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TROIS ÉTOILES Messages : 151 Classe : E.

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Au diable de son sourire on pouvait voir que Cassie portait des ailes factices, aux enfers damnés qui se déclinaient en brûlures dans ses yeux on sentait que son halo portait le nom égoïste qui commençait par un grand A ; elle avait appelé son démon Angoisse et s'en était drapée toute entière.

En robe blanche serrée autour de sa taille menue, Cassie les jambes d'un pas sautillant l'amenaient naïvement - comme une enfant - aux portes de l'hôpital où elle avait dévoilé son jeu de toutes les semaines : Je me sens faible et ce n'était pas tout à fait faux, sinon que ça ne l'avait jamais empêchée d'avancer.

Depuis des mois elle avait une meilleure raison que sa santé de s'y trouver, entre ces murs trop blancs et ces lumières trop vives, son parfum pomme et lilas perdu dans les odeurs malades. Elle avait faussé compagnie au médecin qui la regardait toujours avec trop de sourires, elle s'était dérobée à son regard inquiet ; Cassie n'était pas plus malade qu'un autre jour, il faisait froid et puis c'est tout - la toux.

« Aslander ! »

Évidemment qu'elle n'était pas là pour elle ; ou elle l'était bien sûr, mais pour son cœur et pas son corps, c'était ses émotions qui avaient besoin d'un remède, sa tête peut-être, mais pas sa gorge, ça elle s'en fichait.

Elle lui avait adressé le soleil et les étoiles de ses yeux puis de son sourire à pleine dents. Elle s'était approchée tout naturellement et avait attrapé ses mains pour le saluer.

« On dirait que tu aimes bien cet endroit, pas vrai ? »

Elle savait bien que ce n'était pas par plaisir, elle voulait détendre une atmosphère trop symptomatique à son goût.

« Comment tu te sens, aujourd'hui ? »

J'ai fait le soleil tout autour, là-dehors, j'espère que ça te plaît et que ça te rend plus heureux qu'hier.

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ouvrir les yeux et se souvenir à la vue des murs trop blancs et fades qu'on a passé la nuit à l'hôpital, aslander connaît trop bien ce sentiment. cette distorsion de l'estomac sous le désespoir de pouvoir enfin quitter cet endroit pour toujours, il l'éprouve en ce moment-même. incapable de se passer de soins lui apporte beaucoup de complexes qui lui font la vie dure. parce que dans ces moments de solitude, il peut se perdre dans ses pensées les plus sombres sans vraiment se faire déranger. et c'est là qu'il sombre un peu plus. parce que le temps perdu dans cette petite chambre aseptisée lui rappelle douloureusement son enfance presque gâchée à cause de la maladie. encore aujourd'hui, suite à une petite urgence respiratoire, il est attaché à cette bombonne d'oxygène. elle traîne non loin de lui et il se refuse à la regarder. il est l'esclave de sa santé. un esclave qui ne goûtera jamais plus à la liberté.

heureusement, il y a des petits soleils dans sa vie. des gens qui se soucient de lui autant qu'il se soucie d'eux. mais il y a un soleil qui brille plus fort que les autres et il espère pouvoir le contempler aujourd'hui, ce soleil. assis dans son lit contre ses oreillers, aslander attend et espère, car il ne peut rien faire de plus. alors il se morfond en attendant qu'on vienne le visiter. un espoir presque vain, considérant le fait qu'il ne raconte ses problèmes à personne.

son prénom est interpellé et son coeur se gonfle, alors qu'un sourire étire ses lèvres. cassandre se tient là, tout sourire et elle s'approche de lui pour prendre ses mains. il n'y a rien qu'il ne ferait pas pour elle. il se sent tellement faible face à elle et il ne peut s'expliquer pourquoi. il a envie de prendre soin d'elle, mais c'est plutôt elle qui prend toujours soin de lui et ça, il ne le dira pas, mais ça le blesse un peu. tout simplement parce qu'il ne peut pas faire ce que son instinct lui hurle de faire, soit de la protéger. doucement, il serre ses doigts.

