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MessageSujet: (end) in the land of gods and monsters (gabrielle)   (end) in the land of gods and monsters (gabrielle) EmptyDim 22 Sep - 19:09

i was an angel, living in the garden of evilA défaut du bonheur, Blanche savait dénicher la détresse. Comme un sixième sens, une démangeaison juste sous la peau qui se creusait un sillage jusqu’à son aorte et le pressait d’une inquiétude pas plus descriptible que supportable ; c’était cet indicible sentiment qui s’était emparée d’elle ce jour-là, la fragrance du déjà-vu dans le fond de sa gorge serrée.

Elle avait saisi le jour sur un pied maladroit, suivant la journée défiler sans réellement en apprécier la quiétude. D’intenses cauchemars, à peine apaisés par la présence occasionnelle de Paris, et toujours cette sensation mauvaise, l’augure qui planait au-dessus de sa tête sans qu’elle n’y pût rien faire.
Et quand elle en découvrit la cause, elle s’admonesta. Elle aurait dû se douter qu’il s’agissait de toi.

L’envie de quêter aux alentours du gymnase était née d’une impulsion étrange - à ta vue, Blanche l’avait aussitôt prise pour le destin, et ne s’arrêta à ta hauteur que pour te décocher un tendre sourire. Si malhabile était-elle, elle savait quand s’exhorter en apostrophes épouvantables et quand souffler de doux saluts.

Bonsoir, Gabrielle. Sa voix claironna, répercutée contre les murs des vestiaires. Silence de mort pour beaucoup, murmure de paix pour elle. Elle ne perdit qu’une seconde de contemplation avant de s’asseoir à tes côtés, lente et mesurée. Nul contact ne vint troubler la quiétude de l’instant ; elle te savait peu séduite par la proximité physique. J’ai fait un drôle de rêve, cette nuit. C’était un cauchemar et je ne me rappelle que des pires moments. Tu n’allais pas bien, je crois.
Jamais sûre, même d’elle-même - surtout d’elle-même. Et tout aujourd’hui, cette impression est restée. Quelque chose qui ne va pas, sans que je sache quoi. Un peu comme les chats, avant un orage.

Elle ne posa aucune question, le regard déviant consciencieusement vers les casiers. Blanche, si intelligente était-elle, paraissait inapte à s’occuper de ses amis. Maintenant que je t’ai trouvée, cela dit, je pense que c’est parti. Ce qui est bizarre, c’est que je ne te cherchais pas. Une pause, pensive. Ou alors, ou alors, je ne le savais pas. Et, finalement, un rire.




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MessageSujet: Re: (end) in the land of gods and monsters (gabrielle)   (end) in the land of gods and monsters (gabrielle) EmptyDim 22 Sep - 21:33

gods and monsters
blanche x gabrielle

de ses jours elle n'espérait plus que la fin le crépuscule pour espérer quelques heures des lueurs plus belles au soleil : elior avait quitté leur bulle délicate et fragile de déni et d'horreurs, et elle s'y sentait bien seule maintenant qu'il n'était plus là pour lui tenir la main - il l'avait bien appelé, au loin, elyas à ses côtés, et elle avait décrété que le chemin était trop sinueux alors elle avait fui simplement. comme avec ace et elle avait meurtri les sensations nouvelles, trop longtemps oubliées, qu'il avait su lui offrir en l'espace de quelques instants volés, interdits, pour lesquels elle pensait avoir tout à perdre.

et puis blanche dans sa splendeur existait dans ce monde puéril et monochrome - elle était la déesse de la joie qui donne la joie, au creux de ses joues dessinées elle contemplait mille et uns rires - elle lui en aurait bien volé quelques-uns, ces jours-ci.

et blanche impeccable blanche immaculée petite princesse dans un monde trop laid s'approche de sa carcasse gelée par l'érotisme des autres ; blanche clairvoyante qui avait décelé au loin la détresse de gabrielle « blanche. »

et c'était la supplique bien plus que les salutations - elle lui adressa un sourire maigre ; le bonheur c'était à elle, et gabrielle lui volerait si seulement elle osait s'en approcher. la distance entre leurs deux corps pour la protéger, comme si l'extérieur allait souiller son âme si pure.

