band-aids won't heal it ‡ jaja

UNE ÉTOILE Messages : 148 Classe : F

Take me home Give me that pink sip of permission This is old and I'm tired of wishing I was ditching

se sentir infini
et fatigué
infiniment fatigué
bercé par le grésillement constant des néons qu'on admire
à défaut du ciel c'est son diapason
ça donne le la aux heures creuses qui n'en finissent pas.
colline trouve ça risible
d'être de ceux qui manquent de temps et qu'on persiste à éterniser dans les draps blancs. le dernier à passer le portique obligatoire pour les éphémères de son genre l'avidité juvénile s'impatiente,
martèle le carrelage blanc du pied tandis qu'on peine à tenir assis bien droit sur l'un des lits alignés au garde à vous.
qu'est-
ce
qu'elle
fout.
la grande audience en blouse blanche, éclipsée après lui avoir piqué le bras sans plus de cérémonie
tout ça
tout ça pour entendre que tout va bien pour le moment et qu'on n'est jamais trop prudent. c'est fait de formalité qu'il exècre, lui que ça ne dérange pas plus que ça de rentrer dans les rangs
dans ceux-là trop blancs il voudrait filer des coups.
et puis
du fond des vastes puits d'ennui colline sent le vent tourner
dans l'infirmerie la mélasse du calme se retire comme la mer
du chaos clinique
l'infirmière n'a pas de la paperasse au bout des doigts
non c'est
c'est un petit morceau d'oiseau imbibé de merbromine
(cette liqueur au mercure dont on recouvre les contusions)
qui fait hausser les sourcils à colline.
car l'enfant a du rouge du coude au poignet qu'on tient pour tirer avec soi mais ça ne le fait pas broncher non
jaja a peur de rien
il savait mais pas à ce point.
et on l'assoit pas trop loin
en disant à colline qu'on n'en a pas pour longtemps mais qu'il est moins important.
ça fait rien, on a pas grand chose à rater ici vous savez.
piqué d'acidité c'est adouci avec du sourire liquoreux, de ceux qui charment pernicieusement.
demi-tour de la blouse blanche qui laisse les enfants sabliers tous les deux
les jours comptés
jasmin
il en a plus que colline alors enfin
ça veut dire quoi tout ça ?
t'as joué à la marelle dans les escaliers jaja ? qu'est-ce qu'il t'est arrivé pour que tu t'égratignes comme ça ?
c'est dit en rigolant un peu.
c'est pas sérieux t'abuses.
parce que jaja même en sang colline le trouve toujours marrant, il se moque mais
il y a de l'attendrissement.

BY MITZI

graine de chaos Messages : 282 Classe : C

Into the nurse's office where I float away
I'm pale as the loose-leaf paper they grow
✚ colline

jaja a pas peur du rouge
on avait peut-être choisi les couleurs ornant les uniformes de ceux comme lui pour qu'on s'affole moins
lorsque des petits fleuves de tragédie s'écoulent des plaies à imbiber le coton.
et les maux se mêlent à l'étoffe couvrant les épaules des enfants débordants, trop de frénésie en dedans pour les petits corps comme ceux de
jaja qui s'habille de bleus
des drôles de fleurs qui éclosent - c'est souvent sur les genoux et les coudes, le coin des os saillants qui heurtent le monde entier
c'est bleu un jour
et puis pourpre
et puis jaune
et ça meurt en silence et sans couleurs les hématomes