- c'est vrai.

sa tentative de détendre l'atmosphère, aslander l'apprécie énormément; bien plus qu'elle ne peut le penser. mais ça le brise juste un peu plus, parce que ça lui rappelle qu'il est prisonnier. simplement, sa naïveté et le fait qu'elle sache pertinemment que ça n'était pas par plaisir qu'il se trouvait là l'aidait à sourire encore. elle n'est pas méchante, loin de là, alors au fond, il peut bien supporter une petite douleur insignifiante pour elle.

- ça va, je reprend des forces, mais tu sais que je n'aime pas que tu me vois ainsi.

il fait une moue faussement boudeuse, avec le sourire en coin bien trop tentant. comment pourrait-il lui résister?

- et toi, comment vas-tu?

toujours fidèle à lui-même, aslander se soucie bien plus d'elle qu'il ne peut se soucier de sa propre personne. et ça, il n'y a probablement qu'elle qui le sait.

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Elle avait hoché la tête, Cassie, dans un mouvement rapide et certain, qui lui disait mieux que n'importe quels mots que oui ; elle savait que son cœur n'était pas gorgé de plaisir, et que c'était pour ça même qu'elle était là. Parce qu'elle savait que c'était dur - et elle se plaisait à croire qu'elle avait le pouvoir de l'adoucir.

Elle haussa les épaules un peu.
En vérité, plein de choses allaient mal ; il y avait Noël Devray qui l'avait quittée, leur relation secrète achevée, il y avait Noël qui arrivait et trop de sentiments contraires qui l'habitaient, il y avait eu le bal et cette fille - Claire, elle avait appris son nom - qui avait passé la soirée seule à cause d'elle, et Cassidy qui n'était jamais heureux - c'était sûrement parce qu'elle n'était pas assez là pour lui, pas assez forte pas assez douce pas assez belle.
Cassandre n'était jamais assez rien sinon le monde serait plus heureux, songeait-elle. Mais elle ne désespérait pas. Elle serait (!) pleine de joie et le cœur en fête, le sourire aux lèvres et le soleil dans le ciel pour que tout le monde (!) soit heureux avec elle.

Elle le voulait fort ! très fort ! Alors elle l'aurait ; son monde arc-en-ciel.

« Eh bien aujourd'hui il fait beau ! Et grâce à ça, j'ai vu beaucoup de gens sourire dehors alors je suis plutôt contente. »

Elle avait lâché ses mains après les avoir pressées doucement et tira une chaise près du lit pour s'y asseoir. Plantant ses yeux dans ceux de Aslander, posant ses deux mains entre ses jambes sur le rebord de la chaise, des esquisses de sourire se battaient au bord de ses yeux et de ses lèvres, comme nerveux - impatientes de témoigner de leur lumière.

« Et puis aujourd'hui c'est le jour où je viens te voir alors je suis obligée d'aller bien, tu comprends ? »

Elle songea que la formulation était mauvaise.

« Hmm... »

Et pencha la tête en s'enfonçant dans le dossier de la chaise qui grinçait sous son poids pourtant pas si conséquent que ça.

« Ce que je veux dire c'est que. Em.. Je suis toujours contente, même si c'est toujours à l'hôpital, j'aime bien ces moments. »

Sans l'avouer ; sans même le conscientiser ; c'était justement parce qu'ils étaient à l'hôpital que c'était aussi confortable. Cassie se sentait toujours mieux quand les autres allaient mal et qu'elle pouvait les sauver de leur morosité - là au moins elle se sentait utile, là au moins elle n'avait pas peur qu'on l'abandonne ; car elle se sentait désirée.
Égoïste, n'est-ce pas ?

« Tu dois rester encore combien de temps ? »

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sa réponse ne lui convient pas, parce qu'il a l'impression qu'elle évite le sujet. dire qu'elle était contente de voir les gens sourire dehors car il fait beau n'est pas la personnalisation de comment elle va. être content ne signifie pas toujours que tout va bien et aslander ne peut s'empêcher de la regarder avec suspicion. pourtant, il ne prononce pas un mot et se contente de sourire, parce que c'est tout ce qu'il peut faire pour le moment. il n'a jamais eu pour habitude d'insister sur les sujets que les autres prennent le soin d'éviter, parce qu'il veut que les autres fassent la même chose avec lui. il l'observe s'installer sur une chaise près de lui et ne peut s'empêcher de laisser un sourire en coin percer son expression jusque-là un peu plus sérieuse.

