.
 
Le deal à ne pas rater :
Pokémon EV06 : où acheter le Bundle Lot 6 Boosters Mascarade ...
Voir le deal

lunchbox friends {{ léonor
Jasmin Alveston
graine de chaos
graine de chaos
Jasmin Alveston

Messages : 282
Classe : C

lunchbox friends {{ léonor Empty
MessageSujet: lunchbox friends {{ léonor   lunchbox friends {{ léonor EmptyJeu 9 Jan - 1:08

Table in the back, Cafeteria C
We can be friends if you want to be
But only 'til the clock hits three
✚ léonor
sous les ongles pas de terre ça fait longtemps et lorsqu'on va s'occuper des fleurs avec olivia on met des gants
on chahute plus et les genoux saillants
sont dénués d'ecchymose depuis un moment déjà
jasmin se tient bien
jasmin se tient droit
jasmin choisit la table près des fenêtres pour mieux voir toutes les lettres et pour être loin des copains qui prennent les places au centre des attentions
au cœur du self.
on veut pas se faire remarquer - oublier pourquoi pas.
brouhaha de cafétéria qui entoure sans jamais s'installer ni en face ni à coté les chaises sont vides et le chaos des mots c'est jamais
dans sa direction.
on lui parle pas à jaja on a bien compris qu'il avait pas envie d'être marrant en ce moment, qu'il est urgent de jouer les grands, de toute manière c'est pas possible de faire des blagues
style
former les boulettes avec la mie du pain et lui lancer parce que ça toucherait à ses cahiers et il ferait encore plus la tronche jaja.
même son dessert on en veut pas
alors qu'il repousse trop souvent son plateau le midi pour plancher sur ce qu'on étudiera demain et les jours suivants,
prend de l'avance
c'est pas les autres enfants qui marchent pas assez vite c'est lui qui presse le pas, et ce serait trop fatiguant de le suivre. oh ! peut-être que ça lui passera,
reste à espérer qu'il s'ennuie de s'ennuyer avant que la récrée soit définitivement terminée,
ou de retour aux aires de jeu il n'y aura personne avec qui grimper
ni à la cage aux écureuils ni aux saules pleureurs.

l'estomac trop noué pour manger les dents compensent se contentent de ronger l'extrémité des crayons, petite mine de carbone au regard sombre rivé sur les équations, ne lève même pas les yeux pour admirer le monde
qui tourne sans lui.
qui s'impatiente et pousse de grands soupirs agacés - à toujours le voir dire au revoir dès la fin des cours sans jamais dire d'accord aux invitations à jouer,
ça fait longtemps qu'on ne s'est pas embêté
léonor
longtemps qu'on n'a pas déjeuné ensemble
c'est pour ça que tu tires les chaises vides ? mais c'est occupé -
préoccupé, il remarque à retardement
que tu es arrivée alors que jamais on t'attend
aux sorties de classe.
y a plein d'autres tables libres
pourquoi tu t'assois pas avec les autres ?

avec les gens de votre âge léonor
tu vois bien que jaja a des yeux de cent ans qu'on a pas fermé la nuit dernière, et puis
là-bas il y aura sûrement plus de place pour ton insouciance.
à la table de jasmin c'est recouvert
de livres et de cahiers
rien de très amusant,
tandis toi tu préfères quand c'est animé
pas vrai ?

A. Léonor Vuitton
Chatpule
Chatpule
A. Léonor Vuitton

Messages : 73
Age : 23
Classe : B

lunchbox friends {{ léonor Empty
MessageSujet: Re: lunchbox friends {{ léonor   lunchbox friends {{ léonor EmptyJeu 9 Jan - 15:50

Ses yeux sont grands, ses yeux sont affamés.

Haine, terreur, angoisse
Les bruits de la cantine
sont des appels à sa grandeur

On lui a dit que ses boucles soyeuses
((dorés comme l’enfance))
sont magnifiques.

Elle les tord, elle les contemple. Jasmin mange seul, il a pas voulu contempler ses boucles avec elle. Elle aimait bien les voir rebondir, Léonor avait faim. Mais ce n’était pas son ventre qui avait faim. Son âme réclamait son substance, son âme avait été vidé.

Donc, elle erre. Son plateau était rempli
Mais rien ne lui faisait envie.

Le lait au chocolat sur le rebord de son plateau
avait pas le même goût quand elle n’avait pas Jasmin
Qui voulait lui arracher.

((Elle avait mal de son absence, parce que personne lui avait
apprit que les étrangers du sang peuvent faire mal))

Les mains pleins de feutres, elle contemple les traits de sa joie passée.
Les minutes en classe, penchée sur la feuille. Les dessins à la volée, les minutes attrapés entre les cours de math et de science. Des notions abstraites, qu’elle pourrait attraper comme des petits oiseaux, mais ses doigts sont déjà plein de son propre monde.

Léonor n’avait jamais eu la prétention d’être quelque chose

((si on la décrivait intelligente, elle l’acceptait))
((si elle était vu comme belle, elle mangeait quand même de la terre humide pour faire comme si))

Printemps éternel, fleur qui ne voulait pas s’arrêter d’être bourgeon. Léonor était sans époque. Sa bouche pouvait parler le latin le plus doux, comme l’arabe rugueux sous ses doigts. Son corps était fait pour la toge, le hanfu. Oui…

L’enfant était, là où l’adulte mourrait.
Léonor vivait dans l’immortalité temporelle de sa fraîcheur.

Alors pourquoi voulait on grandir ? Pourquoi cherchait-on un sens de la vie ? Jasmin partait de l’enceinte sacrée de ce temps, il se détachait d’elle. Ses grands appels de bras, les trésors inutiles qu’elle extrayait du sol, ne recevait qu’un regard

Absent.

Et, elle n’aimait pas ça. Léonor n’aimait pas ça. Léonor haïssait ça, avec la haine absolue des gobelins. Alors, elle poussait le monde de Jasmin, elle détruisait sa table vide. Sa table rempli des suce-mots, des suce-tout.

Un sourire, une provocation, un appel désespéré.

(même si tu es pas content, prouve moi que j’existe dans tes yeux)

Il réplique, de sa voix traînante, de ses joues vides de l’adolescence qui pointe. Elle rit un peu, il la reconnait. Pour un instant, elle n’a plus faim. Jasmin la comble et dans sa fureur, ça lui suffit. Pour une fois, son visage a plus de sens pour ses yeux que les vains livres qu’il admire.

-Je peux m’asseoir où je veux non ? Et, ça fait longtemps qu’on a pas mangé ensemble. Je m’invite, si ça te gêne, c’est pareil.

Petite pique, rire dans les yeux. Elle s’anime, elle cherche la dispute, elle cherche la bagarre. Dans l’émulation des âmes, on sait qu’on vit.

- Tu cherches à devenir ridé avant l’âge ou quoi ? T’es trop sérieux en ce moment!

Elle pique, elle brûle. Elle voulait qu’il la brûle à son tour, le rendre animé. Car le feu qui vivait en Jasmin a changé. Et personne n’avait demandé à Léonor si elle acceptait ce changement.


Jasmin Alveston
graine de chaos
graine de chaos
Jasmin Alveston

Messages : 282
Classe : C

lunchbox friends {{ léonor Empty
MessageSujet: Re: lunchbox friends {{ léonor   lunchbox friends {{ léonor EmptySam 18 Jan - 5:59

Table in the back, Cafeteria C
We can be friends if you want to be
But only 'til the clock hits three
✚ léonor
toujours t'en fais qu'à ta tête.
il y a des choses qui ne changent pas - constat
rempli du peu d'énergie qu'on a pour les autres ça sonnait creux - résonne comme le ventre à qui on n'accorde ni les rires ni la nourriture
des couteaux émoussés le répondant de jasmin est bien moins aiguisé
qu'avant.
léonor tu entends - tu sens qu'il y a moyen de profiter des vacillement pour te frayer un chemin au creux des failles. plante de caprices de jeunes gens les jeux de grands de jasmin
tu t'installes. ce n'est ni accueillant ni hostile, l'atmosphère acariâtre à la table du gamin tes inspirations piquées à vif se servent de l'air stérile pour expirer des moqueries bien vivantes
parle déjà des rides
comme pour confirmer les dires jaja fronce les sourcils
froisse encore plus le petit visage - oui c'est sûr !
cette année sur le front c'est celle du lion qui vont s'esquisser
à défaut de sourires
il râle
ça, comme les leçons, on n'a pas oublié comment faire.
oui bah je vois pas ce qu'y a de mal ! très original de venir charrier ceux qui travaillent mais ça va
faut pas s'en faire autant pour ma face.

