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insomnies ღ (judisis#2)
Isis-Mae Rhodes
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MessageSujet: insomnies ღ (judisis#2)   insomnies ღ (judisis#2) EmptyMer 27 Nov - 1:01

— insomniesjudas & isis #2
(HRP) ღ suite immédiate de ce rp (www)

***

Isis s’était enfouie sous ses draps comme s’ils étaient faits d’un tissu cosmique qui l’aurait entièrement coupée du reste du monde ; ainsi elle pourrait fuir à loisir la présence troublante de Judas dans sa chambre, et aurait tout le temps du monde pour combler les failles de son armure et revenir intacte, plus forte, capable de repousser l’envahisseur qui s’amusait à ébranler les fondations trop fragiles de son cœur.
Ça, ou elle pourrait aussi ne pas revenir du tout et se perdre à jamais dans l’infinité spatiale de son inconscient.
Mais ses draps n’étaient que des draps –toile de coton premier prix au tissage suffisamment souple pour y voir à travers– et elle pouvait bien dormir, elle finirait par se réveiller.
Et avec le matin revenait l’angoisse.

Alors Isis n’avait pas bien dormi. Son corps épuisé l’avait forcée dans les bras de Morphée mais son esprit confus mélangeait rêve et réalité, si bien qu’elle se sentait perdre pied, incapable de deviner si oui ou non elle était réveillée. Son corps semblait fait de plomb, enfoncé dans les profondeurs suffocantes du matelas dont elle ne pouvait se défaire, et l’étreinte du sommeil devenait prison cauchemardesque.
C’était là tout ce qu’elle passait sa vie à éviter.
Tu vois le résultat Judas ?

Des fêlures que ton acharnement avait creusé dans sa carapace s’échappaient les calamités de la boîte de Pandore. À nourrir l’espoir on attisait aussi la peur, et par les dieux, Isis n’était que pure terreur à l’idée d’être déjà pourrie jusqu’au cœur, que tous les efforts du monde ne sauraient la sauver, jamais et qu’elle finira ses jours seule
dans sa misère,
jalouse, putride, haineuse, mauvaise
immonde, tu l’as dit toi-même Judas.
Quand on lui retirait sa méchanceté nonchalante, son indifférence de protection, Isis n’était plus qu’une douleur crue, une peur irrationnelle, une colère brûlante, un désespoir polaire, et personne, personne n’avait envie de s’y frotter, elle la première.
Les coffres maudits avaient des cadenas pour de bonnes raisons.

Isis avait l’impression de s’étrangler, l’air lui manquait comme si une main lui agrippait la gorge d’une poigne de fer ; celle de son père, mais sous ses yeux c’était le visage de Juno qui la regardait de haut, et quand ses lèvres de serpent se fendirent en mots, c’était ta voix Judas, qui susurrait à son oreille.
Immonde, immonde, immonde, immonde Isis, immonde à en crever.

Pourtant voilà ton visage endormi à l’autre bout de la pièce ; immobile mais à travers le trouble des larmes –depuis quand s’était-elle mise à pleurer ?– ta figure brouillée semblait danser dans le noir comme un mirage qui ne tarderait pas à s’évaporer.
Et une fois éveillée, Isis serait toute seule.
Non, pitié.

« J… »

Elle tentait d’articuler mais le nœud dans sa gorge l’empêchait de parler, et chaque effort lui coûtait l’asphyxie. Mais Isis était mue par un pur instinct de préservation qu’elle n’aurait pas songé avoir gardé, et la panique de te voir disparaître sous ses yeux la poussa dans le précipice.

« Judas ! »

Qu’est-ce que tu m’as fait ?
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MessageSujet: Re: insomnies ღ (judisis#2)   insomnies ღ (judisis#2) EmptyMer 27 Nov - 23:54


Douce Nuit
Des doigts qui rêvent
Des bras qui bercent
Isis
Judas
On t’avait vu te coucher, contrariée, vaincue. Ce serait un mensonge de dire qu’il n’a pas été satisfait, Judas, fier d’avoir repoussé tes élans destructeurs. Toxique à deux, on avait été pris de l’envie de te faire taire, de te montrer qu’on ne jouait pas avec lui comme tu jouais avec les autres. L’envie de te montrer qu’on était spécial bien au-delà des mots, qu’on te résisterait qu’importe ta frustration, parce qu’on en avait assez de perdre, qu’on ne perdrait pas face à toi. Côtoie de trop près l’échec, Judas, pour accepter de l’essuyer encore. Depuis trop longtemps on laisse le monde gagner sur nous, Isis. On a laissé Zephyr endosser le rôle du premier. On a laissé Juno piétiner la fierté par galanterie. On a laissé Anaël s’infiltrer dans les brèches pour nous malmener. On a laissé Dante réveiller ce qui aurait dû être endormi.  Mais on ne te laissera pas, toi, te détruire au nom de ce nous que tu n’assumes pas. On ne te laissera pas jouer la carte piège du rejet, parce que c’est injuste de te laisser avoir cette main, Isis. On t’avait battu. On t’avait vaincue. Et si la colère avait été notre lot pendant quelques minutes, en te voyant tombé dans tes draps il n’y a qu’un soupir, puis la chaise tirée, et voilà que le veilleur prenait sa garde.