- si tu es contente, alors ça va.

une phrase pourtant si innocente, mais qui prouve - certes subtilement - qu'aslander n'est pas dupe et qu'il est conscient qu'elle avait évité d'y répondre concrètement. la formulation qu'emploie ensuite cassandre a de quoi le laisser particulièrement perplexe. que veut-elle dire exactement? qu'elle se force pour montrer le meilleure d'elle-même devant lui? parce qu'il ne va pas bien, peu importe ce que disent les apparences sur lui. il a un pincement au coeur, même si elle s'exprime un peu mieux. cette phrase, bien que maladroite, il ne pourra pas l'oublier. sa fierté ravalée, il peut de nouveau se concentrer sur sa joie de l'avoir près de lui.

- moi aussi, j'aime ces moments. au moins quelqu'un se soucie de moi.

et un léger rire lui échappe pour signifier qu'il s'agissait d'une blague. mais derrière chaque blague, il y a des craintes et une part de vérité. cependant, aslander ne pouvait pas vraiment se plaindre à ce sujet puisqu'il faisait tout en son pouvoir pour qu'on ne sache pas à propos de sa santé.

- je pourrai sortir à la fin de la journée sans problèmes.

son sourire se fait plus doux et il tend même la main vers elle en une demande silencieuse pour pouvoir tenir sa main.

- merci d'être là, cassie.

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Cassie avait l'habitude de fermer les yeux sur beaucoup de choses, pas tant par naïveté mais par choix, parce qu'elle préférait faire semblant si ça pouvait leur faire du bien, aux autres, de croire qu'elle n'avait rien vu. Ainsi elle ne disait rien quand on lui mentait - elle faisait même semblant d'y croire ; elle ne disait rien quand on se targuait d'orgueil - elle voulait bien porter la faute ! Mais là, Cassie n'était pas aveugle, et elle avait bien vu que Aslander n'avait pas gardé le soleil dans son cœur.

« Ah.. »

Elle avait baissé les yeux, et à l'intérieur d'elle-même tout se mit en place très rapidement, comme si elle avait été conditionnée à cette seule tâche ; Cassie avait toujours existé pour les autres plus que pour elle-même, mais c'était ainsi qu'elle vivait pour elle, en existant pour les autres. C'était ainsi qu'elle était le plus épanouie, et ça lui allait très bien, tant qu'ils l'aimaient très fort et qu'elle pouvait les aimer très fort en retour. Tant qu'ils ne l'abandonnaient pas, pas comme...

« Ah. »

Elle soupira, pris son courage à deux mains et se redressa sur la chaise, tout à coup droite.

« Ça te rassurerait, si je te confiais ce qui ne va pas ? »

Elle lui adressa un sourire timide, qui éclaira le bord de ses lèvres, creusa doucement ses joues. Cassie n'était pas du genre à donner ses malheurs, ses doutes, et tout le reste ; elle préférait les garder pour elle et les pleurer dans les nuages, ou dans les bras de son frère. Elle n'aimait pas trop l'idée d'exister individuellement, en tant que personne à part entière, aux yeux de quelqu'un particulièrement ; elle voulait exister comme étant un substitut, une indispensable.

« La plupart des gens préfèrent se plaindre qu'écouter, je crois ? »

Elle, en revanche, préférait écouter car se plaindre était quelque chose de réservé à ses crises insurmontables ; incontrôlables ; ses larmes et ses cris qui tranchaient le ciel et encombraient les nuages gris.

