Une belle journée pleine de soleil qui se termine. Celui-ci, progressivement, disparaît à l’horizon et Avelino est à la fenêtre. Il contemple les dernières minutes luminescentes. Bientôt, il sera plongé dans le noir, et il sera temps de se mettre au lit.
Mais il ne sait pas s’il a hâte de voir ainsi les minutes s’égrainer.
C’est perturbant. Tic tac. Les secondes qui défilent sous ses yeux lorsqu’il regarde une horloge. On sera bientôt demain.
Il n’a pas vraiment faim aujourd’hui. Alors il s’est contenté de son dîner à midi, mais a boudé le souper, comme souvent. Sa santé ne s’améliorera pas avec de tels agissements, mais s’en préoccupe-t-il sincèrement ? Non.
Il a envie de dessiner ce soir. De faire quelque chose d’utile – car progresser, c’est utile, même si au final il sera le seul à profiter de son talent. Il a envie de s’isoler en silence, un casque sur les oreilles, s’évader dans un autre monde enchanteur, là où il n’aura plus de problème. Que son crayon trace des traits au hasard sur un papier blanc, vierge. Qu’au final, ça forme un superbe paysage. Que les couleurs viennent rajouter de la vie dans le morne des formes.
Alors il a ses feutres sous le bras, des feuilles immaculées, et il se balade dans les couloirs. Ses yeux ont quitté depuis plusieurs minutes le joli coucher de soleil, mais des images superbes demeurent dans sa rétine sensible. Prêtes à courir sur le grain laiteux.
Il trouve après quelques minutes de perdition la salle où il veut rencontrer ce moment de sérénité avec lui-même. La salle où le club de dessin à pour habitude de se retrouver. Il essaie d’y aller le plus souvent possible, d’apprendre à connaître ses membres même si c’est loin d’être aisé pour un timide comme lui. Aujourd’hui, il n’y a pas de rendez-vous. Il peut profiter de ces quelques instants de calme, seul. Laisser foisonner son imagination. Dessiner en de superbes croquis les personnes croisées ce jour. Les voir évoluer dans un univers créé de toute pièce par son talent.
Parfait programme.
Il entre et allume la lumière. La porte est vite refermée dans son dos. Il avise rapidement une chaise confortable dans un coin où il pourra croiser les jambes et ébaucher sur ses cuisses. Il n’a pas besoin de plus, Avelino. Il se contente de peu.
Mais il ne l’a pas vu ce tableau peint récemment par quelqu’un qu’il ne connaît pas encore. Il est pourtant sur son chemin direct. Mais lui, il ne regarde pas où il va, car des images galopent sous ses fines paupières, alors qu’un sourire apparaît derrière le masque ignoble qu’il porte pourtant.
Il ne le voit pas.
Et le heurte.
Le renverse. Évidemment, comme une tartine à la confiture, il tombe du mauvais côté, et le sol est maculé de peinture.
Panique. Il est atomisé par ce geste terrible. Ses mains se portent à sa bouche. Il s’est réveillé de son doux rêve et ses tripes se serrent sous l’horreur.
Même si la personne ne le saura probablement jamais que c’est lui qui a foutu en l’air son travail de plusieurs heures, ça le torture d’avoir commis cette maladresse. Il a envie de vomir. Alors en tremblant, il attrape la peinture et la repose sur son tréteau. Ses mains tremblent lorsqu’il constate qu’il ne ressemble plus à rien. Ses mains sont toutes sales, aussi.
dur d'en vouloir aux yeux de chat potté [pv. avelino]
Tes croquis, c’est le début d’un travail acharné de plusieurs jours. Ton matériel, c’est ce qui te permet de t’exprimer et enfin, tes peintures, c’est ta vie. Alors évidemment, comment quelqu’un d’aussi matérialiste que toi peut se retrouver à laisser une de ses précieuse peinture en salle de classe ? Une urgence. Oui, ca doit être ca, ou plutôt un laissé aller. Un laissé allé qui s’exprime par un début de confiance que tu éprouves envers les autres élèves de l’Académie qui te respecte à présent. Tu te sens à l’aise et cette sensation te pousse à commettre des erreurs comme à ce moment précis. Alors, oui, tu as laissé ta dernière peinture en salle de classe (juste le temps d’aller te chercher une barre chocolatée)
Et finalement, tu reviens et tu découvres les lieux du crime. Parce qu’il n’y a pas d’autre mot pour décrire la scène qui se présente sous tes yeux. Tu ne sais pas comment réagir, ah si évidemment, par la violence parce que toi Noël tu es comme ça, un mec impulsif.
« QUI A FAIT CA. »
Et alors, tu tournes la tête et autour de toi, personne ou presque. Sourcil froncé, tu as envie de faire payer a cette personne. Tu es fou de rage car ta peinture ne vaut plus rien maintenant. Finalement, tu pourrais la vendre comme ça et feindre a de l’art abstrait mais tu n’es pas comme ca Noël tu as une fierté a tenir. Alors, évidemment, il est hors de question que tu vendes cette peinture même en trichant en utilisant ton alice.
« Que le coupable se dénonce ! C’est toi ? »
Et ton regard se tourne naturellement vers cette personne la seule personne présente, un élève masqué, l’air apeuré. Etrange, bizarre mais qui es tu pour juger le style des autres ? Là, tu ne le sais pas encore, mais tu as vu juste, cet élève est le coupable. Taper un mec apeurer ? Je vous rassure, c’est pas du tout ton style, n’est-ce pas Noël ?
love.disaster
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Sujet: Re: maladresse ღ Noël Sam 2 Nov - 1:04
maladresse
Et Avelino s’assoit dans un coin de la pièce pour réfléchir. À ce qu’il doit faire. Doit-il chercher activement l’auteur de ce tableau ? Lui présenter ses excuses ? Et se faire taper gravement sur le coin du visage ? Étrangement, il n’en a pas envie. Peu de personnes apprécient Avelino. Parfois sans raison. Il ne veut pas que cette liste s’allonge.
Alors il décide de quelque chose. Il ne sait pas si ça sera très intelligent. Si la personne victime de ses bêtises d’inattention le pardonnera après ça. Mais il n’a pas d’autre idée. Cependant, il doit agir. Il ne peut quitter cette pièce comme un voleur.
Alors il croise les jambes, assis sur une chaise et attrape un calepin et un crayon. Il va écrire ses excuses. Sans préciser son nom, son identité. Car il est couard. Il ne souhaite pas se créer plus de problème qu’il n’a déjà. Toutefois, sa démarche est sincère. Car il s’en veut pour de vrai d’avoir ainsi abîmé les affaires de quelqu’un.
Mais alors qu’il cherchait les bons mots, qu’il calait même sur les premiers qu’il devait employer pour commencer correctement sa petite lettre, la porte s’ouvre. Moment de flottement, il relève les yeux. Puis, ça explose.
Et il prend conscience qu’il est dans de beaux draps. Entendre par là dans la merde jusqu’au cou. Il va se faire défoncer.
Ses mains tremblent encore plus. Son pouvoir d’invisibilité ne fonctionnera pas aujourd’hui. Il restera visible, et ce garçon le verra, avec ses mains toutes peinturlurées. Et son air coupable. Il ne peut plus s’enfuir.
Inévitablement, son attention se braque sur lui et le pauvre portugais ne peut que davantage se renfrogner sur sa chaise, toute petite par rapport à lui. Oh, il ne craint théoriquement rien. Ses crocs dissuadent les plus téméraires mais… il ne les utilise pas. Et puis, à la base, c’est lui le coupable.
– Je… je…
La porte, vite. Mais il n’a pas le courage de se lever pour fuir cet individu menaçant. Avelino, il déteste la confrontation et les disputes.
– J’ai pas fait exprès. C’est un accident.
Il couine. Son excuse ne vaut rien et n’arrangera sûrement pas son cas, mais que peut-il dire d’autre ?
dur d'en vouloir aux yeux de chat potté [pv. avelino]
Noël, t’es vraiment vener pour le coup. Par principe, on ne touche pas a tes tableau, c’est genre LE truc impardonnable. Alors oui, évidemment, tu as envie d’étriper le gars (ou la fille) qui a osé gâcher une de tes œuvres. Tu as crié tellement fort que le pauvre bougre a du prendre peur et fuir. Mais ne vrai… la seule personne présente dans la salle est juste pétrifié de peur. Ok. C’est lui, dans ta tête, si ce gars te regarde avec ce regard apeuré c’est qu’il est coupable.
Oui, tu cherche pas plus loin. Sourcil froncé, tu te penches vers lui, tu le regard droit dans les yeux, bon, ok, il est chelou avec son masque mais bon, ça lui donne un style, c’est bizarre mais classe en même temps, c’est étrange. Tu le fiiiixes un long moment jusqu’à ce qu’il ouvre la bouche pour lâcher quelques mots.
HAHA. Tu le savais c’est bien lui !!!! Maintenant, tu as trouvé le coupable, c’est cool Noël, mais tu comptes faire quoi de cette situation ? Pas que c’est anormal comme situation, tu aurais dû anticiper ce genre de situation au vu de ta réaction mais là pour le coup même si tu es un peu fier d’avoir trouver le coupable aussi facilement, tu peux juste rien faire. Il est déjà carrément désolé alors lui taper dessus te mettrait carrément en faute.
« Raaaaaaah ca m’éneeeeerve !! Pourquoi t’es direct désolé sérieux, je peux même pas me défouler maintenant ! »
Ca fait pas du tout sadique dit comme ça, mais bon, tu restes fidèle a toi-même Noël, c’est difficile pour toi d’activer la fonction filtre, surtout quand tu es en colère. Finalement grand soupire lâcher, tu finis par fixer à nouveau le gars :
« Enfin bref, je peux savoir ce que tu foutais là en fait ? »
Ouais, histoire de te laisser le temps de te calmer pendant que tu l’écoutes.
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Sujet: maladresse ღ Noël 