jaja enfin, il a un faible pour le vert
celui tendre du végétal délicat
aux coroles qui ont toujours l'air de se tendre en invitation.
depuis toujours c'est la couleur dont il se languit dans les hivers, impatient de s'y lover
ça fait onze printemps que c'est sa couleur préférée.
peut-être pour ça que jaja - qui a déjà pas bien peur des grands - a encore moins peur de toi
colline
c'est des prairies sur lesquelles s'ouvre la porte de l'infirmerie tout à coup et il oublie la houle sur le cortex, les jambes douloureuses d'avoir trop couru et trébuché
on a joué un peu trop fort mais jaja oublie,
oublie qu'aujourd'hui on s'est dépensé comme des diables et qu'il est tombé du plus grand arbre de la cour de récrée
l'âme apaisée par les prés.
colline ! t'es malade ?
le cœur trop jeune pour se soustraire aux reproches on regarde l'infirmière partir sans trop d'inquiétude et on s'assoit sagement à coté du plus grand pour attendre le bras en écharpe, jaja tient au creux de la paume le coude sanglant où ça lancine plus que ça ne fait mal.
c'est toi qu'est pas sérieux avec tes cheveux verts.
et lorsqu'on est à deux insouciants, jasmin qui restait sérieux sous les yeux des adultes étouffe un rire de garnement.
t'inquiètes moi j'aime bien !
le petit méfait sanguinolent sous les doigts, jaja y baisse les yeux comme s'il avait trouvé du trésor interdit sans faire exprès, renifle même si c'est pas bien poli
parce que sous les feuillages il avait pleuré un peu, mais maintenant c'est passé.
c'est loup il fait chier avec lui j'ai toujours trop de gueule et je voulais pas qu'il se remette à mal parler des daronnes parce que j'étais pas cap de sauter du vieux chêne sur les graviers.
rien de cassé jamais rien de cassé avec jaja, depuis qu'on a du surnaturel en soi il ne s'en fait plus ni pour les jambes ni pour les bras. les os ça va, il se grignote à petit feu pour les garder bien solide. distraitement, il passe le bout des digitales sur le pantalon de l'uniforme, pour se débarrasser d'un peu de rouge, avant de lever une œillade désinvolte vers toi colline,
vers tes cimes intrigantes que jaja croise souvent, comme du petit bois où l'on a jamais fait des vraies ballades encore, il y a toujours du plaisir à passer à coté
surtout à la clinique où l'on se retrouve souvent enfermé (même si jaja comprends pas trop pourquoi on y va autant)
pourquoi t'es là aujourd'hui encore ?
aujourd'hui encore
c'est de la bouffée d'air frais.

UNE ÉTOILE Messages : 148 Classe : F

Take me home Give me that pink sip of permission This is old and I'm tired of wishing I was ditching

les échos de deux enfants qu'on connaît par cœur dans les méandres d'une vie antérieure
jasmin dit
c'est loup il fait chier
colline s'entend lui avant
le fantôme de colline et celui de caprice au milieu des dorures qui éblouissent pour que tombent les paupières sur l'immondice
encore un peu d'insouciance (même la cruauté elle était douce) (il y avait les frimousses de miel et teddy pour couper l'acidité des frères).
et pour se réveiller de l'anesthésie provoquée par le foyer qui couve trop on s'amusait à se filer des secousses.
ça lui laisse de l'amertume sur le palais, en visualisant un peu de l'escalier en colimaçon dans le vieux chêne dont jaja parle
mais il étouffe un rire comme si c'était sucré
avec une pointe d'épices, ça c'est grâce à la malice qui persiste dans le regard de jaja l'intrépide
malgré les coudes égratignés.
c'est pas parce que t'as onze piges que t'as une excuse pour faire des conneries plus grosses que toi jaja. faudra t'calmer un jour.
ébloui d'inconscience jasmin, colline n'insiste pas ce serait dommage d'entailler le joyaux, ça brille tellement
il se contente de troubler les lueurs, lève une main pour ébouriffer la tignasse chaotique faite de terre et de vent.
en attendant apprend à retomber sur tes pattes plutôt que sur les mains ok ?
avant de reposer les paumes à plat sur les genoux, ça ponctue d'un soupir fatigué d'attendre et hausse les épaules, balaie le néant du palais blanc d'un regard dépité
avec le silence des condamnés, il écoute l'absence de vie de l'endroit une seconde,
et puis, il comble vite.
j'suis là pour que dalle, pour entendre que tout est normal tu connais bien ça toi aussi.
le corps démange déjà, redoute de finir pétrifié assis là sur le couvre lit et colline donne l'impulsion bien vivante, se lève tout à coup
du tonnerre impatient dans la voix tandis qu'il se voit faire les milles pas - car cent ne suffiront pas à se sentir moins déjà mort.
vas-y la chieuse traîne, donne ton bras j'vais faire le boulot encore mieux qu'elle.
pioche à droite à gauche ce que les surfaces aseptisées ont à offrir
on connaît les lieux par cœur à force et colline est doué pour s'approprier les endroits
il se crée des copies de foyer un peu partout alors forcément ici aussi. c'est rapide de mettre la main sur de la gaze et de quoi détacher de la peau le sang séché.
et les mômes en charpie se racommodent eux-même, parce que les adultes sont bien trop lent pour leur envie d'exister vite.
on s'est assis en tailleur sur les draps blancs, et les mailles des compresses se gorgent petit à petit d'hémoglobines à mesure que colline s'applique à rendre de la clarté au bras de jaja.
quand j'te dis de te calmer. j'suis pas ton père jaja mais j'le pense quand même. faudrait que tu te ménages. vraiment.
nous deux la santé c'est un peu particulier tu vois.
est-ce que tu vois - même - jaja ?
il aurait peut-être du ponctuer d'interrogation
il réalise que la réponse c'est sûrement non.