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jamais aslander ne forcerait les autres à lui dire ce qui ne va pas dans leur vie, car il sait se mettre à leur place. sans pour autant être empathique, il n'aimerait pas du tout qu'on l'oblige à dire ce qu'il a sur le coeur. bien qu'il soit de base assez direct, il garde toujours plusieurs choses pour lui. des choses qu'il ne veut pas qu'on sache et forcer pour tenter de le savoir ne ferait que le faire sortir de ses gonds. déjà qu'il n'a pas le luxe de pouvoir le faire, il tente de montrer l'exemple en n'empiétant pas sur la vie des autres. comme ça, il se dit qu'on ne peut pas lui faire ça et qu'on ne peut que respecter son silence et ses secrets. alors que cassandre se redresse en lui demandant ça, ça le fait grincer des dents. ce n'est pas ce qu'il voulait - en fait, si, mais jamais n'aurait-il osé le dire. alors il se redresse également et vient chercher les mains de la demoiselle pour les emprisonner entre les siennes. il plante aussi son regard dans le sien avec un sérieux qu'on ne lui connaît presque pas.

- tu n'as pas à me le dire si tu n'en as pas envie, tu sais. mais j'avoue que je me soucie de toi, alors, oui, ça me rassurerait un peu.

le sourire qui étire ses lèvres est sincère, parce que aslander l'aime, cassie. il n'est pas amoureux d'elle, mais il l'aime sincèrement et il sait combien elle chérit cet amour. il a envie de la protéger, alors qu'en fait, c'est elle qui le protège de ses dépressions passagères et aussi de la solitude. en choisissant de caché son état de santé lamentable, il a aussi choisit d'être seul la majorité du temps, alors que sa personnalité le fait aimer être avec les gens.

- j'imagine que oui, mais je suis mal placé pour me plaindre tout le temps, parce que j'ai choisis de ne rien dire à personne. et en fait, je suis du genre à aimer écouter. surtout les personnes qui me sont importantes.

le soucis des autres, aslander le détient beaucoup trop. il s'en fait presque mal parfois, parce que ceux qu'il aime sont plus importants pour lui que sa propre personne. une facette de lui que très peu de gens ont la chance de connaître et cassandre fait partie de ceux-là.

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Cassie imaginait toujours que les autres, autour, l'aimaient. Elle le faisait car au fond d'elle-même elle pensait le contraire, et que c'était trop dur à accepter. Alors dans une façade joliment peinte, elle s'imaginait être la princesse aimée des autres royaumes plutôt que du sien. Elle voulait y croire si fort, qu'elle était un soleil ; alors que Cassie amenait souvent beaucoup plus de pluie.

Elle avait hoché la tête, un peu craintive à l'idée de confier quoique ce soit. C'est que c'était difficile, pour Cassie, de donner des nuages ; elle avait peur d'assombrir le ciel de Aslander.

« D'accord. »

Elle hocha la tête encore une fois, comme pour se donner du courage.

« Mais tu retiens que c'est toi qui m'as demandé d'en parler, ok ? »

Elle avait un peu peur de se mettre à pleurer, alors elle s'était mise à sourire - encore, c'était comme une maladie chez Cassie.

« Je me suis fait larguer. »

Et ce n'était pas tant par rapport à Noël Devray qui l'avait laissée tomber à un jour du bal, c'était seulement par rapport à n'importe qui qui l'abandonnait. Cassandre commençait à entrevoir les noirceurs de son âme.

« Ce n'est pas lui qui me manque, et c'est ça qui me préoccupe. Je me sens seule, je me sens abandonnée, ça aurait pu être lui ou n'importe qui. Je ne suis pas triste parce qu'on est plus ensemble, je suis triste parce que je ne suis plus aimée. »

Elle baissa les yeux, un peu honteuse.

« Et c'est précisément parce que je lui demandais de m'aimer trop qu'il m'a abandonnée. »

Elle se tritura les mains.

« Tu crois que je suis une personne toxique, Aslander ? »

Sa voix était devenue toute petite, et ses yeux se relevèrent timidement vers lui, comme en demande d'une rédemption, après trop de culpabilité à avoir été trop Cassandre.

