.
 
-28%
Le deal à ne pas rater :
Précommande : Smartphone Google Pixel 8a 5G Double Sim 128Go ...
389 € 539 €
Voir le deal

feel something (achille)
Amélie H. Hassan
Dr Frankhassan
Dr Frankhassan
Amélie H. Hassan

Messages : 278
Age : 28
Classe : F

feel something (achille) Empty
MessageSujet: feel something (achille)   feel something (achille) EmptyJeu 26 Sep - 2:39



i'm j u s t
d r u n k
Les habitudes avaient la vie dure dans cette école où tout semblait millimétré. Il y avait ces élèves studieux qui ne faisaient pas de vagues, ceux comme Ellis qui s'impliquaient et réglaient leur emploi du temps à la minute du lever au coucher. Ces gamins trop peu aventureux, formatés pour exceller sans jamais échouer à qui on adressait plus d'étoiles et d'encouragements à la perfection que de réels mots d'amour, et puis il y avait les autres. Tous ces autres, les rebelles, marginaux que la hiérarchie tentait d'affaiblir, de faire taire parce qu'incapable à apprivoiser -ces animaux, qui agissaient comme tels dans le seul but d'effrayer, parqués dans le même enclos que les gens biens. Ces gens biens à qui ont demandait de donner le meilleur exemple, toujours, sans jamais se laisser influencer. Ellis était de ces personnes qui, par habitude, s'étaient laissé approcher par le monde, les bons et les mauvais gens sans jamais vraiment se faire attraper par la profondeur des abysses. Tellement bien éduqué qu'on lui en avait enlevé le droit de perdre. Il était cette lumière au bout du chemin tortueux et boueux, au sec dans son confort trois étoiles et les avantages qui allaient avec. Il ne regrettait rien de ses choix, donnerait (parce qu'il n'en récoltait rien) encore sa liberté d'échouer si c'était à refaire. Seulement parfois il lui arrivait dans un élan de lucidité de penser que tout ça, ce système, c'était franchement pas très juste. Il fallait être parfait pour atteindre les sommets. Les bons stagnaient. Les mauvais ont les cachait, les oubliait. Ils n'étaient rien d'autre que des déchets.

Lui était un gamin encore à l'épreuve, sans cesse sur le chemin du bien être le plus total, à enchaîner les efforts. Ces habitudes qu'il avait étaient devenues mécaniques et pour certaines d'une cadence absolument parfaites. Cependant, arriver en avance pour prendre le temps de s'échauffer tranquillement avant le début de sa séance de club était une habitude qu'il avait prit pour son confort personnel plus que pour sa place dans la hiérarchie de l'académie. Pour maintenir sa santé à flot sans jamais boire la tasse, avant de crever comme un déchet dans les années qui suivraient. Probablement avant ses trente ans, d'ailleurs, un pari un peu idiot qu'il avait fait -rien à gagner au bout du compte, pas même le paradis. Seulement un aller sans retour au cimetière dans une boîte trop serrée. Adieu confort. Un frisson lui glaça les os à cette triste réalité, rien que pour ça il préférait ne pas y penser.

Mieux valait qu'il enfile son maillot en ne songeant à rien de particulier comme il savait si bien le faire. Au moins, ce rien là ne lui brisait pas le coeur, il n'avait pas tout perdu. Son uniforme correctement plié à l'intérieur de son casier -des mécaniques durement acquises qui ne le lâchaient plus, encore- il avait finit par quitter les vestiaires tranquillement pour rejoindre le grand bassin. À l'approche il y a ces éclats de voix qui fendirent l'air, lui arrachèrent un froncement de sourcils perplexe sans qu'il ne prenne la peine de s'arrêter pour écouter. Plus il avançait et moins ils s'arrêtaient, à ces éclats d'autres bruits comme du verre qu'on claque, des pas pressés sur l'eau des rebords au son si caractéristique qu'il connaissait par coeur et quand il arrive, c'est ta silhouette qu'il aperçoit de l'autre coté du bassin.

« Achille ?! »

Achille et son coeur loupa un battement -incertain quant à l'attitude à adopter. La surprise présente et ces souvenirs qui remontaient tous d'un coup pour le submerger. Il pensait t'avoir oublié, Achille, rangé parmi ces inconnus après les années passées. Pourtant, à en juger par la raideur de ses muscles plus rien n'appartenait au passé. Ou peut-être était-ce l'étonnement de voir l'état dans lequel tu te trouvais qui lui faisait cet effet là ?

Tu étais ivre, Achille. À peine capable de marcher droit.
Complètement bourré.

Alors de ces pas précipités et sans un mot prononcé il avait contourné l'eau pour te rejoindre, saisissant un peu trop brusquement peut-être la bouteille dans tes mains pour la déposer plus loin. Vide. Pour sûr tu n'avais pas déversé son contenu dans la piscine -la pensée lui aurait d'ailleurs arraché un sourire s'il n'était pas à se soucier de ton état. Voilà une raison de plus qui expliquait que lui même ne boive qu'occasionnellement, jamais à outrance, seulement de quoi se détendre un peu.

