I livedI owned every second that this world could give
Si on appelait ses camarades « famille » c'est parce que le temps avait fait son œuvre. Tous ensemble dans la même galère, dans le même bateau. Tous ensemble à passer les jours et à se voir grandir dans cet espace confiné qu'on devait appeler « maison ». À force de se voir, on se connaît. À force de s'observer, on s'apprivoise. Certains plus que d'autres. Certains à tel point qu'on ressent dans sa chaire les souffrances de l'autre, qu'on a gravé dans son ADN les mimiques de l'autre. Certains à tel point qu'on peut déchiffrer, d'un seul regard, d'un seul coup d'œil, ce qui a été fait et ce qui n'a pas été accompli.
Et il t’avait suffi d’un seul coup d’œil, d’un seul regard dans le couloir des triples, pour surprendre et comprendre ce que venait de faire Ellis.
Un pincement spécifique de l’arête du nez que tu ne connais que trop bien. Tu visualises déjà l’image et ça suffit à de te détourner de ton plan initial, de ton idée d’aller quémander un nouvel entraînement à Elyas. Parce la vérité, c’est que tu n’avais pas dormi de la nuit, pas après ta vision du miroir avec Felix. Parce que la vérité, c’était que la moindre seconde seule à ruminer dans ta chambre te rendait folle et que tu avais besoin d’un break, tout de suite, maintenant. Ce break ne serait cependant pas Elyas, pas aujourd’hui du moins. Lorsque la détresse prenait le dessus, la colère aussi. Et quand la colère prenait le dessus, l’impulsion suivait naturellement. Et il y avait des gestes et des manies qui titillaient ta colère et créait l’impulsion, des gestes et des manies dont tu avais déjà bien trop allègrement sermonné Ellis. Spécialement celle-ci.
« Hé, t’es pris en flag. »
Tu ne prends pas la peine d’expliciter l’accusation, tu sais qu’il sait. Tu sais qu’il sait que tu sais. Tu lui offres de loin un regard sévère en fouillant machinalement dans ton sac pour en sortir la boîte d’aspirine qui ne tu ne quittes jamais. Vieille habitude de l’enfance, une parmi tant d’autre. Une parmi toute celle de la liste « Check up Ellis ».
« Tu recommences. File t'allonger. »
T’es rodée depuis tes douze ans à prendre en charge les crises, depuis le premier jour où t’as pris sa défense, petite rouquine aux yeux-verts qui se dressait devant plus grands et plus fort qu’elle, sa voix pour arme et sa confiance inébranlable dans le fait qu’elle était capable de foutre à terre le monde entier si elle le voulait. Parce que l’Aglaé de douze ans était grande, l’Aglaé de douze ans n’avait aucune conscience d’être une enfant. Celle de dix-sept ans ne valait pas mieux.
« Et relax, je vais attendre que ça passe avant de t'en coller une. Encore. »
Et tu ne diras pas à voix haute qu’au-delà de le materner, tu comptes en profiter pour te défouler.
@Ellis C. Hyde + Chambre d'Ellis (Je vous avez dit : elle va toutes les faire) + Fin septembre/début octobre 2019
Hé, t’es pris en flag. Les doigts stoppent leur mouvement et la clé ne tinte plus dans la serrure de la porte de sa chambre. Il lui fallu un instant tout de même avant de se tourner vers toi, planter ses yeux dans les tiens pour comprendre sans que tu n'en dises plus qu'il avait merdé. Que tu savais, qu'il avait merdé. Pourtant d'habitude ça sonnait plus doux, comme une caresse trop inquiète qui lui griffait le coeur malgré la colère apparente de ton regard. Aujourd'hui, aujourd'hui Aglaé, c'est comme un poignard qui s'enfonce, et s'il n'en souffre pas réellement il est surprit d'une telle intensité -devine que ce froid dans la nuque n'est rien d'autre qu'un mélange du frisson et de l'eau de ses cheveux qui dégouline lentement.
