» Probablement que la personnalité de Klaus aurait été bien différente s'il n'avait jamais mis les pieds à l'Académie. Mais l'histoire étant ce qu'elle est, il est devenu très jeune ce garçon rongé par la colère et la rancoeur. Et il a bien fallu qu'il exprime tout ça d'une certaine manière, au risque sinon de pourrir à l'intérieur. C'est d'abord passé par la désobéissance. Encore aujourd'hui, il ne supporte pas qu'on lui donne des ordres (c'est pas un clebs qui accourt quand on le siffle merde). Sans surprise, ça a donc posé quelques soucis pour sa scolarité. Ajouter à ça un problème de concentration et une flemme monumentale à travailler...  Ca ne donne pas un très bel exemple à suivre. Ses professeurs ont d'ailleurs fini par jeter l'éponge parce qu'il a bien fallu se rendre à l'évidence : Klaus est loin d'être une lumière. S'il avait été un génie doté d'une intelligence atypique peut-être que... Mais non. Le garçon est con comme un balais. Tout du moins, la majeure partie du temps. Une des conséquences parmi tant d'autres de sa bêtise, c'est qu'il parle sans réfléchir. Et gare à celui qui oserait lui dire qu'il est idiot. Parce que Klaus est d'une susceptibilité sans nom. Même un gosse de 5 ans est sûrement moins susceptible que lui. Si vous voulez vous en prendre à lui, faites donc dans la subtilité... (il captera pas). Sinon... il pourra vous piquer une colère dont il a le secret. Du genre, difficilement contrôlable (et difficilement compréhensible). Ce qui est assez dingue, parce que lui, il ne se gêne pas quand il s'agit de faire sa langue de pute, même si les trois quart du temps, il ne pense pas ce qu'il dit. C'est simplement un moyen comme un autre d'attirer l'attention. Alors ouai, il aime bien chercher les emmerdes. Il déteste par contre qu'on essaie de le faire changer ou qu'on lui fasse la morale. Ca lui procure un sentiment d'humiliation qui lui laisse un goût âcre au fond de la bouche. Et ne pensez qu'il oubliera et finira par passer l'éponge parce que Klaus a une très bonne mémoire (certes, en partie sélective). La preuve, il oublie jamais les anniversaires. Et pas besoin de Facebook pour lui rappeler. De toute façon, c'est une tanche avec la technologie et il a encore du mal à comprendre le fonctionnement d'un smartphone. Surtout qu'il perd toujours cette merde, comme la majorité de ses affaires d'ailleurs. C'est un peu le sort de toute personne bordélique. Et pas la peine de lui sortir qu'il s'agit d'un « bordel organisé » parce que ça n'en est pas un. Et ça lui fait péter des câbles de chercher pendant des plombes un truc débile. Parce qu'à sa longue liste de qualités, faut y rajouter qu'il est pas très patient le garçon, vraiment pas. Dans ces cas là, il est capable de faire une jolie démonstration de son vocabulaire des plus fleuris. Quoique, en fait, il n'y a pas besoin qu'il se retrouve dans une telle situation pour qu'il fasse preuve de vulgarité dans chacune de ses phrases. Surtout qu'il est plutôt bavard. Vraiment. Très. Bavard. Au moins, on ne s'ennuie pas avec lui. Il a toujours un truc à dire, à raconter, tout en rajoutant des caisses. L'art du spectacle quoi. D'une certaine manière, ça lui permet d'exister. Parce que quand il pense à son avenir, il voit pour le moment un vide intersidéral. Ce qui est plutôt inquiétant, surtout pour quelqu'un comme lui qui est amoureux de l'argent et qui aimerait s'en foutre plein les poches (difficile quand l'argent nous brûle les doigts et qu'en plus on est pas très brillant...). Étonnement, peut-être qu'il arrivera finalement à faire quelque chose de sa vie avec ses études . Car mine de rien, il a fini par se passionner pour quelque chose. Pour évoquer ce sujet, il faut en revenir à l'origine, à la source même de cette passion improbable. Car c'est grâce à la méditation qu'on a fini par lui imposer à suivre pour gérer sa colère, ses difficultés et son caractère en général, que tout a commencé. Petit à petit, il a fini par s'intéresser au yoga, puis au tai-chi. Et vous savez quoi ? Il excelle en la matière. Dingue pour un type comme lui nan ? Peut-être parce qu'il se défoule ailleurs, vu qu'en parallèle, on lui a aussi conseillé de se mettre au sport. Bon, il en a testé un tas, se décourageant à chaque fois très vite. Mais fallait lui laisser un peu de temps. Et comme une évidence, comme une révélation sortie d'outre-tombe, les arts martiaux chinois lui sont apparus. Il les pratique donc désormais autant qu'il les étudie. Enfin, étudier  est un grand mot. N'oublions qu'il s'agit de Klaus. Il étudie donc en en foutant le moins possible. Parce que soyons honnête, il y a tellement plus intéressant à faire que de réviser et travailler. Comme, voyons voir... faire la fête par exemple? Pour quelqu'un qui ne supporte pas la solitude, chaque prétexte est bon pour se la coller. Il ne se sent bien qu'entouré de gens, quand la chaleur humaine est à proximité et qu'il peut se raccrocher à de la chair. Le rebelle tatoué qui gueule comme un putois n'est jamais aussi attendrissant que lorsqu'on le prend dans ses bras... «