Céleste

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— nom de famille pété de thune papa apathique mais sympathique et maman aimante mais dérangeante, petite sœur que tu aimais du plus profond de ton cœur

— mais maman bois parce que la vie n'est pas facile et le passé s'accroche, c'était compliqué dans ses années-là quand elle a du fuir de chez-elle pour éviter le calvaire

— et papa se dispute parce qu'il a déjà ses propres démons il en veut pas de ceux des autres et maman l’énerve c'est que leur relation devient vieille

— y a les tâches de sang dans l'escalier les bruits de maman qui tombe souvent le soir et quand elle vient te chercher en voiture tu risques d'y rester, parfois t'as la main sur le volant ou les yeux qui se ferment en attendant

— l'école est pas facile tu veux bien faire mieux faire mais t'es trop bon pour les gens aux pensées derrière la tête, alors ça fait mal et puis céleste c'est même pas un prénom c'est ridicule à dire même dans cet l'arrondissement et tu te demandes pourquoi tu pleures à cette idée

— mais la réussite c'est victoire ta petite sœur, elle au moins, son prénom est un peu plus courant et puis, c'est qu'elle est douée, c'est qu'elle est belle, c'est qu'elle est la fierté des lioncourt, parce qu'elle sait se préserver et utiliser sa tête pour étudier, elle

— maman et malade

— papa et malade

— et puis malheureusement victoire à un grave accident, la chute directement sur la tête, c'est qu'elle est tombée de très haut que même ses lèvres en sont devenues bleues

— alors c'est l’hôpital les espoirs vrais et les faux, c'est qu'on dit qu'elle ne se réveillera jamais et que même si c'est le cas elle ne pourra plus jamais marcher

— mais victoire ne connaît pas la défaite, elle se réveille et elle est un peu moins victoire qu'elle ne l'était hier ; c'est qu'elle n'a plus la même personnalité, elle a du mal à parler, y a encore les fils qui se plantent dans ses mains, t'as encore du mal à la distinguer

— victoire est malade

— y a un an qui passe et un an c'est long, y a beaucoup d'argent qui part mais c'est les sourires qui manquent, les médicaments et la situation font que victoire se perd ; elle est peut-être bipolaire et suicidaire

— où es-tu

— ce n'est pas son histoire c'est la tienne

— revient ici

— elle remarche, même ça elle l'a réussi ; mais arrête de sourire pour les autres céleste tu n'en as pas la force alors pourquoi tu t'obstines à vouloir être un pilier quand t'es même pas en âge de rentrer au lycée

— victoire qui dit ses pensées noires, tu l'écoutes et t'encaisses sans un mot, quand elle rentre dans sa chambre le soir, tu guettes le moindre son qui pourrait t'indiquer qu'elle s'est décidée

— tes parents ne s'aiment plus mais ils s'aiment pour victoire, parfois elle a des mots si dur envers eux que tu aimerais qu'elle se taise, mais ce n'est pas elle alors tu lui pardonne

— c'est qu'on pourrait presque t'oublier

— arrête de regarder des choses que tu ne devrais pas voir et d'écouter des choses que tu ne devrais pas entendre, céleste, personne ne te remarque quand tu fais ça

— puis finalement ça se remarque et maman est la première à le voir, elle croit devenir folle comme avant avec ses hallucinations - mais non tu es bien-là, c'est que sans toi, même si on ne te remarque pas, vivre serait plus compliqué que ça

— t'apprends la séparation, l'obligation de partir loin d'ici, de laisser en plan toute ta (leurs) vie et tu sais pas si t'es triste ou au contraire soulagé de t'en échapper

— mais cette l'année-là, victoire s'est décidée

on attend que je te décrive d'une jolie façon, mais parfois la mise en forme se veut plus égocentrique que poétique - y a pas de mot qui sonne bien pour toi, céleste, y a que la vérité et les faits qui font ce que tu es ; t'es humain comme moi, comme eux, comme le monde - alors à quoi bon enjoliver une personnalité aussi banale que normale, toi qui n'a rien de spécial et qui, pourtant, ose se retrouver entre ces lignes pour s'y essayer d'y vivre.

[ mais il faut croire que le monde tourne autour de nous ]
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ode aux enfants en perdition -- la fatigue dans le pas et les paupières trop lourdes, c'est l'apathie terrible qui se pose sur tes épaules pour ne plus s'en déloger. on a pris de toi un peu trop de choses, à commencer par les astres qui te permettaient de te guider dans l'avancé éreintante d'une vie qui ne faisait que commencer.

solaire - tu l'avais été. enfant aux sourires qui réchauffent et aux rires si beaux qu'on prend toujours le temps de les apprécier. l'humour sur la langue et les prunelles qui s'illuminent, tu avais été de ceux qui étaient nés sous l'optimisme du verre toujours trop plein ; mais il faut croire que celui-ci a fini par déborder à trop vouloir tout récolter - et c'est là que les larmes sont nées.

renfermé, distant et silencieux - parce que tu ressens trop intensément, parce qu'à trop donner, tu t'es retrouvé dépouillé de toute tes étoiles. alors maintenant, tu fuis le monde, tu fuis les gens, t'es un fuyard, céleste, un peu lâche parce que les responsabilités te font peur, tu sais que t'as les épaules pour, mais tu sais pas comment faire.

et puis t'es pas que ça, non, t'es pire que ça - tu sais pas si t'es égoïste, mais tu crois que tout le monde l'est ; tu prends tout trop à cœur, comme si tu pensais avoir encore de la place là-dedans. tu veux tellement bien faire que tu ne fais que mal faire. puis pour arranger les choses t'es quelqu'un de possessif et bientôt on apprendra que t'as de la jalousie dans les tripes si tu vois ceux que tu aimes s'aimer entre eux-même.

t'es pas froid, t'es juste silencieux, parce que dès que tu parles, tu parles plus qu'il ne faut - si tu pouvais tu parlerais sans t'arrêter (t'en a des choses à dire céleste) mais tu sais bien que personne n'a la force de t'écouter. puis t'es un peu trop franc, trop direct, t'as du mal à mettre les choses en forme parce que tu sais plus comment faire. des défauts tu t'en trouves des dizaines, pourtant t'es pas le pire, t'es même un bon garçon, mais c'est ça le problème - t'es trop fragile et trop malhabile en dedans.

t'es l'excès, céleste, t'es l'excès des sentiments et des émotions - t'es quelqu'un de passionné, de tellement passionné que tu ne sais plus quoi aimer ; tu éclates plus souvent en sanglots que sous les trémolos du rire. paradoxal et contradictoire, tu as parfois du mal à te retrouver dans le désordre de tes pensées - parfois tu aimerais faire taire cette voix dans ta tête qui te martèle le crâne d'idées aussi sombres que le monde.

mais t'as plus la force, t'arrives plus à te donner de la peine quand la tienne est trop grande - alors tu te laisses guider sans trop savoir où aller.

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et parfois tu espères ne jamais réapparaître.