acerbe - lors des disettes sans manger souvent c'est de l'amertume qui recouvre le palais - jasmin ravale
déglutit difficilement car à trop mordre les crayons le goût métallique de la mine de plomb reste sur la langue. il a envie de répliquer tout aussi noir que les traits tracés que de toute façon on n'aura jamais de rides pour une raison mortifère
qu'on ne devrait pas brandir comme une excuse quand on a que onze ans bientôt douze.
c'est un peu abstrait
c'est pas un sujet à aborder à table
alors on se rattrape plutôt
plus ou moins
maladroitement.
prend mon dessert si tu veux mais
m'embête pas s'te plaît -
je veux boucler ça avant la fin du déjeuner.

ils ne prennent pas de pause repas pour s'écouler
glisser entre les doigts des poings serrés - les grains des sabliers
et surplombant les enfants l'horloge du réfectoire toise, sévère
murmure
tic tac
tic tac
combien de temps avant que ça craque
le tonnerre des orages entre jasmin et toi
léonor
aux répliques qui claquent.

A. Léonor Vuitton
Chatpule
Chatpule
A. Léonor Vuitton

Messages : 73
Age : 23
Classe : B

lunchbox friends {{ léonor Empty
MessageSujet: Re: lunchbox friends {{ léonor   lunchbox friends {{ léonor EmptyLun 27 Jan - 3:47

Jamais vécue, jamais morte. C’est comme ça, pas autrement. Elle s'assoit, Léo le contemple, Léo le dissèque. Léonor n’a qu’une tête et elle s’en sert.

Son petit coeur continue de pulser
dans son rythme régulier.

envoi, retour, envoi, retour
elle n’y pense même plus
envoi, retour, pincement, envoi, retour.
Son coeur doit être mal accordé.

Parce que voir Jasmin si dur et vieux le fait grincer.

Elle s’agite sur sa chaise, elle mord son pain. Des miettes partout, un marquage de territoire tribal. Il est là. Mais il est pas là. Jasmin est sur la faille, elle le sent, elle le voit. Son nez tremble, ses yeux tremblent. Le fil est sous ses doigts salis, le fil est visible. Il l’énerve, elle s'énerve. Si mal, si mal, si mal. Comme une enfant, l'impétueuse force. Elle ne veut plus être abandonnée, elle ne veut pas être lâchée, voguante. Les yeux vitreux de Jasmin ne sont plus ceux qui rient.

((Ce sont qui lisent le journal))

Et la bouche tordue

((Est celle qui boit le café))

Petites rides, anarchiques, anachronisme de sa vie. Léonor ne veut pas ça. Alors, elle sera en retard, elle sera en retard pour l’âge, elle sera en retard pour son horloge. Jasmin aurait dû être celui qui lui dit, qu’elle sera à l’heure.

-J’ai envie de te charrier, un jour tu seras aveugle, ridé, et crépitant parce que tu auras pas voulu manger quand il était temps de manger.

Piquante, méchante, anxieuse. Attentionnée. C’était pas elle, c’était pas ça. Les règles du jeu n’était pas comme ça, elle ne devait pas piper les dés pour attirer Jasmin. Elle ne devait pas le regarder ainsi. Elle devrait rire, repousser ça d’un mouvement d’épaules. S’amuser jusqu’à oublier le sens du temps, jusqu'à oublier le(s) devoir(s).

Jasmin lui tend son dessert, un sacrifice. Un sacrifice pour apaiser le lion en elle, apaiser cette piqûre. Un sacrifice pour son silence, un silence pour sa paix. Mais ça n’apaise pas le vent, ça n’apaise pas la violence. Léonor a faim, Léonor est affamée, Léonor frappe. Car elle sait que ce n’est plus Jasmin.

Parce que Jasmin aime trop le sucre pour lui offrir comme ça. Parce que ça prouve que les priorités changent. Parce que ça veut dire que Jasmin change de chemin. Jasmin part en tangente de sa trajectoire d’enfant.

Cette haine sans but, rayonne
brûle
ses mots s’enflamment, elle plonge dans la fosse

((ça fait peur))
((de voir quelqu’un qui change))

-Quel est l’important de ça ? Ce n’est qu’un devoir facultatif! Pourquoi tu es ainsi ? Pourquoi tu ne veux plus être comme avant ?

Plaidoyer sous les airs accusatifs. Elle regrette, elle est les souvenirs incarnés. Ces souvenirs qui appellent la colère, la tristesse. Ces moments perdus cristallisés dans ses yeux translucides. Un passé éternel, un présent infini qui accuse le futur indécis et contenu.

envoi, renvoi, envoi, renvoi
son coeur s’affole
son coeur a mal
elle le sait maintenant

la douleur fait partie de l’âge adulte. voilà pourquoi elle fuyait ceux qui pouvait lui en donner. c’était trop tard maintenant.

