20 heures. Tu arrivais pile à l’heure aux alentours de la piscine. Étais-tu stressé ? Ça oui ! Surtout après votre dernière rencontre. Si ces douze derniers mois, tu t'efforces d’oublier Lilith, c’était désormais peine perdue. C’était comme si tu baissais les bras à l’idée de l’oublier, que tu rejettais le concept d’une vie sans elle.
Malgré le fait que tu voulais plaire à ton ex, tu ne savais toujours pas si vouloir se remettre avec elle était une si bonne idée. En fond de toi, tu pensais en avoir envie. Tu te disais, que si après un une année de rupture, rien n’avais changer, peut être fallait-il se poser les bonnes questions. Mais dans une autre sens, fallait-il prendre le risque qu’elle te brise le cœur une seconde fois ? Tu en retournais donc à ton point de départ. Fallait-il l’oublier et passer à autre chose ou la reconquérir. En soit, tu le savais, dès que ton regard serait posé sur elle, tu n’aurais qu’une envie, ce serait de le saisir dans tes bras et de l'embrasser. C’était d’ailleurs pour cette raison que vos échanges étaient d’autant plus compliqués.
Ce soir, tu avais sorti tes plus belles fringues. Non pas un costume ! Mais de jolis vêtements et une paire de sneakers neuves ! Tu voulais être suffiraient beau pour Lilith, mais être tout de même à l’aise pour courir si Arcturus et compagnie s’invitaient à votre ren- rencontre?... Rendez-vous ? Retrouvaille ? Je.. Tu.. N’en savais rien à vrai dire. Tu arrivas au pied d’un lampadaire déjà allumé, et ce, alors qu’il ne faisait pas encore totalement nuit en cette période de l’année.
Tu te penchas vers cette hauteur en attendant un signe de Lilith. Tu regardais les petits insectes qui s'amassaient autour de la lumière, te rappelant cette attirance que Lilith pouvait avoir pour ces bestioles.
Les jours qui avaient suivi votre dernière rencontre avaient été... Flous et étranges. Que cela ait été voulu ou un simple tour du destin, vous ne vous étiez pas recroisé directement. Et encore une fois, il avait laissé ton message en suspens sans te donner de réponses directes.... Comme pour la bibliothèque. C'était une manie très désagréable que tu ne manquerais pas de lui faire payer. Tu ne savais pas encore comment mais... Tu trouveras. Sans aucun doute.
Après les cours, tu t'étais même occupée d'avancer dans tes devoirs. Quelque chose te faisais penser que cette soirée n'allait pas être simple à encaisser, et qu'il valait mieux que tu boucles tout les devoirs de la semaine avant de te diriger à la piscine. Après avoir enfiler une jupe ample et longue, noire, et un bustier de la même couleur, tu avais attraper ton sac, fourrer ton maillot de bain une pièce dedans (prévoyant d'aller piquer une tête dans la piscine fermée après votre entrevu) et les lunettes rondes de Gabriel... Et tu t'étais glissé jusqu'aux couloirs... Pour t'échapper alors de l'établissement et te diriger vers les complexes sportifs.
Le soleil déclinait doucement et offrait au ciel une lueur orangée, semblable au cristal de Gabriel. Drôle de coïncidence. Mais merde, pourquoi tu pensais à ça? Sûrement parce que tu avais passer la nuit dernière à l'observer. Cela faisait d'ailleurs longtemps que tu ne l'avais pas sortit de sa cachette. Une petite boîte de bois gravée que tu gardais entre ta boîte à bijoux et ta boîte a maquillage...
Bientôt, tu le vois. Pour une fois, il était a l'heure. Et toi un peu en retard. Le monde a l'envers. Tes pieds s'arrêtent un instant et tu sens ton coeur battre. Il est là, tout seul, la tête ailleurs, à t'attendre. Il était venu. Finalement, tu rassembles ton courage et met de côté tes peurs. Rien a changé depuis vos premiers "je t'aime". Ses cheveux noirs en bataille. Ses lèvres fines. Ses yeux ronds... Merde.
Tu t'avances. Et tu t'assures qu'il t'entend arriver en te raclant faiblement la gorge. Tu viens te planter a côté de lui... Et après avoir observer vos pieds un court instant... Tu lèves tes yeux vers les siens. C'est dingue, et dire qu'il y a a peine une semaine tu avais envie de l'étriper... Et maintenant, là, quand tu le revois...
Lorsque tu entendis le raclement de gorge annonçant l’arrivée de Lilith, tu décrochas du lampadaire pour discrètement regarder derrière toi, si c’était bien Elle. Effectivement, nulle illusion aurait été capable de tromper tes yeux lorsque tu apercevais sa chevelure pastel ou son visage d’ange gothique. Tu restas droit et te mis a regarder le sol le temps qu’elle arrive à tes côtés.
Vous deux, cote à cote, aucun de vous n’osais alors se regarder. Ton cœur battait à la chamade, tu te demandais si le siens battait aussi fort ou du moins, au plus profond de toi, tu l’espérais. En fixant vos chaussures, tu vis ses escarpins. Elle semblait elle aussi avoir fait des efforts sur sa tenue. À vrai dire, lorsque tu osais la regarder entièrement, elle était sublime. - Salut…
Une salutation timide, mais tout de même chaleureuse bien qu’un peu gênée. Tu restais là, n’osant plus dire grand chose. “Ça va?” Inapproprié. “Rends-moi mes lunettes !” Désagréablement insolent. Alors, tu gardais ton calme, essayant de reprendre le contrôle sur les battements de ton cœur. Tu regardais une nouvelle fois les insectes avant de te décider de tourner légèrement la tête pour la regarder Elle. Tu cherchais même son regard… Le silence fut coupé par un petit bruit de ventre. Oui, comme pour votre précédent rendez-vous, celui qui s’était honteusement déroulé, tu n’avais pas mangé. Tu avais tendance à ne pas t’alimenter pour plusieurs raisons, lorsque tu étais stressé ou que tu allais mal. Tu allais parfois jusqu'à te rendre malade tant, tu poussais ta grève de la faim à l’extrême. Lilith t’avais, par le passé, souvent réprimandé pour cela. D’ailleurs à l’époque seul elle arrivait à rompre ton jeûne. Avec seulement quelques mots.
Les voilà tout les deux, comme des idiots de 12ans et demi a à peine oser se regarder, et s'adresser la parole. C'est fou ce qu'on peut être con quand on est amoureux. Quand on était amoureux ?
Le timbre chaud de sa voix arrive malgré tout à détendre légèrement tes muscles noués par la tension qui t'habitait ces derniers jours. Pas d'insultes... Pas de vannes... Pas de réprimandes... Ça commençait pas si mal que ça.
Le silence dure un instant alors que tu ne sais pas trop par où commencer. Est ce qu'elle devait se contenter de lui donner ses lunettes puis faire volte face? C'était bizarre... Et puis... Elle en avait pas franchement envie. Pas de lui rendre ses lunettes hein! Elle était venue principalement pour ça. Plutôt la seconde partie... Mais... Tu pouvais commencer par ça... Et ne pas filer tout de suite peut être...?
Quand tu t'apprêtes à attraper son sac, tu entends distinctement le gargouillis de son ventre. Après tout, tu y avait été plus ou moins formater. A devoir vérifier que monsieur s'alimente et correctement. Et en ce moment visiblement... Ce n'était pas le cas. Tu restes silencieuse un instant et fronce les sourcils. Tu n'avais rien à dire. Ça serait déplacé non? Après tout, tu n'étais plus sa copine.... Mais... Ça ne t'empêchait pas de t'inquiéter... Après un an à te tenir éloigner de lui. Mais s'il se sentait mal, c'était sûrement en parti ta faute... Fais chier.
« ... Tu devrais manger, Gabriel... »
Ni un ordre, ni un reproche. C'était bien non? Tu avais le droit, ça, non? Tu pouvais simplement jouer la camarade de classe sympa qui remarque simplement le bruit de son ventre... Non?
Tu reprends alors la fouille de ton sac en silence... Pour finir par attraper avec délicatesse sa paire de lunettes. En la sortant, tu prends le temps de les observer, un court instant. Tu en avait prit grand soin... Et en réalité, tu avais même prit le soin de nettoyer un peu les verres... Que voulez vous, les mauvaises habitudes ont la vie dure... Tu finis par t'extirper de tes pensées pour venir te tourner vers lui... Et lui tendre alors ses lunettes.
