Les mains bien enfouis dans les poches du manteau. On sent le corps fin agrandir l’espace restant des manches. D’un coup, on a un peu trop de place. On frotte un peu dans le tissu. Et le froid s’engouffre dans tous les vides que ton corps à installer. C’est un lot de détail qu’on ne remarquait pas avant ça. On sent les mèches des cheveux chatouiller le visage, bercés par le vent. Les doigts victimes du froid, triturer les poches.
C’est comme un shoot des éléments qui te composent.
Mais la, on vient surtout d’esquiver le coup de pelle que tu as manqué de nous asséner.
Te blesse pas Oxana, sur les reflets.
On est pas venu pour ça.
Et devant la surprise de tes yeux, du bruit de la pelle qui tombe. On sent que l’on te dois quelques explications.
Il n’a pas le réflexe encore Merlin. Il commence juste à vadrouiller de corps en corps. On espère juste ne pas trouver de dégoût dans ton regard a toi.
Alors lorsqu’il se baisse pour ramasser l’arme du crime, il prononce.
«
J’voulais pas te faire peur. J’t’ai vu dans la neige, et j’me suis dit que je pourrais aider. »
Un regard au alentour pour voir si il n’y a pas de pelles qui traînent. C’est la corvée du moment, déblayer la neige. Tous les jours des nouveaux visages pour enlever les centimètre de neige qui s’accumulent devant l’entrée. La neige qui finit inlassablement, par tout recouvrir de nouveau. Cercle sans fin. Aujourd’hui. C’est toi, le visage de plus.
Il te tend ton outil alors qu’il en a finalement trouvé ce qu’il cherchait.
«
Moi c’est Merlin. J’connais Judas….Et je prend le visage des gens à qui je parle... »
Un besoin de se justifier, un besoin de dire que tu viens en paix. Pas habitué Merlin, à copier au premier contacte.
Ca fait pourtant un bien fou de pouvoir parler enfin, plus librement.
Même si l’on emprunte encore la voix des autres.