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> Please, no - Yi Skahill (flashback -16)
Guenièvre Bradwyr
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Guenièvre Bradwyr

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MessageSujet: > Please, no - Yi Skahill (flashback -16)   > Please, no - Yi Skahill (flashback -16) EmptyLun 10 Fév - 4:07

Please, no
Le silence, tant désiré, tant apprécié. Guenièvre en avait toujours besoin pour accompagner son invisibilité. Pourquoi donc rester dans le cahut lorsqu’aucun son ne pouvait franchir ces lèvres closes ? Triste, ô maussade Guenièvre. Elle était si seule et s’enfonçait toujours plus dans sa solitude, invisible au reste du monde. Et malgré tout, cette invisibilité lui convenait lorsque le bruit s’éloignait, là, dans la forêt, entre les grands arbres et les brises calmes du vent.

Ses cheveux voltigeaient, sa robe volait dans l’air frais du soir et tout semblait idéal pour aller tremper ses pieds dans l’eau de la rivière. Les pas s’enchaînaient, chaussures en main, pieds mouillés, marchant entre les cailloux, dans cette eau encore peu profonde.
Et au loin, une chevelure plus pâle que la sienne, blanche comme neige, vint refléter les reflets de la lune. Jamais Guenièvre n’avait vue une si belle chevelure, elle qui avait ces mèches grisâtres remplaçant le brun jadis arboré, tête stressée perdant ses couleurs bien avant l’heure.
Mais après l’admiration, l’horreur saisit la gorge de l’étudiante. Là, au bord de l’eau, l’adolescent tenait une lame contre sa peau et Guenièvre en laissa tomber ses chaussures dans l’eau froide.
Horreur, terreur, tremblement. Guenièvre ne put que s’empresser, hurler silencieusement, s’élancer dans les eaux basses, maudissant ses jambes trop courtes alors que déjà, les larmes maculaient ses joues. Être trop sensible, être trop délicat, être trop blessé, elle pleurait de toute son âme à cette vision horrifique qui se superposait à l’image du corps sans vie de Morgane. Il ne fallait pas, elle ne pouvait pas voir ça une seconde fois.

Courant dans l’eau, elle avait serré ses mains faibles autour du poignet, éloignant la mort trop proche de la peau inconnue face à elle. Guenièvre ne pouvait rien dire, elle ne pouvait que secouer sa tête, touchée, attristée par la douleur vive qui poussait au désir d’en finir. Guenièvre n’était qu’une inconnue, qu’une élève en larmes, pieds nus, sa robe trempée dans l’eau glacée, à genoux dans les galets, tenant les poignets heureusement vivants de l’autre élève, suppliant de ne pas faire ça. Guenièvre, dame de pitié, dame guérisseuse, ne pouvait qu’avoir le coeur à vif face à ce souvenir ravivé par un acte bien présent.  



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MessageSujet: Re: > Please, no - Yi Skahill (flashback -16)   > Please, no - Yi Skahill (flashback -16) EmptyMar 11 Fév - 0:50

La vie avait encore frappé de son enfer perpétuel les jours de Yi.

Comme si ça ne lui avait pas suffi de lui retirer un sens et par conséquent, sa passion la plus chère. À l’époque, il avait déjà fort mal réagi. Il n’avait pas accepté. Il s’était rebellé mais était resté fort. Il avait réussi à remonter la pente avec certes, l’aide de personnes extérieures. Il n’avait pas été seul à faire face, on lui avait tendu la main. On l’avait aidé à y voir plus taire. Tous les « je t’aime » avaient eu raison de sa haine et la relation toute fraîche entamée avec Aslander l’avait beaucoup aidé.

Son château de cartes venait de s’écrouler encore. Et cette fois, il ne pensait pas réussir à sortir la tête de l’eau. Cette fois, c’étaient ses parents qui étaient tombés, qui l’avaient quitté. Des personnes jamais rencontrées, mais dont il était certain de l’affection. La lettre laissée par sa mère lui avait broyé le cœur et il se rendit compte de ses propres faiblesses.

Il a tout envoyé baladé en l’espace d’une minute. Tout a explosé autour de lui. Il a hurlé, hurlé, hurlé dans son oreiller. Il s’est déchaîné dans sa chambre, en dehors. Mais non : ils n’étaient pas revenus à la vie. Leur assassinat laissait un trou béant au milieu de sa poitrine fragile. Seul, incapable d’entendre, incapable d’aimer et d’être aimé, une fois toute la pression retombée, son âme s’était gelée dans la plus grande des tristesses.