« ... Tiens... Et fais y attention... Je serais pas toujours là pour les récupérer... »
Dans un élan de gène, tu détournes les yeux maintenant, en attendant qu'il récupère ses lunettes. En effet. Tu ne pouvais pas être toujours derrière lui et veiller sur lui et ses affaires... Ce n'était plus ton rôle..
Tu t’en voulais d’avoir laissé s’échapper ce son de ton ventre. Mais bon, en était tu vraiment pour quelque chose ? En soit, oui, si tu auras pris la peine de manger, tu n’en serais pas là, mais, ça ne se contrôle pas. En réalité, tu t’étais montré un peu malicieux. Peut-être espérait tu, te servir de cette excuse pour proposer à Lilith de dîner avec toi? Olala ! C’était osé, et bien trop soudain, tu ne pouvais pas vraiment te permettre une telle invitation. Surtout si vous étiez encore… En froid ? L’étiez-vous vraiment en fait ? Certes, ce n’était pas simple, mais… Tout était flou.
Tu te contentas de poser une main sur ton ventre.
- Ça… C’est rien ne t’en fais pas. Ça va !
Lorsqu’elle te rendit tes lunettes, tu attendis une petite seconde observant ses mains, sa petite manucure sombre, ses doigts délicats et… tes splendides lunettes qui paraissaient comme neuves ! Il n’y avait aucun doute, Lilith en avait pris soin. Du moins, elle avait bien meilleure allure que lorsqu’elles étaient dans sa poubelle.
Lorsqu’enfin, tu saisis ta paire de lunettes, ta peau caressa la sienne. Chose qui te fait immédiatement rougir. Sa peau était si douce, tu en avais presque oublié la sensation. Cela te fit quelque chose, un énorme frisson parcourut tout ton corps ! Bordel ! Tu l’aimais?! Apparemment, les doutes n’étaient plus permis. Après, ce n’était certainement pas le cas de Lilith. Cela ne devait pas être réciproque, sinon à quoi aurait servi cette année de battement ? Merde, tu étais en train de devenir tout rouge. Tu devais faire diversion. Mais comment ?
- Alors ? J’ai pas fier allure avec mes lunettes? Ouais ! Je suis quand même bien plus classe comme ça !
L’humour, ça, c’était ton arme la plus puissante. Faire l’idiot pour éviter les gênes trop sérieuse et ainsi détendre l’atmosphère. Tu l'avais fait une centaine de fois auparavant. Mais là, c’était différent. Tu ne saurais pas dire si ça avait réellement fonctionné sur Lilith. Néanmoins, tu n’étais pas artificiel pour autant. Après tout, cette réaction, c’était toi tout craché !
Tu arborais un sourire timide, un peu fier de ta blague même. Cependant, tu ne savais pas si tu devais conserver ce rictus. En fait, tu cherchais désespérément une réaction sur le visage de ton ex.
« Tu peux sortir ce baratin a tout le monde... Mais pas a moi. »
Ces mots, sauvages et spontanés, étaient sorti naturellement de ta bouche alors qu'il avait essuyé le regard mécontent qui allait avec. Elle le connaissait sûrement mieux que personne ici dans toute l'académie. Elle connaissait sa façon de faire. Sa façon de fonctionner. Alors, lui dire de ne pas s'en faire quand son ex petit ami se laissait mourir de faim comme un louveteau abandonné par sa mère... A d'autres.
Quand il vient récupérer ses lunettes, tu te laisse toi aussi surprendre par le contact fugace de sa peau sur la tienne. La chaleur de son corps avait toujours ce même don inné et insupportable d'appeler la tienne... Et c'était bien la première fois que tu devais la refouler. Le premier réel contact avec lui... Depuis votre séparation.
Et malgré tout... Malgré vos prises de tête en classe... Par SMS... A la bibliothèque... Puis par SMS encore... Il réussit a te faire glousser. Seulement glousser parce que tu t'étais permise de le regarder un instant... Et que tu avais tenté de réprimer ton rire... En vain. Gabriel Valerio était bien obligé de faire l'idiot. Mais ici, il se trahissait. Il était visiblement gêné... Mal à l'aise. Au moins tu n'étais pas seule. L'espace d'un instant, tu te vois répliquer une phrase du genre "je te préfère sans rien en réalité", mais tu te dis que la vanne va trop loin, que c'est trop tôt... Mais intérieurement, elle te fait rire et très légèrement rougir.
« Je vais pas te contredire... »
C'est la seule chose que tu arrives a marmonner. C'est un peu nul. Ça sonnait vachement bien dans ta tête. Mais trop tard. C'est sorti. Avant qu'il n'ait le temps de relever et de rajouter quoi que ce soit, tu te racles doucement la gorge a nouveau et observe la porte de la piscine où trône l'écriteau "fermé"... Mais tu sais pertinemment qu'un jour sur deux, le club de natation oubliait de la verrouiller a clef. Plus qu'à espérer que c'était un de ceux là.
« Je... Je vais me baigner un peu avant de rentrer... Je t'aurai bien proposé de venir mais tu as sûrement d'autres trucs à faire. Et puis en plus tu dois manger. »
Tu conclus cette phrase sur un petit ton de réprimande. Comme pour lui mettre la carotte au bout du nez. Du genre "dommage, si t'avais prit la peine de manger correctement... On aurait put se baigner ensemble."... C'était bas, ouais. Mais tu l'assumais... Et puis de toute façon... S'il voulait réellement t'accompagner... Tu te doutais bien que c'était pas ta réprimande qui allait l'empêcher de venir.
Alors, l'air de rien, comme si sa réponse, sa décision apportait peu, tu te détourna de lui. Ton sac sur l'épaule, tu t'éloignes de Gabriel sans un regard en arrière, l'air décidée. En atteignant la porte, tu poses ta main sur la poignet et.... Bingo. C'était ouvert.
Elle avait rit ! Un peu, si ! Ça compte ! Pour toi, c’était une victoire. Tu sourire s'éclipsa petit à petit, la gêne était certes toujours présente, mais tu te sentais apaisé. C’était si bon de la retrouver sans se prendre la tête pour que dalle. Tu avais toujours des choses à lui reprocher mais au moins, ce soir, si tu pouvais la gracier de tout cela. Juste passé un bon moment avec elle. Tu auras fait n’importe quoi pour…
Ta peau commençait à réclamer de nouveau un contacte avec celle de Lilith, c’était une sensation plus qu’étrange. Mais tu pouvais clairement sentir que tout ton corps désirait la caresser. C’était comme un camé que l’on avait sevré qui se retrouvait en pleine rechute, il lui en fallait toujours plus. Toujours plus de Lilith. Tu eu de nouveau des frissons dans tout le corps. Putain, elle te faisais toujours autant d’effet après trois ans. Ça, ça n'avait pas changé. Il fallait se rendre à l’évidence, Lilith, tu y étais accro. Tu n’avais connu qu’elle et… Tu ne voulais qu'elle. Même si cette dernière année tu avait souhaité plus que tout rencontré une autre pour qui tu aurais ressenti quelque chose d’aussi fort, et même plus fort si cela était possible. Tu n’y étais jamais parvenu.
Lilith annonça qu’elle voulait aller piquer une tête. Toi, tu affichais une tête perplexe. La piscine était fermée à cette heure-là. Elle voulait rentrer par effraction ? Ce genre de plans, ça ne sortais pas de la tête de Lilith en général. Dans le pire des cas, c’est toi qui l’entraînais dans ce genre de mauvais délire. Mais le fait qu’elle s’y prête d’elle-même ne te rassurais guère. Elle devait avoir de mauvaises influences, tel que l’autre rat, sans aucun doutes. Néanmoins, elle te proposait de la rejoindre ! C’était encourageant ça, non? Même si c’était probablement du sarcasme, elle te connaissait ! Elle n’aura pas pris le risque de te proposer quelque chose sans que tu sautes les pieds joint dedans !
- Mais c’est vrai ça ! C’est l’été et on n'a pas piscine au programme ! C’est aberrant ! Je te suis !
Tu te mis donc à la suivre de prêt. Tu te tenais relativement proche d’elle, peux être cherchais tu instinctivement un nouveau contacte physique? Ses longs cheveux caressaient parfois le dos de ta main, et toi, tu aimais ça. Tu pouvais également humer son odeur en marchant à côté d’elle.
