les murs ont des hope

emojicouteau Messages : 146 Classe : C.

les murs ont des hope
miel & hope

Je sens mon cœur tambouriner dans ma poitrine, la foule m'exècre. J'ai sûrement perdu la tête, mais je dois voir Colline, et Colline il est dans ces couloirs pleins de gens trop grands. C'est pas de la timidité, c'est eux qui sont intimidants, je baisse les yeux alors que même en regardant devant je peux croiser aucun regard, mais mon visage est sûrement pitoyable et je préfère que personne ne le voie. La honte me prend d'être minuscule au milieu du monde, c'est pas que je complexe sur ma taille mais j'ai peur qu'ils m'écrasent, et être si vulnérable c'est ridicule.

L'asphyxie est trop grande, dans un mouvement de panique j'empoigne la première clenche de porte et je claque derrière moi. Mon dos contre le bois, je soupire un coup histoire d'évacuer ce qui n'allait pas. Mais ma poitrine se lève et s'abaisse très vite, j'ai envie de pleurer.

T'es où, Colline ? T'es où ?

J'ouvre les yeux sur la salle qui m'entoure. Même les classes m'ont l'air plus grandes que les nôtres - est-ce le cas ? Je m'avance de quelques pas, et je m'imagine à ces places. Ca va arriver un jour, je le sais, mais j'ai pas vraiment hâte. Plus le temps passe plus je me rapproche du jour où Colline, Caprice et Teddy quitteront ces murs pour me laisser derrière. Moi je serai la dernière pendant que eux ils seraient libres. L'idée m'effraie, et je l'écarte rapidement. Je ne veux pas me mettre à pleurer, et rien que d'y penser

« AH MAIS QUOIIII ????!! »

En me retournant je te fais face et mon coeur a fait un bond. Qu'est-ce que tu fous là ? Je t'ai jamais vue, et pourtant je regarde tout le monde. Aucun nom ne m'est inconnu, mais ton visage me revient pas. T'es toute petite, t'as rien à faire là - un peu comme moi, mais moi j'ai des raisons. Et puis je regarde la porte, je suis sûre de l'avoir claquée, comment t'es entrée ?

« J'ai cru que j'allais mourir mais comment t'es entrée ?! »

Et t'es qui, comment je peux ignorer ça alors que même le fantôme - Céleste - je le connais ?

le point positif, quand on était petit et discret et que le monde tournait parfaitement rond sans que l'on ait à même bouger le petit doigt, c'est qu'il était facile de se faufiler. qui ferait attention, de toute façon ? dans la foule, hope esquissa un sourire mesquin. son alice aurait aussi bien pu lui permettre de se rendre invisible. quelle différence cela aurait-il pu faire ? le monde, dans son état actuel, lui appartenait pleinement. aucune porte ne pouvait lui résister !

elle s'engouffra, d'ailleurs, à l'intérieur d'une classe un peu au hasard, en passant au travers de la porte comme si celle-ci n'existait pas. au moins, elle avait la décence de passer par les portes et pas par les murs cette fois. personne ne pouvait lui reprocher ça. de toute façon et contrairement à ce que pensait la jeune fille, songeant qu'elle serait probablement seule dans la salle et pourrait dessiner des choses obscènes sur une table ou un tableau avant de se faufiler, une seule personne est présente dans la salle.

l'inconnue crie et le visage de l'adolescente se voila d'un air ennuyé. c'était toujours la même chose. à chaque fois, les gens se surprenaient de son entrée dans différents lieux. oh, non non, ça amusait hope mais au fil du temps, ça devenait un peu lassant. lassant comme le genre de choses qui lui donnaient encore plus envie que d'habitude d'embêter le monde qui continuait autour d'elle. alors ses lèvres s'étirèrent en sourire, sans que ses yeux ne bougent.

« ▬ je suis ta nouvelle amie imaginaire, les enfants ont ça non ? ou alors, peut-être que je suis la présidente du club des petites blondes. tu serais intéressée de rejoindre ?»

et sans même attendre de réaction tu t'approches d'une chaise, que tu tires afin de grimper dessus et de t'asseoir sur une table avec les pieds sur l'assise dont tu t'es emparée. là tu rapproches un peu tes genoux contre toi pour y appuyer tes coudes, puis tu poses ton visage entre tes mains et tu la fixes, cette jeune fille en face de toi, sans que l'expression de ton visage ne change vraiment.

« ▬ comment voudrais-tu que j'entre ? j'ai franchi la porte, t'es entrée comment toi ?»

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miel & hope

Elle a quoi, la lilliputienne, à me prendre de haut ? Déjà tu commences avec le mot enfant on va pas s'entendre toi et moi. Je suis une enfant peut-être mais une enfant qui va te faire perdre toute envie de vivre si tu commences comme ça. Et comme chaque fois que j'ai la rage, comme chaque fois que je veux grogner très fort, je rigole un peu niaisement parce que c'est toujours dans les pires moments que je perds mes moyens.