Minuscule au milieu de l’océan de ses malheurs, il n’avait trouvé qu’une seule solution pour arrêter de souffrir. Une solution que certains considéreront comme lâche, mais où il sera après tout ça, quelle importance ?

Ses pas l’avaient, un soir, mené vers l’eau claire qu’il appréciait tant. Il s’était souvent baigné là pour évacuer ses peines, pour se sentir vivant. Aujourd’hui, l’auto-proclamé jour de sa mort, le verrait respirer pour la dernière fois.

Cachée dans son vêtement, une lame.

Il s’assit, presque serein. Il imaginait le bruit qui aurait dû l’entourer s’il n’avait pas été malade. Il imaginait le plaisir qu’il aurait pu prendre à venir ici avec quelqu’un, armé de ses cinq sens. Un sourire planait sur ses traits tristes et il remonta d’un geste ample ses manches. Son cœur battait si fort dans sa poitrine ! Si fort, et ça lui faisait peur.

Arrête, arrête, arrête.

Mais il n’écoutait pas sa raison qui clamait que le bonheur était encore possible. La lame posée sur sa peau pâle, la respiration sifflante. Le sang qui perle, juste un peu, la douleur. La terreur à l’idée du geste qu’il va effectuer, lui qui se pensait si courageux. Les larmes qui coulent, et sa voix cachée qui entonne, tout doucement, la chanson qu’il préférait avant. Les notes ne sont plus si claires, le temps les a effacées, mais il tente de reproduire au mieux l’air qui le rassurait. Allez, il ne suffit que d’un mouvement ample et profond, et ça sera fini.

Ou pas.. ?

Une sensation qui n’a rien à voir avec celle de la lame meurtrière. Celle-ci qui s’éloigne à plusieurs centimètres. Des paumes sur sa peau. La surprise, les yeux qui se relèvent vivement, qui croisent avec effroi le regard d’une jeune femme encore jamais rencontrée. Le cœur qui bat encore plus fort, la honte qui s’immisce dans tous ses pores lorsqu’il se rend compte qu’elle pleure pour lui, à cause de lui. Il ne peut que détourner ses prunelles tristes et déglutir. Sa main tremble, finit par lâcher l’arme qui tombe dans l’eau dans un plouf. L’envie de s’enfuir, de ne jamais reparaître.

Guenièvre Bradwyr
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MessageSujet: Re: > Please, no - Yi Skahill (flashback -16)   > Please, no - Yi Skahill (flashback -16) EmptyMar 11 Fév - 18:35

Please, no
Il n’y a que les larmes qui perturbaient le silence. Guenièvre pleurait, son regard fixé dans celui de l’adolescent, les phalanges blanchies à force de serrer les bras entre ses mains. Le sang perlait, là, contre sa main, à cet endroit où la lame allait causer la douleur irréparable. Il n’y pas le temps de prendre un papier, d’écrire des mots, tout est silencieux, Guenièvre est tétanisée, tremblante de tristesse, de froid et de douleur partagée.
Il ne fallut qu’un instant, qu’une caresse sur le bras pour que la plaie fine ne disparaisse, pour que seul le sang reste, témoin d’un acte manqué. L’étudiante tremblait encore, tellement sensible à cet acte. Et enfin, son corps s’activa. Ses mains quittèrent les poignets, s’agitèrent, tout comme les lèvres, sans un bruit.

 « Ne fais pas ça, s’il te plaît, fais pas ça ! Abandonne pas... Je sais pas ce qu’il se passe mais abandonne pas ! »

Dans les yeux verts, la détresse prime, elle dévore les prunelles, mange le visage pour afficher cette douleur trop grande, elle qui avait connu la mare de sang, la froideur du corps, le vide laissé par la mort, si grand, prenant sa voix, l’espoir d’un bonheur.
Elle avait avancé grâce à la doléance et là, ses bras se refermèrent sur le garçon, pleine de tremblements et de dévotion face à la peine immense qu’elle pouvait bien imaginer, elle qui ne vivait que par le bonheur d’autrui. Elle qui n’avait pas taillé ces poignets pâles pour poursuivre la peine qui lui était incombée : guérir autrui, vivre pour eux, pour elle, au fond de la tombe qu’elle n’avait jamais pu visiter.

Guenièvre enlaçait l’élève inconnu, douce chaleur malgré le froid de la rivière, une main glissant dans les mèches blanches, amie dans les malheurs, lumière dans les tumultes, si seulement Yi la laissait l’aider.