« t'es un petit chat alors ? des baisers sans luxure juste d'innocence qu'elle aurait pu lui donné, elle les étouffa et s'abstint de tout contact - elle se laissa tomber alors dos au mur, dans le fracas de ce qu'elle ne dissimulait plus j'veux te protéger mais en fait c'est toi mon ange tombé du ciel »

sa main vint pourtant cueillir ses doigts fins - dénués de toute malice, comme si c'était possible.

« j'ai vu Elior et Elyas ensemble tout à l'heure. et je sais pas... » sa voix tremble, envahie de culpabilité et d'émotions conflictuelles « ça m'a fait me sentir seule d'un coup. »

elle aurait voulu être emplie de joie à la vision du bonheur de celui qu'elle chérissait tant - pourtant

« pourtant j'ai envie d'être heureuse pour lui. parce que je l'aime mais... »

elle l'aime trop. sûrement que c'est de l'amour.
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MessageSujet: Re: (end) in the land of gods and monsters (gabrielle)   (end) in the land of gods and monsters (gabrielle) EmptyLun 23 Sep - 19:01

i was an angel, living in the garden of evilAu phonème de son nom - son coeur se brisa. C’était une sensation tout aussi apatride, glissée entre ses côtes, qui y poignardait sa passion en dépit de ses plus féroces efforts. Impuissante, elle l’avait perçue ficher sa froide épée entre ses os, couper son souffle d’une simple syllabe, et avait mesuré l’étendue du pouvoir que tu détenais. Si rêver ton mal-être avait enfoncé dans sa gorge un malaise ténu, le constater rendait la tragédie de Damoclès bien ridicule.

Gabrielle, répéta-t-elle stupidement, la trachée à vif. Quelle triste vision ! Une étoile s’éteignait sous ses incapables yeux, et tout ce qu’elle se sentait apte à faire était d’écouter sa litanie. Alors Blanche, de ses convictions nouvellement nées, fronça ses sourcils sous le joug de sa détermination, et écouta furieusement. J’veux te protéger mais en fait c’est toi mon ange tombé du ciel. Les doigts s’enroulèrent autour des siens, ramenant à la Terre l’enfant-lune qui semblait déjà s’évanouir dans la nature. Elle ne pipa mot, son regard acéré dévorant tes traits d’une inquiétude goulue.
Tu poursuivis.

Sans surprise, tes tourments puisaient leur immonde source dans l’immanquable duo ; les fracas de ta peine semblaient rendre ta voix plus râpeuse, et Blanche y notait un tremblement familier (le même qui s’était emparé de son timbre, à l’annonce démentielle). A cet instant plus que tout autre, elle se rendait compte d’une évidence : si courageuse étais-tu, c’était elle l’aînée. Le mais… faisait s’agiter jusqu’au sol sous vos pieds - ou peut-être était-ce ta main dans la sienne.

C’est normal. Certitude ancrée dans ses omoplates, qu’elle fit rouler en se redressant. Elle contourna tes douces jambes et s’accroupit face à toi, la lippe ourlée du plus doux des sourires - une part d’elle, dans l’ombre, constatait subtilement que les tendres risettes craquelaient ses commissures en ta présence, inévitables. C’est normal de se sentir seul, dans cette situation. Vous êtes très similaires, je pense que tu l’as vu. Et… Elle pourlécha ses lèvres, pesant le moindre de ses mots. Nul mensonge ne saurait y bousculer sa franchise brutale, surtout pas face à toi. Tu es heureuse pour lui. C’est ce bonheur, le sentiment de culpabilité. Tu es heureuse pour lui, mais tu t’en veux parce que tu es aussi malheureuse, pour toi.