BY MITZI

graine de chaos Messages : 282 Classe : C

Into the nurse's office where I float away
I'm pale as the loose-leaf paper they grow
✚ colline

colline vert sur vert
du souffle de vie fait bruisser l''armoise
tandis que tu t'appliques la tête basse sur les petits méfaits d'insouciant le lierre tombe devant les yeux et on perd ton regard dans les feuillages des cheveux
jasmin se demande pourquoi tu as choisi d'y teindre ces camaïeux - si ça veut dire quelque chose. il se demande beaucoup de choses jaja
part à l'assaut des autres armé de pourquoi pourquoi pourquoi. s'interroge sur tout ce qui lui échappe en dehors, car le dedans il le connait trop bien. par cœur même. chaque strate organique qui sépare des os, et la force qu'il faut pour entailler chacune d'elles.
sur l'avant-bras aujourd'hui c'est superficiel, alors assis sagement devant toi colline il serre juste un peu les dents à peine, ça ne fait pas si mal que ça, on inspire vivement sa salive lorsque la gaze alcoolisée pique du vif mais c'est tout.
les taillades et l'inconnu, jaja n'a pas peur
alors tu lui fais des reproches sur les risques qu'il prend à s'y frotter mais il répond avec des ricanements dépités
parce qu'il a que onze ans et qu'on cache des vérités à ceux de cet âge.
tu s'rais mon père j'te laisserais même pas approcher ma mère !
avant d'interrompre la désinvolture quand on lui coupe l'herbe sous le pied avec de l'affirmation.
pourquoi t'es si sûr de toi à propos d'une question jamais posée colline ? jaja comprend pas
pourquoi particulier ?
il pige pas en quoi vous c'est plus différent que les autres
quand on coupe ça saigne rouge alors, tu vois bien qu'on se ressemble !
parce qu'on se croise souvent ici ?
ça s'explique tu sais. jaja c'est la faute à ses os défaillant depuis qu'il est né, mais faut pas s'en faire - depuis qu'il a son petit miracle en lui il les corrige -
moi c'est pour vérifier que je grandis bien on m'a dit
et puis toi...
et puis toi colline
t'as un truc du style aussi, c'est ça ? genre loup il a de l'asthme, toi t'as quelque chose du genre.. ?
tu ne lui as jamais appris mais il doit bien y avoir une raison.

UNE ÉTOILE Messages : 148 Classe : F

Take me home Give me that pink sip of permission This is old and I'm tired of wishing I was ditching