« Toi, t'es énervée, et c'est pas réellement contre moi. »
Pourtant il ne dit que ça, parce qu'il sait bien qu'à part l'utilisation de son alice (totalement involontaire qui plus est) il n'a rien pu faire qui vaille que ton courroux lui en mette plein les dents avec autant d'acharnement. Ce dont il est certain par contre, c'est qu'une fois sa migraine passée il va manger. Et pour se l'être attrapée, et pour avoir fait de la merde. Et pour ce truc qui semble te mettre dans tous tes états. Une grimace légère vint étirer ses lèvres, fronçant un peu plus l'arrête de son nez tandis qu'il reprend ce qu'il était entrain de faire.
La porte s'ouvre alors et tandis que tu la refermes après votre passage lui s'effondre sur le lit, assit, accoudé sur ses genoux une main pour soutenir sa tête et l'autre qui se tend vers toi pour attraper la boîte d'aspirine. C'est une habitude entre vous, ces silences quand il va mal et ces gestes si simples qui pourtant ne devraient pas l'être. La boîte est reposée sur le chevet, avec la bouteille d'eau qu'il vient d'utiliser et il reste comme ça un moment, Ellis. Assit, silencieux, les sourcils froncés. S'il n'y avait qu'au crâne qu'il avait mal le monde serait franchement beau, seulement Ace n'était pas du genre tendre alors la douleur il la ressent partout dans son corps, du bout des cheveux aux ongles des pieds en passant par les hanches et.
« J'ai mal au cul, je suis vanné, soupire-t-il soudain en se laissant tomber de travers sur le lit. »
Il balance mollement ses lunettes sur un côté avant de placer un bras sur ses yeux et de tendre l'autre sur les draps. Au moins il sortait de la douche et ne puait pas, c'était déjà ça.
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« Bingo champion, mais c’est pas le sujet. »
C'est comme une mécanique bien huilée, des gestes mille fois répétés. Et tu ne sais pas, Aglaé, si tu dois être fière ou profondément attristée d'aussi bien maîtriser cette routine. Installée depuis l'enfance, t'en maîtrise les codes, les moindres subtilités. Nul besoin de réfléchir, d'analyser. C'est ancré, gravé. Comme une mécanique bien huilée. Ça tend la boite d'aspirine sans un regard, ça pose le sac, commence déjà à délasser ses chaussures parce que tu sais très bien ce qui suit la prise du cachet. Ça les poses, soigneusement rangée au pied du lit et ça commence déjà à tapoter sa cuisse pour l'obliger à lever les fesses et tirer les draps. Ça le borde, dans un soupir, comme un gosse de trois ans, parce que t'as jamais réellement su te détacher de tes réflexes maternels quand il s'agit d'Ellis. Ellis le grand, Ellis que tu ne vois pas autrement que profondément fragile.
« Ah ouais ? » Fis-tu en te glissant au pied du lit pour allumer ton portable et regarder à tout hasard les derniers dramas de l’académie. « Elyas et Elior lancent la mode du coup vous assumez enfin que le sexe anal, c’est génial ? »
C'est dit avec un flegme, t'aurais pu demander une baguette de pain que ça aurait été la même chose. Alors que tes doigts scroll sur la première appli de jeu qui te tombe sous la main, tu pianotes quelques minutes, en silence, tu sais qu'Ellis ne prend pas ta réflexion sérieusement. Ça pourrait choquer les plus prudes, mais tu ne t'es jamais caché de ton goût particulier pour l'humour gras, spécialement quand il s'agit de tes proches. Tu butes quelques minutes supplémentaires sur ton niveau avant de fermer l'application.