Haha, la bonne blague, ouais vas-y rigole Miel t'as l'air bien conne maintenant. T'aurais remué la queue et donné la patte ça aurait été pareil. Je me dégoûte. "Vas-y prends moi encore pour une conne j'adore ça hihi" putain d'autiste.

« Ah la porte mais... »

Je fronce les sourcils. Tu me prends vraiment pour une imbécile ta suffisance on dirait la mienne ça me plaît pas. Peut-être que toi ça t'amuse mais je suis vite heurtée tu sais. Mais tant pis ma fierté elle me restera en travers de la gorge j'ai jamais eu la force de la défendre, je préfère encore te laisser piétiner et t'inviter à continuer.

« La porte. »

J'ai l'air abrutie et ça m'énerve. Je te récite tous les théorèmes que tu veux, je te fais du Verlaine et t'insulte en vers mais par contre dès qu'il s'agit d'improvisation je perds pieds et j'ai l'air de l'enfant dont tu me traites.

« Ok stop stop stop. »

J'essaie de reprendre un peu contenance mais c'est pas évident, j'étais déjà bouleversée à la base.

« Je suis pas une enfant, et si j'avais un ami imaginaire je flipperais pas sous prétexte qu'il apparaît. »

Voilà que je me mets à me justifier alors que c'était une blague. Je me désespère, j'ai envie de me cacher six pieds sous terre.

« T'es qui toi ? »

tu hausses un sourcil de façon assez mécanique, pendant que l'autre blondinette semble essayer de faire sens des mots qui se sont échappés de ta bouche. tu t'avachis encore plus contre tes genoux, que tu presses désormais contre le dossier de la chaise et que tu entoures de tes petits bras. tu trouves ça hilarant. tu n'as même pas menti, mais elle peine à comprendre, bien sûr. c'est normal après tout, tout le monde peut pas passer par les portes sans les ouvrir.

mais quand même, tu trouves qu'elle exagère un peu. peut-être que t'es pas arrivée au meilleur moment, qu'elle faisait un truc et que tu l'as interrompue dans ses actions. ça se trouve, c'est une personne qui peut donner vie aux chaises et tu avais les pieds posés sur genre, sa meilleure amie chaise ou je sais pas quoi. peut-être qu'elle tirait des lasers avec ses yeux et qu'elle allait de pétrifier sur place, griller tes couettes, faire roussir le bout de tes doigts.

elle semble un peu reprendre de sa contenance et tu essaies d'en faire de même, te redressant avant de te laisser tomber de la table tout droit sur tes pieds. désormais tu te tiens debout face à elle et ton visage de gamine affiche un sourire en coin, les deux sourcils haussés. tes mains sont posées sur tes hanches et tu tends ton bras vers elle, dans un geste amical, en espérant qu'elle se calme un peu cette fois.

« ▬ je te l'ai déjà dis, je suis ton amie imaginaire. t'as qu'à toucher mon bras si tu ne me crois pas. après tout, si je ne suis que dans ta tête, tu ne pourras pas y arriver si ? essaie-donc.»

un grand sourire carnassier sur le visage. oh, hope, c'était vraiment pas sympa comme blague ce que tu faisais là. tu l'avais déjà embêté dans genre, sa grande discussion avec le plafond ou un truc comme ça et maintenant tu jouais les petites futées. parce que bien sûr que non elle ne pourrait pas toucher ton bras, pas si tu refusais qu'elle le fasse et que tu te contentais de faire en sorte que sa main passe au travers de la tienne.

« ▬ si t'y arrives et que je suis une vraie personne, je te dirais qui je suis, deal ?»

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Il y a pas grand chose qui me fasse pas peur, tu sais ? Ça devrait pas être une grande fierté de me faire perdre mon équilibre comme tu le fais, et pourtant t'as l'air bien contente de ton manège. Tu me mènes par le bout du nez et moi je sais pas comment m'en défaire. J'ai envie de prendre la porte et te laisser là, mais maintenant j'ai l'impression que n'importe quoi peut être un de tes coups bas. T'as peut-être ensorcelé la porte ou un truc comme ça.

Mais quand tu fais la maligne à me demander de te toucher je commence à comprendre ; ça fait son chemin dans ma tête et je fronce les sourcils dans une mine fermée. J'ai pas envie de te donner la satisfaction de t'obéir, et je déteste la sensation que tu me procures à me prendre pour un bébé. On dirait Colline qui croit toujours que j'ai huit ans.

« Mais à quoi tu t'amuses ? »

Je hausse les épaules. Ca me paraît un peu ridicule, cette situation, tout à coup, et le fossé qui sépare nos univers me donne le vertige. Je me sens pas à ma place devant toi, je comprends pas comment tu marches. J'ai déjà du mal avec les humains en général mais tu t'éloignes de tous les schémas que j'avais réussi à construire.