Te veiller était un mélange d’amour et de crainte, Isis. Manque de confiance en toi, en ce que tu pourrais faire dès le moment où ton regard se déroberai au sien. Maladroit, aussi, parce qu’il sent bien qu’on ne peut pas partir sur des cris et ta simple capitulation. Trop mal à l’aise et anxieux pour laisser cette victoire finir sans traité de paix signé entre vous. Alors il veille, Judas. Assis sur son trône en se disant que ce n’était pas la première fois, que ça ne serait pas la dernière non plus. On te veillait depuis le premier jour, Isis. La première fois ça n’avait pas été voulu, la seconde fois non plus. Mais à force, on avait pris l’habitude. Judas est un imbécile qui se complet dans le compliqué et le trop nuancé pour lui.

Attends les pointes du jour mais trouve le sommeil bien avant. Lutte jusqu’au bout, les paupières lourdes, assommées de fatigue on ne se souvient plus quand on a abandonné la garde. Des images floues de la chambre, des fresques oniriques entre inconscience et réalité. On croit discerner ta voix, on croit voir la silhouette dénudée d’Oxana. Regard qui se perd sur les courbes fantasmées de cette amie trop désirée pour que ce ne soit que sexuel. On se perd. Mais le nom qui sort de sa bouche est un cri qui porte son nom et il se réveille en sursaut, Judas. Bondis sur sa chaise au aguets, coupable.

« Quoi ? Oui ! Non ! J’dors pas ! »

Reste immobile, son grand air de poisson rouge sur le visage. Il faut toujours sombre là, impossible de se dire si on sait assoupi quelques minutes ou quelques heures. Croise dans la pénombre ton regard, ta silhouette sous les draps, Isis.
Ah.
Passe une main sur son visage, on dira que t’as rien vu.

« T’as fait encore un cauchemar ? »

Se lève, un espèce de rituel. Ne questionne même pas trop ce qu’il fait quand du pied il vient appuyer le talon pour retirer ses chaussures et se glisser dans les draps, comme d’habitude. Un bras sous ton épaule pour t’étreindre, l’autre sur tes cheveux pour bercer du bout des doigts. Tellement habituel qu’on ne se questionne pas.

« C’est fini, je suis là. C’était quoi cette fois ? »

On a oublié qu’il y a peine quelques heures on s’était craché des horreurs.


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MessageSujet: Re: insomnies ღ (judisis#2)   insomnies ღ (judisis#2) EmptyMar 3 Déc - 21:40

— insomniesjudas & isis #2

TW/CW a écrit:
tout ce post décrit une crise d'angoisse exacerbée donc ne le lisez pas si vous pensez que ça peut vous heurter ♥

Pour résumer :
Isis fait un cauchemar à cause de Judas ; elle se réveille en pleine crise d'angoisse intense, puis elle tombe du lit en essayant de lui échapper quand il tente de la rassurer en la prenant dans ses bras.


***

Qu’est-ce que tu m’as fait ?
C’était là toute la tragédie, Judas ; il n’y avait aucun chemin de facilité avec Isis. Tu pouvais ne rien faire et la veiller de loin en rongeant ton frein pendant qu’elle se brisait de tout son saoul sous ton regard impuissant ; et puis tu pouvais prendre les devants et tenter de la gaver de tout ce que tu avais à lui offrir, quitte à risquer l’indigestion.
Et l’indigestion, c’était ce qui était en train de se passer sous tes yeux.
C’était trop, trop d’un seul coup ; ne t’as-t-on jamais appris qu’on ne force pas un affamé à manger tout un repas à la fois ? Que le surplus devenait mortel face aux sillons creusés par le manque et la faim ? Quand bien même ton cœur était à la bonne place, que pensais-tu qu’il allait arriver à Isis si tu lui fracassais son armure pour y glisser des bribes d’amours et d’espoirs qui la faisaient suffoquer ?
Devant l’idée angoissante de son propre salut, l’air venait à lui manquer.
Tragique, pas vrai ? De la blesser plus sûrement en l’aimant quand la haïssant.

Une sueur glacée lui coulait le long du dos, et pourtant elle se sentait fiévreuse, brûlante, comme prête à exploser. Tes bras tendres devenaient prison entre les barreaux desquels elle se sentait étouffer, terrassée par la peur que ton amour et ta ténacité lui inspiraient.

Ô Judas,
Pardonne Isis d’être si inadaptée à tes rêves de blanc chevalier.
Dans son histoire, la princesse se sauvait elle même du monde entier
en s’enfermant seule dans sa tour ou
en laissant le dragon la dévorer.


Elle s’agita, brusquement, mue par une panique viscérale ; d’un geste brutal du bras, elle se défit de ton étreinte et s’éloigna de toi, le regard fou, le souffle toujours bloqué dans sa poitrine et un léger râle de détresse au fond de la gorge comme simple réponse affolée. Elle n’avait pas entendu ce que tu lui avais dit, un simple bourdonnement assourdissant résonnait à ses oreilles et lui donnait des vertiges.

De l’air, par pitié
De l’air !!


Désorientée, elle s’écarta si bien de toi qu’elle chuta de l’autre côté du lit –un gémissement lui échappa quand elle tomba au sol mais impossible de savoir si c’était à cause de l’impact ou de toutes les autres sensations qui l’assaillaient. Une douleur sourde s’était installée à l’endroit de son coeur –sa main était venue s'agripper à sa poitrine comme pour se l'arracher– et mêlée à sa respiration difficile, à la pièce qui semblait tourner dans le noir, si bien qu’elle ne différenciait presque plus le sol et le plafond, à sa confusion, sa peur, et son alice qui faisait des siennes comme si elle n’était pas déjà en train de succomber sous le poids de tout ce qu’elle ressentait, Isis avait l’impression d’être en train de
mourir
comme ça, tout bêtement.

