distrait, ailleurs, à des années lumières de l'instant présent ; on lui claquerait les doigts devant le visage qu'il ne réagirait qu'après un instant de flottement.
à peu de choses près, c'est ce que ace vient de faire, en l'interpellant deux fois de son prénom. il cligne des yeux, tiré de ses pensées pour la troisième fois rien qu'aujourd'hui.
c'est... agaçant.
d'être aussi dissipé.
pas de rêver, l'esprit à la fois vide et incroyablement plein.
excuse moi. qu'il souffle, les mains enfoncées dans les poches de sa veste.
son attention désormais portée sur lui, sur le sourire qui étire ses lèvres et ce que ça indique, maximilien se prépare déjà au pire — tout en espérant secrètement en être épargné et qu'un brin de miséricorde lui soit accordée.
visiblement, ses espoirs et prières sont tombés dans l'oreille d'un sourd, puisqu'il l'observe maintenant comme si une deuxième tête lui avait poussé.
trop amoureux ? quoi-
pourtant, son air ahuri ne semble pas l'empêcher de continuer sur sa lancée — l'index posé sur son torse lui faisant momentanément baisser le regard vers celui-ci, lui remettant en pleine figure chaque moments d'inattention dont il se souvient déjà que trop bien.
si sa mémoire, par on ne sait quel mystère, lui avait hypothétique fait défaut, sa tête n'aurait eu aucun mal à se remémorer le contact fort désagréable du ballon.
dieu qu'il aurait apprécié une distraction, peu importe laquelle, quand ace assène finalement le coup de grâce.
la séduire, et puis quoi encore ?
qu'est-ce qu'ils ont tous, à tout ramener à blanche depuis quelques jours ?
certes, il l'apprécie.
certes, sa présence est agréable.
certes, ses pensées sont, actuellement, souvent dirigées vers elle.
mais c'est parce qu'ils avaient des trucs à réviser, des dates à vérifier pour la planification habituelle de leurs sessions d'études en prévision des cours.
rien de bien sorcier.
non ?
j'ai bien plus que tout cela en tête, notamment un avenir à bâtir. crise existentielle ronchonnée et agrémentée par ses lèvres pincées, c'est tellement atypique de son habituelle réserve que ça en devient rapidement ridicule.
on a des trucs à prévoir, je présume que c'est pour cela que je suis distrait.ça lui paraît logique.
il fixe la bien maigre file pendant quelques instants ; leur tour ne devrait plus tarder.
et mis à part servir d'archiviste, ai-je déjà participé aux préparatifs du festival ? question rhétorique, ils savent tous les deux que ce n'est pas le cas.