« T'as toujours ton huile chauffante dans ta salle de bain ? Je vais t'en passer un coup, sinon tu vas passer une mauvaise nuit. » Sans cérémonie, tu te traînes, envie par quelques réflexions le fait que tu aurais bien besoin d'une salle de bain perso aussi, et ouvres le placard habituel. Tu fais comme chez-toi, en même temps, c'est un peu chez toi, tu ne comptes plus le nombre de fois où t'as passé la porte sans lui demander l'autorisation parce que t'avais grillé la raison derrière ses absences. Tu poses la bouteille sur la table de chevet, enduis tes mains d'un geste expert. « Allez, fout toi en calbute, je te fais le dos et les jambes. Pour les fesses, par contre, tu demanderas à ton capitaine, ça renforcera votre cohésion de groupe. »
@Ellis C. Hyde + Chambre d'Ellis (Je vous avez dit : elle va toutes les faire) + Fin septembre/début octobre 2019
C'est gémit quand tu lui tapotes la jambe, comme d'habitude lorsque sa tête l'élance et qu'il n'a plus envie de rien faire d'autre que dormir. Dormir dormir dormir très fort et très longtemps en espérant qu'au réveil la migraine se soit envolée. La chance qu'il a c'est que lorsque tu es là ça passe toujours, tu sais ? Alors il se dit qu'il peut bien faire ça pour toi, pour tout ce que tu fais actuellement et tout ce que tu feras après comme à chaque fois. Pour toutes ces fois passées ou le merci n'est jamais réellement sortit et toutes ces fois futures ou les mêmes étapes se répéteront comme une éternelle mélodie. La poignée de la porte, l'aspirine, tes chaussures déposées au pied du lit et les siennes en bazar parce qu'il les enlève avec lassitude (quand il se réveillera elles seront rangées près de l'armoire, comme un doux miracle); le genoux, les draps que tu tires avec énergie quand il se redresse mollement. Les blagues un peu lourdes mais qu'il aime bien quand même, parce que ce sont les tiennes et qu'il a les mêmes en pensées qui sortent parfois mais restent à l'intérieur la plupart du temps. Celle du jour lui arrache même un sourire, un peu douloureux quand même sous la migraine et les souvenirs de cette cocotte pinçant vilement son derrière, mais bien réel.
« J'ai toujours clamé que l'anal c'était l'eldorado du sexe, l'esquisse s'agrandit fébrilement sous l'ironie quand il se met à songer à voix haute. C'est plutôt douloureux comme eldorado par contre, haha. »
Sur ces belles paroles il se laisse retomber en larve sur le matelas, ferme les yeux pour se laisser bercer par le rythme de te doigts qu'il aurait aimé sur sa peau mais qui, malheureusement, martelaient ton portable. Tu devais être entrain de perdre pour aller aussi vite mais peu importe puisque déjà l'aise se fait doucement ressentir. Il est bien là, en sécurité et au calme. C'est qu'il s'endormirait presque.
« Ouai.. Étage du bas, placard de gauche, qu'il te marmonne avant d'enfouir la tête dans l'oreiller. »
Ce court moment en apesanteur lui semble pourtant durer des heures avant que tu ne reviennes avec le nécessaire. Il soupire longuement, rechigne à se désaper mais le fait pourtant assez vite pour une fois parce qu'il est bien trop pressé de retrouver ses draps. Y a ce sourire encore qui s'étire à ta suggestion, y a même un petit rire tandis que d'une main il tapote le sol à la recherche de son jean pour en récupérer son portable.
« Ah pas con. Je vais lui demander attends. »
Ellis a cette étrange faculté, lorsqu'il est affaiblit ou très fatigué, d'être dans un état d'euphorie très proche de l'ivresse. Les barrières s'effacent et l'esprit redevient un peu enfant, doux et innocent comme le monde des gamins. Quand il ne dort pas les idioties sortent souvent l'une après l'autre presque en continu et ça fait sourire, ça fait rire même. Lui n'a pas besoin d'alcool pour faire n'importe quoi. Comme ces messages qu'il envoie sans aucune arrière pensée et qui, d'ordinaire, seraient restés dans ses pensées.
ELYAS // SAM 28.09 19 : 04 Aglaé dit que tu devrais me huiler les fesses erm 19 : 04 C'est pour la cohésion de groupe ou je sais pas trop quoi Envoyé.
« Voilà c'est fait. »
Il en rigole d'ailleurs tout seul comme un con en laissant retomber sa tête dans le coussin, repose maladroitement le téléphone sur le chevet avant de tendre les bras le long de son corps et de fermer les yeux.