Un instant passe, les bras de Guenièvre n’ont pas quitté l’adolescent. Ils sont restés autour de lui, barrière protectrice, barrière tendre de celle qui deviendrait la dame dévoué de l’infirmerie, la dame au coeur et aux pleurs trop grands.
Finalement, les bras s’ouvrirent, une main caressa la joue, tendre douceur, tendre compassion. L’inconnu ne faisait pas peur à Guenièvre, elle, elle avait peur de la mort, elle avait peur de la perte. Alors elle était toujours miséricordieuse, toujours les bras tendus vers autrui. Elle articula silencieusement, ses mains mouvant à nouveau dans une chorégraphie incompréhensible que l’inconnu ne devait pas comprendre.

« Parle-moi si ça peut te soulager.. »

Guenièvre tentait. Guenièvre ne lâchait pas l’élève. Elle restait à ses côtés et comptait bien y être un long moment.



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MessageSujet: Re: > Please, no - Yi Skahill (flashback -16)   > Please, no - Yi Skahill (flashback -16) EmptySam 22 Fév - 15:54

Le cœur qui tambourine dans la poitrine, mais aussi dans la tête. La gorge nouée, le souffle court et les questions, des dizaines, qui vont et viennent à l’intérieur de son cerveau déprimé. Pour commencer, qui est-elle ? Et puis, comment va-t-elle agir à son encontre ? Va-t-elle dénoncer ses agissements limites ? Va-t-elle garder le secret, le silence ? Yi ne veut pas que son mal-être soit découvert. Il ne veut pas changer aux yeux des autres élèves, des professeurs. Personne ne doit être au courant de ses faiblesses. Ça ferait trop mal que le regard des autres se modifie lorsqu’il se posera, à l’avenir, sur lui.

Il ne veut pas être traité comme une petite chose fragile qui a besoin d’aide. Yi n’assume pas de ne pas réussir à supporter ses problèmes et ses sentiments contraires seul. Alors il se montre tel qu’il s’est toujours montré : silencieux et taiseux, peu souriant, sans doute un peu froid, sauf si on le connaît bien. Mais personne ne veut le connaître, n’est-ce pas ? Car son comportement, en ce moment, part trop dans les extrêmes.

La jeune femme qui lui fait face semble triste, elle aussi. Pourquoi ? Est-ce sa faute ? Il ne peut en douter. Ça doit être le cas. Complètement. Mais pourquoi pleurer pour un inconnu, même s’il veut se faire du mal. Yi ne pense pas mériter tant d’attention. Et ses prunelles perdues lui supplient de partir. De le laisser en paix, de ne surtout rien d’aide. Il n’a pas besoin d’elle et tente de s’en convaincre. Elle, elle essaie le contraire. Il lit les paroles sur ses lèvres, comprend encore davantage avec les mains – pourquoi ? – mais est incapable d’y répondre. Sa voix n’a plus résonné depuis trop longtemps en dehors d’un cercle très fermé.

Son toucher le rassure, pourtant. Elle est douce et prévenante. Comme une mère s’occuperait de son fils. Mais c’est quoi, au fond, une mère ? Il n’en a aucune idée. Il n’a jamais rencontré la sienne et… il ne connaîtra jamais cette affection. Cette pensée supplémentaire rajoute un peu de tristesse à ses envies funestes et il se recroqueville sur lui-même. Les larmes continuent de tomber le long de son visage, coulent et emportent tout sur leur passage. Elle n’a pas l’air méchante, la jeune fille, il ne veut pas la blesser elle non plus. Il aurait dû être plus prudent, prendre un créneau horaire encore plus « extrême » pour être sûr de ne pas être dérangé, et…

Il est temps d’écrire, de lui faire comprendre que ses lèvres ne s’ouvriront plus. Même pas pour chanter. D’ailleurs, il a déjà oublié ce qu’il fredonnait un instant auparavant. Quelle importance ? La jeune femme est repoussée avec douceur, le cahier est sorti – que faisait-il encore avec ? – et les mots sont lâchés. L’écriture est tremblante, moins lisible qu’à l’accoutumée. Le cœur n’y est pas, mais la calligraphie jolie.

« Je suis sourd. Tu sais, je n’ai pas besoin d’aide, je peux me débrouiller comme un grand. Continue ton chemin et oublie ce que tu as vu. Ne préviens personne, ce n’est pas grave. S’il-te-plaît. »

Comme si c’était possible.

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