Quand tu l'entends accepter ton plan... Ton coeur manque un battement. Merde. Tu avais pensé l'histoire d'un instant le provoquer et lui faire faire demi-tour après ces deux dernières semaines tumultueuses entre vous mais... Non. Il acceptait, et le voilà qui marche dans l'ombre de tes pas. Merde. T'avais pas franchement prévu de te baigner avec Gabriel. T'étais pas franchement préparée psychologiquement à ça... Et dire que tu pensais qu'il ne serait même pas là ce soir. Ou alors... Que pour ses lunettes. Mais pas pour toi.
Comme quoi... Il arrivait toujours a te surprendre et a se montrer imprévisible. Tu n'allais pas t'en plaindre. Outre le fait que tu sentes ton coeur s'emballer et tes pensées chavirer... C'était plutôt une bonne nouvelle. Peut être que cette escapade interdite en pleine nuit allait vous permettre de vous réconcilier... En toute amitié bien sûr...
La porte s'ouvre et grince. Tu jettes par réflexe un oeil a droite, puis a gauche : personne a l'horizon, si ce n'est vous deux. Tu ne traines pas et entre alors rapidement, laissant Gabriel faire de même et fermer derrière vous. Après avoir traverser le hall, les deux portes des vestiaires des filles et des vestiaires des garçons se présentent à vous. Tu t'arrêtes un court instant devant... Puis jete un regard vers Gabriel.
« Bon... Bah... Euhm... On se retrouve au bassin.. »
Tu déglutis doucement et baisse la tête. T'allais pas non plus lui proposer de se changer avec toi... après quelques nouvelles secondes de flottements, tu décides alors de t'avancer vers le vestiaire des filles, et d'y rentrer.
Vous étiez arrivé à la séparation entre les vestiaires des filles et des garçons. Il y eut un petit moment de battement où vous restiez là tous les deux à vous regarder. Oui, en effet, c’était spéciale. Fut un temps où vous seriez naturellement allé vous changer ensemble, où vous auriez sans doute profité de cet instant d’ailleurs. Mais en un an, les choses avaient changé. Tu regardais Lilith s'éloigner dans les vestiaires, au loin. Un peu déçu honnêtement, mais pas surpris pour autant. Après tout, c’était tout à fait normal. Vous n’étiez plus un couple alors…
Tu te rendis au vestiaire où tu t’arrêta quelques secondes devant les bancs en métal qui trônaient fièrement au milieu. Ah… Tu n’avais pas de maillot de bain sur toi. En effet, c’était problématique. Tu retira tout de mêmes tes sneakers, les déposant avec tes chaussettes sur le banc. Tu fis quelques ourlets supplémentaire et tu passas directement au pédiluve. C’était un peu idiot, mais… Bon, après tout, n’es-tu pas Gabriel Valerio ! Improvisé ça ne te fait pas peur ! Chose bien obligatoire lorsque c’est la vie qui vous montre la direction à prendre et non pas vous qui faites vos choix.
Arrivé au bassin, il faisait sombre. Tu te disais que vous alliez forcément rentrer après le couvre-feu. Mais quitte à être hors des règles de l’académie… Autant profité de tout ce que cet instant avait à t’offrir. Tu marchas le long du bassin frôlant l’eau tiède avec tes orteils. Tu stressais un peu de recroiser Lilith. Après tout, tu allais la voir en tenue relativement… Fine ? Tu te demandais si elle portait son maillot une pièce ou bien si elle en avait acheté un spécialement pour ses “excursions.”
Tu allas te hisser tout en haut du plongeoir. Assis sur le bord, prêt à tomber, tout habillé. Tu attendais impatiemment Lilith du haut de ta tour.
Tu ne réussis pas à savoir si tu fut soulagée... Ou déçue de ne pas le voir t'emboiter le pas avec assurance lorsque tu te dirigeas vers le vestiaire des filles. Et cette hésitation équivoque ne manqua pas de te faire rougir toute seule, venant insulter toi même de quelques noms d'oiseaux fleuris.
Le vestiaire vide et calme, c'était bien quelque chose de peu habituel... Mais tellement plaisant. Si tu adorais venir parfois ici dernièrement pour te baigner seule et profiter d'avoir le bassin pour toi toute seule... Au contraire, devoir aller te baigner et nager avec une tripotée d'autres élèves faisait largement partie de ton top 3 des expériences les moins agréables à tes yeux. C'est avec calme que tu te délesta alors de tes habits, les uns après les autres. Tu plias soigneusement le tissu, pour le mettre dans un des casier, puis enfila alors ton maillot de bain une pièce a dos nu, aux finitions de dentelles... Qui t'accompagnait depuis de nombreuses années et de nombreuse baignades maintenant !
En sortant du vestiaire et en arrivant dans la grande salle principale ou se tenait la piscine couverte, tu ne remarqua pas de suite Gabriel, en haut de son perchoir. Même si ce fut logique qu'il prenne moins de temps a se changer que toi. L'espace d'un instant tu te penses seule. Tu approches alors de l'eau et viens rassembler ta crinière de cheveux clair pour les attacher en une haute queue de cheval coiffée-decoiffée... Venant alors t'accrouppir près du bord pour caresser la surface de l'eau... Puis t'y asseoir alors, lentement et avec précaution, en laissant tes jambes s'enfoncer dans l'eau tiède, t'arrachant un léger frisson...
Merde, qu'est ce qui pouvait lui prendre autant de temps...?
Tu l’observais pénétrer dans les lieux. Elle était si belle. Son corps, tu ne l’avais pas oublié, après un an, tu savais reconnaître cette fille qui t’avais fait fantasmer. Toi, tu étais toujours perché là-haut, affichant ton meilleur manspreading pour chevaucher le plongeoir.
- Eh! J’suis là-haut !
Elle t’avait enfin remarqué. Tu hésitas un instant avant de te décider, mais tu retiras ton sweet, et ton t-shirt que tu jeta loin en arrière, tombant depuis la hauteur du plongeoir se laissant presque porter par l’air qui essayait tant bien que de mal de stopper la chute du textile. Vint ensuite le tour de ton jean, plus compliqué à retirer sans tomber. Tu réussis cependant à retirer ton vêtement sans perdre l’équilibre et tu glisses tes précieuses lunettes dans ta poche. Ne désirant pas briser tes verres, tu laissant ton pantalon sur la dernière marche du plongeoir. Désormais, tu étais prêt.
Tu t’élanças en caleçon depuis ta hauteur effectuant sans aucune crainte, aucune hésitation, un magnifique plongeon. Les bras bien en avant, tu senti l’eau s’écarter et glissée sur ta peau. Fendant les flots, tu ne tardas pas à toucher le fond de la piscine. Après quoi, tu restas en apnée, nageant sous l’eau jusqu'à l’extrémité où se tenait Lilith. Au final, avais-tu fait tout cela pour l'impressionner ? Peut-être ! Même si honnêtement, tu n’avais rien à lui prouver. Après tout, elle était celle qui te connais le mieux sur cette terre. Lorsque ta respiration te fit défaut à quelques mètres de Lilith, tu remontas doucement finissant ta nage en crawl.
Tu te tenais à côté d’elle, cependant, toi, tu étais complètement immergé. Seules tes épaules et une petite partie de ton buste sortant de l’eau. Tu levas les bras pour passer tes deux mains dans tes cheveux pour soigner un petit peu ton apparence face à Lilith.
Tu l’observais de plus prêt. Et oui… Ce corps, il t’avait manqué, tu essayais d’être le plus discret possible lorsque tu observais les courbes de ton ex. Tu redécouvrais une œuvre d’art qu’auparavant, tu avais déjà eu l’occasion d’observer sous toutes ses coutures… Toutes ces positions… Le destin te faisait comprendre que tu n’étais pas prêt de t’en lasser.
- Alors ! Tu piques une tête?!
Lui demandas-tu avec le sourire. Tu cherchais à cacher au maximum tes émotions. Car à cet instant, tu n’avais qu’une envie, la tirer vers toi et faire s'enrouler ses jambes autour des tiennes. Ressentir sa peau contre la tienne seule séparé par une fine pellicule d’eau ne faisant que faire glisser vos deux corps. Mais là, tu te berçais de douces illusions. Ce genre de fantaisie, tu te devais de rapidement les oubliés. Et son corps, te devait de cesser de le regarder ainsi. Aussi discret es-tu lors de tes coups d’œils, ce n’était clairement pas le moment d’avoir un souci mécanique. Vraiment pas !