la vérité laide qui imbibe le regard de colline ça ne coule plus à la source des écorchures zébrant le bras de jaja
l'hémorragie c'est dans la tête du plus grand qu'elle se produit
après qu'on ait lacéré l'assurance à coup de pourquoi
ils sont aiguisés, ceux des enfants
celui-là en particulier
et colline a le vertige tout à coup, se voit fermer fort les yeux une seconde rien qu'une seconde,
un point de pression là où ça saigne il faut pincer
pincer pour que la vague de tristesse n'envahisse pas plus loin que les pensées.
jaja
jasmin
ne lui dit pas que c'est à lui de tirer les fils si loin dans les veines.
non j'ai pas de l'asthme comme loup ou quelque chose du genre, j'ai rien d'tout ça.
rien d'aussi injuste que ce qui sommeille en vous.
le bras frêle de jaja qui retrouve des couleurs naturelles, malgré les brèches sur la porcelaine c'est déjà plus présentable
et colline laisse de coté les compresses assoiffées qui ont assez bu comme ça, tient toujours le poignet et fait poser la main à plat sur le drap.
bouge pas.
avec application, il défait du sparadrap comme des serpentins pour une fête lugubre, coupe avec les dents l'adhésif
et recouvre ensuite l'enveloppe mutilée de gaze où l'on a ouvert, pour cacher
protéger des regards et du monde.
j'ai rien pour le moment - et peut-être pour longtemps, j'espère. on sait pas. et pareil pour toi, à part quand tu joues au con et que tu sautes des arbres en croyant que c'est une bonne idée.
parce qu'un môme comme jaja devrait pas exhiber fièrement les accidents en dehors - colline trouve. mais c'est qu'il a du courage, et colline admire. quand il saura, quand il saura pour la gangrène endormie en dedans, colline espère
que jaja restera fier.
c'est pour ça qu'on se croise souvent ici.
le regard froncé tandis qu'il s'attèle à soigner qui trahit les pensées, crache l'amertume à sa place.
du silence offert à l'innocence, colline soupire doucement pour adoucir les traits du visage,
et puis il demande.
... tu l'utilises comment ton alice jaja ? de temps à autre ou souvent pour tout et n'importe quoi ?
colline veut pas
veut pas que tu saches tout de suite jaja
jamais même, ce serait bien.
mais il sait que t'es un garçon à "pourquoi".

BY MITZI

graine de chaos Messages : 282 Classe : C

Into the nurse's office where I float away
I'm pale as the loose-leaf paper they grow
✚ colline

on ne sait pas on espère
mais croire en l'invisible c'est bien un truc d'enfant ça et jaja c'est presque fini d'avoir foi en l'éthéré
le père noël la petite souris et les fées ça fait longtemps qu'il n'y croit plus, et il manque de nouvelles effigies à vénérer dans sa vie alors on a pas le droit de le laisser sur des "on ne sait pas".
il ne la mérite pas, la vérité ? les cils charbonneux papillonnent, agités d'incompréhension, mais jasmin obéit quand même et garde le bras tendu devant lui, observe ses doigts qui tâchent le drap entre lui et toi
colline
qui se fait sylve infranchissable, cache le cœur des bois derrière de la petite mondanité
il faut d'abord soigner le coude de jaja
lui faire des reproches de jouer trop fort.
il se renfrogne une seconde pour la forme.
j'ai jamais dit que c'est une bonne idée - c'en est pas une vu que c'est loup qui l'a eu !
et l'on se tait, entouré de l'épaisseur des réflexions. au cœur de l'inconnu jasmin a l'air désorienté tout à coup, le pourquoi au bord des lèvres et il a l'impression que tu ne lui laisses pas l'occasion c'est frustrant
même le silence tu le combles d'un soupir et
jaja sent tout à coup que c'est grand, ce qu'il y a derrière.
il observe les gestes bienveillant, ceux que devraient avoir les adultes et les parents
qui ne sont pas là, jamais là
c'est juste lui et toi encore une fois - des enfants qui s'occupent d'eux comme ils peuvent
et s'inquiètent. jaja voit pas pourquoi tu te fais du mouron colline, tu le désempares avec tes drôles de question et il hausse les épaules.
baah... je l'utilise plus trop depuis que j'suis arrivé tu sais, j'ai pas vraiment l'droit ils m'ont passé les bracelets pour ça. pour pas que j'blesse avec.
de la lueur au poignet, les doigts serrent le drap et plissent l'étoffe.
mais t'façon même si je pouvais je l'utiliserais pas pour ça. moi tout c'que j'veux c'est rien me casser bêtement et jusqu'à maintenant ça marche bien. je me répare un peu tout l'temps et puis point barre.
c'est pas des mauvais choix ça, pas vrai colline ? c'est fait sans mal penser. et jaja lève les yeux du sparadrap trop blanc pour revenir au vert
pourquoi tu demandes ça colline ?
vert colline qu'est-ce que tu caches derrière ?
je l'utilise pas contre les autres si c'est ça qu'tu veux savoir...