Jasmin Alveston
graine de chaos
graine de chaos
Jasmin Alveston

Messages : 282
Classe : C

lunchbox friends {{ léonor Empty
MessageSujet: Re: lunchbox friends {{ léonor   lunchbox friends {{ léonor EmptyDim 16 Fév - 23:13

Table in the back, Cafeteria C
We can be friends if you want to be
But only 'til the clock hits three
✚ léonor
un jour
on sera
aveugle et ridé un jour, tu dis
Léonor, tu penses ?
il faudra que ça arrive vite alors. que les marques du temps se pressent pour fouler les parterres de Jasmin et remuer les sols meubles, encore tendre, vite
plus vite que ça
les fleurs n'attendent rien ni personne pour faner déjà.
et les doigts encore petits aux ongles ras, se serrent et font ployer les crayons. le ventre est vide et la nausée on a rien à vomir
rien que des mots horribles sur le coup tandis que la colère monte. mélangée aux peines ça donne des rages difformes aux griffes crochues, qui referment des mains invisibles à la gorge. elles font taire Jasmin, qui a envie de répliquer acerbe
le jour dont tu parles n'arrivera jamais, Léonor, alors
de quoi tu te plains ?

j'serai p't'être ridé mais j'aurai réussi dans la vie au moins.
et puis point
à la ligne.

il se replonge dans les devoirs, facultatifs, c'est un mot qu'il ne connaît pas
un mot que Jaja s'est forcé d'oublier pour faire de la place à tout le vocabulaire plus poussé.
on ne fait pas d'impasses, jamais
toujours des chemins tout droit et l'on amasse tout ce qui se trouve sur les sentiers. trace des lignes impeccables sur le papier blanc, d'un point A à un point B Jasmin relie
sans écouter les calomnies tristement candides de Léonor.
qu'elle se taise
dans les grands vides ça fait trop d'écho et au delà des tranchées sombres sous les yeux fatigués
il est toujours là le môme.
qui s'appelle Jasmin et qui trouve ça vain
débile inutile
qui voudrait poser les stylos
et récupérer son dessert.
qu'il se taise et qu'il meurt
pour que le Jasmin qu'il est aujourd'hui puisse vivre plus longtemps et plus loin.
parce
qu'on
va
...

sur les carnets, la mine de carbone se brise
et dans un geste vif, Jasmin repose
plaque au cahier et relève la tête
impatient, Léonor, c'est ça le soucis
plus que ça, c'est une urgence, et toi
toi tu comprends pas
toi tu dis
pourquoi tu viens pas jouer dehors
alors Jaja rétorque, avec une amertume d'adulte.
parce que ça sert à rien ! j'ai pas qu'ça à faire en fait d'aller jouer dans la terre comme un gamin ça m'gave j'ai plus envie
ça s'appelle grandir Léo
mais ça, toi, tu connais pas.

fusille d'œillade amère et puis il tend la main pour piocher un taille crayon dans la trousse égarée. la mâchoire crispée, après les mots aiguisés
Jasmin t'es si tranchant que tu pourrais le tailler avec tes dents ton crayon
mais tu te tais
le cœur entaillé
qu'il se taise -

on est trop occupé à se distraire
des jours compte à rebours.

A. Léonor Vuitton
Chatpule
Chatpule
A. Léonor Vuitton

Messages : 73
Age : 23
Classe : B

lunchbox friends {{ léonor Empty
MessageSujet: Re: lunchbox friends {{ léonor   lunchbox friends {{ léonor EmptyMar 18 Fév - 5:33

Plus de retour en arrière possible. C’était insipide son repas.
Quel enfer, quel mausolé, ces mots liés et emboîtés dans un ordre inconnu à l’esprit de Léonor. Comme elle aimerai

Balayer, fracasser, renverser ce monde
Emporter Jasmin dans ses rires qui ne sentent pas bon la récompense
Mais qui lui donnerait un peu de vie.

Car Vieillir appelait la mort, la mort appelait la perte. Et dans les fosses de ses yeux bistrés, Léonor pouvait lire une Fin. Comment pouvait elle l'interpréter ? La comprendre ? La mesurer ? Elle n’y connaissait rien, elle ne savait rien. Léonor savait parler au vent, rire avec Oona en parlant des pattes de loups, Léonor savait la Vie. La Vie inquantifiable et détestable, injuste mais sublime. Peut-être qu’elle était sauvage, enfant tyrannique ? Peut-être que Jasmin ne désirait plus ça d’elle ? Peut-être que Jasmin quittait la forêt -sa forêt, son coeur- pour errer dans les villes sinistres, apprendre à dompter les chiffres, comme on harnache les bêtes.

