Les fleurs même dans ce monde nébuleux, semblait encore plus belles que dans le jardin de la Directrice. Rayonnante, vibrante, donnant à ce monde perdu et blanc des couleurs. Comme un appel à la vie, un appel à l’espoir, un appel à l’espoir.

Devant le stand des Princesses Fleurs, Eriu comptait, ses minces lippes pincées dans l’effort de concentration. Ses couronnes se vendaient bien, en comparaison à celle de Cattleya, mais très mal en comparaison de Magnolia. L’effort était fatiguant et frustrant, alors, elle abandonna. Se réfugiant dans sa pâtisserie.

Pourtant, elle avait beau manger. Son estomac n’était pas rempli, son encéphale lui semblait si lourd. Si confortable. Ah, son cerveau lui dictait de dormir. Là, comme ça, telle une pauvresse. Elle repoussa cette pensée étrange. Car au loin, elle distinguait la chevelure écremée, lactée, de sa meilleure amie. Lyria….

Une amitié étrange qui vivait dans leur coeur, une amitié précieuse qu’elle avait apprit à considérer, à aimer, à valoriser. Lyria était bien sa meilleure amie, elle incarnait toutes les nuances de ce mot. Entre ses conseils vicérales, les soirées de confidences. Les rires complices, les petites piques méchantette sur les “marmottes”, ces premiers bébés perdus dans l’académie. Oui… Lyria était fondamentale à l’organisation paisible de ce monde dissolu qu’était celui D’Eriu.

Alors, elles se sont donnés le mot, pour se retrouver dans ce lieu précieux. Pour compter les couronnes, comparer, parler de ce travail simultané. Point de jalousie, vu qu’il ne restait que si peu des perce-neige. La partie mauvaise d’elle, pouvait dire que c’était de saison, avec tout ces traîneaux, ces rires, cette neige. Mais Eriu n’était pas mauvaise, alors, elle accueillit le retour triomphale de sa B.F.F.F (best friend forever frigid, une vieille blague qui vieillit tant bien que mal) avec un applaudissement et en lui tendant son chocolat chaud :

-Alors Lyriaaaa, ça fait quoi de voir que tu es celle qui a vendue le plus de couronnes ?

Imitant un journaliste, elle appuya un micro invisible vers sa bouge :

-On veut les mots de la gagnante! Dites nous tout !!

Rire niais, mais regard sérieux. Lyria était digne de ressentir de la fierté. Car Lyria était l’incarnation de la fierté.