« T'as le cerveau carrément grillé, tu peux pas rester là mec, lâchait-il tandis qu'il se redressait vers toi. Faut qu'tu rentre dessaouler ok ? »

Parce que lui ne comptait certainement pas t'accompagner.
début octobre
@Achille E. Stark

Invité
Invité
avatar


feel something (achille) Empty
MessageSujet: Re: feel something (achille)   feel something (achille) EmptyVen 11 Oct - 22:21

feel something
Achille essaya de se rappeler à quel moment il avait perdu la tête. Sûrement, en toute logique, lorsqu’il avait cessé de se rappeler de quoi que ce soit. Il avait des bribes de mémoires : ce moment décisionnel lorsque, les mains dans les poches, il avait squatté cette soirée improvisée dans le voisinage, l’un des rares moments où l’on arrêtait de le traiter comme il le méritait - c’est-à-dire, un irrécupérable connard. Sûrement, là encore, parce que chacun cessait de se rappeler de quoi que ce soit.

Dans la vie, tout était souvent question de souvenirs : la rancœur, les liens, les dettes, l’impression médiatique. Sans même avoir fait un pas dans le monde réel, Achille semblait avoir déjà trébuché - et pas seulement parce que son énième verre remettait en doute son sens de l’équilibre.

Bien sûr, à ce stade d’insobriété, la moindre respiration aurait suffit à le faire vaciller, seulement voilà : Achille n’avait même plus la sensation de respirer. Tout semblait s’être arrêté, et d’ailleurs, c’était presque véridique.

Il s’était retrouvé - sans pouvoir expliquer comment - à faire l’étoile de mer au milieu de la piscine sans même avoir pris la peine de trouver un maillot de bain. De là, tandis qu’il arborait fièrement son caleçon à bananes, il semblait réfléchir aux questions les plus délicates de son univers personnel - et, à dire vrai, pas vraiment étendu.

Faute de réelle pensée philosophique à même de griller son cerveau déjà bien entamé, il s’était mis à compter les dalles du plafond… ou qu’importe ce qu’était ce qui séparait le plafond, pour autant qu’il n’ait pas à dépasser la dizaine.

Ça, d’ailleurs, c’est ce qu’on lui avait dit de ne pas faire, et techniquement, Achille avait respecté la règle. Le problème, dont témoignait l’extinction de la plupart de ses neurones, c’est qu’il avait un peu trop chargé les neuf.

Ainsi - alors qu’il se délectait d’une solitude grisante sans même s’en rendre compte, une voix familière l’interpella. Comment il s’appelait, déjà ? L’alcool ôtait à Achille tout don pour l’improvisation, et il se contenta de le surnommer « Rambo », faute d’un souvenir suffisamment marquant.

"Ah, c’est toi, Rambo. Regarde, j'fais le... tu vois. La bouteille, regarde là, ça flotte..."

Il quitta sa position si relaxante, s’apprêta à disposer de son magistral tour de magie quand, brusquement, Rambo lui arracha son précieux bien sous prétexte d’un écœurant désir de lui venir en aide.

S’il n’avait pas autant de litres dans le sang qu’un camion citerne, Achille aurait sans doute tenu une remarque cinglante tenant à lui faire remarquer le ridicule de sa coupe de cheveux ou tout ce qui était susceptible de susciter l’intérêt d’un alcoolique dans sa meilleure forme. Ou la pire, selon le point de vue.

Il aurait voulu protester. D’ailleurs, c’est ce qu’il fit, à sa façon, lorsqu’il éclaboussa Ellis d’un pitoyable geste de bras. Même sa petite sœur aurait fait mieux, alors qu’Achille n’en avait même pas.

"Tu me c’que de hein, l’écureuil d’accord ???"

Son doigt s’enfonça dans la poitrine d’Ellis tandis qu’il le dévisageait avec autant de lucidité qu’un fan de Cyril Hanouna. L’instant aurait pu durer longtemps, étant donné sa capacité de réaction considérablement réduite et sa volonté ridicule de ne pas céder face à… une simple inquiétude. Mais ne vous fiez pas à son jugement bancal : si Ellis avait lâché un gaz, Achille aurait sûrement interprété ça comme un coup de carabine.

D’ailleurs, malgré son ton doucereux, la voix d’Ellis lui faisait mal à la tête. Sa propre voix lui faisait mal à la tête, un sacré coup dur lorsqu’on est incapable de fermer sa gueule. Alors - tandis que ses symptômes frôlaient l’insupportable, qu’il s’apprêtait à creuser un second nombril à Ellis avec ses manières approximatives, il se tourna, comme un réflexe, et dégueula trois quart d’un burger, une grande frite, deux yaourts à la fraise et une tarte au citron.
Non : trois yaourts à la fraise.

"Erk... Rambo, j’ai presque l’impression d’avoir... genre, embrassé ta sœur. Une seconde."

Il sortit de la piscine dont la teinte variait légèrement : il ignorait totalement ce que les gérants faisaient en ce cas précis. Ils vidaient tout ? Mieux valait pour lui ne pas demander, ce serait comme un aveu.

À bien y réfléchir... que faisait-il à la piscine ? De mémoire, la soirée se passait en extérieur. Achille avait dû se laisser partir à la dérive comme un rescapé marin pour finir en les plus improbables lieux possibles pour quelqu’un comme lui.

Achille n’aimait pas l’eau. Et, à en juger par la situation, il devrait peut-être revoir son jugement. Ses yeux bleutés se posèrent enfin sur la personne qui lui vint en aide, et, bon an mal an, Achille reconnut Ellis.

"Ah, Ellis, c’est toi... désolé pour ta sœur, j’ai encore mal au crâne. Je suis pas plus chiant que d’habitude, mais là j’ai une bonne raison. T'as une sœur ?"


robb stark


feel something (achille)
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Siderale :: Détente :: Archives :: Rp abandonnés-
Sauter vers: