au sommet

au sommet
Elyas & Ace

Il l'avait fait et aucune satisfaction n'avait daigné pointer le bout de son nez. Il avait réussi, refermé les doigts sur la dernière étoile d'un ciel trop étroit, et aucun bonheur n'avait pris ni son faciès ni son cœur. Elyas était mort de peur, car avec le Major à son col, il y avait aussi la promesse de revoir ses parents.

Ses parents.
Il avait dégluti, ses muscles s'étaient tendus, et c'est seulement les voix des membres du personnel qui déménageaient sa chambre qui le firent retourner sur Terre. Il avait soupiré. Plume - la lapine - avait été mise dans la chambre de Elior, juste le temps de déménager, afin de minimiser son stress.

Puis la porte à côté de lui s'ouvrit et le silence pesa pendant plusieurs longues secondes avant que Elyas ne le brise, un rictus se glissant imperceptiblement sur ses lèvres.

« Yo. »

Dans d'autres circonstances, il aurait sûrement fanfaronné. Il l'avait fait pour chacune des étoiles qu'il avait obtenues, fier comme un paon, le menton relevé et le regard qui criait sa vaine dignité. Cette fois il s'était contenté de fourrer les mains dans ses poches.

« Sois pas triste, si tu veux toujours être mon voisin de chambre tu as qu'à monter, hm ? »

C'était la première fois depuis qu'on lui avait accroché son étoile qu'il avait l'air satisfait de sa nouvelle place.

MAJOR Messages : 241 Age : 28 Classe : F.

au sommet

ace&elyas

❝ un jour je serais le meilleur dresseur ❞

Tu bossais tes cours dans ta chambre quand un énorme bruit provenant de la chambre d'à côté interrompit ta reflexion. Le stylo tombe de tes doigts et tu remontes le visage pour fixer le mur. Tu enlèves un écouteur et des voix s'agitent dans le couloir. Cette chambre collée à la tienne, c'est celle d'Elyas, et ça a toujours été la sienne. Vous étiez trois étoiles et voisins depuis aussi longtemps que tu t'en souviennes.

Tu t'étais levé de ta chaise sans t'en rendre compte et tu hésitais à aller voir ce qu'il se passait, tiraillé par ta curiosité et par le fait que tout ce qui concernait Elyas Crawley pouvait bien aller se faire voir.
Mais au deuxième "boom" tu avais ouvert ta porte de chambre d'un mouvement violent pour scruter que tout allait bien (pour lui) malgré tout, tombant nez à nez avec sa silhouette détestable et des... déménageurs.

Cela ne mis que quelques secondes pour percuter ce qu'il se passait. Un coup d'oeil sur le col de ton rival de toujours pour voir que ses trois étoiles avaient été remplacé par une bien plus étincelante, enfermée dans ce petit cercle rouge.

— « Tu es passé major. »

C'était plus une constatation ferme à toi même qu'autre chose, mais tu te repris aussitôt à son salut, répondant du même visage austère qui te caractérisait.

— « Euh, ouai. Bonjour. »

La tension montée à son paroxysme, tu ne savais pas si tu étais jaloux qu'il y soit parvenu en premier mais son petit sourire te donnait juste envie de le faire redescendre immédiatement. A sa reflexion, tu hausses un sourcil. Tu puais la loose, et son sourire, tu le méritais. Tu n'avais pas fait mieux.

— « Ouai, bah t'installe pas au bout du couloir, parce que je viens te rejoindre dans peu de temps. C'est clair ? »

Bras croisés, ton coeur battait fort dans ta poitrine.

— « Nourris pas trop ton égo en mon absence Crawley , parce que cette année, je te dépasserai pour de bon. »

au sommet
Elyas & Ace

Quelque part, enfouie au fond de lui-même, se terrait quelque chose qui s'apparentait à de la reconnaissance. Elyas avait été tellement angoissé par ce que l'étoile pouvait engendrer et signifier qu'il n'avait tiré aucune gloire ou satisfaction à l'avoir obtenue, ou du moins jusqu'à ce que Ace lui rappelle : que c'était exceptionnel. Tout à coup il se tenait droit, fier, et dans sa stature olympienne il trouva finalement une certaine forme de victoire - un sentiment qui lui avait été maintes et maintes fois arraché lorsqu'on lui rappelait qu'il aurait pu faire encore mieux. Mais cette fois, il avait atteint le sommet, et il n'y avait pas mieux à faire.

Un sarcasme glissa sur ses lèvres qui enfin arboraient le même rictus que celui habituel ; celui qui ne se cachait derrière aucune tristesse et se dorait de vanité.

