Lys a l’habitude de faire des croquis. Il en fait d’ailleurs beaucoup trop. Du coup il lui manque souvent des crayons de papier car il a oublié d’en acheter. Et évidemment, pour résoudre son problème, quoi de mieux qu’un alice ? Perceval peut transformer les objets, alors transforme un crayon jaune qui sert a rien en crayon a papier, il le fait. Lysandre a semble-t-il trouvé le bon plan pour se fournir en crayon mais il en abuse pas, il a même prévu de le payer un jour en lui faisant une peluche. Il a balancé ca de manière légère sans vraiment prendre en compte la portée de ses propos. A force de promettre a tout le monde des peluches, il va finir par se retrouver à l’hôpital pendant un petit moment.

Du coup, comme Lys est prudent et que l’inspiration ca se contrôle pas, il tarde un peu a faire la peluche de Perceval, il ne l’a même pas encore commencé en vrai. Mais bon, comme toujours ce soir, il lui manque encore du matériel, cette fois c’est sa gomme qui s’est fait la malle. Raaaah, décidément, c’est pas son jour !

Alors, de manière totalement décontracté, l’esprit léger et la certitude d’obtenir ce qu’il veut, il file directement vers la chambre de Percy. Il est sur qu’il acceptera de le dépanner encore une fois, parce que sans gomme impossible de dessiner correctement. Lys a pris un paquet de mouchoir a transformer. Il finit par arriver devant la porte de la chambre.

Toc toc.

« Perceval ? C’est Lysandre, excuse-moi de te déranger mais j’aurais un service a te demander… »

Evidemment, c’est jamais facile de demander des services comme ca mais bon, Lys est déterminé ! Alors, il reste planté devant la porte et il attend patiemment que l’habitant de cette chambre, son sauveur, lui ouvre.

Le blond ne s’attendait clairement pas à ce genre de réaction venant de Perceval. Alors, dans un premier temps, il était entré dans la chambre de son sauveur, un léger sourire sur les lèvres, il s’attendait a un accueil chaleureux comme d’habitude quoi. Sauf que là, c’était différent. Percy réagissait différemment, il avait regardé Lys et avant même que celui-ci exprime sa demande, comme si finalement, il savait a quoi s’attendre, il prenait la parole.

Ah. Il abordait un sujet bien sensible. Le paiement. Il serait peut-être temps en effet que Lys s’y mette. Et voilà Lys, c’est pas comme si ta conscience t’avais pas alerté quelques fois que lancer ce genre de proposition de manière légère étaient légèrement dangereux, surtout dans ton cas. Alors, face a cette réaction, le blond déglutissait. Il ne se voyait plus demander son service maintenant. Enfin, il se voyait surtout chercher une solution pour satisfaire les deux parties.

« Ah… à ce propos… disons que c’est une question d’inspiration tu vois… »

Il essaie de se justifier mais c’est peine perdu, il le sait au fond, il a bien trop fait attendre Percy. Alors, encore légèrement secoué par cette demande, Lys prend à nouveau un temps avant de continuer sur sa lancée. Il lève les yeux, l’air de chercher une excuse, en réalité, il va simplement omettre le double tranchant de son alice car il n’a pas envie d’être plaint.

« Mh… Sinon on pourrait s’y mettre là maintenant ? Enfin, là j’ai pas de gomme c’est pour ca que je suis venu te voir mais en vrai, je pourrais déjà marquer sur une feuille quel genre de peluche te plairait non ? »

Oui, gagner du temps, c’est la meilleure des choses. Pour le coup, Lys espère simplement que Percy va pas simplement capter qu’en réalité c’est une technique pour gagner un peu de temps, le temps pour Lys de voir quand il pourrait utiliser son alice et de prendre ses précautions pour ne pas se retrouver à créer plusieurs peluches a la fois car ça c’est mortel.

Devait-il réellement lui dire les conséquences de ses promesses sur sa santé ? Non. Il ne le voulait pas. Il ne tenait pas a se retrouver a être pris en pitié ou qu’on le traite d’idiot d’avoir fait toute ces promesses en sachant très bien les conséquences que cela pouvait engendrer. Lysandre ne voulait pas de tout ca alors il se cherchait de bonne excuse ce qui pouvait avoir tendance a empirer les choses comme actuellement. Face à Perceval qui commençait a perdre patience, le blond sentait bien que sa petite excuse sur l’inspiration allait difficilement passer. Raaah. Comment pouvait-il se justifier autrement ?

« Mh. En réalité je gomme souvent mes croquis tu sais. Sinon ce serait carrément du grand n’importe quoi mes dessins… »

Ca c’est carrément vrai. Il se disait que voilà cette excuse là passerait mieux. Roulant les yeux, il osait pas adresser un regard a Percy. Devait-il réellement rester là, debout dans cette chambre dans cette atmosphère pesante et tout cela, pour une simple gomme ? Il se disait qu’en principe non, ça n’en valait pas la peine. Le souci étant que Lys ne voulait pas être un lâche, il ne voulait pas fuir ses problèmes, alors il se forçait a rester. Finissant par adresser un regard à Perceval, il entendait sa demande.

« Un ourson hum. Oui ca va le faire, j’en ai déjà fait plusieurs, mais ca va prendre du temps quand même tu sais … Il ne sera pas prêt à la minute … »

Faut quand même lui dire qu’il y a un travail de couture derrière. Sortant son calepin, Lys dessine un simple ourson, c’est facile donc pas besoin de gomme. Il le montre à Perceval :

« Tu veux un truc en plus avec cet ourson ? Genre un nœud papillon ? Une cravate ? Une casquette ? »

Un truc qui puisse le différencier des autres oursons en somme.

