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Il y a des vieux, des adultes puis des rebelles : quelques amis étudiants comme lycéens qui ont préféré se réunir autour d'un verre en ce vendredi soir malgré le couvre-feu. parmi toutes ces têtes, celle de Matisse, debout un verre en main faisant semblant d'écouter les conversations alors qu'il a décroché depuis au moins une bonne dizaine de minutes. Il n'a envie que d'une chose, celle de prendre la main d'une de ses amies pour s'amuser un peu sur la petite piste de danse pour l'instant inoccupée. il faut dire que, les sons que passent le barman n'aident pas. mais il est peut-être encore trop tôt. du moins, il l'espère.

Il baille et, au même moment une petite bande de jeunes surexcités poussent la porte d'entrée du bar, provoquant encore plus de brouhaha. Les deux groupes se jaugent du regard avant que certains finissent par en saluer d'autres. et rapidement les deux groupes finissent par n'en former plus qu'un. Matisse repère de suite Basile parmi les nouvelles têtes, qui d'un coup, lui provoque comme des décharges électriques dans tout le corps. Il attrape le poignet d'une amie - non pas pour danser, mais pour jouer les commères. « Tu vois tu me traites de balance, mais lui là-bas, c'était un ami d'enfance. Et c'est la pire des balances qui puisse exister sur cette terre. Un traître. » « Ah oui ? T'as du lui faire quelque chose pour le mériter. En plus, il n'a pas une tête de salope. » « Ecoute, l'infirmière doit croire que j'ai quinze piges et elle me parle comme si j'étais son gosse alors que je rêve que d'une chose c'est de la pécho. L'apparence veut rien dire. »  elle le dévisage. elle aurait sans doute préféré se passer de cette information. bon, ce qu'elle ne s'imagine sans doute pas, c'est qu'il s'agit d'une histoire vieille de nombreuses années et qu'il l'avait balancé pour un pipi au lit. en réalité, Matisse n'est même plus sûr de ce vieux secret trahi par son ami d'enfance. Il abandonne silencieusement sa camarade et se fraie un chemin pour atteindre son ex ami. Il attend que ce dernier le remarque, et lui offre un sourire forcé, levant légèrement son verre pour le saluer. « Tiens tiens tiens ! » Il boit une gorgée puis reprend. « Tu dates, ça fait longtemps qu'on ne s'était pas croisés, enfin, surtout adressés la parole. Alors ? T'es en quoi ? Tu t'en sors où tu collectionnes les mauvaises notes ? » il ne le laisse pas en placer une, qu'il enchaîne. « Tu as évolué depuis j'espère, par évolué je veux dire que tu as appris avec l'âge et la maturité de fermer un peu plus ta gueule ? Ou tu fais des efforts on t'y encourage mais chasse le naturel et il revient au galop ? » il sirote son verre tout en l'observant. Matisse vient visiblement de trouver l'occupation de sa soirée.