Si elle avait été suffisamment lucide pour y songer, elle se serait étonnée elle-même de cette peur panique de se voir cesser d’exister
elle qui d’ordinaire faisait tout pour ne plus être aux yeux des autres.

Et maintenant Judas, il va être temps de prouver que tes belles paroles n'étaient pas légèretés éhontées.
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MessageSujet: Re: insomnies ღ (judisis#2)   insomnies ღ (judisis#2) EmptyVen 6 Déc - 15:04


Douce Nuit
Des doigts qui rêvent
Des bras qui bercent
Isis
Judas
Ce sont les larmes sur sa peau qui lui ont fait réaliser. Tellement l'habitude de te voir apeurée dans la nuit, tellement l'habitude de voir tes agitations nocturnes qu'on n'avait pas questionnées les causes aujourd'hui encore. Une espèce d'habitude, un réflexe, protocole bien rodé qu'on exécute sans plus de réflexion. Il a fallu sentir tes sels humides couler pour capter la nuance, se réveiller enfin et comprendre que ça n'avait d'habitude que l'apparence, que cette fois-ci, c'était bien différent. Et quand on sent ton corps se raidir, quand tu te libères avec violence de l'étreinte pour tomber du lit comme une gamine apeurée, il réalise, Judas, à quel point ce soir-là la peur est unique. Surpris, mais bien réveillé, il reste, quelques secondes, totalement immobile, perdu, on ne sait quelles conclusions posées.

Dans l’obscurité les yeux se font plus précis, on peut distinguer l’expression de ton visage, le regard fou, terrifiant, la démence à l’état brute. On peut voir du perchoir où l’on se tient tes membres figés, tendu, presque certains que ton corps est devenu pierre tant tu t’accroches à la confusion de la peur. Première fois que c’est aussi terrible, que c’est aussi puissant. Tu n’étais plus seulement une petite fille apeurée. Un cap interdit franchit ce soir alors qu’on a la sensation que tu contemples autour de toi tes phobies les plus ignobles. Et sur le coup, Isis, on se sent si impuissant, si incertain. On te regarde sans savoir quoi dire, quoi faire. Les mots ne semblent plus t’atteindre, ça résonne dans un langage crypté qui ne peut que te tendre davantage. Les gestes te blessent et te brûlent, on a la sensation qu’on pourrait de briser en si on en venait à t’effleurer.

Et il se demande, Judas, presque aussi fou que toi en cet instant, quoi faire. Toi qui échouée sur le sol semble en proie aux cauchemars les plus atroces. Comment t'atteindre ? Comment te sortir de là sans te faire souffrir encore ? Hésite Judas, alors que tes peurs lui lacèrent le cœur. T'abandonner, on ne pourra jamais le faire, il s'en rend bien compte. Comment te laisser seule en sachant qu'au plus noir de la nuit, tu pleures ? Comment te tourner le dos pour d'autres quand tu trembles si fort ? Si acide, Isis, si fragile aussi. Il a peut-être tort, mais il s'entête dans l'idée que tu es blessée, que tu as besoin de trouver le bon remède pour arpenter des chemins plus sains.

Ose descendre du lit, Judas, doucement, sans geste brusque. L’impression de devoir gagner la confiance d’un animal sauvage. Reste à bonne distance de toi et tend la main. Juste ça, on ne franchit pas le cap de l’intimité on sait que tu te braqueras davantage. Sensation d’impuissance, affreux. On ne peut que rester là, la main tendue, pour t’inviter à la prendre de toi-même.

« Tout vas bien. Tout va bien promis. T’es pas toute seule, tout vas bien, regarde je te touche pas, je t’approche pas si tu veux pas. C’est toi qui décide d’accord ? Tout va bien je ne te ferais jamais de mal. »

Toujours la main tendue tel le pont du salut.

« Tout vas bien, respires, je ne bouge pas promis. Tout va bien… »

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MessageSujet: Re: insomnies ღ (judisis#2)   insomnies ღ (judisis#2) EmptyLun 9 Déc - 1:41

— insomniesjudas & isis #2
Il serait mentir que de dire qu’Isis n’avait jamais songé de sa vie à y mettre un terme.
Ça lui venait par bribes, des pensées morbides qui s’imposaient à elle sans qu’elle ne puisse rien n’y faire –sans qu’elle ne les combattent non plus– et ce depuis longtemps, peut-être même avant le départ de Juno du foyer déjà brisé qui leur servait de maison.
Ça avait commencé doucement ; auto-destruction idéalisée dans son esprit tordu d’enfant négligée, elle s’imaginait fuguer, se perdre pour ne jamais revenir, et arrivait toujours à la conclusion que quoiqu’il lui arrive, personne chez les Rhodes ne s’en soucierait. Et depuis c’était resté, ça s’était ancré dans sa chair comme des griffes acérées et ça s’était empiré au fur et à mesure qu’Isis avait bâti sa forteresse de désintérêt blasé. Jamais passée à l’acte, car elle s’était tant distanciée d’elle-même qu’elle avait refoulé ses peines là où elle ne les voyait plus, mais jamais non plus passée outre l’idée que rien n’avait d’importance,
et son existence la première.

Alors pourquoi,
était-ce si douloureux de se croire partir ainsi ?


