On avait plus de perles de pluie, on a fait avec ce qu'on a trouvé •• Victelix (terminé)

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On avait plus de perles de pluie, on a fait avec ce qu'on a trouvé

Parfois, on choisit pas. Parfois, on subit juste. Parfois, on a plus mal pour les autres que pour sois. Parfois on pleure, des litres de larmes. Jusqu'à ce que la fatigue chasse la tristesse. Jusqu'à ce que les cernes éclipses les yeux rougis.

Et après. Il faut avancer. Après, il faut continuer à vivre. Après, il faut aider à vivre. Pour que les jours passent plus vite. Dés fois, c’est tout ce qu’on peut faire, parce qu’il n’y a que ça qui puisse réparer. Alors on essaie de faire ça bien, pour que ça cicatrise comme il faut. On peut pas faire disparaître les trous aussi béant. Mais on peut faire qu’il ne tombe pas dedans.

Alors on a prévu le coup à l’avance. On a même couché l’idée sur le papier, alors qu’on n’y touche plus. Faut que ce soit parfait. Faut que ce soit formidable. Faut que ce soit aussi grand que l’amour qu’on a pour lui.

L’action est simple. Le projet farfelue. La théorie ressemble malgrés tout a un plan d’enfant de huit ans.

On a donné à Felix la liste précise de toutes les fournitures. On s’est programmé du temps, pour être efficace. Elle a prit de l’avance sur ses gâteaux, pour ne pas avoir à faire autre choses. Aujourd’hui, on s’occupe pas des autres. Aujourd’hui, on compose que pour lui.

En attente de l’arrivée de Felix, elle relit un livre qu’elle a déjà lu deux fois. Il n’y pas beaucoup de livre qu’elle ne connait pas Crush. Et l’avantage de la bibliothèque, c’est qu’il ne passera jamais par ici. Pas de risque de briser la surprise. Ca compte pour cinquante pourcent du cadeau.

Ils s’appliquent Felix et Crush, t’as vu.
Ils font ce qu’ils peuvent, pour rallumer les pétards dans tes yeux.

Crush et Felix
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on n'avait plus de perles de pluie

au fond la perte on connait pas Victoire
le désespoir de ne plus jamais voir les visages familiers qu'on aime follement
la peine que c'est de se faire à l'idée que c'est bel et bien terminé d'attendre les retours - après tout
toi tes parents ils sont là toujours même dans l'absence et ceux de Felix c'est un peu comme s'ils n'avaient jamais existé alors le concept du deuil
comme celui de l'amour vrai et de la haine saine
ça reste abstrait.

mais on sent bien on devine
on est sentients capable d'éprouver les sentiments objectivement c'est d'ailleurs trop souvent au travers des regards des autres mais là il faut
là c'est nécessaire de se défaire de soi-même pour vivre en fonction
de lui.
de toi.

les gorges serrées en pensant à toi
la liste de course en pensant à toi
les allers-retours pour tout fait comme il faut en pensant à toi
toi Anaël on n'arrête pas de penser à toi
pour tenter de songer à qui tu es à la hauteur de ceux qui t'ont aimé plus fort encore. ça équivaudra jamais c'est certain mais on peut essayer
de s'en approcher.

au cœur du dédale de rayon le pas pressé Felix cherche, section dictionnaire policier science-fiction, s'arrête finalement
à la section aventure. c'est celle qu'on préfère avec Victoire alors ici c'était sûr. et au bout des étagères aux tables d'étude Felix se hâte,
débarque et pose le sac lourd d'achat sur la table - on a tout ce qu'il faut -
avant de s'asseoir en face de Victoire comme pour faire les devoirs
on s'installe on prend la place - c'est très sérieux c'est important
autant que les révisions alors qu'on ne vienne pas les déranger.

ok c'est bon, j'ai trouvé tout c'qu'y avait de listé. par contre les coquillettes colorées ils font pas, mais c'est pas grave
on les peindra.

on trouve toujours des solutions à deux
pour que ça aille mieux à trois.

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On avait plus de perles de pluie, on a fait avec ce qu'on a trouvé

On chassera tout le noir dans le coeur, a grand coup de couleur.