« Me dépasser, Ace ? N'oublie pas que l'étage au-dessus des majors ce sont les greniers. Quoique je ne doute pas que tu y ais ta place, je ne suis pas sûr que ce soit exactement ce que tu veuilles. »

Il haussa les épaules, ayant sorti ses mains de ses poches. D'un seul coup il s'était redressé, autant physiquement que dans son attitude générale, il avait repris le goût de la grandeur.

Si sa relation avec Ace avait toujours réussi à lui faire apprécier ce qu'il avait et faisait - car cela était source de jalousie et donc de reconnaissance (même malade) - elle lui déplaisait, simplement car Elyas prenait ça pour un jeu là où Ace avait l'air d'en souffrir véritablement. Il n'aimait pas ce rôle qu'il était obligé de porter dans sa réalité à lui ; celle du grand-frère plein de vilenie.

« Je t'y attendrai. »

Et un sourire plus doux avait flotté au bord de ses lèvres, qui lui chuchotait qu'il avait confiance en lui. Je sais que tu m'y rejoindras.

MAJOR Messages : 241 Age : 28 Classe : F.

au sommet

ace&elyas

❝ un jour je serais le meilleur dresseur ❞

Tu avais remarqué un changement d'attitude de sa part. Fier comme un paon, son arrogance avait d'égal la tienne et sa satisfaction pompeuse te dégoutait. Cela aurait du être toi, à sa place. Cela aurait du se passer autrement, toi au sommet à le narguer, à jouir de là ou tu devais te trouver.

Mais il en avait toujours été autrement. Un coup d'avance que tu n'arrivais pas à distancer, malgré tout tes efforts. Mais la vie n'était pas injuste sans raison, si tu devais seulement appeler cela de l'injustice. Tu ne savais pas encore, ce que la grandeur d'Elyas représentait. Et si tu l'apprenais, tu arrêterais peut-être de le jalouser.

Face à sa raillerie, tu ne fais que froncer les sourcils et serrer les poings. Il était le seul à te faire perdre la face, malgré le passif que tu avais appris à adopter. Il te rappelait tes echecs.

— « Arrête de te la jouer. La seule raison de pourquoi on te monte, c'est pour mieux te mousser. »

Tu avais voulu enchainer, mais quelque chose n'allait pas. Tout ce que tu pensais sur lui, tu le répétais pourtant bien dans ton esprit. Mais face à lui, tu faisais aussi face au syndrome de la page blanche.
Tu détournes la tête, blessé dans ton orgueil. Même dans sa justesse, il te mettait à terre. Ce qu'il venait de te dire te destabilisait.

— « J'espère bien oui. Commence pas à t'installer dans ce couloir, parce que dès demain je viens y poser mes valises. »

Tu devais bien lui concéder quand même, d'une pudeur qui pouvait feindre l'hypocrisie :

— « Bravo à toi. »

Mais tu n'iras pas jusqu'à dire qu'il le mérite. Même si tu le penses.

au sommet
Elyas & Ace

Elyas avait perdu son sourire un instant, pendant lequel son regard resta figé sur ses affaires qui quittaient son ancienne chambre, sans vraiment les regarder. Avait-il vraiment envie de jouer à ce jeu-là, avec Ace, alors qu'il pouvait voir au travers de ses manières comme il demandait grâce ?

Il arrivait que Elyas soit pris au dépourvu, coincé entre deux dynamiques plus ou moins désagréables et insatisfaisantes, mais complètement incapable de mettre un pas en dehors du chemin qu'on lui avait tracé. Ça l'avait rendu un peu pensif, mais il était resté droit et ferme, d'une stature de pierre.

« Dis voir, Ace. »

Il ne l'avait jamais appelé par son nom de famille. La seule personne avec qui cela arrivait était Robin, quand il articulait son nom entier pour le gronder ; et éventuellement il espérait avoir l'occasion de prononcer le nom complet de Elior, mais c'était une autre histoire.

« Est-ce qu'un jour on sera amis ? »

Il haussa les épaules, comme si la réponse n'avait pas vraiment d'importance, et reprit la parole presque immédiatement.

« Parce que là, t'as pas l'air très heureux. Alors c'est ton choix, mais moi ça m'est égal que tu sois major ou sans-étoiles. Tout ce que ça change c'est que j'aurai plus personne à emmerder à quatre heures du matin. »

Il leva un doigt.

« Alors je compte sur toi, d'accord ? »

Il replongea ses mains dans ses épaules.

« Si t'es pas là demain tu feras trois tours de terrains supplémentaires au prochain échauffement. »

MAJOR Messages : 241 Age : 28 Classe : F.

au sommet

ace&elyas

❝ un jour je serais le meilleur dresseur ❞

La haine qui s'était agglutiné dans ton coeur t'empêchait de répondre à sa question. Et elle t'avait surprise d'ailleurs... Elle t'avait cloué sur place alors que tu le dévisageais avec une colère sourde. Comment osait-il seulement prétendre que tout allait bien et qu'il n'attendait qu'une seule chose : que vous vous serriez la main comme si vous étiez potes depuis toujours.
C'était faux. Et tu n'étais pas encore prêt à être son ami, tu avais encore besoin de t'élever et avoir Elyas comme rival te permettait de viser haut. Face à tout ces incapables et pleurnichards de la classe dangereuse, il était surement le seul qui avait la capacité de te comprendre, même si ses lumières t'échappaient encore.