Lysandre prend note, Perceval sait ce qu’il veut alors finalement ce n’est pas bien compliqué. Le dessin est vite fait mais Lysandre voit déjà quel genre de tête pourra avoir la peluche. Le principal souci c’est de savoir quand il pourra la faire, car niveau santé il peut vite être pris de crise. On lui a déjà dis de ralentir de ses conceptions de peluches, et pourtant, il a continué il ne peut s’en prendre qu’a lui-même. Soupirant intérieurement, il cherche, il essaie de se trouver une bonne excuse sans parvenir d’en trouver une.

« Je vois, je comprends, pour le bientôt on verra comme dit, ca dépend de plein de truc ces choses-là, je peux pas te dire si les profs vont décider de nous coller de gros devoir là j’aurais du mal mais t’inquiètes j’ai compris, ta peluche sera la prochaine en conception. »

Clin d’œil, sourire gêner, presque comme pour s’auto rassurer. Presque comme pour se dire que finalement, a une peluche prête, il n’allait quand même pas avoir droit a un séjour a l’hôpital. Mh. Soucis étant que Perceval ne lâche pas l’affaire, comme s’il se doutait d’un truc, il a posé là une question bien embarrassante. Lysandre n’a pas vraiment de porte de sortie pour le coup.

« Mh.. question d’inspiration peut être et puis tu sais, avec Mimiki qui terrorise le monde j’ai été assez pris. C’est compliqué. »

Oui c’est compliqué. Et pourtant, cette phrase a été prononcé pour gagner du temps oui, simplement gagner un peu de temps le temps de formuler une réplique plus censée, plus claire dans un sens. Il va finir par lâcher ses dernières paroles :

« Comme dit tout dépend de ma forme. »

Cette phrase peut être prise dans tellement de sens mais pour le coup, Lys ne ment pas, tout est question de forme physique, évidemment, c’est sûr que niveau clarté on repassera car Perceval peut comprendre le sens de ces mots tout à fait autrement au vu du fait qu’il est au courant de rien sur la santé de Lysandre.

Au début ça semblait mal partie, comme si qu’importe l’excuse que Lysandre pourrait sortir, quand bien même c’était la vérité, il avait déjà perdu la confiance de Perceval. Il ne s’attendait pas a des miracles de toute façon, d’autant plus qu’il était volontairement resté évasif dans ses explications pour que le garçon qui se tenait en face de lui ne répète pas a certaine personne la vérité a son sujet. Oui, il avait une santé fragile et non, il ne voulait pas qu’on le plaigne. C’était bien la dernière chose qu’il voulait.

Alors, a la fin de son discours, il avait d’abord légèrement soupiré aux premiers mots de Perceval avant de relever la tête en captant que finalement, c’était pas aussi pire qu’il l’imaginait.

« Je sais, simplement, j’ai tendance à tout garder pour moi pensant que tout va s’arranger rapidement alors j’oublie souvent ce genre de chose »

Jusqu’au jour où voilà, on lui tombe dessus et on exige des explications. En fin de compte cette situation, Lysandre l’avait prédit, il savait qu’un jour une personne se douterait d’un truc ou le prendrait pour un égoïste.

« C’est clair j’ai mal anticipé la chose et j’en excuse. »

Et face a ce genre d’explications, Lysandre n’a d’autre choix que de finir sur sa lancée, juste histoire de rassurer :

« Maintenant ça va mieux, je me sens capable mais comme dit ça prendra du temps. »

Et il finit par hausser un sourcil en voyant la dernière réaction de Perceval, secouant légèrement la tête, léger sourire aux lèvres, il réplique presque aussitôt :

« Ne t’inquiète pas pour ça, à force, j’ai de bon moyen pour retrouver la forme. »

Et il laisse simplement ça en suspens, fermant son carnet comme si finalement, il avait assez d’information, le tout est de maintenant recevoir ce pourquoi il est venu, a savoir une gomme. Oui, il ne comptait pas lâcher l’affaire, enfin, pas tant qu’il serait pas assuré que Perceval soit réellement de meilleure humeur.

Lysandre a un léger sourire quand Perceval accepte ses mots, l’air de dire qu’effectivement, il avait bien fait de reconnaître ses torts. C’est clair, Lysandre n’est pas du genre à garder une mauvaise fois, il n’a pas une fierté mal placée comme beaucoup et quand il peut arranger les choses par de simple mots, il le fait.

« Me voilà rassuré, comme dit tu auras ta peluche sous peu, je pense avoir de toute façon repris du poil de la bête. »

Et alors qu’il s’apprête a repartir, Perceval lui demande de lui filer son short. Lysandre tourne la tête et capte rapidement le bout de tissus, il le ramasse et le tend à son camarade qui semble avoir déjà commencé à se changer.

Un léger rire lui échappe, car il n’a pas l’habitude de faire face à quelqu’un d’aussi à l’aise – il faut dire qu’en ce moment avec celle qui occupe son esprit, ça tourne un peu en rond.

« Tiens voilà ton short. Je pense que du coup je vais te laisser tranquille, j’ai dans un sens obtenu ce que je veux, un peu d’inspiration pour ta peluche. »

Clin d’œil pour le coup.
Lysandre semble largement plus détendu qu’a son arrivé. C’est probablement parce qu’au fond, il a réfléchi et il comprend la réaction de Percy, et savoir que le jeune homme tient autant a ses créations lui file un peu de baume au cœur au fond.

Le voilà repartie pour sa chambre.
La commande de Percy passera donc prioritaire.
Et dans 3 jours probablement, il recevra sa peluche.