Elle avait peur, Léonor mangeait quand elle avait peur. Léonor était un écureuil. Alors elle avalait, entre ses soucis et ses angoisses, des grandes coulées de ce repas fade. Même, il ne reste que sur sa langue. Un coup salé. Elle mange tandis que Jasmin se débat. Elle satisfait son estomac, en noyant son coeur sous la nourriture melliflue. Jasmin se débat encore et encore, son corps se fracasse.

Une pensée subtile.
-Tas d’Os-

Ce premier surnom, à l’origine du lien, à l’origine de la douleur. De cette inutilité émotionnelle. Jasmin était inutile, aux yeux réformateurs de Léonor. Dans cette forêt qui était la sienne, tout avait une beauté intrinsèque, une immortalité frappante. Mais, Jasmin…
Il n’était rien, et c’est ça qui bouleversait l’écosystème de Léonor. Il était un rien qui aspirait à un tout, une lueur glaçante d’un été prolongé. Appelé à mourir, appelé à s’enfoncer dans les méandres, mais, Jasmin hurlait. Il hurlait sa volonté, sa force, il écrivait à toute allure pour ne pas perdre ce fil de vie qui le rendait puissant. Et, c’était pour ça que Léonor l’avait aimé. Et c’est pour ça que Léonor avait si peur de le perdre.

Car, en écrivant aussi vite, il allait perdre ses doigts. Il allait perdre ses yeux. Il allait perdre son coeur. Et dans l’esprit primitif de Léonor, c’était une sentence pire que l’âge adulte, pire que ce monde impactacle. Car un insecte écrasé peut mourir, un adulte pris dans le bocal des hautes sphères, ne fait que ressasser sa future libération dans l’eau troublé des toilettes.
((quand l’adulte devient bon à rien, à force d’avoir tenté d’exceller en tout, il est jetable))

Jasmin se jetait lui même dans les bras de cette notion abstraite de réussite. Elle ne dit rien, elle l’écoute. De quelle réussite parlait il ? De l’argent qui coule et qui s’éteint ? De l’amour futile de la lumière qui mourrait dans les plis les plus disgracieux de notre visage ? Que pouvait il accomplir en se tuant dans les devoirs ?
Soupir qui se meurt dans la paille de son lait chocolaté. Le système était bien trop mécanique à ses yeux. Le système allait extraire Jasmin de son coeur mou.

Coeur mou qui saigne, mots qui claquent dans ce lieu bruyant qu’est la cafet. Le temps s’arrête, elle écoute plus.

“Gamin”
“Grandir”
Malédiction des G. Torture infinie, c’était horrible. La lame qui s’enfonce, entre ses côtes, il blesse. Il blesse comme si il ne savait faire que ça, il renie son enfance pour grandir. Il fuit en avant, il la fuit. Tout se trouble, et si Léonor avait été plus sensible, elle aurait pleuré. Elle aurait hurlé sa peine, déversé des torrents d’inquiétude, de peur, de douleur. Car Jasmin tape juste, Jasmin frappe là où le coeur repose.

Alors, elle voit rouge aussi.
Sa voix ne se lève pas encore, mer tranquille qui attend le passant téméraire pour s’abattre

-Jasmin, ce que tu appelles grandir, c’est de la Foutaise.

La voix monte, incontrôlable.

-Ca sert à rien, c’est pour ça que c’est vital. Qu’est que j’en ai a foutre à servir à quelque chose hein ? Est ce que MONSIEUR Jasmin sert à quelque chose ? Non ? Alors, ferme la. Toi, je ne te connais plus. Toi, tu meurs. Toi, tu te sers un sens parce que tu as peur. Alors si grandir, c’est avoir peur, désirer servir à quelque chose; Alors ouais, t’as raison. Je veux faire des choses inutiles parce qu’elles sont utiles. Et pas me perdre dans tes papiers

Elle attrape une poignée de feuilles, comme des petits oiseaux tremblants, blanc d’innocence dans son poing rouge colère. Elle était rouge, aussi rouge que les yeux de Jasmin. Et elle rendit sa liberté à cette masse d’oiseaux gribouillés. Elle ne les froissa pas, elle ne les abîma pas. Elle voulait juste lui montrer

la futilité de ses efforts.

Dans ses mots durs, entre les lignes croisées, sa douleur a été professée. Exorcisée. Elle avait parlée une autre vérité peut être. Une mauvaise sans doute.

Jasmin Alveston
graine de chaos
graine de chaos
Jasmin Alveston

Messages : 282
Classe : C

lunchbox friends {{ léonor Empty
MessageSujet: Re: lunchbox friends {{ léonor   lunchbox friends {{ léonor EmptySam 7 Mar - 6:55

Table in the back, Cafeteria C
We can be friends if you want to be
But only 'til the clock hits three
✚ léonor
de la foutaise de tendre vers ce qu'on n'a pas - oh tu peux te targuer de dire ça Léonor toi qui ne manque de rien ! évidemment que l'esprit s'installe confortablement dans les à quoi bon et qu'il grogne et qu'il s'effarouche lorsqu'on touche à son abri
lorsque Jasmin quitte le nid - on y était bien ! qu'est-ce que tu crois ? qu'on préfère dehors où il fait froid et où personne ne s'amuse jamais vraiment ? où l'on oublie les sourires pour de bon on préfère froisser le front
tout ça pour quoi -
toi tu ne sais pas
peut-être pas encore
peut-être jamais
ça fait peur les grands inconnus alors tu combles
tu parles plus fort encore pour couvrir les silences
sentences des mondes adultes - bariolés de tes caprices
tu dis ça sert à rien
comme Jasmin.

pique au cœur de toi tu meurs Jasmin
oscille entre rire aux éclats et éclater de rage
de t'apprendre que tu vises si juste Léonor
grandir c'est une vaste blague et toi tu pourras ricaner jaune tu auras tout le temps de te moquer du passage de la vie en rose aux idées noires toutes les couleurs tu connaîtras Léonor les arcs-en-ciel tu les possèderas
forcément
forcément
alors ne t'empare pas du futur de Jasmin lui aussi
misérable si fugace il tient entre tes doigts
il te voit
exhiber la poussière qu'on se tue à payer
à coup de feuilles volantes - ne les touche pas
au quart de tour Jasmin se redresse
bras tendus sur la table un genou sur sa chaise.
tu touches PAS à mes affaires Léonor !
tu lâches tu t'en fiches - c'est tout en désordre
et il te crie presque dessus
tu fais CHIER !
tu te trompes.

c'est l'enfance la perfide c'est elle qui anesthésie - elle aspire la vie,
fait oublier que si l'on est trop un enfant ici on ne le sera jamais
là-bas au loin
dehors
derrière les grilles
Jasmin veut montrer à maman
comme on grandit bien
et pas
comme on meurt vite.
tu comprends ?
tu comprends ?
on serre les poings
Jasmin est trop furieux pour expliquer par A + B
bousculé de torrents de mots trop grand pour lui tout ce qu'on lui a dit tu n'imagines même pas ce qui vous attend - on lui a raconté
car pour lui ça arrive bien trop vite
pour Jasmin c'est au tournant
et on a peur alors on tremble
de colère - on se fait mal.
tu comprends RIEN- t'façon
toi cherche pas
cherche jamais à quoi tu pourrais servir parce que pourrie-gâtée comme t'es t'as besoin de rien alors le monde a pas besoin de toi non plus-

j'préfère mourir ailleurs que vivre ici AVEC TOI.

on aurait du dire désirer
vivre ailleurs plutôt que mourir ici
même si c'était avec toi, Léonor
mais on est trop blessé par cette pensée pour la retourner contre soi on préfère irascible porter un dernier coup avec même si c'est n'importe comment.
et dans tous le chaos Jasmin chancèle,
se redresse alors bien droit pour commencer à rassembler les pages encrées et les cahiers, récupère
les affaires et les regards
on ne regarde plus Léonor
tu as dis ferme-la
et l'on est sage
(un peu tard).

Contenu sponsorisé



lunchbox friends {{ léonor Empty
MessageSujet: Re: lunchbox friends {{ léonor   lunchbox friends {{ léonor Empty


lunchbox friends {{ léonor
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Lierres sur nos coeurs || Léonor ||
» #teamdéco fantasy || léonor
» wolves without teeth ☾ léonor
» il n'y avait que toi (léonor)/ROBIN DES BOIS AU
» araignée grimpante, forêt modeste || léonor ||

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Siderale :: Académie Centre :: Réfectoire-
Sauter vers: