Elle était toujours entourée de beaucoup de bruit Maxine dont la plupart des décibelles venait de sa propre personne. Il n’avait jamais comprit pourquoi ils avaient tous cette manie de crier si fort, de rire si fort, de vivre si fort. C’était peut etre le contraste entre lui et eux qui rendait cela si peu supportable. Comme un mur invisible le forçant à faire un pas sur le côté lorsqu’il les voyait déambuler dans le couloir, coup de coudes dans les côtes, regard plus loin que l’horizon lui même. Il avait vu Hestia se mêler à la cacophonie, et elle avait sembler plus lointaine alors. Inatteignable ensuite. Il s’était senti perdu Merlin, abandonné, aussi. Lorsqu’il avait voulu comprendre, il n’avait fait que s’égarer un peu plus. Des questions, des pourquoi. Pourquoi eux, Hestia. Aucune haine sur le visage de sa soeur suite à la perte de son étoile. Pas de rancoeur. Pas de pleures sur ce visage pourtant habitué aux ruissellements. Rien de tout ça. A part une déception bien grande qu’elle avait  dirigé vers Merlin.

C’est peut être un mélange de tout ça qui avait fait qu’il se tournera vers elle. Que la proposition au vent avait semblé, maintenant, la plus évidente, finalement. Elle ne s’en souvenait sûrement pas, mais il avait pas vraiment d’autre solution Merlin. A cet instant Maxine semblait sa dernière solution de replis. Son ultime chance de remonter à la surface.Il ne pensais pas qu’il aurait besoin d’elle pour exister. Si on lui avait demandé, c’est pas sur elle qu’il aurait parié. Mais voilà qu’il la cherche, qu’il marche dans ce sillon dévasté qu’elle laisse derrière elle, chaque pas, chaque chocs incrustés dans le mur lui fait douter de sa décision. Il avance pourtant.

Les pieds dans l’eau, l’esprit déjà en route pour sa prochaines conneries. Elle ne fait attention à personne. Il a les yeux rivés sur elle. Hésitant à gravir cette dernière marche. Peur au ventre du bouleversement à venir. Il la connaît sans la connaitre et la réciproque est applicable. Il sait toute fois ce qu’elle engage, les regards qu’on lui porte lorsqu’elle s'écrase, contre un mur ou dans la vie. Il le sait, car le sien a cette même teinte lorsqu’il la regarde.  

C’est à son tour d’entrer dans son périmètre. Ce n’est pas elle qui va forcer la porte, pour une fois, avant de repartir par le trou géant qu’elle a créer. Il ose Merlin, s’avance enfin et lui fait signe, sans un mot. Puis trace les lettres d’un début de conversation qu’il pensait encore inimaginable il y a encore quelque heures.

« Tu te souviens de ce que tu m’avais proposé, une fois ? »

Les yeux à l'affût de la moindre réaction de Maxine. Il ajoute, pour ne pas qu’elle se fasses des idées lorsqu’elle lève un sourcil.

« Pas la proposition de te faire l’amour à toi même... »

Il tourne une page, ne veut pas quel s’attarde sur ce grand sujet là, mais ne se fait pas trop d'illusion. Il sait très bien ce qu'elle va retenir de cette conversation.

« Tu es toujours d’accord sur le fait que j’emprunte ton corps ? »

Une fraction de seconde, et Merlin regrette déjà son choix. Une fraction de seconde et il recalcule dans sa tête si il n’y a pas d’autre solution, n’importe laquelle. Une fraction de seconde et c’est presque voir sa vie défiler, lorsque les doigts s’accrochent à ses épaules. Elle parle et c’est son tour, il ne retiens pas tout. Il pourrait jurer qu'à cet instant les lèvres de Maxine semblaient se mouvoir au ralenti. Malgrés les montés dans les aigus de mademoiselle Traniello, aucun sons ne voulait réellement parvenir jusqu'à lui. Il a toujours su que Maxine était une bombe, ils étaient d’accord sur le mot, pas sur la définition, et Merlin, dans ce vacarme, avait cru entendre s’enclencher le bruit du détonateur. Il avait presque encore le doigt sur le bouton.

Il n’y avait aucun doute sur le fait que ce plan était mauvais, il pouvait sentir les ennuies arriver à des kilomètres à la ronde. Vraiment, aucun doute. Si le corps de Merlin frissonnait en cet instant, ce n'était pas du à l’eau gelé qu’elle éclaboussait, dans tous les sens, mais bien à cause d’une appréhension certaines face à l'étendu des dégats qu’elle était capable de causer. La bouche de Merlin s'était ouverte, puis face à la déferlante de mots était restée ainsi, ballante. Incapable de formuler la moindre contestation.

Son corps, si tentait qu’il en ait un, encore secoué au propre comme au figuré ruisselé maintenant de cette eau semi propre saveur javel. Une des gouttes traversant son visage le fit revenir à lui. Elle venait de le lâcher. Son regard passa de Maxine à son carnet trempé, puis du carnet à Maxine.

Il faut y aller Merlin.

« Trés bien. »

La voix qui s’éleva fut si basse, si vide, qu’il fut presque impossible de remarquer qu’elle était la même que  celle transperçant le parc quelques secondes auparavant.

Maxine n’avait pas menti. Maxine était enthousiaste. Aucune gêne de son côté. Non, effectivement. Toute la gène était du côté de Merlin qui dans un geste détachait déjà la coiffure fantaisie qu’il venait pourtant juste d’afficher.

« T’as le champs libre, tu peux faire toutes les conneries que tu veux et dire que c’est moi, on a qu’a dire que ca fait parti du contrat. »

C’est un peu ça qu’il ressent en cette instant Merlin. Signer en bas, sans réellement regarder, simplement pour avoir un corps à habiter. Sans faire de dégâts.

Ca lui va Maxine, si dans cette arrangement, c’est toi qui détruis tout. Lui, il en a déjà bien assez fait.