Yi aime la période des fêtes. Contrairement à d’autres, elle ne lui rappelle pas ses parents, car il ne les a jamais connus, jamais vus. Alors ça ne le rend pas triste. Justement. On peut passer de bons moments, manger de la bonne nourriture… le garçon n’est pas fort dépensier, alors il réserve presque tout son argent de poche pour ici. Boire un chocolat chaud avec marshmallows, déguster une friandise ou l’autre… il est coutumier de cet endroit divin depuis son plus jeune âge. On le connaît bien, on l’a vu grandir, évoluer. Parfois, il n’est pas seul mais accompagné. Aujourd’hui, il n’a trouvé personne pour une petite balade amicale au milieu des senteurs agréables et des sourires. Tant pis ! Ça ne l’empêchera pas de passer un bon moment !
Il n’y a pas grand monde qui fait partie de son univers. Peu de personnes ont jusqu’ici réussi à pénétrer sa bulle et toutes les barrières qu’il a érigées autour de lui. Alors, il n’y a presque personne à chérir. Il prendra deux ou trois petits cadeaux, un pour Klaus en priorité, mais c’est tout. Le reste de ses sous, il le gardera pour lui ! Pour ses personnels présents, maintenant que plus personne n’est là pour lui en faire – même pas une lettre.
Parfois, il craint ce moment où il devra quitter l’académie. Il ne connaît rien au monde extérieur, à la vie. Retourner chez les gens « normaux » sera un véritable défi qu’il n’est pas prêt à relever. La plupart des élèves ont une famille derrière. Une famille tendre qui les attend avec impatience, qui peut-être s’est battue pour ne jamais qu’ils mettent les pieds ici. Ce n’est pas son cas. Tout le monde est mort.
Ce n’est pas juste.
Mais il chasse les pensées tristes. Il y a tant de choses à faire ici pour passer un moment agréable et plein de rires ! Pour se réchauffer et le corps et le cœur, il court à son stand de chocolat chaud préféré. Même commande qu’à chaque fois, réduction parce qu’il est un client régulier et qu’il n’a pas tant que ça d’argent. Remerciement poli effectué avec les mains, il poursuit son chemin, la tasse vissée entre ses doigts frileux.
Le soir tombe, et c’est superbe. Quel est l’intérêt de venir ici alors que le soleil brille encore ? Aucun. Les lumières sont si jolies quand la nuit se lève.
Et il sourit Yi. Au milieu de la foule pourtant peu nombreuse, au milieu des éclairages colorés, il sourit comme un enfant ouvre ses paquets le fameux jour. Dommage qu’il ne soit pas accompagné.
la bourse vide et tes petites mains engourdies par le froid, tu viens faire ton premier achat depuis des mois – ta petite boîte d’howalon tout sucré, la friandise nuage dont le goût te fait rêver avec la minutie d’un artisan, tu la ranges dans ton sac à dos et tu avances la tête haute, emmitouflée dans ton manteau – tu fais la liste dans ta tête ((anaël, colline, la famille capulet))
tu as toujours aimé ça abel, l’ambiance, les lumières, la magie de noël l’occasion d’acheter des cadeaux et les offrir à ceux qui tiennent ton cœur au chaud
alors tu prends ton temps tu flânes la tête haute, légère, gaiement la nuit tombe tout autour et, autant de bonheur à chaque carrefour
ça te donne envie de pleurer; de ce petit creux au fond de ton cœur qui atténue tristement toute lueur ((mais))
guettant la myriades d’étoiles qui va pointer son nez, tu gardes tes yeux rivés sur le ciel tentant au mieux de les discerner, à travers les lumières des stands arc-en-ciel
quand soudain tu es frappée par la splendeur les traits fins le sourire doux et l’élégance incomparable – d’un geste vif tu sors le portable prends en photo ce moment en oubliant peut-être de demander si c’était gênant t’élances sur tes petits pieds et te postes devant l’être éthéré
excusez-moi de vous déranger mais balbuties sur tes mots le souffle coupé je peux vous prendre en photo s’il-vous-plaît ? alors même que tu l'as déjà fait sans demander
Yi est inconscient de l’intérêt qu’il suscite, seul blotti dans ses pensées frileuses. Il est temps d’hiberner, il est temps de se laisser aller. Mais pourquoi rester simplement debout, au milieu de la foule pressée et excitée ? Il ne sait pas. Il se sent simplement bien, à sa place. Quand neigera-t-il ? Noël est plus beau lorsque l’académie est recouverte d’un superbe tapis blanc. Quand le matin, en se réveillant, il peut sauter hors de son lit, skipper la douche et aller se rouler dans le duveteux manteau glacé en riant. Transformation en dragon, il se fond parfaitement dans le décors. Dommage qu’il ne soit pas si farceur.