Tu entends soudainement sa voix, qui manqua de te faire sursauter. En suivant le son de tes yeux, tu finis par les poser sur lui. Il était là depuis le début. Perché sur le plongeoir. Tu étais si perturbée et plongée dans ton tourbillon de pensées que tu n'avais même pas été foutue de le voir. Et l'espace d'une seconde, tu te demandes si tu n'as rien fait de bizarre ou de compromettant pendant qu'il pouvait te regarder... Sans que tu ne le saches. Mais tu n’eût pas franchement le temps d'y réfléchir car la vision qui suit n'arrive qu'à te perturber un peu plus, et même faire rougir tes pommettes pâles. C'est vrai qu'il était vachement habillé pour un mec qui avait accepter d'aller faire trempette... Mais le voilà qui remédie à ce détail.
Il se déshabille, comme si de rien était. Est-ce que ce geste, ces faits, certes simples mais plutôt équivoques, ne signifiaient rien pour lui? Ou est-ce qu'il savait, et le faisait exprès? Est-ce que c'était son but? De faire revenir ainsi quelques brides intimes de souvenirs que vous aviez pu partagé ensemble, rien que tout les deux. Tu ne peux pas empêcher tes yeux de détailler ce corps que tu reconnais sans trop de peau. La couleur de sa peau. Le dessin de ses muscles discrets. Sans même t'en rendre compte, tu viens faiblement te mordre la lèvre. Et quand tu le remarques, tu comptes bien sur la distance qui vous sépare... Et le fait qu'il ne l'aura surement pas remarqué. Fort heureusement. Maintenant qu'il ne revêt plus qu'un simple sous-vêtement, il vient sauter de sa hauteur, et plonger dans le bassin, plus bas. Un plongeon quasi parfait, qui ne vient même pas éclabousser suffisamment pour venir te mouiller. L'eau semble l'accueillir à bras ouverts tandis qu'ils disparait sous la surface cristalline de la piscine. Les lumières ne sont pas allumées, et seuls les rayons de la lune, ronde et clair, transpercent les fenêtres, berçant les lieux d'une luminosité faible et timide, atmosphère douce et calme, digne d'un autre monde. Tu arrives à distinguer malgré tout la silhouette sombre de Gabriel qui s'approche, alors que tu n'as pas bougé de ton rebord de piscine, remuant tes pieds dans l'eau, finissant de t'acclimater avec la température correcte du bassin.
Le voilà qui réapparait. Qui chasse ses cheveux de son visage, et qui croise ton regard. Pas bien longtemps, car tu ne manques pas de détourner le tien pour éviter de gagner un peu plus en rougeurs et en perturbations mentales. Merde, il te faisait toujours de l'effet. Tu pensais qu'en t'éloignant de lui une année, il retournerait au même rang que les autres garçons que tu avais pu côtoyer, sagement. Mais non. Rien à faire. Il ne se gène pas malgré tout pour te pousser à venir, toi aussi, comme prévu, rejoindre l'eau. C'est vrai que c'était toi qui avait proposé... Et c'était toi qui était hors de l'eau alors que lui, était bien immergé.
En guise de réponse, d'abord, elle vient remuer ses pieds à nouveau en riant faiblement, à la surface, pour faire en sorte de remuer l'eau, et surtout éclabousser légèrement le brun au visage, surement pour l'inciter à reculer.
« Ouais, ouais ! Quel impatient ! »
Et, pour accompagner tes mots et ne pas te faire mentir, tu viens pousser sur tes mains, et te laisser alors tomber dans l'eau. Bien moins spectaculaire que l'entrée de Gabriel... Mais qui te correspondait plutôt bien. Tu disparais, l'espace d'un instant, totalement sous l'eau... Et tu réapparais alors derrière Gabriel, ayant fait le tour de ses jambes sous l'eau pour ressortir doucement, et le pousser alors vers le bord, de tes mains dans son dos.
« Idiot. »
Cette fois, ce terme était utilisé bien plus affectueusement... Que durant vos dernières prises de tête. Rapidement, tu plonges à nouveau sous l'eau pour éviter qu'il se retourne et réplique... Venant alors t'éloigner de quelques mètres de lui pour réapparaitre sur la surface en reprenant ton souffle. Tu glisses tes mains dans ta crinière sauvage à nouveau : heureusement que tu avais eut la bonne idée de les attacher au préalable. Sinon tu n'aurais rien vu de toute votre séance trempette à venir... Et quelque chose me dit que ça aurait été bien dommage.
Lilith ne tarda pas à se jeter à l’eau elle aussi. Tu étais tout sourire lorsque tu la vis disparaître de la surface. Tu resta bien là, quelques secondes avant de sentir l’eau s'agiter autour de toi pour finalement l’entendre ressortir derrière toi.
Lorsqu'elle te poussa, tu conservas ton sourire. Comment une semaine plus tôt vous pouviez vous prendre la tête a ce point et finalement, redevenir complice comme lorsque vous étiez ensemble ? Non… C’était encore différent. Cette complicité, elle était tendue. Comme si vous saviez que vous étiez en train de jouer à un jeu malsain. Comme si vous vous tourniez autour et que vous saviez que c’était mal. Pourtant toi, tu avais envie de continuer. Mais elle ?
Tu te retrouvais désormais dos au bord, observant ta sirène. Sa chevelure lorsqu’elle était encore sèche avait des reflets argentées face à l’éclairage glacial de la lune qui se voulait si dégagée. Mais désormais, maintenant qu’elle était trempée, il était bien plus compliqué de retrouver cette crinière aux allures d’hivers. Néanmoins, cette femme, était toujours présente sous tes yeux.
- Tu veux jouer à ça ?
Tu te donnais à cœur joie de rentrer dans ce petit jeu, en sachant éperdument que tu n’en sortirais probablement que davantage blessé. Pourtant, tu étais là et projeté de l’eau sur celle que tu avais tant aimé et que par conséquent… Tu continuais d’aimer ?
Tu plongeas une nouvelle fois, et nageas un peux plus profond. Après quoi, tu t’amusas à saisir la cheville de Lilith pour la tirer vers toi sous l’eau. Là où la piscine non éclairée était si sombre qu’il vous était impossible de vous voir.
Indirectement, tout ce que tu cherchais, c’était un contacte physique avec elle. Sentir sa peau glisser contre la tienne. Tu avais espoir que la friction de vos deux corps crée une étincelle qui serait capable de rallumer la flamme dans son cœur. Peut-être ce feu était il déjà éteint depuis fort longtemps, mais si tu te trouvais ici avec elle… Étais-ce vraiment le cas.
Lorsque vous remontiez à la surface pour prendre un peu d’air. Tu fis en sorte de regagner le bord avec elle. Souriant comme jamais, les traits de ton visage étaient un peu enfantin tant tu rayonnais. Même si intérieur cette fameuse pression était toujours présente. Tu ne faisais que la refouler. Toujours dans cette optique “d'embêter” ton ex, tu la malmenais un peu sous l’eau, la poussais l'éclaboussa jusqu’au moment où, tu ne sus pourquoi. Tu la plaquas contre le rebord de la piscine et collas ton corps au siens.
Là, plus aucun sourire. Ton regard se perdit dans le siens, tu observais chaque détail, chaque émotion perceptible dans son iris. Les teintes sombres de la nuit l'empêchaient sans doute de remarquer tes pommettes rougissantes. Mais ton regard lui était le même, toujours aussi intense, plongeant dans ses yeux mauves.
Tu la regardais sans rien dire. Plus aucune lunettes, ne séparait votre échange. Le moindre son qui serait sorti de ta bouche à cet instant aurait été un bégaiement, alors autant conserver le silence. Par ton regard, tu lui parlais bien plus que par la parole. Tu lisais en elle à travers ses yeux. Et tu te disais que si tu ne pouvais pas lire son esprit, alors tu aimerais lire ses lèvres...
Vous ne pouviez définitivement pas vous empêcher de vous chercher l'un l'autre. Il faut dire que tu l'avais cherché en premier... Mais qu'il n'avait vraiment pas résister longtemps. Alors vous voilà, comme deux idiots, deux tourtereaux à vous tourner autour, a vous tester, à vous provoquer, avec la lune comme seule témoin de ce qui se passait ce mercredi soir, au delà de la porte (non)verrouillée de la piscine de l'académie. Quand il t'entraine par le fond, tu n'as même pas le temps de glousser, que ta tête finit immergée. Sous l'eau, tout est plus trouble. Et le manque de luminosité n'aide pas. Tu n'avais malgré tout pas manqué de mordant, prenant la peine de repousser Gabriel, d'échapper à son emprise, de le pousser un peu plus loin sous l'eau... Avant de retourner à la surface pour reprendre ton souffle, et il fait évidemment de même, juste après toi.