« Ce s'rait quand même un peu bizarre, non ? Imagine la tête d'Elior haha. »
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Ça secoue la tête avec un sourire désabusé alors que les mains s'affairent à dénouer chaque muscle, chaque parcelle de chaire un peu trop tendues. Ça aussi, c'est une habitude. Tu as appris à détendre l'esprit et le corps, parce que dans le cas d'Ellis la souffrance en plus d'être mental était aussi physique. T'aurais bien voulu comprendre, pourquoi donner tant d'effort dans ce dépassement de soi-même alors que la tête explose et que la vie s'épuise un peu plus encore chaque jour. T'aimerais comprendre mais t'as peur d'entendre la réponse. Une partie de toi, comme à tes douze ans, pense encore naïvement que tout finira bien. Pense encore que ce n'est pas réel. Que ça ne peut pas l'être. Qu'Ellis, Elyas, Elior (on a un souci avec les E, Aglaé ?), que tous ces gens proches réussiront à faire disparaître l'épée de Damoclès et qu'il se passera encore des décennies et des décennies avant de voir la fin de la route. Parce que la vérité c'est que tu n'es pas prête, Aglaé, à affronter une réalité dans laquelle eux partent et toi reste. Et c'est peut-être pour cela que t'es là. Pour ne pas voir cette réalité en face, pour te dire que, peut-être, toi, à force d'effort, de tout le reste, tu pourrais peut-être faire disparaître l'épée de Damoclès. Alors ça s'active, ça fait glisser l'huile avec l'énergie, comme si chaque muscle apaisé représentait autant de jours gagnés. Un regard sur le téléphone d'Ellis alors que tu t'attaques aux épaules.
« T’as sérieusement proposé à Elyas de te masser le cul ? J’en peux plus de toi, tu sais ? » Ça intime d’une tape de se détendre avant de reprendre le douloureux chantier. « … Oh, t’en fais pas. Vu toutes les conneries que leur envoie je crois qu’ils sont plutôt rodés. Puis bon, un massage n’empêche pas un autre si tu vois ce que je veux dire. »
Il y a le ton gras des bons jours, celui-là même qui fait qu'on comprend rapidement que tu ne te prends pas tant au sérieux que ça. Fallait savoir rire de tout et cela avec n'importe qui. Fallait savoir rire d'images grasses, des choses futiles. C'était peut-être le plus important, savoir rire. Alors quand tu délaisses son dos pour essuyer tes mains avant de t'attaquer aux jambes, tu plaques un sourire sur ton visage. Le téléphone d'Ellis vibre une nouvelle fois, tu t'en empares sans aucune autre forme de procès pour regarder la réponse envoyée par Elyas et… Explosion.
« Il est parfait ! Aaaah, ça c’est mon poulain, regarde ! »
Tu lui tends son téléphone, alors que tu peines à tenir tes côtes sous l’assaut des rires, les répliques d’Elyas explosives, efficaces. Tu ne te pensais pas capable de rire comme ça après avoir autant pleuré hier soir.
19 : 07 wow 19 : 08 très flatté que tu fantasmes sur moi bro 19 : 09 mais c'est pas ouf de mettre ça sur le dos de aglaé chaton je sais qu'elle fait une fixette sur mon cul et ce que je fais avec celui des autres mais c'est un peu facile comme excuse pour venir me parler de ton coming out
« T’as entendu ? C’est pas gentil de me mettre sur le dos ton envie de te faire masser le cul par un homme musclé et huilé…. Aaaah, j’ai mal au ventre putain. »
Une explosion d’hilarité, sincère. Peut-être le truc le plus incroyable aujourd’hui.
« Allez je te fais les jambes, sinon j’vais pleurer. »
@Ellis C. Hyde + Chambre d'Ellis (Je vous avez dit : elle va toutes les faire) + Fin septembre/début octobre 2019
Il y a le rire qui t'égare et le sien qui menace, Ellis pourtant semble étrangement surprit, outré même à la lecture des réponses de son capitaine. Il y a ce sourire qui ne déroge pas pourtant, malgré les tempes qui lancent et l'envie de s'évader dans le royaume de Morphée à chaque seconde qui passe. Les sourcils haussés un peu puis froncés doucement, Ellis en pleine réflexion, beaucoup plus sérieux qu'il n'aurait dû l'être face à la question que faisait émerger cette courte série de sms.