C’était aisé, et profondément égoïste - peut-être se trompait-elle. Enfin, je pense que c’est cela, simplement parce que c’est ce que j’ai ressenti. Si je fais fausse route, j’en suis désolée. C’est encore difficile, de comprendre. Si ses os gémissaient de ta détresse, son esprit y semblait insensible ; un étrange conflit opposait la raison au coeur, le fil empathe tiré d’un côté déjà rongé par mille autres supplices. Ce dont je suis sûre, c’est que tes sentiments sont humains. Et que ce qui était humain était souvent diablement laid. Tu te sens coupable, n’est-ce pas ? Moi oui, ses yeux crièrent.




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MessageSujet: Re: (end) in the land of gods and monsters (gabrielle)   (end) in the land of gods and monsters (gabrielle) EmptyLun 23 Sep - 19:21

gods and monsters
blanche x gabrielle

de ses paroles blanche avait réussi à tirer des flots enfouis de sentiments reniés qui s'extirpaient de l'épiderme de gabrielle par des larmes salées - elle s'en voulait un peu plus de se laisser aller si facilement. elle ne voulait pas lui faire porter le fardeau de ses angoisses et il semblait qu'elle ne puisse plus mentir à personne, elle détentrice de vérité absolue.

« oui. »

coupable coupable et ces à-coups étouffant sa vie qui lui revenaient en pleine gueule - elle portait trop de culpabilité pour tout et rien qui régissait sa vie qu'elle n'en voyait plus que les ombres dans le miroir - sa voix se tord elle détourne la tête et s'en veut encore.

le souffle se fait court et sa gorge empêche l'oxygène d'alimenter ses poumons - par suffocation elle avait décidé de se tuer doucement dès lors qu'elle avait choisi de ne pas cracher sa haine, siffler sa vérité sur ce qui s'était passé, lui elior qui avait fissuré la carapace séculaire qu'elle avait forgée depuis trop d'années.

« je devrais pas. et puis je lui reproche d'être heureux, c'est peut-être ça le pire. »

elle s'accrochait comme une âme esseulée à sa déception, sa colère, son dégoût : ses sentiments qui s'alimentaient chacun entre eux et âpres d'un peu plus de noirceur ils avaient creusé un trou béant en elle qu'elle ne voulait plus combler.

« j'arrive plus à me reconnaître, j'ai l'impression de devenir dingue, que j'ai menti pendant des années en lui disant que j'voulais son bonheur. son corps crépitait - le mal à dit  je sais même plus à qui j'en veux. »

elle cacha ses yeux dans ses mains l'espace d'une seconde - secouait la tête en déni et se grifferait presque le visage pour ôter le masque d'horreur qu'elle abordait depuis eux deux. eux deux auxquels elle s'accrochait pour ne pas voir le reste qui menaçait son myocarde apeuré.

« je suis désolée, je... » elle n'ose plus la regarder, elle, si limpide de pureté « je voulais pas t'infliger ça à toi non plus pardon blanche. »

elle se sentait pathétique et à cette pensée pire encore.

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MessageSujet: Re: (end) in the land of gods and monsters (gabrielle)   (end) in the land of gods and monsters (gabrielle) EmptyLun 23 Sep - 19:56

i was an angel, living in the garden of evilGabrielle ! Comme un appel, son ton s’était élevé. Ses cils battaient fébrilement, d’une triste cadence - elle refoulait des larmes qui n’avait lieu d’être, et mordait sa lippe d’un croc soucieux. Tu t’enfermes dans une spirale coupable. Je veux t’en sortir, mais tu dois cesser de t’excuser. Ne sommes-nous pas amies ? Tu m’as aidé par le passé, laisse-moi le faire à mon tour.

