ce que quelques mois de plus à tes côtés.

Tu l’attends donc, appuyé contre le rebord de la fontaine, contemplant les arbres devant toi. Intérieurement, tu espères avoir assez de courage pour lui faire part de ta résolution. Parce que tu la connais un peu maintenant. Tu sais qu’elle va venir vers toi avec sa petite bouille mignonne, sa longue chevelure rose qu’elle a si généreusement teintée pour toi. Ce sera si dur de résister à tout son petit être, sa douceur naturelle. Il le faut cependant, tu ne peux pas la blesser plus longtemps.

Et ça ne manque pas, elle arrive vers toi, adorable comme à son habitude. Tu ne peux t’empêcher de sourire quand tu la vois. Elle a ce pouvoir si spécial sur ton coeur, ses lèvres. Tu as cette pulsion de la serrer dans tes bras. Cette pulsion qui te force à la quitter justement. Ton sourire se fâne légèrement, mais reste assez accueillant pour que ta belle ne se doute de rien. Elle est si innocente. Elle ne devine pas tes intentions qui vont pourtant lui briser le cœur. « Bonjour. Tu vas bien ? » Tu veux y aller en douceur, la préparer peu à peu à l’annonce.

Invité

une minute, enlacés

Les premières amours avaient fait craquer la lisière fragile de son coeur ; Elior en avait emporté, sur son sillage, un fragment trop solide pour qu’il ne lui manquât pas. Pourtant, Blanche avait pansé des plaies invisibles, et s’était reconstruite lentement, mais sûrement - il y avait dans ton regard la douceur nécessaire, et une tendresse si évidente qu’elle n’avait jamais douté de toi.

La distance ne lui paraissait pas obstacle, mais protection ; immanquablement nécessaire, quand bien même se surprenait-elle à quêter ta proximité, elle se faufilait entre vous en sentiment pernicieux, recouvert d’une nauséeuse couche d’inquiétude. Et Blanche n’avait certainement pas la carrure pour en supporter le poids, qu’importait ses efforts titanesques.

Éternelle positive, persuadée qu’à la force de ses sentiments la bonne fortune touchera tous ses proches, elle gambadait gaiement de son dortoir à la fontaine, un délicat sourire ourlant alors sa lèvre d’indicible bonheur. Tout dans l’excès et l’extase, son oeil luit de délice à ta vue, et son pas se fit plus léger. Hassan, souffla-t-elle pourtant, presque timide. Bonjour. Tu vas bien ?

Elle réfléchit un instant, cherchant l’honnêteté dans une réponse pourtant si triviale. Mh. Je pense bien. J’ai passé une belle journée, et je songeais justement à te voir. La candeur d’un sourire traversa son visage, ridant les coins de ses yeux bleus. Et toi ? C’est rare, que tu fasses le premier pas. Il s’est passé quelque chose ? Immaculée innocence, et sa main frémit de son désir tu de serrer la tienne.