On saute sur ses pieds au rythme d'une main sur le bois de la porte, la tienne qui agrippe la poignée en donnant au visage les traits de la curiosité et aux gestes la nonchalance de l'habitude.

Ainsi se dévoile Cassiopée.

— ... Bien sûr, entre, fais comme chez-toi... la surprise passée, on lui offre le sourire des séduits par les siens, décalant ton corps pour lui laisser tout le loisir d'investir les lieux - on referme pour l'intimité et on se régale de chaque détail de son visage, elle était pétillante de beauté, apprêtée sans extravagance, pourtant il te semblait impossible de ne pas la regarder.

L'esquisse du doux questionnement, tu te demandais la raison de sa présence ici - c'est que Cassiopée, tout plaisir que tu avais à l'avoir à tes côtés, ne te côtoyait pas réellement au quotidien ; on avait essayer sans succès, animé seulement par l'impulsivité de ce qu'elle dégageait.

— Alors, tu viens reconsidérer ma proposition ? fis-tu aussi railleur que charmeur, laissant tes mains se cacher dans tes poches après s'être légèrement approché.

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ah - tu n'aurais pas pu mieux dire

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À son doigt sur ton torse, tu ne peux que donner vie à la malice et l'espièglerie de tes zygomatiques - ainsi à distance mais aussi à sa portée, tes interrogations ne se faisaient que plus grandes alors qu'elle semblait se faire désirer quant à la teneur de ses propos ; non pas comme si elle hésitait, mais plutôt comme si elle savourait l'instant et ce simple constat, avait de quoi te rendre impatient.

Ainsi, à ta plus grande surprise - seulement soulignée par un sourcil relevé - elle confirme tes paroles dites sous le ton de l'humour, avant de rajouter, quelques petits mots qui eurent le don de t'arracher quelque peu à ton excitation ; c'est qu'à Cassiopée on ne lui voulait aucun mal et qu'il te serait impardonnable de toucher au trésor que renferme sa poitrine pour se permettre de l'effilocher à nouveau, une nouvelle fois.

— Mmmh... c'était quoi déjà ? Ah. En couple. Sans prise de tête, simplement comme ça parce qu'on le veut, parce qu'on peut faire de cette relation quelque chose d'agréable pour tout les deux... ? qu'importe son index sur le tissus de ton sweatshirt, tu te penches légèrement vers elle, la dominant quelque peu de ta hauteur tu t'amuses surtout de la proximité qui s'épanouie entre vous.

Tu prends le ton des confidences, presque badin.

— Enfin. À l'époque c'était plutôt quelque chose comme « T'es trop jolie, je sais pas comment tu t'appelles mais sort avec moi s'il-te-plaît. »

Il serait mentir de dire que tu étais profondément amoureux d'elle, Alcyone - toute les fondations se basait très certainement sur son physique qui t'avait fait tourner la tête comme à bien d'autres de tes camarades et tu n'avais pas la prétention de la connaître comme tu le voudrais, mais une relation avec elle, indubitablement, tu le souhaitais - tu étais amoureux de ce que tu voyais et tu n'avais pas dans l'esprit de compliquer plus cette affirmation que nécessaire.

Rien ne changeait au fait qu'elle te plaisait.

— Ma nouvelle version te plaît, Cassiopée ?

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et son prénom tu t'amuses à le sussurer

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Balaie le doute de ses intentions, ton sourire ne se fait que plus grand à la peau qui frisonne sous la douceur de ses doigts - il y a le front qui vint rejoindre le sien pour abattre la chaleur de ta respiration sur ses lèvres gorgées de la couleur de l'amour ; le nez qui vint chatouiller son voisin, pourtant, tu ne l'embrasses pas.

C'est à elle, de signer.

Pour s'engager à vous, pour elle, pour toi, pour des moments partagés entre mains liées et embrassade des bras et du corps - sans s'imposer, sans se sentir emprisonnés, ça quémande l'exclusivité sans pour autant perdre sa liberté ; parce qu'à deux, on ne pouvait que s'envoler plus loin pour profiter des cieux qui s'offraient au dessus de nos yeux.

Alors évidemment qu'on le veut.
D'un toi, d'un moi, d'un nous deux.

— Que dirais-tu... d'un baiser ? Ça me semble approprié... susurres-t-on délicatement, alors que tes mains avaient depuis longtemps, délaissées tes poches pour s’apposer tendrement sur ses hanches, envoyant paître allègrement toute distance inutile.

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et tu avais hâte d'y goûter

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Chaleur et douceur des lèvres qui s'embrassent, ça fait parcourir sur notre peau un frisson de plaisir fugace alors qu'on se perd, légèrement dans cet échange aussi tendre que se voudrait celle des amants ; et c'est la félicité qui te gagne, Alcyone, tu te sens comblé et à fortiori heureux.

Tu te fiches de ses intentions, de ce revirement soudain, de sa présence dans ta vie aussi brusque qu'immédiate, tu te fiches de tout cela, de ce qu'elle avait ou pourrait avoir en tête, tu n'en apportais aucune importance - elle était là, elle te voulait et tu le voulais aussi, ta réflexion n'allait pas plus loin que cela.

Déjà trop vite on se sépare, tes prunelles rencontrent ses paupières avant qu'elle ne les relèvent et tu restes époustouflé, légèrement coi face à sa beauté - de plus prêt tu te plaisais d'autant plus à la détailler.

Fuse la question, finalement, qui te rend ton sourire.

— Maintenant, on fait ce que l'ont veut... tout ce que l'ont veut, tout ce qu'elle veut, tout ce que tu veux, à tout moment, parce que c'est ainsi que se dessine ton concept de relation.

— ... Mais là, maintenant, tu me dois un date ! et on se redresse à nouveau, sans la lâcher du regard et sans la lâcher de tes doigts ; tu la voulais tout contre toi.

— Pour ma patience exemplaire...! seulement une main qui s'envole pour atterrir sur ta poitrine, alors que tu fermais les yeux, comme si tu étais un homme d'exception.

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trois ans c'était beaucoup non ?

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À ses mots tu sens la félicité grandir en toi et s'animer sous la forme d'un sourire ; c'est tout ce que tu voulais, ce sentiment grisant de liberté. Elle parcourt ta chambre et tu l'observes sans un mot - bien conscient qu'ici était loin le confort des majors.

Mais il n'y avait là aucune importance, ni aucune honte, combien même vos étoiles uniques ne portaient pas la même signification, tu n'y avais jamais apporté le moindre intérêt.

Alors soudain, elle se jette contre toi et tu la receptionnes avec toute la délicatesse qu'il t'est donné pour lui rendre son baiser, un baiser loin du premier qui scellait plutôt votre complicité ; à présent, c'était un échange fievreux et passionnel que tu lui donnais.

Là, dans l'exiguité de cette petite chambre, elle contre toi, toi contre elle, pendant l'espace d'un instant seulement...

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... plus rien n'avait d'importance si ce n'est de l'aimer.

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