La main toujours crispée sur le cœur, elle était parvenue à prendre appui sur ses genoux et son autre bras, crispée dans un équilibre précaire alors que tout son corps s’agitait de tressautements incontrôlables et la tête baissée comme si une force invisible l’empêchait de se redresser pour voir autre chose que le sol. Il fallait que ça s’arrête, vite. Alors dans un élan instinctif, Isis s’était crispée plus encore, tendant le moindre de ses muscles comme on se tend en fermant les yeux le temps d’une piqûre –sauf que là, la douleur n’était pas fugace, et se faisait si forte qu’elle bataillait sans relâche contre la force qu’elle s’épuisait à invoquer.

« Tout va bien. »

Et dans la tourmente, enfin ; il y avait ta voix.
Parcelle du monde réel qui revenait à elle, Isis se laissa tomber en abandonnant toute lutte, s’accrochant comme une damnée au son rassurant de ta voix qui la guidait doucement, une syllabe après l’autre, vers un semblant de clarté.
Quand elle rouvrit les yeux, c’était sur toi Judas qu’elle s’ancrait ; et l’ironie fut que ce qui l’avait plongée dans la terreur l’en sauvait désormais.

« Tout va bien promis. T’es pas toute seule, tout vas bien, regarde je te touche pas, je t’approche pas si tu veux pas. C’est toi qui décide d’accord ? Tout va bien je ne te ferais jamais de mal. »

Isis ne luttait plus, laissa son corps encore fébrile se défaire de ses derniers tremblements tandis qu’elle mettait tous ses derniers efforts à reprendre son souffle –elle parvint lentement à se redresser et s’asseoir, adossée contre le lit, et les larmes avaient beau continuer de couler sans s’arrêter, lorsque sa poitrine se soulevait, l’air enfin, s’engouffrait dans ses poumons et dissipait peu à peu le brouillard effrayant qui l’aveuglait.

« Tout va bien, respire, je ne bouge pas promis. Tout va bien… »

Elle n’aurait su dire combien de temps sa crise mit à se calmer –peut-être un quart d’heure, passé à respirer lentement et reprendre contenance avec pour guide la voix de Judas.

« Je– »

Sa voix s’était faite plus ténue que jamais, et gonflée de sanglots douloureux. Elle renifla, tenta d’essuyer ses larmes, mais c’était trop dur de se reprendre maintenant, trop dur de renfiler les masques et les sourires cassants alors qu’elle sentait monter dans sa gorge de nouvelles larmes qui n’avaient cette fois rien à voir avec la peur, et tout à voir avec l’épuisement.

« Merde, fit-elle dans un souffle qui s’étrangla dans un nouveau sanglot. »

Les genoux repliés contre son corps, elle croisa les bras par-dessus et y plongea son visage pour s’évincer du regard de Judas tandis qu’elle se laissait aller à pleurer et se vider de toutes ces émotions encaissées mais jamais assimilées qui s’étaient accumulées en elle –elle ne se souvenait plus de la dernière fois qu’elle avait pleuré ainsi devant quelqu’un, ni même seule.

C’était douloureux, et pourtant quelque part, c’était soulageant, presque libérateur, de se défaire de ses poids qui pesaient en son cœur.

« Pourquoi tu fais ça ? »

Elle n’avait pas relevé la tête, et ses mots hachés par sa respiration saccadée tremblaient déjà d’entendre ta réponse, Judas.

« Pourquoi tu restes alors que tu sais que ça fini toujours mal avec moi ? »
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MessageSujet: Re: insomnies ღ (judisis#2)   insomnies ღ (judisis#2) EmptyMar 10 Déc - 0:09


Douce Nuit
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Isis
Judas
Pourquoi ?
C’est la question que tu te poses, Isis. À cette question il y a une réponse, tu sais, seulement, on ne sait pas vraiment si tu voudrais l’entendre. Peux-tu l’entendre ? Veux-tu l’entendre ? Est-ce que tu ne ferais pas comme Juno si on te le disait ? À rejeter la vérité, prétendre que ce n’est que combine et machination. C’est vrai, tu sais, elle a raison. Dans un sens il y a toujours un peu d’égoïsme, un peu de pour soi dans un nous. L’aide désintéressée, ça n’exista pas. C’est une chimère, un joli rêve qui ne se concrétise jamais. On agit toujours par intérêt, même minime. Mais, même avec ça, y a aussi toujours un peu de vérité, toujours un peu de rêve mais dans la plus froide des réalités. Cette réponse on voudrait te la transmettre, enfin. Il semble qu’on ne te l’ait jamais dit avant. On se demande bien pourquoi, les occasions n’ont pas manqué pourtant.

C’est la même réponse qu’à nos quatorze ans, est-ce que tu t’en souviens ? Quand on étouffait les cauchemars à coup de ça va et de caresses. C’est la même réponse que quand on a promis qu’on ne te laisserait jamais, sans vraiment prendre conscience de la responsabilité que ce serait de ne jamais te perdre de vu Isis. C’est la même réponse que la raison de nos éclats de colères, de nos éclats de rires, de tristesses. C’est la même réponse que du pourquoi on ne t’a jamais rejetée, même quand tu blessais Dante, même quand tu blessais les autres. C’est la même réponse que du pourquoi on te défend, pourquoi on chérit ton honneur, pourquoi on venge ton image de tous ceux qui s’amusent à la salir. C’est la même réponse, Isis. Est-ce que tu veux l’entendre ?

Judas silencieux, t’observe sur le lit en proie à tes peurs les plus secrètes. Judas qui ne sait pas si tu es prête à entendre ce mot, Isis. Mais Judas, tu vois, son plus grand défaut c’est de ne pas savoir jouer avec les mots.