— « Je ne sais pas Crawley. Peut-être qu'un jour j'arriverai à supporter ton existence. »

Toi, tu étais incapable d'appeler les gens par leur prénom quand tu souhaitais installer de la distance. C'était comme ton premier rampart pour instaurer une marque de mépris déguisé. Peut-être que vous seriez amis lorsque tu pourras rouler les syllabes de son prénom entre tes lèvres : el-ya-ssss.
Quels idiots.

Face à ses mots, tu es désarmé. Serrant les poings, tu as envie de lui hurler dessus mais tu serres les dents.

— « Tu n'as pas besoin de compter sur moi ELYAS ! »

Tu blêmis, détournant le regard et tu avances de quelques pas vers ton frère maudit. T'arrêtant à sa hauteur, tu lui souffles comme si tu voulais qu'il soit le seul témoin de ton serment.

— « Tu n'es pas un modèle en terme de bonheur non plus. Et les trois tours de terrain je te les ferai facilement. »

Un soupire s'échappe d'entre tes lèvres.

— « Parfois, tu ressembles à mon frère. Mais pourtant, je te porte plus dans mon estime que lui. »

au sommet
Elyas & Ace

Elyas avait haussé les sourcils dans une mine perplexe. Il était rare que Ace prononce son prénom : il se demandait même s'il l'avait déjà fait un jour. Il l'avait regardé, un peu déboussolé, peut-être content ou il ne savait pas très bien, en tous cas ses yeux n'étaient plus si noirs et son visage avait perdu de la mort qui semblait le hanter. Il avait pris appui sereinement sur ses deux jambes qui lui paraissaient désormais bien plus grande et solides que l'heure d'avant.

« Ton frère ? »

Il songea qu'ils n'avaient jamais parlé de leur famille. Peut-être parce que ça n'avait pas de sens de parler de famille alors que c'était un peu comme s'ils étaient de la même. Elyas baissa les yeux à cette pensée, tout à coup tourmenté ; instinctivement, et depuis longtemps, il réfléchissait toujours comme si ses parents...
Il serra les dents et tourna le dos à tous les soupçons qui hurlaient à l'intérieur de lui. En vérité, il était resté immobile, sauf que son regard s'était reporté sur -
son frère.

« Si je lui ressemble c'est qu'il doit être sacrément beau. »

Il lui adressa le plus angélique des sourires.

« Quoique avec ta tronche ça relèverait du miracle. »

Il ricana un peu, reculant d'un pas au cas où il voulait lui coller son poing - il était pas tout à fait pour l'idée de se faire démolir, sur le moment. Et dans son rire, il songea que Ace Crawley, ça ne sonnait pas si mal ; que s'il avait eu un frère, ça aurait très bien pu être lui - sauf qu'avec Oz et Jodie, au moins, Ace aurait eu des chances de ne pas être maudit - aurait eu des chances d'être heureux. Et peut-être qu'ils auraient été amis.

MAJOR Messages : 241 Age : 28 Classe : F.

au sommet

ace&elyas

❝ un jour je serais le meilleur dresseur ❞

Au moment ou tu l'entendis répéter "ton frère" il t'apparut comme une évidence que vous auriez pu être de la même famille. Tu aurais eu une raison valable de le détester si votre professeur avait été votre vrai père. Tu te débattais sans cesse pour apparaitre comme le meilleur mais Elyas n'avait aucun effort à faire. C'était en ça que tu le détestais de tout ton coeur. Pourquoi lui et pas toi ?

Tu allais rétorquer de ton venin de vipère, mais il te coupa net dans tes inepties. Tu mis plusieurs secondes à réaliser ce qu'il venait de te dire, et à son mouvement de recul tu avanças, menaçant.

— « Arrête de rêver. »

Tu serres les poings, comme si tu te retenais de te jeter sur lui.

— « La grosse tête, c'est ce qui te perdra mon vieux. Tu ferais mieux de redescendre un peu si tu veux pas que je m'en occupe moi même. Et je t'assure que ça sera violent. »

Le souffle court tu avais parlé trop vite. Et les émotions redescendaient en cascade avec un peu de retard.

— « Je te laisse, j'ai beaucoup de travail, moi. »

C'était faux, mais tu voulais y croire. Et tu ne voulais pas assister plus au déménagement de ton rival. La prochaine fois que vous parlerez, ça sera quand ce sera ton tour de poser les cartons dans le couloir.