UNE ÉTOILE Messages : 148 Classe : F

Take me home Give me that pink sip of permission This is old and I'm tired of wishing I was ditching

qu'elle est belle l'innocence qu'on panse soigneusement
colline a du sourire qui émerge du trouble des songes et se faufile jusqu'aux lèvres pleines en entendant la prose de jaja
la mélodie inconsciente qui habite ces mots de môme - on n'a pas envie de briser un si joli rêve.
alors colline chasse les doutes d'un mouvement de tête, droite gauche droite gauche
ça dit non
non mais je m'en fais pas pour ça jaja, je sais que t'es un mec cool j'te voyais pas casser des bras.
ça dit que ce n'est pas tout à fait ce qu'il a demandé mais après tout c'est de sa faute à lui si on n'a pas compris l'énoncé
à préférer les sentiers qui font des détours on s'y perd un peu.
et lorsqu'on ajoute les derniers détails - encore un peu d'adhésif pour que plus rien n'atteigne jaja -
colline observe l'enfant aux os saillants
a de l'effroi à songer que tout cela ne tient debout qu'à l'aide du prodige qu'on a en soi
jaja qui brûle à petit feu sous ses yeux
il se rassure comme il peut
tant mieux, tant mieux si tu t'y prends comme ça. et les bracelets c'est pas une punition, si tu les as c'est pour ton bien.
mais c'est trop tard
jaja a demandé pourquoi.
et ça coupe, ça tranche net dans les plaines impassibles de colline
qui cille à peine
mais ça suffit à lui faire baisser les yeux
j'demande comme ça.
baisser les yeux sur ses mains à lui
qui lient et délient indéfiniment les doigts la faute aux mauvaises graines qu'il a dans l'esprit
qu'il refuse de planter dans celui de jaja
on est particuliers c'est pas pour rien. ce serait débile de gâcher c'qu'on a.
ne répète pas
ne répète pas pourquoi jasmin
raconte plutôt ce que tu feras cicatrisé demain.

BY MITZI

graine de chaos Messages : 282 Classe : C

Into the nurse's office where I float away
I'm pale as the loose-leaf paper they grow
✚ colline

dissonant
ça résonne pas comme toi colline, jaja ne reconnait pas ces orées là
ces mots là qui se targuent de moraliser alors que tu ne réserves que de l'enthousiasme aux débordements de jasmin d'habitude. et l'instinct d'enfant le sent, qu'on essaye de le flouer. les grands ont ce réflexe de fuir les regards clairs du juvénile quand on n'a pas envie d'y planter du vrai trop acéré.
mais tu le crois en sucre jaja ou quoi ? ça pique l'orgueil et il ramène le bras raccommodé vers lui comme si ça l'ennuyait tout à coup que ce soit toi le responsable de l'accalmie. jaja
a tout d'un coup plus envie de se laisser bercer par l'aura trop sereine de la pièce blanche,
fronce les sourcils et plisse les draps trop lisses lorsqu'il utilise la main intacte pour filer un coup à l'épaule
juste pour que tu relèves le nez colline, il est pas vraiment fâché.
tu m'énerves avec tes je sais pas et tes comme ça
j'ai pas encore douze ans mais je suis pas débile colline !
il a peur qu'on t'ait raconté des bêtises
peut-être sur lui
peut-être sur toi
peut-être sur vous
du sale mensonge qui fait que lorsque tu as jaja sous les yeux tu songes à des mauvais souvenirs on dirait. et quoi alors, qu'est-ce que c'est ?
j'fais p't'être
j'fais p't'être des conneries plus grosses que moi mais au moins j'parle pas aux gens comme s'ils étaient bêtes !