Cette trêve n'est que de courte durée, car, reprenant vos forces sur le bord, il continuait de te provoquer... Et tu ne te faisais pas prier pour répondre. A frapper la surface de l'eau pour envoyer des vagues et des gerbes d'eau s'écraser sur son visage, alors que tu ne pouvais t'empêcher de regarder du coin de l’œil son sourire taquin, ses cheveux trempés et en bataille... Du moins, ce que tu pouvais a peu près distinguer malgré la pénombre
Jusqu'à ce que. Tu sentes le bord de la piscine dans ton dos. Et le corps de Gabriel contre ton buste.
Les émotions et les pensées se bousculent un instant dans ton crâne, alors que ce contact direct et plutôt imprévu ne laissa à ton cœur que le temps de s'emballer. Si fort, que tu te doutais qu'il pourrait le sentir sans aucune peine. D'ailleurs, cet endroit de la piscine, si lui y a pied... Toi, tu es obligée de te tenir sur la pointe des tiens pour éviter de boire la tasse. C'est donc, avec un peu de panique et de précipitations que tu viens agripper les épaules de Gabriel pour te tenir à flot... Coincée entre lui, et le bord de la piscine. L'espace d'un instant, tu ne dis rien. Le moment est si étrange, si intense que tu ne sais même pas s'il se passe une, trois, dix, ou des centaines de secondes. Où vous êtes là, à vous regarder sans vraiment vous voir. Où tu sens la pression et la chaleur de sa main dans le creux de ton dos. A ce moment précis, tu n'arrives pas vraiment à faire du tri dans le flot de pensées qui envahit son esprit. Il ne pouvait pas ne pas avoir fait exprès. Etait-ce dans un élan de colère? De zèle? De....? Pas moyen de savoir. Même ses yeux, tu avais du mal à les voir. Même si tu sentais clairement son regard sur toi... Est-ce que tu devais dire quoi que ce soit? Faire quoi que ce soit? Tu n'en as aucune idée... Tu ne sais même pas si tu arriverais à quoi que ce soit. Vulnérable sous son emprise, tu ne peux pas te résoudre à détourner tes yeux des siens. La lune vous offre parfois quelques rayons plus prononcés, vous offrant une demi seconde plus éclairée... Et, dans un souffle. Un souffle qu'il connait surement par coeur... Tu murmures, sans bouger, tes bras autour de sa nuque, tes formes contre son corps...
Ton corps collé au siens, tu sens ses mains s'agripper tes épaules. À cet instant, tu as le réflexe presque immédiat de la serrer encore plus fort contre toi. Tu pouvais ressentir avec exactitude chaque courbe de son corps contre ton torse. Tu sentais son cœur battre la chamade. Cela ne te laissait pas indifférent. Il était en train de se passer quelque chose… Si au départ, ils te semblaient différents, tu eu l’impression que vos cœurs avaient fini par se synchroniser pour battre ensemble. C’était ce que la pulsion que dégageait la poitrine de Lilith te laissait croire.
Bientôt, ta main allait timidement chercher celle de Lilith. Tu caressas ses doigts de bout des tiens, puis sa paume pour pleinement la saisir.
- Lilith, je…
Voilà, tu n’arrivais plus à aligner un seul mot. Tu aurais dû te contenter de la regarder. À cet instant tu agissais bien mieux que tu ne parlais. Tu resserrais un peu plus ta main sur la sienne. Pas au point de lui faire mal, mais pour toujours te sentir au plus proche d’elle. Si Lilith pouvait avoir des doutes sur tes attentions, il était désormais certain qu’elle n’en avait plus aucune. Saisir sa main, c’était un symbole suffisamment puissant pour lui faire comprendre non ? Qui dans cette situation ne comprendraient pas ? Tu espérais seulement qu’elle ne reste pas de marbre à… La suite.
Dans une énième pulsion de son cœur. Tu saisis le moment, tu aurais pu prendre ton courage à deux mains, mais tu préférais les garder contre elle. Ton visage s’approcha du siens. Et vos lèvres se rejoignaient pour la première fois en une année. Elles avaient le même goût que dans tes souvenirs. Tu prolongeas le baiser durant des secondes, des minutes peut-être ? Tu l’embrassais encore et encore sans pour autant déliés vos lèvres. Tu espérais capter une réponse de sa part. Te dire que ce n’était pas seulement toi qui l’embrassais ; te dire qu’elle y répondait. Ou tout simplement… Ne pas être repoussé.
Sa main avait finit par venir chercher la tienne. Et à nouveau, ce contact qui pouvait sembler négligeable... Ne l'était pas. Par pour vous. Pas comme ça. D'ailleurs, ne geste n'accompagna que le reste, alors que Gabriel semblait te serrer un peu plus contre lui. Est-ce qu'il avait craint que tu ne t'échappes de son emprise? Peut être... Mais à aucun moment tu n'avais donné l'impression d'être prête à le rejeter ou le fuir... Comme si, au plus profond de toi, tu l'avais toujours recherché...
D'ailleurs... Ce qui t'avais poussé à mettre fin à votre relation.... C'était principalement à cause de vos recherches qui avaient fini par diverger. Lui, tendait à chercher une femme qui serait capable de le dorloter... Et en soit, tu avais plutôt tendance à le bousculer. Tu connaissais son potentiel. Tu ne pouvais pas te résoudre à le voir se rendormir sur ses lauriers... Et finir par se soumettre. Non. Parce que la domination, ça lui allait si bien. Il dégageait une aura, une prestance sans précédent quand il prenait les choses en main. Comme là. Là, à la tenir fermement contre lui. Quand il sait ce qu'il veux. Quitte à venir le chercher lui même.
Comme il vient le faire. Alors que tu ne l'avais pas quitté une seconde des yeux... Il finit par s'approcher. L'espace d'un instant, tu te demandes si c'est ton imagination. Si c'est un fantasme. Mais tu abandonnes cette idée... Quand tu sens la chaleur et la douceur de ses lèvres sur les siennes. Ce sentiment, cette sensation... Ce n'est que lorsqu'il vient la renouveler que tu te rends compte à quel point ça avait put te manquer. Même si cet acte n'aide en rien ton cœur à se calmer... D'ailleurs, légèrement sous le choc, troublée par ces événements qui s'enchainent, et par Gabriel qui prend les devants et te fait plus que chavirer... Tu ne réponds pas de suite à ce baiser. Peut être de quoi faire craindre le pire au garçon qui était venir sceller ses lèvres aux tiennes... Mais ce choc ne dure que quelques secondes. Enfin, tu le crois. La notion d'espace et de temps est très floue durant ce baiser, mettant fin à une abstinence de plus d'un an... Finalement, il peut surement sentir tes doigts fins se serrer un peu plus dans sa nuque. Et dans sa main. Puis, tes lèvres se presser contre les siennes. Elle y répond, d'abord timidement, doucement. Puis, les mouvements de vos lèvres dansantes, animées de plus en plus de passion finit par te laisser entrevoir la scène de l'extérieur. Vos deux corps serrés l'un contre l'autre. Ce baiser, chaud et hésitant, trahissant tes sentiments... Comme les siens. Après surement une, ou deux longues minutes d'échanges tendres... Tu finis par rompre ce baiser. Presque à contre cœur. Dès lors que ses lèvres ne sont plus contre les tiennes... Tu en ressens le manque. Mais tu ne peux pas laisser cette éruption d'envie et de sentiments mettre en vrac votre relation... Déjà plus que compliquée.
Tu reprends ton souffle, doucement... Et tes yeux s'ouvrent à nouveau pour tenter de retrouver ceux de Gabriel, malgré l'obscurité. Lentement, ta main enfouie dans sa nuque se mouve doucement. Elle caresse sur le chemin son épaule, sa gorge, puis sa joue. Du bout de ses doigts. Elle repousse une de ses mèches brunes derrière son oreille... Et même si tu tentes de te raisonner... Tu ne peux pas t'empêcher de serrer un peu plus Gabriel contre toi. Et ces mots. Bas. Qui s'échappent de tes lèvres chaudes...
« Espèce... d'idiot... »
Qu'est ce que tu viens de faire, Gabriel? C'est injuste. C'est bas. T'avais pas le droit. En plus... J'ai adoré ça.