Le double fait son entrée et le livre se pose sur la table. Une respiration. Allez. Allez. Allez, plus le temps de se lamenter. Pas le temps de penser à sa personne. Pas le temps pour tourner dans la tête les pensées dérivés. On réglera ça plus tard, avec sois même. Aujourd’hui, on ne parle pas au singulier.

Le postérieur légèrement relevé de la chaise pour attraper le contenant du sac, on commence à déballer à deux. Un sachet après l’autre, on dépose. On met a plat. Comme avec le cœur.
Silencieuse Crush. Semblable a ses moments ou elle n’écoute plus que les autres. Rend sourds les pulsations de son propre palpitant. Pas la place. Pas le temps. Pas le moment.

Il y a de tous les genres, de toutes les couleurs. Pour tous les goûts.
Elle attrape l'élastique qu’elle laisse toujours à son poignet. Rassemble les cheveux et les attaches. On passe aux choses sérieuses.
Du bout des doigts elle glisse la feuille sur la table pour qu’elle parvienne à Felix.

« Ça, c’est notre but final. »

C’est faux, le but final, c’est qu’il aille mieux.
Il n’y en a plus d’autre depuis qu’ils ont appris.
Ils n’ont pas eut besoin de parler, pour se mettre d’accord.

Crush et Felix
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c'est rare les accalmies comme aujourd'hui - lancinantes -
d'habitude toi et lui c'est toujours des effervescences Victoire et on ne manque pas d'énergie ce n'est pas ça, c'est juste qu'il faut utiliser vos aspects corrosifs pour entamer les surfaces de chagrin, cette fois-ci ça ne suffit pas d'être débordant et submerger les autres,
il faut mettre du sien pour ronger ses peines à lui.

et tu tends les plans pour se frayer des chemins jusqu'au cœur, autrement que d'habitude - d'habitude on ne se soucie pas des itinéraires
on va simplement où bon nous semble et l'aura fait le nécessaire -
là on a une marche à suivre, et Felix reporte son attention sur les esquisses de trajectoires. acquiesce d'un hochement de tête
bien sûr qu'on est d'accord.

à deux ça se joue. facile.

à deux ça se fait toujours. et tout le nécessaire sur la table on déchire les emballages, éparpille l'alimentaire, toutes les pâtes de formes différentes comme des perles consommables - depuis petits, qu'on en fait des colliers pour les gens qu'on aime, alors forcément qu'aujourd'hui on répète les gestes. Felix répartit, classe par type, avant de commencer à dérouler les bobines de fil, de longueur suffisante pour faire au moins plusieurs fois le tour du cou
c'est comme entourer encore et encore et encore
et une fois que c'est coupé il donne
une extrémité pour toi une autre pour lui, et on confectionne.
avant ça il tend la main vers toi, l'air de rien.

vas-y passe un élastique.

on sait que tu en as toujours pleins au poignet.

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A deux elle sait pas. Mais quand les deux c’est vous. Alors elle ne doute pas. Quand vous associez vos forces Felix, déplacer les montagnes, elle le fait même au petit déjeuner. La tête encore embrumé. Un peu de toi, un peu elle. Un dosage en a peu prés. Toujours sur le point d’exploser. On a jamais était aussi stable pourtant, que lorsqu’on se tient à proximité.

Glisse et roule sur la table trop lisse.
Elle et toi, de chaques côtés. Juste a tendre les bras.
Assembler.
Construire.
Réparer.

« Si c’est parce que t’as oublié tes barrettes de révisions, j’accepte mais que si tu te fais le plus beau des palmiers. »

Attrape le poignet gauche, positionne l'élastique entre le pouce et l’index. Tire légèrement approximatif. C’est à lui de rattraper.

Le fil qui se débobine, moins rapidement qu’la vie elle même. Mais on a prévu long. Pour que ca tienne. Surement que t’auras l’air d’un grand Chef indien, avec une parure pareil, sur les épaules. Surement que se sera ridicule. Surement que se sera encombrant. Surement que tu le mettras jamais de ta vie. Ou peut être juste a ton mariage. Se serait drôle. Un collier d’pâtes, pour l’occasion. L’image fait sourire.