UNE ÉTOILE Messages : 148 Classe : F

Take me home Give me that pink sip of permission This is old and I'm tired of wishing I was ditching

les doigts maigres aux phalanges saillantes, changés en petit poing ça ne cogne pas bien fort mais ça résonne tout de même contre la clavicule
suffisamment pour réveiller du remord.
les lianes autour du cœur qui tordent à l'intérieur colline grimace,
l'impression que là assis en tailleurs en face de jasmin ce n'est pas sa place
pas son rôle de réceptionner l'impatience de jaja c'est lui le bouclier d'habitude et que ça l'agace d'être changé en poignard
faut pas l'agacer colline, armé à faire de grands gestes pour riposter il pourrait blesser
et il repousse la main intacte de jaja, ponctue d'un regard reproche froid.
putain jaja redescends j'ai pas dis ça
j'te prends pas pour un con !
avant de pincer les lèvres auxquelles on a réprimandé des mots jamais prononcés.
t'es cent fois plus futé que moi à ton âge alors arrête j'ai pas dis ça.
mais ça ne fait rien
ça ne fait rien
jasmin le reflet de lui au loin,
au même moment durant l'antan il a réagi si fort colline qu'il ne faut pas feindre la surprise face aux émotions du gamin.
pas la peine de se démener à s'affronter
tout cela a déjà un goût de défaite.
j'pensais juste que t'étais au courant. de pourquoi on doit se cogner les examens et les prises de sang.
ciel troublé sur les lagons des yeux, un peu des éclairs
la faute aux adultes
ils font chier. à pas t'avoir expliqué.
mais ça foudroie pas
il n'y aura pas d'orages face à jaja car les tempêtes sont dociles
que, bah.
quand nos alices s'épuiseront on s'arrêtera aussi.

BY MITZI

graine de chaos Messages : 282 Classe : C

Into the nurse's office where I float away
I'm pale as the loose-leaf paper they grow
✚ colline

du temps effrayant à contempler le déluge sans comprendre sans te comprendre colline il y a du vide immense dans les yeux de jasmin qui reflètent le vert et tout le terne qui s'y cache
trempe l'âme dans les bassins macabres jaja se gorge malgré lui de l'eau grise, imprègne les vêtements passe la peau jusqu'aux os.
ça chasse d'abord la flamme d'enfant
un souffle furtif et ça vacille
meurt dans du brouillard
il fait froid maintenant
jaja t'entend dire simplement qu'on est un enfant qui vit dans de la chair déjà morte oui il pense ça tout à coup sans trop savoir comment il peut avoir ces songes si graphique à son âge
l'appréhension du soi si maigre la cage thoracique se fait geôle
jaja respire mal

cadavre ambulant
à la hâte fiévreuse
qu'on pique de sang pour compter les jours
c'est chaud
c'est chaud et ça saigne encore rouge mais
un jour le miracle épuisé avant les autres
ce sera
froid.

l'image lui fait monter un haut-le-cœur
salive acide au palais il a la nausée
jaja rejette
nie en bloc
prend un grand souffle pour ne pas se noyer dans la cire
ça fait peur ça fait peur
tu dis-
tu dis des conneries
jaja fait repartir le cœur
à coup d'impétuosités terrifiées
putain c'que tu dis comme conneries moi j'ai toujours cru que t'étais un gars intelligent colline pourquoi
pourquoi tu me dis des conneries comme ça ??
tu veux foutre la flippe pour que j'sois sage ou- c'est vraiment-
c'est vraiment être un connard de dire des choses comme ça !!
jaja veut pas mourir jaja veut pas mourir
pourquoi tu l'invites à passer l'arme à gauche avec toi colline ?

UNE ÉTOILE Messages : 148 Classe : F

Take me home Give me that pink sip of permission This is old and I'm tired of wishing I was ditching

c'était un petit morceau d'oiseau
et comme ces bestioles là le palpitant s'affole vite sous le poitrail - on ne se doute pas à quelle vitesse ça bat ces cœurs miniature
on peut presque voir tressaillir sous les plumes et colline observe
détaille jasmin avec de l'effroi éteint
à un âge précédent il aurait eu des relents écœurés avec lui mais là, il est parfumé d'onguent depuis si longtemps l'odorat décèle à peine l'odeur de mort
c'est comme ça, on n'y pense plus parce que ça dort
on a de l'euphorie d'interdit lorsque l'on vit fort à coté
et puis
voilà.
et jaja donne des coups comme si l'on avait commencé à édifier des cercueils tout autour
et colline c'était pareil
pareil avant de se dire que tant que c'était pas fermé on voyait le ciel
mais comment faire comprendre ça à jaja qui n'a qu'onze ans ? on n'est pas assez haut à son âge pour voir l'horizon.
des torrents de compassion dans les plaines, retenu par les barrages presque adulte
et colline se détourne des colères de jaja
regarde ailleurs avec une œillade qui prédit des sécheresses.
c'est encore plus être un connard que de faire semblant de pas savoir jaja
mais j'comprends que tu sois énervé.
et à défaut d'arranger le désordre en jaja il rassemble la gaze souillée d'audace, le sang des courageux sous les yeux il ramasse
se lève pour aller jeter ça loin des regards,
à la corbeille les sales histoires.
ça donne du répit car
colline ne sait pas lesquelles raconter après celle-ci.

BY MITZI

graine de chaos Messages : 282 Classe : C

Into the nurse's office where I float away
I'm pale as the loose-leaf paper they grow
✚ colline

les vagues se retirent il n'y a plus que de la côte poisseuse c'est vert d'algue et nauséabond
couvert d'émotions flasques en décomposition
ça sent l'iode et l'eau croupie jaja est encore petit mais il n'a plus envie de sauter dans les flaques
plus envie de lever la tête vers colline vert d'eau stagnante
qui arrache de l'innocent et la rébellion avec
jasmin a l'impression de le voir tenir des petits bouts de lui dans ses mains, des morceaux de chair pris à la gorge sûrement les cordes vocales
tant y a rien qui sort
muet le jaja
...
la houle est loin mais ça arrive
ça arrive ça arrive ça revient à l'assaut
pourquoi pourquoi pourquoi
tu mens pas ?
pourquoi toi pourquoi lui pourquoi maintenant pourquoi comme ça
marée haute, d'une violence folle
rend les mots à jaja
la mer est rouge ça saigne à flot
pourquoi tu me l'as dit ?!
j'te crois pas je- c'est des putains d'horreur c'que tu dis je voulais pas entendre de la putain d'horreur comme ça !!
la plaie à vif à même les yeux, ça pisse le sang
de l'hémorragie claire sur les joues de jasmin
orphelin orphelin
ça va pourrir avant les parents
ça pousse des sanglots enfin plutôt des glapissements douloureux en attendant.
il ne peut même pas rétorquer de n'avoir jamais demandé
car il est jaja qui ne sort jamais sans ses pourquoi.
JE VOULAIS PAS SAVOIR ÇA MOI !
ça a mordu si fort les terres que le garçonnet nature se noie
donnez trop à boire à une fleur et ça devient vite putride.
petit jasmin sur les draps blancs, secoué de tristes soubresauts, observe la pièce blanche et puis le corps,
oppressé le prisonnier il détaille les compresses soigneusement fixées par colline
colline le traître
et on arrache tout rageusement,
la peau à vif crie des colères rouges
ça n'en veut pas, de la pitié du plus grand.
il pleure le bras et tout le reste jaja sait pas trop, recroquevillé sur le couvre lit trop lisse.
pourquoi tu m'dis ça je comprends pas pourquoi..
le petit morceau d'oiseau
se cache de toi de ses ailes atrophiées
ça ne volera jamais bien haut.

UNE ÉTOILE Messages : 148 Classe : F

Take me home Give me that pink sip of permission This is old and I'm tired of wishing I was ditching

