Actuellement, tu n'as pas cours.
Des garçons t'entourent.
En marchant, un triangle vous formez.
Dont Crystal est le sommet.
Ces garçons, ton fan-club ils ont créé.
Car tu les as, sans doute, fortement inspirés.
Par ton caractère, ton intelligence et ta beauté.
Par toi, ils sont subjugués.
Au début, tu ne comprenais guère cette obsession.
Cela engendrait, en toi, une certaine confusion.
Puis, en les voyant hypnotisés par ta voix.
Tu as vite compris qu'ils seraient tout à toi.
Tu es leur point commun.
Tu es leur passion.
Tu les guides sur le chemin.
Vers d'autres horizons.
Ils répondent au moindre de tes désirs.
À chacune de tes blagues, ils se mettent à rire.
Avec eux, tu aimes passer un peu de temps.
Bien que tu ne te sentes pas moins seule pour autant.
Ils sont comme une petite famille à laquelle tu tiens.
Mais tu ne leur avoueras jamais ce lien.
Tes sentiments, ils restent au plus profond de ton coeur.
Clos tel un petit bourgeon de fleur.
Ainsi, dans les longs couloirs du foyer vous marchez.
Même si beaucoup de place vous prenez.
Les autres élèves doivent s'écarter.
Au risque de se faire bousculer.
Telle une princesse, tu avances.
Pas à pas, avec élégance.
Devant les profs, tu fais la révérence.
Et tu évites tout type de violence.
Une fayote, c'est ce que tu es.
C'est ce que tout le monde doit penser.
Mais tu n'en as rien à faire.
Tu fais les choses à ta manière.
Le jugement des autres t'importe peu.
Après tout, tu fais ce que tu veux.
Et s'ils ne sont pas contents.
Tu iras leur casser les dents.
Les autres élèves te dévisagent.
Ils se demandent pour qui tu te prends.
Du haut de tes onze ans.
Ils ont probablement la rage.
Eux qui n'ont ni ta classe, ni ton talent.
Toi qui vit à cent pour cent.
Pour la danse et le chant.
Eux, ils sont seulement méchants.
Il est vrai que tu n'es pas toujours un ange.
Même parfois un peu étrange.
Mais c'est ce qui fait ton charme.
Tu obtiens tout ce que tu veux en versant rien qu'une larme.
Ton groupe et toi traversez donc ce long couloir.
Parfois, les autres semblent avoir du mal à y croire.
Vous qui êtes si petits.
Ils sont comme envahis.
On vous regarde telle une menace.
Qui avance et pique leurs places.
Pourtant, vous n'êtes pas si dangereux.
Vous qui savez à peine compter deux par deux.
Soudain, un rayon de soleil traverse la fenêtre.
Tu as l'impression qu'il englobe tout ton être.
Tes yeux, tu es obligée de fermer.
Si tu ne veux pas être aveuglée.
Ainsi, tu poursuis ton chemin.
Plongée dans une profonde obscurité.
Mais toujours guidée par le destin.
Qui te prend par la main et t'empêche de reculer.
Tu gardes cet air serein.
Même si tu n'y vois plus rien.
En ligne droite, tu dois aller.
Et personne ne pourra t'en empêcher.
Sauf, peut-être, cette présence soudaine.
Tu ne la vois pas, mais elle est emplie de haine.
Elle avance et vous bouscule.
Elle est probablement crédule.
Vous tombez les uns après les autres, comme des quilles.
Sur le sol, comme sur votre lit.
Surprise, tu ouvres les yeux.
Puis te relèves en moins de deux.
Tournée vers cette grande silhouette qui s'éloigne.
Tu fais apparaître un morceau de cristal.
Qu'aussitôt, avec violence, tu empoignes.
Sans penser, une seconde, que cela va lui faire mal.
Tu n'as qu'une envie : te venger.
Malheureusement, tu ne sais pas viser.
Le morceau passe à côté.
De cette inconnue miraculée.
Mais son attention, tu l'as peut-être attirée.
Cependant, on ne sait jamais.
Comme toujours, tu préfères en rajouter.
Et une provocation est envoyée.
«
Hé, toi ! T'es aveugle ou quoi ?
Ça m'étonnerait pas, vu les vêtements que t'oses porter.
Tes connaissances en matière de mode doivent être aussi développées,
que ta connaissance des couleurs, à ce que j'vois. »
Ta voix de petite peste résonne.
Et attire plus de regards vers toi.
Ton excès de confiance en soi.
T'empêche de te dire : abandonne.
FICHE PAR FALLEN SWALLOW