« Parce que je t’aime. »

Lâché comme une bombe. Sentiment poison. On t’as aimé de toutes les façons, Isis. On t’aimera toujours. On t’as gravé dans notre chaire, adoptée dans notre cœur au plus profond. On t’as fait une place dont jamais on ne te délogera. Parce que tu fois, sous ton maquillage et ta laideur on a commis la faute de te trouver belle, de vouloir te le montrer à toi aussi. On ne peut pas dire que ça a toujours été facile. Mais voilà. On t’aime Isis.

« Me regarde pas comme ça. Ça t’étonne tant que ça ? »

Sourit Judas en se grattant l’arrière du crâne.

« Tu es ma meilleure amie, ce n’est pas un mot balancé à la légère. Moi je sais que ça peut finir bien. Alors je reste, parce que t’es trop bête pour réaliser à quel point tu peux être belle. »
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MessageSujet: Re: insomnies ღ (judisis#2)   insomnies ღ (judisis#2) EmptyMer 11 Déc - 13:30

— insomniesjudas & isis #2
« Parce que je t’aime. »

Isis pensa avoir mal entendu dans un premier temps ; qu’après lui faire voir des cauchemars, sont cerveau lui faisait entendre ce qu’elle désirait et non la vérité qui sortait de la bouche de Judas. Ses larmes n’avaient pas cessé de couler et ses épaules s’agitaient encore de hoquets fébriles mais elle avait relevé la tête, plantant un regard à la fois surpris et suspicieux qui avait l’air presque apathique dans celui du jeune homme.

« Me regarde pas comme ça. Ça t’étonne tant que ça ? »

Oui.
Non.
Je ne sais pas.


Isis ne doutait pas des sentiments de Judas ; elle le savait attentionné, et le cœur trop grand pour son propre bien, et ce même s’il y avait toujours dans ses faits et gestes un peu d’égoïsme et de recherche d’auto-satisfaction, ainsi que cette complaisance irritante dans son rôle d’éternel second au complexe du héros –elle ne l’en blâmait pas, contrairement à ce qu’elle lui avait craché plus tôt pour le faire déguerpir. Comment pouvait-elle lui reprocher d’être égoïste lorsqu’il s’acharnait à l’aimer alors qu’elle même tentait de le rejeter pour les mêmes raisons ?
Elle n’avait jamais douté de la sincérité de son cœur, ça non.
Mais elle craignait par-dessus tout sa désillusion.

« Tu es ma meilleure amie, ce n’est pas un mot balancé à la légère. Moi je sais que ça peut finir bien. Alors je reste, parce que t’es trop bête pour réaliser à quel point tu peux être belle. »

C’était peut-être un réflexe nerveux incontrôlable –ou bien elle perdait vraiment la boule et avait passé un point de non-retour– mais un sourire indéchiffrable se dessina sur ses lèvres entre deux hoquets sanglotants ; et le sourire s’étira, encore, encore, jusqu’à se fendre dans un ricanement puis un rire étrange, vide de tout sarcasme mais également de toute joie.
Comme c’était absurde ! Peut-être bien qu’elle riait un peu de toi Judas, ou d’elle-même, ou de tout à la fois, mais elle riait, doucement, à en perdre son souffle encore une fois.
Quand elle reprit sa respiration, les larmes s’étaient enfin taries, et seules les traces d’une résignation épuisée stagnaient encore sur ses traits gonflés par la nuit.

« Qui est le plus bête d’entre nous, franchement ? »

Tu fonces droit dans le mur avec le sourire et des rêves de fins heureuses et c’est moi l’idiote ? À d’autres Lasserre, on n’est pas dans ce genre d’histoires ici.

« Tu ne peux pas me sauver Judas ; elle avait dit ça d’une voix douce, presque tendre, et le sourire de ceux qui ont un peu abandonné. »

Isis avait longtemps pensé que son salut résidait dans l’éventualité qu’un jour un amour étranger vienne lui rendre tout ce dont elle avait manqué et vienne enfin renforcer les fondations de la carcasse branlante qu’elle s’était construite autour des vides et des pics. Mais elle savait maintenant la terrible réalité, celle qu’elle ne voulait pas admettre tant elle l’effrayait car elle impliquait de faire confiance à la personne qu’elle haïssait le plus sur terre ;
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Elle-même.


« Tout ce que tu peux faire c’est t’en aller pendant qu’il est encore temps ou rester et continuer de me voir me foutre en l’air lentement mais sûrement –elle ferma les yeux et laissa échapper un petit soupir dans un sourire dépité ; elle savait déjà très bien qu’elle route il choisirait– t’es culotté de me dire que je suis bête alors que c’est toi le roi des imbéciles. »

Mais Isis était fatiguée de se battre ; c’était son égoïsme à elle d’accepter sa présence à ses côtés tout en sachant pertinemment que le chemin n’allait sûrement faire qu’empirer, mais elle n’avait plus la force ni l’envie de s’épuiser à le rejeter alors qu’il faisait tout pour aller contre cette idée.

« Je t’aime aussi Judas mais ne vient pas te plaindre quand tes illusions seront brisées. »

Mais merci,
et désolée.