il n'y a que colline pour assister à la marée basse c'est lui qui s'écorche le cœur à vif sur les récifs acérés
sur les chagrins tourbillons de jasmin qui dorment encore un peu dans les creux d'eau. c'est perfide ces peines là, le temps que ça monte on se montre imprudent et puis un pas de trop et c'est la noyade assurée.
jaja.
la mer qui revient
et debout là colline ose à peine regarder, s'avancer surtout pas. secourir l'autre dans la houle triste c'est risquer de finir sous la surface - dans la panique on s'accroche à n'importe quoi quitte à mourir ensemble.
jasmin calme-toi..
trop tard. pris dans les tempêtes c'est les tornades du cœur qui brouillent jusque dans les yeux de jaja et colline y perd un peu de lui. jasmin et colline
la même terreur face à l'atroce à des années de différence
la virulence des rejets lorsqu'on découvre de la putréfaction sous la blanche innocence - il y toujours des dépouilles d'oisillons sous les arbres au printemps.
jaja ne voulait pas
voir ça.
ça fait tressaillir tout l'être de le voir pousser des détresses et faire mal comme on a fait mal, d'assister à la pulpe hémoglobine qui revient pointer le bout de son nez et menace de couvrir de nouveau la porcelaine
ça suinte de maux à l'âme et jaja s'en fait saigner les bras
chimère d'inquiétude couplée aux remords, ça file presque la nausée à colline qui se risque à l'assaut
dévore aussitôt les pas qui séparent pour rejoindre jasmin recroquevillé sur lui-même - il existe à peine assis là sur les draps amidonnés de l'infirmerie - et colline vient s'agenouiller devant le lit, dévot du pardon il se fait plus petit que jaja encore et tend les mains pour saisir le poignet du bras malmené
souffle souffle, des répliques à l'octave désolée.
arrête, arrête s'il te plaît regarde c'que tu fais ça va se remettre à saigner...
l'inspiration chargée de pitié colline ose à peine regarder le garçon, se hâte de récupérer de la charpie de gaze pour presser sur les plaies, là sur l'avant-bras de jaja
tente d'épancher en silence
silence silence
entrecoupé au sanglot
jaja
sanglots sanglots encore et encore
jasmin pris dans les flots
et colline
colline pourrait s'y noyer seul plutôt.
si tu veux.
si ça fait trop peur on peut oublier ça jaja. on peut retourner en arrière tu sais.
tu me connais.

BY MITZI

graine de chaos Messages : 282 Classe : C

Into the nurse's office where I float away
I'm pale as the loose-leaf paper they grow
✚ colline

laisse
laisse-le colline ne touche pas c'est à lui c'est sa douleur
celle de jasmin qui récupère les estafilades d'un geste brusque, arrache son poignet de l'emprise alors qu'on n'emprisonnait même pas pour ramener vers soi
comme pour dire c'est à moi c'est à moi alors
L Â C H E je veux PAS que tu t'en occupes je veux PAS que tu t'occupes de moi !!
injustement acéré les mots pour couper au travers du souffle hoquetant qui commence à manquer et jaja serre l'avant-bras abîmé comme on s'agripperait à un hochet il le tient tout contre son cœur et ramène les genoux vers le buste pour entourer
s'entourer d'un peu de lui parce que
t'es là mais tu sembles si loin colline déjà tu lui rappelles que demain on sera grand et c'est terriblement effrayant
là tout de suite.
pourtant
c'est toi le moins cruel de tous les presque adultes tu n'as pas cette manie de protéger atrocement en occultant ce qui attend au tournant
j'te déteste j'te déteste
pour lui avoir appris son éphémère et puis pour lui rappeler le tiens en proposant de réaliser un vœux un seul
remonter dans le temps et
jaja t'aurait laissé dans des déserts sans vérité - tu imagines?
tu l'aurais vu repasser la porte et halluciner des oasis
tandis que tu porterais les souvenirs lourds à mourir sur tes épaules.
tu es si jeune aussi colline.

plus tard jaja te dira merci
merci colline d'avoir été le plus honnête car si ce n'était pas aujourd'hui jasmin aurait sûrement voulu gravir les marches quatre à quatre et au moindre faux-pas c'était fini - on n'aurait jamais trouvé la force de réparer tous les os
jamais trouvé la force de rester debout malgré l'assommante vérité.
et il se débat des draps mortifiés tout à coup comme si ceux de l'infirmerie pouvaient se changer en linceul - la peau tendre contre le coton amidonné on se venge et teinte de rouge
on se fera cruor - il suffit d'attendre
que ça passe.

jaja descendu du lit pour oublier les vertiges et se tenir sur les deux pieds, passe à coté de colline sans un mot car on n'a pas envie d'exister pour le moment si c'est pas pour toujours.
jasmin les tons noirs sur noirs se sent de trop dans la pièce éclaboussée de blanc
part en courant
pour sortir en trombe de l'infirmerie
avant que tu ne lui arraches tout, colline
que tu lui reprennes les sanglots et les mots qu'on s'est dit

car on s'était fait des cadeaux sordides
mais des cadeaux quand même.

» Heal me... ▬ Samael & Ambros