❝ hunt you down eat you alive

hunt you down eat you alive

laëstiel&zephyr

❝ just like animals ❞

Courir le matin, aller contre le vent frais et glacé. Sentir l'air s'engouffrer dans sa bouche et se mordre la lèvre pour avancer. C'était ton quotidien chaque jour, dans cette routine bien établie. Mais dans ce solide engrenage venait parfois se glisser des outils rouillés, prêt à tout pour faire grincer la machine.

Au bout de ton chemin, une silhouette que tu reconnais. Et levant les yeux au ciel, si tu décides de le contourner pour continuer ton inexorable ascension terre plate, tu sentis qu'il n'était jamais bien très loin, arpentant tes traces dans le sol comme un animal en proie à la chasse. Tu aimais bien te faire désirer Lae, même si la concrétisation d'un tel fantasme serait juste impossible sans souffrance, il fallait dire que tu aimais d'autant plus avoir le contrôle sur toutes les situations.

Alors tu t'arrêtes net, remontes machinalement tes gants. Il faisait un peu froid en ce début novembre, et courir en collant c'était toujours l'enfer. Mais au cas ou, tu restais toujours protégée.

— « Lasserre, tu viens ramper ce matin à nouveau ? Ne me dis pas que tu t'es levé ce matin juste pour me pister pendant que je cours ? Si c'est ça, c'est juste flippant et malsain. »

Tu le toises de ta petite taille, mais ton regard te grandit. Tu t'approches de lui, toujours en gardant une distance qui te rassurait, et instaurait comme une barrière invisible de sécurité.

— « Qu'est-ce que tu veux ? Je viens à peine de commencer mon tour... »

Il y avait quelque chose dans son regard qui te donnait envie de tout foutre en l'air, comme il avait l'habitude de faire. Mais au fond de toi tu étais convaincue que ce n'était pas une bonne chose. C'était juste une mauvaise idée qu'un petit démon susurrait à ton oreille. Et tes collants te serrent tout à coup, tes gants te serrent. Tu vies à l'étouffer et tu veux juste qu'il te permettre de respirer un peu.

Invité

juste encore
un peu

novembre // laëstiel

Sourire, tu sais bien faire Zéphyr et sourire face à Laëstiel, c'était toujours une partie de plaisir - à peine à ses côtés, tu l'entendais déjà râler de ta présence et il n'y avait rien au monde qui te gargarisais plus que ce fait-là : tu étais persuadé qu'elle n'en était pas si gênée que ça - comment aurait-elle pu en faire autrement, quand, immédiatement, tu lui insufflais des émotions comme l'acceptation et une confiance sans gêne.

De ta hauteur, tu la toises avec malice, le mordillement de tes lèvres comme preuve de ton amusement et, le dos bien droit, tu reportes tes prunelles aux couleurs du ciel vers l'horizon, juste au dessus de sa tête, portant l'une de tes mains, à plat, au dessus de tes sourcils comme pour te couvrir du soleil ou pour regarder plus loin à la recherche de quelque chose que tu ne voyais pas.

— Mmmh j'entend des bruits déplaisants mais c'est fou, y a que dalle, j'vois personne ! t'exclames-tu bêtement sans plus faire attention à elle, venant même jusqu'à te rapprocher dans l'optique de plisser les yeux dans l'espoir de voir quelque chose d'imaginaire - posant l'une de tes mains sur ses épaules - un peu de sérénité du bout des doigts, juste pour espérer ne pas se faire tuer une fois les mots prononcés - et puis, finalement, c'est le menton qui se baisse comme si on venait de la remarquer.

— Oh, salut Lae, bonjour à toi aussi, moi aussi ça va, si tu voulais savoir à tout hasard, tu sais, entre personnes civilisés. et la main qui s'en va, la décence d'une conversation qui se retrouve d'un pas en arrière - et c'est aussi pour esquiver si l'envie était de te frapper.

— Bah écoute, j'me lève toujours trop tôt et comme je sais que t'es super matinale et toujours ici pour courir, j'me suis dit que, vu que j'me faisais chier, j'viendrai te voir pour savoir comment t'allais et puis te casser les couilles pendant ta course, par la même occasion.

Tu venais totalement de confirmer ce qu'elle venait de dire.

Tu hausses les épaules, regardant ailleurs, le temps de lui laisser reprendre le contrôle de ses émotions, mais
pas trop longtemps, ça revient très vite, tu sais, c'est juste pour lui faire ressentir ce manque qu'on a, quand tu n'es pas là - lui faire ressentir un peu de joie, au moment où tu élèves tes derniers mots, qu'elle le veuille ou non, tu savais que c'était le cas.

— Y a pas de raison au fait que j'veuille traîner à tes côtés.

et ça c'était totalement vrai

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laëstiel&zephyr

❝ just like animals ❞

Si Zephyr se croyait drôle, c'était dommage pour lui de vivre dans une telle désillusion. Tu le fixes en faisant claquer ta langue sur ton palais d'une impatience hautaine. Heureusement que tu venais de commencer ton tour, tu n'avais pas encore transpiré et tu demeurais fraichement présentable. (Comme toutes les filles qui sortent du lit, c'est connu).

A peine pose t-il un doigt sur toi que tu te retiens d'un mouvement de recul, et d'une glifle bien placée également. Totalement figée et interdite, tu te sens d'un coup étrangement bien. Tu attends qu'il éloigne soigneusement sa main avant de reprendre le contrôle de ta respiration. Pourquoi n'avais-tu pas réagi ?

— « Toi ? Te lever tôt ? Dis plutôt que tu ne t'aies pas couché. I-diot. »

Mais tes mots reprirent soudain du sens à mesure que tu réponds. En accord avec ta pensée.
Tu décides d'étirer tes muscles pendant qu'il te parle, te penchant en avant en massant tes tendons de tes jambes tout en tirant sur le haut de ton corps. Histoire de lui faire comprendre que tu l'écoutais qu'à moitié et que rester là sans rien faire compromettait ton entraînement. D'une voix désintéressée, tu le coupes en répondant froidement.

— « Ahen, je vois. Intéressant comme programme. »

Alors que tu t'apprêtes à reprendre le fil de ta course, une émotion de bien-être survient au moment ou il se justifie. Tu te tournes vers lui pour le regarder dans les yeux. Ta lucidité sur ce qui était en train d'arriver te provoquait de la joie malgré toi... D'un sourire incontrôlable, tu lui poses la question presque trop heureuse.

— « Est-ce que tu utilises ton alice sur moi ? »