« Les gens ont vraiment un problème dans cette école. »

Ils se sentent tellement tous invincibles, un ramassis de gens déséquilibrés, une jungle de sauvages qui se fichent bien des notions de décence ou de respect. Et toi ça te passe un peu au-dessus, tout ça, on dirait. Parce que toi t'en as rien à faire que je sois sur le point de m'effondrer. On t'a jamais appris à pas tourmenter les plus petits que toi ?

Sûrement parce que "plus petit que toi" c'était un peu trop rare, c'est ça ?

« C'est quoi, tu vas te téléporter quand je vais essayer de te toucher ? Ou partir en fumée ? »

Je sais pas pourquoi je suis épuisée comme ça, mais je t'assure que le contact c'est pas évident pour moi. Et toi tu rends pas les choses faciles, franchement.

« ▬ tu as l'air embêtée. »

tu ne peux pas t'empêcher de lui murmurer cette phrase, sans réussir à faire partir le vilain sourire de ton petit visage. bien sûr qu'elle a l'air embêtée, hope, quelle remarque stupide, elle a l'air embêtée parce que tu l'embêtes. ça ne te paraissait pas si mal pourtant sur le coup, d'embêter cette fille. ou peut-être que si, en fait, mais que tu t'en fichais juste. tu soufflas sur une mèche de cheveux, ramenant ta main vers toi.

« ▬ t'es rude hein, j'ai pas la galle quand même. on peut bien s'amuser de temps en temps non ?»

un pas, puis un autre, tu te rapproches jusqu'à toucher le nez de la jeune fille du bout de l'index, avant d'enfoncer ta main qui passe facilement au travers de son crâne. tu ne t'arrêtes pas de marcher, non plus, tu avances jusqu'à lui avoir totalement traversé le corps. et dans son dos tu ricanes, oui tu ricanes de ton petit rire nasillard et aigu. on t'avait dit plusieurs fois d'arrêter de faire ça parce que c'était perturbant mais honnêtement, tu t'en amusais trop.

désormais dans son dos, tu sifflotes puis poses ta main contre ta bouche désormais ouverte dans une grande mimique exagérée de surprise, avec un petit cri d'étonnement.

« ▬ oh mon dieu, je suis un fantôme ?! ou alors, tu es un fantôme ? laquelle de nous deux, tu penses ?»

et tu éclates de rire. heureusement que ton alice peut t'aider à te protéger des coups, hope, parce qu'elle pourrait très bien te gifler en espérant que ça te donne envie d'arrêter de te payer sa tête.

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miel & hope

Est-ce que tu t'amuses ? J'ai senti un courant froid traverser ma colonne vertébrale, j'ai senti le vertige me prendre ; la tête me tourner. Je crois bien que j'ai fini par perdre pied parce que j'ai trébuché sans même bouger. Je suis figée et en plein effondrement ; la contradiction ne me paraît même plus si éloignée de la réalité. Je crois que je tombe malade.

Je suis malade du monde, je suis malade des gens, surtout quand ils sont trop cons comme toi. Je vous déteste tous.

« Mais tais-toi... »

J'aime pas qu'on se moque de moi. Y en a peut-être plein que ça aurait fait rire, peut-être que je suis fragile, mais je te jure, moi ça me plaît pas. J'ai pas assez confiance pour croire que tu m'attaques pas. Je te connais pas ; c'est forcément une attaque.

Et tu sais quoi ? Le pire c'est que je sais que tout ça vient de moi. Je sais que les larmes qui menacent je dois les retenir encore un peu, parce que sinon j'aurai l'air plus bête encore, à m'effondrer pour rien. Parce qu'il se passe rien, pas vrai ? Tu t'amuses, et moi je suis qu'une rabat-joie ? Un bébé trop susceptible, c'est sûrement ça. J'en fais, tout un cinéma ! Miel l'hypersensible romantique qui se complaît dans son rôle de victime.

Mais putain !
C'est toi qui m'emmerdes, et tu le sais bien ! Alors pourquoi c'est moi qui paies les frais ?
Sale conne.
Et ce rire nerveux un peu naïf qui quitte pas mon faciès. Je le maudis encore plus que je te maudis toi.

« J'ai même pas peur, t'as juste l'air bête. »

Si c'est de la violence que tu veux provoquer, rentre chez toi. Tu vas juste finir par me faire disjoncter. Moi, quand je disjoncte, je frappe pas, je meurs. Je suis l'escargot qui rentre dans sa coquille. Alors laisse-moi, laisse-moi. S'il te plaît, arrêtons ça.

» bip bip on main // hope
» HOPE is why we'll make it in the end //
» don't get your HOPES up kiddo ★ v. hope sawyers