La tasse, doucement, refroidit dans ses mains et il peut déguster son achat sans risquer de se brûler. Ses longs cheveux bleus caressent tendrement le bas de ses reins par-dessus la grosse veste. C’est comme s’il perdait la tête, entrait en transe. Les lumières virevoltent sous ses paupières à moitié closes. Puis, il se reprend. Rouvre les yeux. Que se passe-t-il ?
Il secoue brièvement la tête, soupire. Un filet blanchâtre sort de ses lèvres. Il fait de plus en plus glacial. Il aurait dû prendre des gants. Son écharpe n’est pas suffisante pour le protéger de tout ce froid.
Est-ce vraiment un problème ?
Il doit reprendre son chemin, se diriger vers un autre stand. Saluer de nouvelles personnes d’un sourire poli et aimable, commander une nouvelle friandise à glisser entre ses lèvres gercées. Où est son baume ?
Mais il n’en a pas l’occasion. Il ne peut aller bien loin qu’une petite personne se présente à lui. Elle parle, et il ne comprend pas. Son cœur se serre. Il est peiné. Il ne peut plus parler. Plus s’exprimer comme tout le monde. Que veut-elle, cette nivéale jeune femme ? Va-t-elle fuir lorsqu’elle se rendra compte qu’il a un problème ?
Le carnet n’est pas loin, mais l’urgence présente. Il n’a pas le temps de le sortir là, tout de suite, vite fait. Pas le temps de lui exprimer par des mots jetés sur le papier que ça ne sera pas possible de discuter. Son regard triste croise le sien, ses doigts viennent pointer ses oreilles. Sa moue veut tout dire. Il n’entend pas. Il secoue la tête. Ses lèvres forment le mot « désolé » et gêné, il resserre le tissu coloré autour de son cou.
Mais il attrape tout de même les feuilles et les crayons cachés dans son cabas. Il ne doit jamais les oublier. Son sourire est toujours présent, et il le lui tend.
Yi il a besoin d’un nouveau cahier régulièrement. Ils se remplissent si vite ! Il était bavard, avant. Il est devenu muet comme une tombe avec les événements. Celui-ci est joli, plein de flocons et de sucres d’orge. Le prochain, il l’achètera également ici. Il arborera des rennes et des traineaux.
Sujet: Re: douces lumières ♞ abel Mar 17 Déc - 17:00
tu l’observes faire ses gestes – gracieux terriblement gracieux et tu comprends assez vite le regard peiné la bouche serrée tu ne lis pas très bien ce qu’il dit parce les lumières vous éblouissent en revanche ; tu y vois un nouveau monde
tu récupères le cahier, et dans tes yeux scintillent de petites étoiles le visage reste de marbre mais le cœur bat la chamade tu prends quelques secondes, le temps, de voir les motifs et de sourire car les détails c’est important puis tu écris comme tu peux avec tes mains glacées je peux te prendre en photo s’il-te-plaît ? de ta plume un peu saccadée tout en levant le nez vers lui
tu reprends un peu ton souffle car même si ton visage ne trahit, le froid d’hiver est là caressant tes joues livides et crispants tes doigts secouant ton dos de frisson mais ne trahissant rien sur ton expression désolée si ça paraît bizarre évitant les ratures et t’appliquant mais tu es super beau avec les éclairages et tout, et tu souriais du coup – tu sors ton téléphone et lui montres la photo que tu as prise te confonds en excuses en réalisant ne pas lui avoir demandé et continues de gribouiller sur le cahier désolée il aurait fallu demander mais – lui montres une nouvelle fois la photo avec plus d’explications – l’éclairage, le sourire naturel, les longs cheveux bleus du garçon miroitant joliment les lumières des multiples stands et – le visage heureux car c’est ce après quoi tu courais, Abel le bonheur ((un peu comme avant))
tu as peur qu’il ait peur alors tu t’empresses et continues d’écrire sans lui laisser le temps de s'exprimer promis je ne les montrerai pas et je n’insisterai pas plus mais ce serait du gâchis, tu es vraiment, vraiment très joli
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Sujet: Re: douces lumières ♞ abel Mar 17 Déc - 21:39
Ses yeux glissent sur le visage de la jeune femme. Ils cherchent l’émotion. L’approbation. Un instant, il craint qu’elle ne soit là que pour lui demander de l’argent – et quand on passe à l’écrit, étrangement, il a du mal à refuser quoique ce soit. Elle saisit le cahier, le crayon, et rédige de manière à ce qu’il puisse comprendre. La question, toute simple, est comme une surprise attendue : étonnamment peu étonné par cette demande qui ne fait que lui ravir le cœur – car les compliments inscrits, pour toujours, sur le papier chauffent ses joues d’élégantes rougeurs. Sa gentillesse le touche, le coule. Comment refuser après cela ?
Mais il n’a pas le temps de s’exprimer. Elle poursuit son petit récit au sein de ses pages. Elle lui montre la photo attrapée au vol, en secret. Yi sourit. Elle est attendrissante. Vraiment. Les personnes comme elle sont à chérir avec férocité. Ne jamais les lâcher, mais toujours les tenir avec précaution entre ses paumes, car elles sont plus fuyantes que le sable.
Sa main, douce, se pose sur la sienne, lui intimant d’arrêter ses excuses. Il n’y a pas de mal, vraiment. Il n’est pas complètement insensible, Yi, alors il va lui offrir ce plaisir – si c’en est un – et même, la remercier chaudement de lui avoir porté de l’attention qu’il ne pensait pas mériter. Par exemple, par l’offrande d’un chocolat chaud – ceux qu’il aime, délicieusement sucrés.
Il reprend possession du petit cahier, du moyen d’écrire, et inscrit rapidement, la main rodée à l’exercice, quelques mots.
« Sache que cela me touche énormément ! Tu es vraiment très jolie aussi ! J’aime énormément la pâleur de tes cheveux, ça te donne un air angélique. »
Il sourit, lui fait lire le début. Puis poursuit :
« Ce sera avec plaisir pour la photo, je suis très honoré ! Dis-moi si tu as des idées de lieu, de… enfin je ne sais pas ! Je n’ai jamais vraiment pris de photo, je suis totalement novice dans cet exercice. Je te laisse me guider. »
Sujet: Re: douces lumières ♞ abel Mer 18 Déc - 22:52
tu ne souris pas mais la chaleur au coeur y est – des compliments spontanés et d'une douce sincérité le rouge sur tes joues vient du froid mais pour une fois, tu aimerais que ce soit la gêne que tu ne sois pas cette statue sans émotions mais tu n'es qu'abel donc tu hoches la tête pour le remercier, car tu es sincèrement touchée mais tu ne sais pas le montrer
tu récupères le cahier en notant premièrement ton nom abel puis tu lèves la tête et regardes un peu partout, à droite, à gauche, en haut, derrière tu visualises la scène te demandes quel angle irait le mieux tu reprends l'écriture je te dirais bien n'importe où car les gens sont magnifiques au naturel, par exemple, on pourrait aller chercher un chocolat chaud c'est que tu aimerais bien pouvoir te réchauffer, au moins un peu ou alors on peut juste se promener je cherche encore des cadeaux à acheter et je pourrais te prendre en photo pendant que tu te balades et tu trépignes de toutes ces idées qui filent à travers ton cerveau – ça va très vite trop vite puis tu t'arrêtes un instant tu réalises que souvent les gens se braquent quand ils se savent photographiés, c'est étrange vraiment – surtout quand les gens sont comme yi, d'un joli aux notes parfaites puis te vient l'éclair de génie tu sais patiner ?
car le marché de noël, c'est les stands mais aussi la patinoire à la glace qui ne fond jamais l'occasion de faire des pirouettes et de se laisser aller ou au contraire de racler la piste de ses dents ou la parcourir sur ses fesses dans tous les cas c'est un moment d'amusement et abel, tu le répètes, mais il n'est rien de plus flatteur que des gens au naturel, et crevant de bonheur
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Sujet: Re: douces lumières ♞ abel Ven 20 Déc - 0:34
Mais la douceur n’amène pas toujours du bon. Yi est tendre, parfois. Yi est spontané, souvent. Il regrette vite ses paroles maladroites, et le rose lui monte aux joues. Faire des compliments à une jeune femme qu’on ne connaît pas (encore ?) n’est sûrement pas poli. Il aurait dû tenir son stylo.
Au moins, il a obtenu son prénom sans trop de difficulté. Prénom qu’il aime beaucoup, qui doit sonner délicieusement à l’oreille. Si seulement il pouvait…
Le monde serait bien différent avec un peu de musique.
Les propositions sont lâchées sur le papier. Le jeune homme prend la peine de les lire une fois, deux fois, de peser le pour et le contre de chacune. Aller quérir un chocolat chaud ? Elle lit dans ses pensées. Est-ce cela, son Alice ? Qu’importe : il est partant. C’est bien la moindre des choses de lui faire ce petit cadeau.
Parce que ça fait bien longtemps qu’on ne lui a plus fait de si jolis compliments.
Les gens magnifiques au naturel, pris sur le fait dans la spontanéité. Yi ne sait pas s’il pourra poser pour une photo s’il se sent observé. Ses gestes se feront plus saccadés, comme s’il s’était transformé en robot.
Il espère être à la hauteur.
Puis, elle lui rappelle que le temps des achats est venu. Que lui aussi est là pour chérir ses proches, les quelques uns qu’il aime de tout son cœur. Le temps file comme le sable et bientôt le vingt-cinq au matin toquera à leurs portes, les réveillant avec ses mille présents. Mais avant, la fête, le bon moment avec les amis, les êtres chers et aimés.
Abel en fera-t-elle partie, dans cette poignée de jours ?
Au fond de lui, il espère presque. Parce qu’une personne qui demande des photos avec bienveillance, elle ne peut qu’avoir un bon fond.
Tic tac tic tac, euphorie à l’approche des fêtes, il n’attend pas. Sans pour autant l’entraîner physiquement dans son sillage, il démarre, un fin sourire aux lèvres. Yi, il ne peut pas se laisser complètement aller. Il ne peut pas danser, chanter des jingle bells comme un fou excité par l’idée d’une dinde aux pommes frites et d’un estomac plus que rempli – et une belle rencontre. Alors, son bonheur, il le montre par la délicatesse et la discrétion de ses traits.
« Je n’ai jamais patiné, je ne sais pas si je serai très doué. Cela te ferait plaisir d’y aller ? »
Pour la recherche de la grâce, c’est d’ores et déjà raté. Dommage ! Mais lui est le modèle et elle le chef. Il se pliera à ses demandes. Mais déjà, il arrête ses pas devant le stand précédemment visité. La dame est presque surprise de déjà le revoir – et accompagné. Sourire, petits gestes, les rabbits qui passent de main en main. Deux tasses de chocolat chaud entre ses paumes, et une qu’il tend, tout doucement, à sa compagne de shooting nocturne et festif.
Sujet: Re: douces lumières ♞ abel Lun 27 Jan - 16:42
tu marches à petits pas derrière lui, la carrure imposante mais gracieuse de yi tu es heureuse d’avoir fait le choix de lui adresser la parole – faire des achats seule t’attriste un peu, par ces humeurs festives tu aimes la présence des autres ; tu as la démarche légère si légère parce que tu te vois prendre les photos, capturer les sourires,
depuis plusieurs années maintenant tu les collectionnes, ces fragments d’émotions qui ont à jamais quitté ton visage et les soirs de déprime, tu les parcours ((une par une)) des pleurs aux rires, de la timidité à la vantardise tu les aimes toutes, les chéris, terriblement et à noël, l’effervescence de bonne humeur l’oubli de soi abel tu aimes tendrement ça
une part de toi le remarque facilement ; yi est de la même trempe, l’émotion discrète aucun grand geste tu le vois dans le mouvement de main, délicat, qui te tend le chocolat chaud et le sourire tout céleste sur les lèvres, tu le remercies d’un hochement de tête et portes le breuvage au bout des lèvres – te réchauffe le visage par la chaleur qui s’en dégage puis tu fais signe de tête à yi de te suivre, par ici et vos pieds trottinent jusqu’à la patinoire le stoïcisme triomphant tu lui désignes du doigt les élèves sur la glace, certains tombant certains presque virevoltant et tu bois lentement ton chocolat chaud dans tes yeux dansant mille et unes couleurs de la neige qui illumine le sourire des heureux
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Sujet: douces lumières ♞ abel 