Ce baiser dura une éternité. Une éternité de plaisir. Et à la fois, il fut bien trop court. Lorsque tu l’embrassais, tu n’avais plus que des beaux souvenirs en tête. Des images d’un passé que tu pensais devoir contempler avec nostalgie. En goûtant de nouveau ses lèvres, tu gagnais l’espoir de créer de nouveau souvenir avec elle et tu caressais l’optimisme de pouvoir supprimer cette mélancolie qui te prenait lorsque tu te remémores les années passées avec Lilith.
Lorsque tu sentais les ongles de Lilith légèrement griffé ta nuque, cela ne faisait qu'amplifier la puissance de tes baisers toujours plus accentués par tes mouvements de tête. Lorsque vous lèvres virent se séparer. Tu étais presque essoufflé tant, tu avais mis de passion de cet instant. Elle te traitait d’idiot. Devais-tu sourire face à cela ? Quelle était la nature de cette “insulte”. Attendait elle cet instant autant que toi, te reprochait elle d’avoir mis autant de temps avant d’oser refaire le premier pas vers elle ? Ou au contraire, étais-tu idiot de l’avoir embrassé maintenant que tout était fini entre vous ?
À cet instant, tu pensas à Arcturus. Est-ce qu’il y avait quelque chose entre eux ? Ou même au autre homme. Lilith avait peut-être rencontré quelqu’un d’autre ou eu une aventure durant cette année de froid entre vous. Tant de questions qui bloquaient un quelconque sourire de ta part. Pourtant, ta main était restée liée à la sienne. Tu ne la lâchais pas.
- Lilith…
Tu te répétais, seul son nom arrivait à sortir de ta bouche. Toute autre phrase était vaine. Pourtant, tu l’avais bien en tête “Je t’aime, je n’ai jamais arrêté de t’aimer…”. Tu avais malheureusement le sentiment que tu ne pouvais pas le dire. Que tu n’en avais pas le droit. Oui, quelque chose t’en empêchait. Ce n’était clairement pas de la fierté.
Parfois, certaines personnes voulaient entendre ses mots, mais après l’avoir entendu, ne pouvait se résoudre à l’accepter… Même si cela leur faisait plaisir, cela avait plus tendance à les blessés. Avais-tu vraiment envie de blesser Lilith? Tu avais envie de lui hurler de toute ton âme chose que faisaient tes yeux. D’ailleurs… La piscine aidait bien, car tu pouvais bien pleurer, il aurait été impossible de distinguer tes larmes de l’eau chlorée. Les cocktails d’émotions, tu étais familier avec beaucoup d’entre eux, mais c’était la première fois que tu expérimentais joie et tristesse à la fois. Tes larmes, bien qu’invisibles étaient sincères.
Tu calais ta tête dans sa nuque, comme pour la prendre dans tes bras, elle qui était déjà collée à toi. Tu ne voulais pas qu’elle puisse distinguer cette tristesse dans tes yeux. Tu ne voulais témoigner d’aucune faiblesse auprès d’elle ! Tu restais rongé par tes doutes. Et tu laissais en planer d’autre aussi bien dans ton esprit que dans le siens. Après quelque longues secondes de silence, tu vins déposer un tendre baiser de son cou, puis un deuxième, un troisième et ainsi de suite descendant le long de son épaule dénudée.
Le voilà qui garde le silence. Qui n'as que l'envie, la force de souffler ton prénom. Comme si ça suffisait. Suffisait à répondre à toutes ces questions qui se bousculaient dans ta tête. Suffisait à justifier ce baiser. Cet écart de conduite. Cette façon qu'il avait de s'emparer de ton corps, de tes sentiments. Ça ne suffisait pas... Mais est-ce que tu pouvais vraiment lui en vouloir? L'espace d'un instant, le léger clapotis de l'eau est le seul bruit distinct qui vient briser l'harmonie du silence qui vous entoure. L'eau, troublée seulement par la présence de vos deux corps, chauds et vivants, l'un contre l'autre. Tu es partagée entre l'envie de pouvoir mieux voir son visage, l'expression de ses yeux, ses lèvres... Et celle de rester dans le noir. D'échapper à la pression de ses yeux dans les siens. Qu'il ne puisse pas lire le trouble... Et la tendresse qui transpire de la moue qui anime ton visage, encore quémandeuse de ce baiser qui avait un goût de reviens-y...
Finalement, son visage, dans le creux de ton cou. Ce geste ne fait que renforcer la prise qu'il a sur ton corps immergé et encore légèrement tremblant. Mais tu ne le repousses pas. Au contraire, tes bras, entourant sa nuque, referment un peu leur prise... Pour mieux le prendre contre toi. Tu sens ses lèvres sur ta peau humide et sensible. Ton souffle. Un instant, tu veux dire quelque chose. Mais l'instant d'après, tu penses le contraire. Il met tout tes sens, toutes tes pensées en émoi. Il venait recréer un manque, un chaleur au creux de ton ventre. Un amour qui ne s'était jamais éteint... Mais que tu avais tenté, maladroitement, dans la panique, d'éteindre. De peur d'en souffrir. De peur de ne plus pouvoir te passer de lui. Mais tu n'avais jamais su te passer de lui. Ce n'était pas pour rien que durant cette longue année en célibataire... Tu n'avais pas eut une seule aventure.
Certes, il y avait bien quelques garçons qui t'avaient plut. Peut être même que tu les avait laissé te faire la cour. Mais cela n'avait qu'un triste arrière goût de mascarade. Comme si tu te forçais. Pour savoir que tu n'avais pas besoin de lui. Pas besoin de ses bras. Pas besoin de ses draps. Vaste arnaque à laquelle tu avais tenté de croire, de tout ton coeur, de toute ton âme. A quel prix? Essayer de détester, de repousser Gabriel quand vous aviez été poussé à vous côtoyez à nouveau... Et regardez vous. Et n'avoir tenu que quelques semaines sans céder l'un à l'autre dès que vous deviez passer ne serait-ce que quelques heures ensemble. Fuir l'inévitable. Se mentir à soi-même.
Alors, lentement, tes mains se mouvent. Tes doigts remuent lentement. Tu remontes dans sa nuque, que tu masses du bout de tes doigts, jusqu'à atteindre la naissance de ses cheveux. Elle joue avec, laisse ses mèches humides et sombres s'enrouler autour de ses doigts, les caresser. Le silence reste, s'étire. Pourtant, il n'a rien de pesant. Comme si, en cet instant, ni toi ni lui n'avaient besoin de mots pour vous parler. Cette étreinte dure quelques nouvelles secondes. Surement comme votre précédent baiser. Puis, lentement, ta main s'échappe de la sienne et la prive de son contact. Mais pas pour le repousser, non.
Simplement, tes deux mains viennent se glisser sur ses épaules... Puis sa gorge... Et son menton, que tu tentes de déloger avec douceur de ta gorge, ne pas le laisser continuer de se cacher. Tenant alors son visage de part et d'autre sur ses joues, tu lui fais lever la tête, pour qu'il te fasse face à nouveau. Tes yeux se plongent dans les siens, malgré l'obscurité. Tes pouces bougent doucement, pour caresser ses joues. A nouveau, tu tentes de trouver des mots. Mais tu as peur de mal t'exprimer. De lui faire du mal. De faire le mauvais choix.
Une chose est sûre... Tu ne voulais plus le fuir.
« Je sais pas si c'est une bonne idée... Si c'est raisonnable... mais... Embrasse moi... Encore... »
Au diable le reste. Pour le moment, elle le voulait. Pour regretter, ils verront ça plus tard. Ta prise se fait un peu plus ferme. Inconsciemment, tu le tires un peu plus vers toi.
Tant de questions qui fusaient de vos esprits. Vous aviez beau user de l’obscurité pour cachez vos émotions. Ces dernières étaient cependant hautement perceptibles même sans avoir besoin de partager un regard… Pour la plupart d’entre elles, ces questions que vous vous posiez était les mêmes, et pour certaine, les réponses étaient également les mêmes. Pourtant, vous faisiez du surplace. Une étrange peur te clouait.
Lorsque ses mains viennent entamer l’ascension de ton visage. Qu’elles se perdent dans tes cheveux et que fur et a mesure de son avancée, tu te retrouves une fois plus face a elle. Tu pris intérieurement pour que ses pouces qui caressent alors tes joues ne puissent ressentir la différence de chaleur entre les quelques larmes qui ont coulés de tes yeux et les perles d’eau nettement moins froide laissés par la piscine.