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MessageSujet: Re: insomnies ღ (judisis#2)   insomnies ღ (judisis#2) EmptyJeu 12 Déc - 3:35


Douce Nuit
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A cette question on ne peut te répondre Isis. Qui est le plus bête ? Le plus fou ? On n’a pas envie de prononcer la réponse qui naît sur le bord des lèvres, tu sais. Elle fait mal à la fierté, mal à l’idée de contrôle qu’on se fait de la situation. Objectivement, tu as raison, Judas s’enfonce dans des choix discutables, ne prends jamais les chemins pavés mais ceux boueux hors des sentiers. Il serait légitime de se demander pourquoi, sans doute que c’est une interrogation pour toi, mais ça en est une pour lui aussi. Objectivement Judas ne peut te dire pourquoi, ne peut te dire comment. C’est comme ça, et il n’a pas d’autres explications. On ne choisit pas de qui le cœur s’entiche, on ne choisit pas auprès de qui il s’accroche. On avait tiré au sort et c’était ton nom qui était tombé. Toi, dans le rôle de la jumelle, de celle qu’on n’abandonne pas. L’âme platonique qu’on respecte au-delà des mots. On s’entête à voir en toi bon. Là aussi on ne serait pas de dire pourquoi, comment. C’est comme ça. En fait, Judas réalise que c’est toujours comme ça les sentiments. C’est comme ça, ouais, et on fait avec.

« C’est toi qui le dit. »

Hausse les épaules, comme-ci tu venais de le mettre au défis de finir de finir l’exercice de mathématique plus vite. Hausse les épaules comme-ci il s’agissait d’un rien alors que c’est un tout. Persuadée que tu finiras dans les abysses où personnes ne pourra t’atteindre, mais Judas s’entête à plonger plus profondément pour toi. Judas s’entête à vouloir te chercher au plus sombre endroit des eaux troubles. Pourquoi ? Comment ? Comme ça. On t’aime, on t’as dit, c’est peut-être bien le plus comique dans cette histoire. On t’aime, c’est comme ça.

« Entre le roi des imbéciles et la reine des idiote on fait la paire tu me diras. »

Léger sourire, parce que tu dis je t’aime toi aussi.
Dis, Isis, on enterre la hache de guerre ?

« Isis, ça va faire quatre ans que je te colle aux basques et je me suis jamais plaint. » On ne va pas commencer maintenant tu sais. « Alors en attendant que t’arrive à ce prodige est-ce qu’on pourrait dormir ? J’ai cru comprendre que c’était un soir bof. »

Et on est toujours là les soirs bof. Est-ce qu’on a réellement besoin d’ouvrir les bras pour que t’y jette Isis ?

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MessageSujet: Re: insomnies ღ (judisis#2)   insomnies ღ (judisis#2) EmptyJeu 19 Déc - 14:13

— insomniesjudas & isis #2
Isis ne savait pas quel nom mettre sur le maelström de sentiments contraires qui l’assaillaient sous l’épuisement ; c’était un mélange confus de certitudes ébranlées, de germes d’espoir dont elle voulait autant cultiver les fruits qu’arracher les racines pour se protéger d’éventuels cœurs brisés qu’elle ne se sentait plus capable de supporter, c’était agréable et puis malaisant, et elle savait qu’elle n’aurait pas la réponse maintenant, l’esprit et le corps vidés de toute combativité.
Judas répondit, et elle aurait pu ne pas écouter sa réponse qu’elle l’aurait devinée au mot près –refus en bloc de sa réalité à elle, acharnement sûrement vain.

« Isis, ça va faire quatre ans que je te colle aux basques et je me suis jamais plaint. »

Certes, mais tu le sais Judas, qu’il y aura surtout des larmes le long de ce chemin.
Mais soit ; elle avait fait ce qu’elle avait pu pour l’empêcher de faire le mauvais choix, ça n’était plus de son ressort désormais –c’était plus facile de se déresponsabiliser ainsi plutôt que d’assumer cet espoir encore trop lourd qu’il faisait peser sur ses épaules.

« Alors en attendant que t’arrive à ce prodige est-ce qu’on pourrait dormir ? J’ai cru comprendre que c’était un soir bof.
Je dormais bien avant que tu viennes toquer à ma porte comme un enfoiré. »

Mensonge, mais elle avait un semblant d’orgueil blessé à protéger.
Elle songea un instant à le renvoyer dans sa chambre. Elle avait besoin d’espace et de temps pour se poser et réfléchir à ce qu’il venait de se passer, et sa présence dans l’étroitesse de sa chambre la perturbait encore trop pour l’ignorer tout à fait comme elle savait si bien le faire d’ordinaire quand il était question d’occulter les autres de sa périphérie. Mais il était trop tard, et s’il mettait un pied dehors, il risquerait certainement de se faire prendre par les surveillants –et s’il sortait de sa chambre, la punition pouvait bien lui tomber dessus également et contrairement à lui elle n’avait pas d’étoile de côté sur laquelle se reposer.

« Reste sur ta chaise si tu veux dormir ici –c’était sec, froid, mais c’était ainsi qu’Isis s’exprimait quand la douceur menaçait de prendre le pas sur le reste ; et puis c’était bien fait pour lui, ça lui apprendra à débouler comme ça dans la chambre d’autrui. Bonne nuit. »

Comme si son corps tout entier était fait de plomb, Isis se redressa pour se hisser sur son lit, et s’enterra sous les draps dans l’espoir futile d’hiberner jusqu’à au moins l’année prochaine pour fuir encore un peu les conséquences de cette nuit.
Et pourtant encore une fois, Isis ne s’endormit pas.
Malgré la fatigue qui lui coupait les jambes et l’empêchait de penser correctement, le sommeil ne vint jamais la trouver pour le reste de la nuit, si bien qu’une céphalée désagréable s’était emparée de son crâne.