Une chose et sur c’est que si tu fais ça.
Ils seront aux premières loge.
De toute façon, ils seront aux premières loge.
Parce qu’ils louperont pas un seul morceau de ta vie Ana.
Alors continue à avancer pour voir où elle va.

« On commence par le noyau de l’oeuvre. Le plus gros morceau. Aprés, se sera plus simple. Faudra juste faire gaffe aux symétries. Une pâte. Une personne qui lui est proche. »

On a l’habitude des colliers de pâtes. C’est comme concentrer tout l’amour en un seul endroit. Alors pour que tu oublies pas. Jamais. On symbolises tous ceux qui gravite autour de toi.

« Tu veux être quoi comme pâte ? Je te vois bien en… »Elle regarde le nom sur le paquet « Fusilli, et bleu, pour la couleur. »

C’est tordu en de belle spirale. Ca ressemble assez, pas vrai.
On oubliera personne. Comme toi on peut pas t’oublier.
Jamais te laisser sur le coté.

Crush et Felix
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on n'avait plus de perles de pluie

toujours on rattrape au vol Victoire, les chutes comme les mots
comme les élastique lancés façon lance pierre, réceptionné au creux de la paume, et Felix se redresse pour mieux y voir, il ramène les mèches tombant sur les visages en arrière et attache
pas sur le dessus de la tête Victoire
les barrettes on accepte mais les couettes quand même pas.

faut que tu me laisses trouver mon propre style Victoire.

sourire en coin, momentané, s'esquisse une fraction de seconde avant de s'éclipser lorsqu'on se remet face à la table - au travail. l'habitude de s'éparpiller tout le temps et de vivre sans faire attention aux tremblements qu'on provoque par réaction en chaîne Felix a des airs sérieux tout à coup, détaille toutes les étapes
éclipse l'improvisation pour se faire un schéma des chemins qu'il faut emprunter pour atteindre Anaël, trouver les symboles qui parleront aussitôt
établir un langage universel. c'est ça d'aimer
ça se passe de mots c'est rien que des signaux à répétition
et celui là, il faut qu'il voyage fort et loin
car ils ont l'air insondables les ravins tristes dans lesquels l'autre se perd ces temps-ci.
attentif Felix, cherche les raccourcis au cœur de tout ce qu'il y a sur la table, avant de lever les yeux vers Victoire en l'entendant - étouffe un rire volatile.

trop chiant à piquer avec la fourchette c'est ça ?

on a bien saisi le message - le vrai pas celui des plaisanteries - ne t'en fais pas Victoire et Felix cherche à son tour, réfléchit,
et puis, éclair de génie - "ah j'ai trouvé ta pâte !"
on aurait jamais cru
sortir cette phrase un jour.
et il tend les conclusions vers toi.

toi t'es une farfalle. couleur rose évidemment.

en forme de joli ruban - tout le temps tu tisses des liens entre les gens,
ajoute des touches de couleur où tu te noues un moment -
c'est décidé ce sera toi.
reste à trouver les autres.

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On avait plus de perles de pluie, on a fait avec ce qu'on a trouvé

Sourire aux coins des lèvres à ta réponse, Felix.
On est des très belles pâtes. Qu’elles soient dur à piquer ou non dans l’assiette.

« Ca me va. »

Enfonçant les lunettes plus loin sur le nez, on attrape à droite, à gauche, les symboles de tous ces êtres auprès de lui. Il vont avoir du travail, Felix et Crush. Parce que tu attires plus que tu ne le voudrais Anael. Avec ton langage à faire pâlir les grands, avec tes yeux qui invoquent les explosions. Avec ton corps de mauvaise herbe. Avec la chaleur que tu dégages les jours de grands froid. Mal grandi, loin de ton vrai chez toi. Même avec le poid de la perte. Change pas. Redevient juste un peu plus comme avant. Peut importe le temps que ça prendra. On sera là, tous, pour que le sable s'écoule plus vite. On t’aidera a repeindre l’ensemble, pour cacher les grandes fissures. On barbouillera les joues, le cœur à grand coup de pinceau. On appliquera l’amour pour qu’on y voit que du feu. Pour que les jours de nouveaux, ne soient plus douloureux.