Les mots de Lilith te donnèrent des frissons. Elle avait raison si ce n’était clairement pas raisonnable. Et peut être pas une bonne idée non plus… Mais vous vouliez la même chose. Au moins, tu étais rassuré… Ne serait-ce qu’un peu. À cet instant, une nouvelle boule naît dans ton torse, tu la sens monter et grossir, une palpitation, un élan de passion qui te pousse à l’embrasser de nouveau. Tu te dis que… Bordel ! Cette fille, tu l’aimes comme un fou. Tu l’aimes comme tu n’as jamais aimé quoi que ce soit, pas mêmes tes lunettes !
Tes mains vont naturellement se balader un peu partout sur le corps de Lilith. Tu lui caresses le dos, profitant du design de son maillot de bain pour sentir toujours plus sa peau. Elles s’arrêtent dans son cou, pour tenir et guider sa tête tandis que l’autre vient descendre et tenir ses hanches… Une chose était certaine, tout de suite, maintenant, seul l’instant présent comptait, seul vous deux avait de l’importance. Le monde pouvait bien exploser, tu étais avec Lilith, vous partagiez un moment si puissant…
Vos baisers sont si intenses que tu te vois obligé de le rompre une première fois pour reprendre ton souffle avant de t’y replonger corps et âme. Lorsque tu y mis fin de seconde fois, ce fut pour te diriger vers le cou de Lilith, tu y retournas pour l’embrasser lui aussi, et même… La mordiller légèrement. Cette boule en toi qui l'avais poussé à aller vers Lilith n’avait cessé de grandir, elle se transformait peu un peu en désir. Tu ne voulais faire qu’un avec elle. Tu restes bien quelques secondes dans le creux de son con avant de remonter jusqu’à ces lèvres. Toujours dans cette envie de ne faire qu’un avec elle. Tu surpris ta langue à vouloir s'échapper de ton corps… Semblant être attiré par celle de Lilith… Tes mains elles aussi n’allaient pas tarder a se montre plus… Taquine.
Ton vœux se trouve exaucé... Pour ton plus grand plaisir. A nouveau, les lèvres de Gabriel trouvent le chemin vers les tiennes. A nouveau elles échangent une danse brûlante et endiablée, lasses d'avoir attendu et de s'être désiré durant cette longue année à être séparées les unes des autres... Une longue année d'abstinence à tenter s’enfuir au plus profond de son être les sentiments qu'elle pouvait porter à ce garçon... Et qui ne pouvait que ressurgir de plus belle à la première occasion, au premier moment passé ensemble... Un instant, tu te demandes si tu es faible. Mais finalement, la réponse à cette interrogation était bien peu importante. Si être faible se résumait à désirer et adorer le moindre contact avec son ex-petit ami... Alors soit. Tu étais faible. Et ça te convenait parfaitement. Au diable les on-dit et les apparences... Ce soir, elle laissait tomber les masques. Demain sera un nouveau jour. Peut être que demain, tu feras comme si de rien était. Tu rejetteras la faute sur l'ivresse du moment. Un instant d'égarement. Et pourtant...
Le moindre contact que vous échangez fait vibrer ton corps et ton âme. Ses mains qui se baladent, empoignent, caressent, frôlent. Ses lèvres contre les tiennes. Sa langue, curieuse. Son souffle, haletant. Tu ne te fais pas prier pour répondre à ces baisers, baisers que tu avais toi-même chaudement réclamé. Il n'avait d'ailleurs pas prit le temps de te répondre... Mais, comme tu le pensais souvent : les actes parlaient bien plus efficacement que les mots parfois... Et, ici, c'en était une parfaite illustration. Durant ce langoureux échange, après tes bras qui sont toujours accrochés à ses épaules, autour de sa nuque (pour palier entre autre au fait que tu n'ai pas pieds...) ce sont tes jambes qui viennent se mouvoir... Et en prenant appuis sur les épaules de Gabriel, tu te hisses à sa hauteur, en venant enfermer sa taille entre tes cuisses, croisant tes mollets dans le bas de son dos. Maintenant plus proche l'un de l'autre que jamais, tu le laissais te porter sans grande difficulté (l'eau rendant ton poids quasiment inexistant)
Finalement... C'est dans ta gorge qu'il finit par jeter son dévolu. Ton cœur, qui avait à peine commencé à se remettre et à se réhabituer à vos baisers... Vint à nouveau rater un battement. Et en guise de seule réponse au contact de sa bouche chaude contre ta gorge frêle, tu laisses maladroitement et contre ton gré échapper un faible soupire où se mêle alors envie et réprimande. Même sans avoir besoin de la réaction... Mécanique et physique la plus connue de toute venant des hommes... Tu sentais très clairement où Gabriel voulait en venir. Où son désir le menait. Tu l'avais suffisamment côtoyé pour connaitre tout ces petits détails qui la trahissait. Et le fait est que... Cette idée te grisait toi aussi... Mais, d'un autre coté, tu savais pertinemment que c'était une mauvaise idée de laisser tes pulsions primaires te dicter ta conduite. Il y a un mois de cela encore, vous ne vous étiez pas réellement recroiser depuis un an. Et il y a quelques jours, vous n'étiez capable que de vous insulter, vous repousser, et vous fuir. Mais tout ça était surement lié. Lié au fait que vous saviez pertinemment qu'il restait quelque chose entre vous. Quelque chose que vous n'aviez pas réussit à enterrer..
Alors, après avoir soupirer, gémit, et geint le plus bas possible, comme pour dompter tes ressentis et tes envies, l'une de tes mains vient s'enfoncer dans la chevelure brune et trempé de Gabriel pour le serrer un peu plus contre toi... Resserrant l'emprise de tes cuisses autour de ses hanches... ta voix finit par rompre à nouveau ce silence brûlant qui s'était imposé entre vous deux... Là où vous étiez bien trop occupés à bien d'autres choses pour trouver l'envie et le temps de parler...
« G... Gaby... »
Tu ne sais pas vraiment quoi dire. Mais tu as la vague impression que tu dois le faire. Même si ce n'est pour rien dire. Comme pour espérer le ramener sur terre... Espérer qu'il soit raisonnable. Réfléchi... Car tu ignores si tu arriveras à garder la tête hors de l'eau encore bien longtemps. Chaque secondes de plus passée entre ses bras fait lentement céder ta raison... Et le cadre n'aime pas. Vous étiez seuls, au beau milieu de la nuit, avec la piscine rien que pour vous. Et pourtant... Tu déglutis doucement, avec peine, et te mords légèrement la lèvre...
Peut-être que tes fantômes t’avaient.. Un peu trop guidé. Le fait de déjà connaître ce corps par cœur, de l’avoir tant de fois touché, qu’il t’a tant manqué… Tout ça t’étais peut être un peu trop monté à l’esprit. Ce que vous étiez en train de partager, de revivre pour la seconde fois… Cela aurait pu faire vriller l’esprit de n’importe qui. Ce moment valait tout l’or du monde. Tu serais même capable de dire que par les sentiments enfermés durant toute une année, mêlée aux souvenirs passés, cela rendait l’instant encore plus précieux que la première. Que la première fois que vous découvrirez vos corps.
Tu avais le sentiment de la retrouver, de vraiment l'a retrouvée. Tu ne voulais plus la laisser s’en aller. C’était hors de question, tu en avais trop souffert. Son absence n’était plus tolérable. Mais lorsque tu sentis sa voix hésitante. Toi-même, tu fus pris d’un doute…
Peut-être l’euphorie du moment t’avait aveuglé. Peut-être que “tout ça” n’étais pas une bonne idée. Tes ardeurs se calmèrent alors, tu reculas un peu ton visage, regardant Lilith dans les yeux, toujours l’air interrogatif… Perdu…
Tu restas là, quelques secondes sans rien dire. Espérant qu’elle comprenne ce que tu ressens avant de te dire… “Bien sûr qu’elle comprends.” Si selon toi, elle devait comprendre, c’était parce qu'elle ressentait sans doute la même chose. Que vous, étiez aussi perdu l’un que l’autre. C’est ce que tu voulais croire. C’est ce que son cœur t’avait murmurer lorsque vous vous embrassiez… Mais ton envie de conserver celle que tu aimes était plus forte, bien plus forte que ta raison.
- On devrait… Arrêter de trop y penser.
Une nouvelle fois, ta main se positionna sur sa hanche, l’autre sur sa joue et tu allais tendre l’embrasser. Un baiser bien moins langoureux que les précédents, mais tout aussi communicatif. Après cela, tu reculas légèrement pour mieux pouvoir saisir ses deux mains dans les tiennes. Vos doigts s’entremêlèrent. À chaque geste, ton corps tout entier était en alerte. Ton cœur ne savait plus où donner. Jamais, au grand jamais une autre fille aurait été capable de rendre ainsi. Tu la tiras alors vers toi, pour mieux pouvoir la reprendre dans tes bras…
Déjà il se recule, et déjà tu ressens son manque. De ton âme jusqu'à ton corps. En un seul baiser, et pas des moindres... Il avait réussit à refaire naitre en toi un flot violent de sentiments et d'envies que tu avais du mal à combattre. Tiraillée dans ce dilemme infernal où s'opposait alors le choix de ton cerveau, et le choix de ton coeur. Le choix de résister... Et celui de céder. Alors qu'il plonge ses yeux dans les tiens... Tu fais en même. Et malgré l'obscurité qui plane sur les lieux... Vous savez pertinemment que vous êtes tout les deux dans le même état d'esprit... A la fois euphorique, et craintif. Si seulement, l'espace d'un instant, tu pouvais débrancher ton cerveau...
Et c'est ce que te proposes alors Gabriel, en guise de seule réponse. Juste avant de revenir s'emparer de tes lèvres. Et c'est surement à ce moment là que tu finis de lutter. Ce baiser, bien plus tendre et équivoque, venait souligner le fait qu'il n'agissait pas simplement sur un coup de tête, guidé par ses pulsions primaires... Mais qu'il y avait quelque chose d'autre, profondément enfouie en lui... Comme cette chose similaire qui était enfouie en toi. Alors, tes mains agrippent maladroitement ses pectoraux, tandis que tu réponds à ce baiser après une seconde d'hésitation, le temps de laisser ton cœur l'emporter sur la raison. Ton souffle, doux et chaud, se mêle au sien, à ce baiser, à vos corps qui se retrouvent et qui se pressent l'un à l'autre. Ses mains viennent chercher les tiennes, et tu lui accordes ce nouvel acte, ce nouveau contact, entremêlant tes doigts aux siens comme pour s'assurer que ce soir, il ne te lâche pas une seule seconde... S'il la désirait tant... Il allait l'avoir...
Après avoir fait durer ce baiser plusieurs tendres dizaines de minutes, tu finis libérer tes mains des siennes... Mais pas pour à nouveau se séparer de lui. Émettre des doutes. Le repousser. Rien de tout cela. Au contraire, il peut sentir alors tes doigts fins se mouvoir sous l'eau, et se glisser contre son torse, puis son ventre. Tu caresses sa peau immergé, dessine du bout de tes ongles les limitations de ses muscles légers... Retrouvant la moindre parcelle de son corps que tu avais l'habitude de connaitre par cœur autrefois... Et, atteignant alors bientôt son caleçon qui faisait office de maillot de bain, tu saisis le bout de tissu de ce dernier, tirant dessus, menaçant sensuellement de le débarrasser de ce vêtement... De trop.
Ton visage, que tu avais caché au creux de son cou pour l'y assaillir de baisers, vint cesser un court instant sa douce torture pour lui susurrer alors un doux, mais brulant...
« Tu m'as manqué... Gaby... »
Et visiblement ce soir, elle avait décidé de céder... Et de rattraper le temps perdu/
Tu étais si heureux de retrouver ta Lilith. Après ça, plus jamais tu ne voulais la perdre, où tu en mourrais ! Il y avait une pointe de douleur dans ce flot de sentiments qui se déchaînait en toi depuis déjà plusieurs bonnes minutes. Cette douleur emmagasinée durant une année. Bien évidemment, tu lui en voulais, mais il n’y avait aucune place pour la rancune dans cet instant magique, dans ses retrouvailles fortes en émotions.
Les doigts de Lilith, parcourant ton corps, eurent le don de te donner des frissons. Ton corps semblait communiquer en t’envoyant diverses vagues… Mais des vagues de quoi ? À chacune d’entre elles, tu avais l’impression que ton cœur s’arrêtait de battre. Lorsqu’elle vient poser sa tête dans le creux de ton cou, l’une de tes mains vient soutenir son crâne. Et lorsque ces mains, qui te faisaient frissonner, virent tiré sur ton unique vêtement. L’idée de ne fit qu’une tour dans ton cerveau. Presque instantanément, tu eu un petit sourire accompagné d’un petit soupir traduisant une certaine envie, une certaine bienfaisance a cet instant. Tu partageais l’idée de ta partenaire… Tu y avais même cédé un peu trop facilement à cette envie. Ton sourire, il était de ceux qu’elle pouvait ressentir sans même te regarder. Tu plaquas son corps contre le tiens une nouvelle fois.
La main qui soutenait son crâne allait dessiner de petits cercles sur la peau nue de son d’eau. Tandis que ta main gauche se fraya un chemin jusqu'à sa nuque où se trouvait le nœud faisant tenir en place son maillot de bain. En tira sur l’une de ses extrémités tu n’eus guère de mal à défaire cet “obstacle”. Sachant que Lilith se trouverait bientôt à moitié nue face à toi, créa une nouvelle vague de ces pulsions, un nouveau sourire peut être un peu plus prononcé.
Les baisers se font alors plus fructueux. Plus passionner pour ne pas dire… Avec une certaine violence bienveillante. T’es deux mains sont posées sur ses joues pour avoir le contrôle sur son visage.
- Toi aussi Lilith… Si tu savais à quel point tu m’as manqué…
Effectivement, en an. Il n’y eu pas un jour où tu ne pensais pas à elle.
Perdue dans tes pensées, tes envies, les yeux de Gabriel... Tu ne sens que trop tard que le nœud qui tient ton maillot au niveau de ta nuque... Seulement quand le tissu quitte le haut de sa poitrine... Puis la révèle. Il était le seul à avoir pu te voir dénudé... Et il l'était resté... Et peut être le restera-t'il... En tout cas, un frisson te parcourt tout de même l'échine, un frisson que tu ne peux pas réprimer. Malgré ça, malgré ce geste, tes yeux ne quittent pas les siens. Et tu ne sembles pas tenter de retenir le tissu qui abandonne ton corps, et cesse de le dissimuler. Ces nouveaux baisers, dans lesquels tu peux sentir toute sa fougue, tu les accueilles avec impatience et docilité, sans manquer d'y répondre avec au moins autant d'envie... Même si une pointe de nervosité, d'hésitation continue de troubler ton esprit... De faire battre ton cœur avec irrégularité... Tout ce meltingpot de sensations et de réactions de ton corps sur lequel tu n'as absolument aucun contrôle.
Tu ne peux pas lui échapper, échapper à cette bouche avide de la tienne, à ses baisers... Et tu n'essayes pas de toute façon. Tu lui laisses avoir l'emprise pleine sur ton visage qu'il dompte et contrôle de ses mains, chaudes et rassurantes. Et l'entendre dire qu'il avait visiblement partagé son manque... Envahi ton être d'une tendre et douce onde de chaleur qui ne t'aide pas à retrouver ton sérieux, et tes esprits. Après tout, vous étiez littéralement prêt à vous sauter dessus, en pleine nuit, en plein milieu de la piscine de l'académie, où vous n'étiez même pas sensé être.
Alliez vous vraiment passer le pas? Célébrer dans la luxure et la passion ce manque qui vous avait dévoré l'un comme l'autre durant cette longue année de rupture? Oui. Surement. Du moins, c'est ce que sous entend tes mains qui finissent de débarrasser Gabriel du fin tissu qu'il lui restait... Pour le laisser dans sa plus simple tenue d'Adam... Et le serrer de plus belle contre toi en scellant tes lèvres dans un baiser qui pouvait trahir tout ce que tu pouvais ressentir pour lui. Peut importe les interdis. Les ressentis. Le bien, ou le mal. Le politiquement correcte... Tu avais envie de lui. Tu n'écoutais plus que le plus primaire de tes instincts. Et tu comptais bien sur le fait qu'il ferait de même... Pour vous unir dans une nouvelle étreinte brûlante et interdite, sans prendre la peine de penser au lendemain. Après tout, tu avais tout le reste de ta vie pour te demander si ce fut une bonne idée. Ou une mauvaise. Pour le moment, ce détail, tu n'y portais aucune attention. Tu allais t'envoyer en l'air avec lui, avec pour seule témoin, la lune qui vous baignait de sa lumière.
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