On lui avait souvent reproché d’être trop solennelle, l’anglais riche sous l’accent français ; mais Blanche n’avait jamais su parler comme les enfants de son âge, trop inquiète de ne plus savoir revenir en arrière. Elle souleva une main, la glissant à ta vue, lente et mesurée - et, comme on l’eût fait d’un animal blessé, elle la posa tendrement sur ta joue, tirant tes propres doigts de ton visage. Tu n’as pas menti, pas une fois. Tu lui reproches d’être heureux parce qu’il l’est à tes dépens, mais tu n’as pas menti.

C’était, là encore, une certitude qu’elle avait elle-même creusé entre vous. Elle te savait abhorrer la malhonnêteté suffisamment pour ne pas t’y résoudre, et s’était trop longtemps convaincue de ta bonté pour la remettre en doute aujourd’hui. J’ai lu, quelque part - je sais, les sources incertaines rendent la chose risible - une phrase qui m’a beaucoup plu, et je pense qu’elle te sied. Écoute-moi, s’il te plaît. Les phalanges se firent plus insistantes ; le contact comme une plume se raffermit en caresse rassurante, miroir de l’ourlet de sa lèvre. Le français roula sur sa langue comme s’il ne l’avait jamais quittée. J’ai pris le temps de m’asseoir avec ma colère, et elle m’a révélé que son nom était douleur. Je la massacre probablement d’une piètre mémoire, mais elle veut dire que la culpabilité que tu ressens n’est que de la douleur.

Sa main s’adoucit, encore - elle se risquait à la laisser lentement retomber, tout en sous-tendant la possibilité de la laisser. C’était toujours intrinsèquement compliqué, de savoir comment te toucher. Tu es triste, Gabrielle, et c’est normal. Dieu sait ce que l’on pense, lorsqu’on est triste. C’est une émission belle, mais destructrice. Finalement, alors que son oeil s’allumait d’une assurance féroce, elle conclut ; ne souffrit nulle contradiction. Et ça passera. Sois-en sûre, si tu veux bien me faire confiance. En attendant, si ta peine est trop grande, je t’en prie. Inflige-la moi.
Et, finalement, un nouveau rire.




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MessageSujet: Re: (end) in the land of gods and monsters (gabrielle)   (end) in the land of gods and monsters (gabrielle) EmptyLun 23 Sep - 20:15

gods and monsters
blanche x gabrielle

gabrielle s'était infligée une seule douleur celle de s'être menti tout ce temps pour éviter de voir toutes les autres ; un écran de télévision duquel elle était trop proche pour voir le monde autour et elle s'était enfermée dans une bulle hermétique qui n'avait plus aucune couleur, les pixels étaient éteints tous un par un.

elle se brisa en sanglots comme la bulle s'était éclatée - elle en entendant le bruit sourd, innommable et imaginaire : la vérité c'était qu'elle était morte de peur depuis plusieurs jours, littéralement.

elle élança pourtant ses bras pour entourer les frêles épaules de blanche ; en fait elle avait choisi de s'en imprégner, un tant soit peu, cette candeur apaisante dont elle semblait porter le nom, à trop de couleurs dans sa vie elle ne distinguait plus rien et s'était égarée sans oser appeler à l'aide par peur de se fracasser sur le parterre de ses laideurs ; elle la serrait fort, si fort encore qu'elle aurait pu se fissurer à tout instant.

« j'ai peur. »

elle avait articulé ce qu'elle pouvait malgré ses poumons comprimés et un torrent d'émotions semblait se déverser entre elles sans qu'elle ne maîtrise plus rien - ses épaules se haussaient au gré de sa respiration et elle avait peur trop peur à l'infini de ne plus se relever ; pourtant il fallait bien qu'elle chute pour espérer se tenir debout encore.

« j'ai tellement peur si tu savais. »

elle cala tant bien que mal sa respiration sur celle de blanche - son parfum sucré inondait ses sens et elle voulait quoiqu'il en coûte s'en imprégné pour n'y voir qu'elle dans son esprit.

« je vais pas y arriver sans lui, et même, après ça, je sais pas si je vais pouvoir faire comme avant. »

elle se sentait non plus pathétique mais pitoyable, elle si forte si froide pourtant elle s'était glacée et murée dans une solitude qu'elle ne supportait plus ; malgré tout ce monde qui l'entourait constamment.

« comment je vais faire ? tout son être se ravageait minute après minute.  aide-moi. »

sa tête s'affaissait dans ses épaules et pourtant elle voulait faire face - ses mouvements ne suivaient plus et ses tempes menaçaient d'imploser.

« s'il te plaît. »

un souffle, elle qui criait si fort tous les jours.

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MessageSujet: Re: (end) in the land of gods and monsters (gabrielle)   (end) in the land of gods and monsters (gabrielle) EmptyLun 23 Sep - 21:01

i was an angel, living in the garden of evilA ton évanescence, plusieurs choses fendirent son esprit. D’un premier réflexe, elle maudit tous les dieux qui l’écoutaient, d’oser ronger tes sourires pour creuser sur tes joues des sillons de larmes - d’un second, ses bras t’entourèrent d’une protection qu’elle ne se serait alors soupçonnée, le nez niché dans les cheveux d’argent et de bonté. D’un troisième, enfin, sa gorge se dénoua.

C’était singulier, que de voir les plus belles fleurs se flétrir ; mais Blanche, de ses dix-sept ans longtemps chaussés, en comprenait l’ampleur. Elle avait pris une décision, lorsque ton corps s’était échoué, brisé, contre le sien : fus-tu fracassée par les maux adolescents qu’elle se jurait d’en réparer les dégâts, de sa main ou de celle d’un autre. Car Blanche était arrogante, mais pas aveugle - à elle seule, elle se savait bien incapable de panser toutes tes plaies sans rouvrir les siennes. (Une pensée, fugace : le sacrifice en vaudrait la chandelle.)

Je sais. Ta peur verbalisée, ses rassurances chuchotées. Elle exagérait ses respirations pour apaiser le rythme des tiennes (et, sans l’avouer, sentait son propre coeur s’affoler), et ses doigts dansaient le long de ton dos en un murmure tendre. Je vais pas y arriver sans lui, et même, après ça, je sais pas si je vais pouvoir faire comme avant. Un triste sourire s’étira sur son visage, le déchirant de sa résignation particulière. Pourquoi sans lui, Gabrielle ? Penses-tu vraiment l’avoir perdu, depuis qu’ils sont ensemble ?

Les causes, les effets - tout était flou. Elle ignorait encore la véritable source de ton tourment et tâtonnait tant bien contre ta colonne vertébrale que contre ton coeur fêlé. Certaines choses changent. On n’y peut rien, à mon avis. Tu peux l’accepter, ou te révolter, mais ça n’aura aucun impact sur la racine. Les choses auront déjà changées, et je pense que rien n’est jamais comme avant, sinon il n’y en aurait pas, d’avant. Ses lèvres se déposèrent doucement contre ta tempe (ou, du moins, ce qu’elle supposait être ta tempe) et elle serra ton corps contre le sien, avec une force similaire à ta détresse.

Je suis là. Et Elior aussi. Il a toujours été là, et longtemps amoureux d’Elyas. Ca n’a pas changé son comportement envers toi, n’est-ce pas ? Ca n’a pas besoin d’être malheureux, pas plus que ça a besoin de ne pas l’être. Les sentiments sont compliqués, et je dois souffrir les miens tout d’un coup, mais je trouve qu’ils sont beaux. C’est ce qui te rend humaine, ce qui te rend belle. Tu as le droit d’être triste, mais pas de l’éviter parce que tu te sens coupable. Tu le blesseras bien plus en l’arrachant à ta vie, qu’en regrettant votre passé. Main faufilée dans ta tignasse, en démêlant les quelques noeuds fichés là. J’ignore si tu comprends ma pensée, mais peut-être que tu devrais lui parler, lui dire ce que tu ressens. Cela dit, pour cela… Il faut que tu comprennes, toi, ce que tu ressens. Dis-le moi à moi, si tu veux.

Elle s’écarta, plongea dans tes yeux les siens - clairs, nus de malice. Qu’est-ce que tu ressens, exactement ? Mets des mots sur ta douleur, elle te fera moins peur.




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MessageSujet: Re: (end) in the land of gods and monsters (gabrielle)   (end) in the land of gods and monsters (gabrielle) EmptyLun 23 Sep - 21:17

gods and monsters
blanche x gabrielle

il y avait bien des bras dans lesquels elle aurait pu se réfugier : ceux tendres et constants d'eulalie, aglaé forte, perseus fugace et souriant et elior : elior elior elior ce prénom qui résonnait dans sa tête comme l'adjuration qu'elle martelait en guise d'unique et d'absolue ; elle s'y était écorché les mains, flambé la voix, et elle ne croyait plus aux serments qu'elle avait prononcé des instants à eux deux.

à s'étouffer dans son monde illusoire elle avait flanché, s'était ramassé en morceaux pour y reconstruire un puzzle désordonné qui n'avait plus d'image nette : elle s'accrochait à sa douleur s'imaginant que c'était tout ce qu'il lui restait. et blanche dans son entièreté s'était offerte pour colmater ses douleurs, elle y répond d'un regard vague et implorant, implorant tellement fort qu'elle sentait ses rétines se brûler.

« je... »

le mot reste en suspens, les syllabes restent accrochés au creux de sa gorge - elle luttait si fort et menait son combat avec l'aînée qui lui serrait les mains - les petits doigts frêles mais qui tenait son monde dans son intégralité.

d'un geste disgracieux, elle reprit une respiration lourde et renifla doucement pour contenir les sanglots qui semblaient maintenant inutiles.

« je l'aime. si fort que ça fait mal. »

et dans l'éclat immaculé elle avait trouvé un songe plus beau, dessiné sur-mesure par blanche, elle avait décidé d'y plonger plutôt que le noir absolu.

« je sais que je ne l'aime pas comme ça, mais c'est plus facile de dire ça que d'avouer que j'ai peur de le perdre. parce que je me rends compte que je le ramène à ce qu'il a traversé, juste parce que j'ai trop peur d'affronter ce qui nous rapproche, tous les jours. »

pourtant elle était certaine de ne pas y être prête, toujours - et plus que le reste, les ressentiments du passé la submergeaient, et elle avait décidé de les appeler par le nom d'elyas - gratuitement, stupidement.

« même Elyas... et elle se perd, un instant, dans ses propres reflexions floutées par son épouvante  je m'en veux de le détester à ce point. »

la haine l'amour
tout ce qui lui faisait peur parce qu'elle ressentait trop fort.

« j'ai peur d'aimer quelqu'un d'autre. »

et elle s'accrochait, à celui qu'elle aimait tant et qui ne lui ferait jamais de mal. même si elle savait que ce n'était pas la vérité exacte.

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MessageSujet: Re: (end) in the land of gods and monsters (gabrielle)   (end) in the land of gods and monsters (gabrielle) EmptyMar 24 Sep - 16:02

i was an angel, living in the garden of evilSi fort que ça fait mal. Elle avait déversé l’entièreté de son attention sur cette phrase, sur une poignée d’instants qui suffirent à la bouleverser ; mais, plus que d’affronter ce que l’évidence plongeait dans sa poitrine, elle ferma son esprit aux tourments personnels et ne l’ouvrit qu’aux tiens. Blanche s’abreuvait de tes discours sans en saisir la profondeur, amputée de connaissance que tu n’avais pris la peine de lui céder. C’était un détail, mais ses tripes se serrèrent à la mention d’un passé qu’elle pensait seule confidente. Elle sait, son esprit souffla, ce que tous ignorent.

Ses conseils avaient été traits jusqu’à la moelle, et elle peinait tant bien à suivre le fil désordonné de tes pensés qu’à leur trouver des réponses utiles. Il ne lui semblait, finalement, que rien ne saurait apaiser ta détresse plus efficacement que les larmes, et ces dernières achevaient déjà leur course humide le long de tes joues. Blanche était impuissante, et c’était un sentiment si familier que horrifiant. Tu n’as aucun pouvoir sur ce que tu ressens, Gabrielle. Seulement sur ce que tu en feras.

Elle n’était nul ange, auréolé de lumière et d’onirisme. Blanche n’était encore qu’une enfant, et tirait sa sagesse d’autres bouches et d’une éducation princière ; maturité en mirage, sous prétexte qu’à dix-sept ans, personne n’était comme elle. J’ai peur d’aimer quelqu’un d’autre. Et, finalement, elle se voyait peut-être trop dans tes yeux. L’ironie lécha sa joue d’une larme solitaire - des années à espérer t’égaler, pour constater qu’aux pires points communs, on vous avait réunies. Je n’en doute pas. C’est effrayant, de donner tant de pouvoir à quelqu’un d’autre.

Soupir se fraya chemin entre ses lèvres, et elle essuya de ses tendres doigts le sillon mouillé de tes incontrôlables sanglots. Je vais faire des suppositions. Elles seront peut-être, probablement même, fausses, mais permets-moi. Tirant de sa poche un paquet de mouchoirs, elle poursuivit. Tu as peur d’aimer, pour des raisons qui ne regardent que toi, et sur lesquelles je ne te questionnerais pas. Inutile de te rappeler que mon oreille est à ton entière écoute, je pense l’avoir prouvé aujourd’hui. Doux demi-sourire, teinté de cynisme. Tu as peur, mais tu sembles aussi en avoir envie. Ce que je dis est évident, je n’en doute pas - c’est la vulnérabilité qui t’effraie, n’est-ce pas ? Mais Gabrielle, as-tu songé un instant à tout le temps que tu as devant toi ?

Blanche pourlécha ses lèvres, s’armant d’un courage dont elle-même ne s’était soupçonnée. Tu n’as que seize ans. Si les plaies d’aujourd’hui façonnent les cicatrices de demain, elles n’en resteront pas moins des cicatrices, si tant est que tu la désinfectes. Et pour la désinfecter, il faut que tu l’acceptes. Ses phalanges s’égarèrent un instant dans tes cheveux, coinçant l’une des mèches derrière ton oreille. Je parle d’expérience. Avant, j’avais peur de tout. Je n’aurais osé te toucher, ni même te parler. Cet effroi, il nous coupe du monde. Ne le laisse pas te couper de ceux que tu aimes, s’il te plaît. C’était si dur - elle se sentait si adulte - elle se sentait répugnante, et l’envie de vomir grandissait dans sa gorge, putride et insistante. Mais elle souhaitait t’aider, et quelques hauts-le-coeur n’allaient guère l’en empêcher.
Tu devrais t’essayer à tomber amoureuse, Gabrielle. C’est un sentiment nécessaire, à mon avis.




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MessageSujet: Re: (end) in the land of gods and monsters (gabrielle)   (end) in the land of gods and monsters (gabrielle) EmptyMar 24 Sep - 16:22

gods and monsters
blanche x gabrielle

dans sa prétention et les horreurs gabrielle avait cru voir une espèce de ligne d'arrivée, putrescente et gâtée, et s'était réfugiée dans les certitudes forgées pour la survie - entre les mains de blanche elle avait saisi une contradiction, pire, une réponse aux échos qu'elle ne voulait pas attendre - auxquels elle ordonnait le silence tant ça la terrorisait.

elle laisse le mouchoir atteindre sa joue, et pose délicatement comme la plus forte des choses en ce monde pourtant ses doigts sur ceux de son aînée - et elle se laissa envelopper d'une chaleur douce et inconnue - lénifiante et chimérique.

elle avait englouti ses paroles réconfortantes comme l'absolution extraordinaire et son monde semblait d'un coup plus blanc - non pas d'une monotonie chiatique mais bien l'immaculée recouvrant l'obscurantisme.  

« comment peux-tu être aussi forte, blanche ? »

et dans un sifflement toutes ces interrogations se résumèrent en une - elle n'était pas la gardienne mais bien la pécheresse inondé d'amnistie.

« je ne sais plus quoi dire, tu as tout dit déjà. » et elle s'exclamait dans un rire cristallin, d'une pureté nouvelle et ressuscitée - elle n'avait pas tant de proximité avec blanche, avant cela ; alors elle attrapa ses petits doigts, une nouvelle fois, les enserrant avec toute sa force retrouvée, et posa son front contre le sien, à hauteur égale cette fois.

« merci. mille fois merci. »

elle aurait pu sombrer ce jour-là, si blanche ne lui avait pas saisi la main avant une chute fatale, qui aurait fracassé toute lueur - et elle avait réparé, de ses syllabes fabuleuses, ce que gabrielle croyait mort à l'intérieur d'elle-même.

« de toute façon, même si j'essaie... les termes devaient être soigneusement choisis  et que ça foire, au pire tu seras là, n'est-ce pas ? » dans un sourire virginal, elle avait juré de ne plus la réduire à la chose fragile dont elle symbolisait le corps entier ; elle était bien plus que ça, depuis plusieurs minutes déjà.

égoïste gabrielle qui ne l'était plus maintenant, mais qui, par pudeur, par décence, ne lui retournait pas les questions qui semblaient faire écho chez son autre. elle réduit toutes ces choses au silence, pour l'heure du moins.

« je vais devenir digne de tes conseils, je te le promets. même aussi forte que toi! » et à moi aussi, c'est promis.

elle s'autorisait à vivre, à partir de maintenant.

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MessageSujet: Re: (end) in the land of gods and monsters (gabrielle)   (end) in the land of gods and monsters (gabrielle) EmptyMar 24 Sep - 17:42

i was an angel, living in the garden of evilComment peux-tu être aussi forte, Blanche ? Sa lèvre trembla. J’ai eu un bon exemple à suivre, sur ces dernières années. Et l’ombre d’un sourire, maigre mais taquin, dansa sur son visage. Elle sentait la tension de ses épaules s’échapper par tous les pores de sa peau, à l’écoute émerveillée de ton rire ; sans avoir réalisé à quel point il lui avait manqué.

Son rôle avait été rempli, avec panache. Blanche ne se sentait ni fière, ni honteuse - à vrai dire, elle ne ressentait déjà plus grand-chose, drainée. Je t’en prie, Gabrielle. Mais ne m’effraie plus de cette manière, s’il te plaît. Demi-sérieux, l’incertitude de pouvoir mener à bien une conversation similaire dans un proche avenir noircissait d’inquiétude son coeur, à l’instant-même où le tien semblait se gorger d’allégresse. La parallèle lui tira un souffle, qu’on aurait cru rire.

La question claironna à son oreille et l’enfant, de sa singulière sincérité, hocha vigoureusement la tête. Evidemment, je serai là, et je ferai de mon mieux. La promesse glissa alors sur ta langue et, sur un ultime rire, Blanche se redressa, préférant se laisser submerger par le soulagement. Je te prends au mot. Mais il se fait tard, on devrait rentrer. Je ne peux me permettre de violer le règlement, moi. Un clin d’oeil, maladroit et timide, avant que ses doigts ne t’attirent dans sa direction.
Ton bonheur lui suffisait.




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