L’amour on en déborde. C’est pire que les coquillettes qui essaie de se faire la mal sur la table. Il y en a partout. De toutes les formes, de toutes les tailles. Bientôt de toutes les couleurs. On sait que t’es fort. On sait que t’es grand, même si tu ne marches pas toutes a fait droit. Ils le clament hauts et fort les gamins qui copient tes pas.

Ana, Anael. Dans un amas de belles imperfections.
Ce sera un peu a ton image a toi.

On attrape Lae. On désigne Aglaé, Asmodée. Rassemble les mauvaises graines. Rattrape Maxine avant qu’elle ne tombe de la table. Commence à peindre Léonard. Sors de sa cachette Daphné. On oubliera personne. Comme personne t’oublie toi. Alors on continue les recherche pour trouver Alexis, Cassidy, Gwendoline, Amaia, Amadan, Marisol, Yingyue, Isis, Abel, Zane, Bernice, Acacia et Colline. Tant de nom, tant qu’on doit s’y mettre a deux pour tout trouver. Tout assembler. Tend le fil. Les kilomètres de liens que tu as tissé, depuis ton arrivée.

Ce sera surement, le plus beau des colliers de nouilles.

Crush et Felix
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on n'avait plus de perles de pluie

si ça te va Victoire alors on espère que pour les autres ça ira aussi, que ça ira pour lui, qu'au moment d'offrir les cadeaux confectionnés à la main et de passer autour du cou les preuves d'amour Anaël se regarde dans le premier miroir qu'on lui tendra et qu'après quelques secondes, même si la risette est incertaine, il nous dise
ça me va bien.

car il est trop tôt encore pour dire que ça va tout court.

oh peut-être que tu le diras Anaël ! débordant, tu en as toujours en trop pour donner aux autres, des allures de soleil les réserves de combustibles inépuisables, à la fin des "ça va" tu mets même plus souvent des points d'interrogation que des points pour toi, renvoie vers l'autre comme les surfaces réfléchissantes pour nous éclairer d'abord. même quand la ponctuation est faite d'exclamation c'est pour ceux que tu aimes, toute ta prose qui irradie le monde et attire irrémédiablement car les gens ont besoin de tes rayons. besoin de toi Anaël, de toi même sans les lueurs, c'est ça qu'on voudrait dire aujourd'hui. et on n'a pas les mots. ces discours-là c'est maladroit on ne sait pas si nos phrases décousues suffiront. alors on assemble autre chose, assemble les perles, qui n'en sont pas mais qu'on fait devenir pour toi - jusqu'à elles on improvise !
rassemble comme le feront tous les gens qui t'aiment, pour faire des tours de lien tissés autour de toi,
prennent la forme d'un collier édulcoré
de toutes les teintes que tu nous redonnes si souvent
aujourd'hui on te les rend.

et c'est le plus beau collier qu'on n'ait jamais fait.

vient le moment de sceller, Felix fait le nœud en double, en triple même, pour que ça tienne bien, pour que ça tienne longtemps, un peu comme nous. c'est chaotique tout autour comme souvent lorsqu'ils passent quelque part Victoire et lui mais c'est systématiquement plein de bonnes intentions. toujours pour faire sourire.
et l'on rangera plus tard même si les prochains jours le sol risque de crisser sous les pas lorsqu'on ira à la bibliothèque
ils ont quelque chose de plus important à faire
quelqu'un de très important à aimer fort là maintenant,
c'est tout de suite et pas autrement.

tenant un bout à l'autre la parure pleine d'eux tous, Felix se lève pour voir le résultat comme il faut, à quel point c'est grand - est-ce que c'est aussi grand que ce que tu es à leurs yeux ? ils espèrent fort
on a utilisé tout le fil qu'on avait.
une inspiration
et c'est validé d'un hochement de tête.

ok, on va lui donner maintenant, même si il faut le chercher dans toute l'académie on va le chercher.

reporte l'attention sur Victoire, Felix dévisage une seconde avant d'esquisser le sourire qu'on fait quand il faut avoir du courage, on tend la main.

on connait tous les coins et les recoins par cœur de toute manière alors on va le trouver !

tu viens Victoire ?
c'est l'heure d'aimer Anaël à la hauteur de qui il est.