« Il savait pas que j'suis bi... ? Ah. Attends. »
Mais pas le temps, déjà tu reprends, une douceur entre quelques soubresauts de cette joie que tu galères un peu à stopper -et il veut bien le comprendre, puis rire ça fait du bien alors continue Aglaé, reste le soleil de sa journée. Ellis à la ramasse, le portable qui s'échappe, trébucherait presque sur l'oreiller mais finalement c'est sa tête qu'il vise en un strike parfait tandis qu'il grimasse en le rattrapant. Le regard un peu grondeur, prêt à lui demander de se calmer mais il a cet esprit encore un peu clair qui lui dit que parler à son tèl ne va rien arranger -alors il se contente de soupirer en écrivant quelques mots.
ELYAS // SAM 28.09 19 : 12 c'est difficile de pas fantasmer sur toi 19 : 13 t'es un peu un idéal tu vois ? pas forcément le mien ceci dit, quoique 19 : 14 par contre jsuis trop mort pour penser à ça tout seul mais sérieux c'est un bon plan tu crois ? Envoyé.
« Ptdr, parce qu'il parle en sms quand il est fatigué, j'vais passer pour un racoleur aaaah »
Et en vérité il s'en fout un peu, même que ça le fait rire et qu'il est dans cet état où il préfère s'enfoncer plutôt que de se réveiller.
« Mais du coup Glagla, s'il me huile pas les fesses et toi non plus c'qui qui le fait ? Moi ? »
Reçu// SAM 28.09 19 : 15 ???? 19 : 16 je suis l'idéal de tout le monde 19 : 16 mais gros sérieux tu tournes à quoi
I livedI owned every second that this world could give
On s’est remis à la tâche, soucieuse de se concentrer, de contrôler les soubresauts du corps sans quoi on allait finir par alerter tout l’étage tant les rires étaient forts. On s’est remis à la tâche, à pétrir la peau, masser les nœuds douloureux, les mains enduites de cette liqueur chauffante censée détendre le corps. Une habitude, des gestes minutieux et répétés. Une habitude véritable depuis qu’on te connait, Ellis. Les rires qu’on contient dans le fond du ventre, alors que tu poursuis le sketch en répondant de plus bel. Pauvre Elyas, va finir par croire que tous ses joueurs se drogues ou se bourre la gueule après les entraînements. Elle a envie de rire encore plus quand l’image de son ami se dessine au fond du crâne, la putain de tronche d’Elyas, ses putains d’expressions. C’était bon de rire, Ellis.
« Ah bah, là, je crois que le doute est plus trop permis… »
Étouffe du mieux qu’on peut l’hilarité qu’on menace de cracher. Plus de concentration, Aglaé, plus de rigueur dans la tâche en cours. Mais, tu sais, faire les cons ça avait du bon. On se dit, tu sais, que si on pouvait rire comme ça encore longtemps ce ne serait pas plus mal, ce serait la preuve que la situation n’était pas si merdique que ça, que c’était pas si terrible que ça, au final. L’envie de te dire que l’avenir qui se dessine, sans toi, sans Elior, sans Elyas, ça fait peur tu vois ? L’envie de te dire qu’on cherche encore un moyen de tous vous sauver en sachant pertinemment qu’il n’y aura pas de miracle pour cette histoire. On a envie d’aller casser la gueule à la mort, de lui foutre des grands coups de latte mais on ne peut pas. Mais si on rigole encore, toujours aussi fort, alors peut-être qu’on pourra la maintenir à distance, hein ? C’est pour ça qu’on s’acharne à te masser le corps, à t’engueuler comme la mère qu’elle sera jamais parce que préfère crever que de pondre un môme, Aglaé. Cesse son ouvrage alors qu’on claque ton derrière avant de se relever.
« Pourtant me semble que t’as deux mains valides pour te tripoter, mon grand. »
Vas passer ses mains sous l’eau, se débarrasser de la couche visqueuse mais pas de l’odeur, pas avant plusieurs heures on le sait bien. Retourne dans la chambre, s’assoir près du lit.
« Dis, comment tu vois l’avenir, toi ? »
@Ellis C. Hyde + Chambre d'Ellis (Je vous avez dit : elle va toutes les faire) + Fin septembre/début octobre 2019
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