À cinq heures trente-sept du matin, elle abandonna l’idée de trouver le sommeil d’une quelconque manière qui soit, quitta son lit et s’empara d’une serviette et de vêtements propres pour la journée –avec un peu de chance, elle aurait l’occasion de rester le plus longtemps possible sous l’eau brûlante pour se débarrasser de cette lourdeur presque tangible qui lui pesait sur la peau.
Avant de partir toutefois, prise d’un élan de douceur attentive qui ne lui ressemblait pas, elle posa sur Judas endormi sa couverture afin qu’il ne prenne pas trop froid.
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MessageSujet: Re: insomnies ღ (judisis#2)   insomnies ღ (judisis#2) EmptyLun 23 Déc - 14:31


Douce Nuit
Des doigts qui rêvent
Des bras qui bercent
Isis
Judas
Roule des yeux, hausse les épaules insolemment. On connaît la rengaine, Isis, on connaît l’acidité protectrice dont tu t’es faite maîtresse au fil du temps. Un bouclier que tu dresses avec vigueur quand le cœur déborde, quand tu as peur. On le sait, on ne s’offusque pas, en quatre ans on a eu l’occasion de se heurter à tes murs et à les appréhender, en quatre ans on a eu le temps de prendre du recul et de s’habituer. Tu as l’endurance à toute épreuve, Isis, alors on s’est convaincu, on s’est promis de s’armer de patience jusqu’à ce que tes fondations faites d’agressivités flanches. Judas égoïste et entêté qui veut te prouver par a + b que tu n’es pas seule, que tu ne le seras plus jamais. Judas égoïste à en crever qui veut jouer ce rôle de l’ami qui ne faillit pas, jamais, malgré les coups, malgré la haine. Alors on te regarde gagner ton lit, on te regarde gagner tes draps avec froideur et contrariété, comme-ci avoir échoué à nous virer était ton plus grand échec. Judas qui regagne, est sa chaise, visiblement ce sera son lit pour ce soir, ce n’est pas grave, on l’habitude de dormir dans des positions inconfortables. Fermes les yeux, cale son dos sur le dossier et croise les bras sur sa poitrine. Un léger frisson dans le froid de la chambre. On va rester là, Isis, à notre place, et demain ça ira mieux.

Le sommeil ne tarde pas à nous guetter, Isis, les paupières lourdes on tombe dans des rêves quelque peu nébuleux dont on ne gardera aucuns souvenirs au réveil. Des images qui se superposent, des nuages de poussière qu'on soulève pour dévoiler une scène qui retombe dans l'oubli juste après. C'est ainsi que ça se passe, des heures durant, on ne sait pas vraiment combien. Quand enfin on se tire du sommeil avec le dos endoloris, on remarque le cocon de chaleur qui porte ton odeur, un poids supplémentaire qui n'était pas là auparavant : ta couette. Ton lit découvert, on comprend que tu t'es levée avant l'aurore, comme ça t'arrive. Soupir alors qu'on remonte la couverture un peu plus et grogne contre les douleurs.

« Crétine va… »

Si tu pouvais être aussi honnête dans tes mots que dans tes gestes, ta vie serait belle Isis.

HYE RI

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Isis-Mae Rhodes
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MessageSujet: Re: insomnies ღ (judisis#2)   insomnies ღ (judisis#2) EmptyLun 24 Fév - 0:27

— insomniesjudas & isis #2
La brûlure de l’eau qui ruisselait sur sa tête avait le don de détendre ses muscles trop crispés par la nuit agitée et apaiser les douleurs sourdes qui cognaient contre l’intérieur de son crâne ; s’il avait pu, Isis serait bien restée sous cette douche pendant une éternité à profiter du plaisir simple que la chaleur intense lui procurait. Elle n’aurait su dire avec exactitude combien de temps elle avait passé sous le jet, mais quand elle fut prise de légers vertiges dûs à l’étuve improvisée, à son manque de sommeil et aux repas de la veille qu’elle avait sauté, elle décida à contre-cœur de quitter son havre de paix fumant.

Dans des gestes lents et hasardeux, elle se sécha et passa son uniforme propre –elle ferait acte de présence en cours, quand bien même elle risquait fort de s’endormir sur son bureau dans la journée– avant de rejoindre les dortoirs d’un pas encore hésitant à l’idée de retrouver Judas encore endormi dans sa chambre.
Quelque part, elle aurait aimé qu’il n’y soit plus lorsqu’elle y retournerait, juste histoire de ne pas Une serviette couvrant sa tête et une partie de son visage pour éponger ses cheveux encore humide, elle pénétra dans la pièce avec une assurance factice et un souffle fébrile.
Il ne dormait plus, même s’il avait encore les yeux fermé, Isis pouvait l’entendre à sa respiration plus irrégulière que cette nuit. Elle prit place avec nonchalance sur le bord du lit et entreprit de s’essuyer les cheveux sans le regarder.

« Je veux pas faire de promesses que je suis pas sûre de pouvoir tenir, sa voix était rauque et éteinte de fatigue, mais elle attaquait dans le vif du sujet malgré tout sans aucune forme d’introduction –nouvelle vengeance pour lui qui l’avait tirée des méandres de sa déprime sans ménagements. Alors je ne te promets rien. »

Parce qu’Isis n’avait confiance en presque personne, et encore moins en elle-même, elle ne saurait assurer avec certitude qu’elle était capable de quoi que ce soit, surtout si la promesse impliquait d’être heureux sur le long terme.
Comment promettre une chose à laquelle on n’avait encore jamais goûté ?