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il sait comment elle est, cassandre. elle a peur de ne plus être aimée par les autres et c'est quelque chose qu'il ne peut malheureusement pas comprendre, puisqu'il se fiche bien que les autres l'aiment ou non. toutefois, il sait que pour elle, c'est réellement un combat de tous les jours. il se demandait parfois qu'elle enfance elle avait vécue pour avoir développé ce genre de dépendance. pour certains, elle apporte du soleil - comme pour aslander - et pour d'autres, elle n'apporte probablement que des nuages et de la pluie. et ça, il ne peut pas vraiment en vouloir aux autres, puisque chaque personne perçoit les autres d'une façon qui leur est propre.

il y a un hochement de tête, alors qu'elle l'avertit et elle largue la bombe. à ses paroles, son coeur se serre douloureusement, mais il attend la suite. ses yeux ne la lâchaient pas alors qu'il se faisait la réflexion qu'elle était malheureuse. cassie, c'est probablement la fille la plus douce qu'il connaisse et de voir que cette douceur constitue l'une de ses faiblesse contribuait à le faire sortir de ses gonds. il voudrait l'endurcir un peu, mais il n'avait pas envie de la blesser. il ne voulait pas non plus qu'elle perde sa douceur, parce que c'était ce qui l'aidait dans des moments difficiles. elle pense beaucoup plus aux autres qu'elle ne pense à elle. malheureusement, il ne pouvait pas faire grand chose de ce côté, puisqu'il était identique à elle sur ce point.

l'interrogation qui fuse finit de l'achever, sur son lit d'hôpital. c'était une question extrêmement délicate et il ne pouvait pas se contenter de répondre par la négative. tout simplement parce que ça n'est pas satisfaisant pour la personne qui a posé la question. et que ça peut sous-entendre que l'on pense le contraire. inspirant profondément, aslander repousse les couvertures reposant sur lui pour se tourner vers cassandre. il va même jusqu'à s'agenouiller en face d'elle pour reprendre ses mains et planter son regard dans le sien. il était un peu limite dans la distance que lui laissait les fils dans ses narines, mais il n'en avait pas grand chose à faire en ce moment.

- je t'en prie, ne dis pas ça. même si certaines personnes sèment le doute dans ton esprit, la perception des gens est différente et s'il y en a qui te pense toxique, c'est parce qu'il ne te connaisse pas vraiment. pour moi, tu es à des années lumière d'être une personne toxique.

il le pensait réellement, même s'il pouvait comprendre que certaines personnes la trouve toxique à toujours vouloir plus d'amour. cependant, dans une relation, on est sensé montrer notre amour à l'autre afin d'éviter ce genre de demandes. après, il ne connaissait pas l'histoire en détails, alors il ne pouvait pas sauter aux conclusions. il n'avait aucune idée de comment elle se comportait dans cette relation et si l'autre faisait le nécessaire pour lui montrer que c'était elle qu'il aimait. toutefois, il pouvait amplement parler pour lui-même et lui assurer qu'elle n'était pas toxique. au moins à ses yeux.

- c'est lui qui ne sait pas ce qu'il perd en te laissant tomber. il y a d'autres gens qui peuvent t'aimer pour ce que tu es vraiment, alors ne t'en fais pas trop, d'accord?

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C'était un peu ça le problème avec Cassandre ; on pouvait lui dire autant qu'on voulait qu'on l'aimait ; on pouvait lui témoigner autant d'attention qu'elle en demandait ça n'était jamais assez. Alors quand il lui disait qu'elle n'était pas ce qu'elle prétendait - ou ce qu'elle avait peur d'être - c'était comme s'il n'avait rien dit du tout. Cassandre était sourde aux bienveillances insipides.

« Est-ce que tu m'aimes ? »

Sa voix était empreinte de mélancolie, et elle avait comme ignoré tout ce qu'il venait de lui dire. Il n'y avait qu'une chose qui était importante. Elle voulait qu'on l'aime, et elle voulait y croire. Elle voulait entendre les voix lui dire qu'elle était belle ; qu'on la désirait ; que son existence était une bénédiction. Elle voulait exister pour les autres, à travers les autres. Elle voulait se voir au travers des yeux qui la déformaient assez pour qu'elle s'aime elle-même.

« Si lui ne m'aimait pas pour ce que je suis vraiment. Est-ce que toi tu le ferais ? »

Elle n'avait pas détourné le regard.