« J’ai besoin que tu me laisses du temps, Judas. »

Pardon si j’arrête de te parler sans prévenir, pardon si je te fuis du jour au lendemain, pardon si je fais de ta vie un enfer ; je ne t’en voudrais pas si tu finis par trahir tes mots et partir.
Mais laisse-moi du temps.
C’est tout ce que tu peux faire pour moi pour le moment.


« Tu devrais y aller, j’ai pas envie que Rex te coince au mauvais étage à cette heure là. »

Et Isis ne le dira pas, parce qu’elle taisait toujours les choses importantes de peur de s’effriter en leur donnant forme par la parole–

mais merci
d’être toujours là pour moi.

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MessageSujet: Re: insomnies ღ (judisis#2)   insomnies ღ (judisis#2) EmptyLun 24 Fév - 15:23


Douce Nuit
Des doigts qui rêvent
Des bras qui bercent
Isis
Judas
Et ça remonte la couverture à son visage dans l’espoir de replonger dans les affres du sommeil quelques heures de plus. Des nuits à ton chevet on en avait passé plusieurs, le manque de sommeil il l’encaissait aussi bien qu’il encaissait les coups. Une mauvaise habitude prise, une capacité acquise à force de sacrifice que Zephyr lui reprocherait s’il était encore là pour. Tout en essayant de se caler un peu plus confortablement dans ce petit fauteuil trop étriqué pour sa grande carcasse, Judas se contorsionne, grogne contre l’élancement qui lui parcoure le dos avant de fermer les yeux de nouveau. Il cherche le sommeil sans le trouver, incapable de bouger sans se risquer à réveiller les protestations outrées de son corps. L’espace d’un instant il hésite à quitter le lit que tu destines aux invités pour aller s’étaler sur le tien. Une partie de lui estime qu’il en le droit, l’autre se dit qu’il a déjà trop mal au dos pour risquer d’aller conquérir ton territoire. Judas savait d’expérience qu’être plus grand et plus lourd ne le protégeait pas de tes bleus. Alors il grogne, ferme plus intensément les yeux comme-ci le sommeil viendrait à lui plus rapidement, et il reste ainsi, des minutes, peut-être même une heure durant. Cela fait longtemps qu’il ne compte plus le temps que tu passes sous la douche Isis.

Toujours aussi éveillé quand tu passes la porte, Judas abandonne définitivement l’idée de se rendormir. Tenir la journée nécessitera, il le sait, au moins un bon bol de café. Tant pis. S’infliger un litre d’amertume ça ne l’enchantait pas, mais il fallait mieux ça que de tomber de fatigue au milieu d’un cours. Droit jusqu’au bout des ongles, Judas préfèrerait cracher du sang sur sa copie que d’être cloué au lit.

Un regard pour toi quand il ouvre enfin les yeux et se redresse en insultant intérieurement des mères inconnues. Il ne gêne et ne s’offusque plus de ton manque de pudeur, comme pas mal de choses dans votre relation c’est devenu un détail auquel on ne fait plus attention. On t’avait prise toute entière il y a quatre ans de cela, ça n’avait pas changé depuis. Plus sœur que femme, plus frère qu’homme, certains pourraient pleurer de la friendzone mutuelle dans laquelle vous vous placiez, Judas, lui, ne fait qu’en rire. Si on t’avait aimé comme on aimait Oxana, sans doute qu’on aurait fini comme Dante. Tu dois le savoir, Judas n’est pas fait pour essuyer les cœurs brisés.

« Ça me va. »

Il accepte tes conditions d’un revers de la main. Il te voyait comme une huitre, un coquillage puissant, nacré, qui contient un trésor en son sein mais qu’on ne peut pas ouvrir de force sans risquer de te casser. Si certains s’impatientaient, lui tenaient. Il ouvrirait ta coquille en douceur. Non, il ne l’ouvrirait même pas, c’est toi qui le fera pour lui. Si son rôle de second lui avait apporté quelque chose c’était la patience et avec toi il n’en manquait pas. Pas de négociation, pas de contestation. Tu ne peux rien promettre et c’est très bien. Judas ne demande rien de plus qu’un ordre clair et tu as donné le tien : il n’a pas besoin de plus. C’est tellement simple qu’il ne comprend pas toujours pourquoi certains ne comprennent pas. Tu as besoin de temps, il le comprend. Tu ne peux pas promettre, il le comprend aussi. Au moins tu l’as dit, tu as parlé et c’est tout ce qu’il espérait. Judas n’est pas un garçon compliqué, malheureusement pour lui, malheureusement pour toi.

« T’as pas tort, perdre une étoile pour une fille, ma réputation de puceau en prendrait un sacré coup. »

Quitte la chaise dans un dernier grognement, plie la couverture soigneusement dans un réflexe dont il ne se rend même pas compte pour la poser soigneusement sur la chaise. Il contemple son œuvre d’art quelques secondes, satisfait, puis tourne des talons.

« Prends soin de toi, Isis »

Un baiser sur ton front, presque obligé de plier sa grande carcasse en deux, mais même les protestations courroucés de son dos ne lui font pas regretter ce dernier coup de traite qu’on s’inflige entre amis.

« Je verrouillerai pas ma porte cette semaine, alors passe quand tu veux. »

Toi tu fermes tout à double tour quand il est là
Lui il ouvre tout en grand pour toi

Vraiment, qu’importe sous quel angle on vous regarde, on a plus vu aussi idiots que vous deux depuis des lustres.

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