(fb) dans son ombre

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Meredith & Elior & Elyas

Le ballon avait fait un vacarme terrible en rebondissant contre le sol, et l'arbitre siffla la fin du match. Toute l'équipe s'était rassemblée autour de Elior qui avait marqué le dernier point, le groupe débordant d'une joie euphorique et exacerbée par la fatigue d'un match qui aura duré trois sets et leurs prolongations. Ce n'était pas souvent que d'autres équipes que celles internes de l'école étaient invitées à les affronter - pour ce genre d'occasions, ils étaient évidemment interdits d'utiliser leurs alices - et leur victoire était d'autant plus satisfaisante qu'ils n'auraient pas eu beaucoup de nouvelles opportunités. Dans l'excitation, le bruit et l'effervescence, Elyas avait cherché dans les gradins la présence de Meredith, et il espérait voir qu'elle était fière, qu'elle souriait comme ils souriaient tous, soulevés par une déferlante de bonheur éphémère.

Cela faisait quatre mois déjà et chaque jour elle prenait un peu plus de place dans son esprit, devenait un peu plus indispensable à son monde. Il n'y avait pas eu une nuit d'insomnie depuis quatre mois, et chacun y allait de son commentaire pour dire qu'il avait l'air plus heureux quand elle était là. Sans doute qu'aux yeux de tous, ils formaient un genre d'idéal amoureux, sans se douter de la nature des obsessions malades qui rendaient Elyas fou dès qu'elle s'éloignait d'un pas.

Il avait salué ses adversaires comme le reste de son équipe, et ils étaient tous partis dans les vestiaires, Elyas le premier, visiblement pressé. Quand il voulut sortir, une fois douché et habillé, le capitaine de l'équipe l'arrêta, et il témoigna d'impatience.

...

« ... et c'est pour ça que j'aimerais que tu deviennes capitaine quand je partirai l'année prochaine. »

Elyas s'était figé, surpris mais heureux, et son premier réflexe avait été de chercher Elior du regard, un sourire menaçant le bord de ses lèvres. Il s'était montré bien droit, et fier, et avait réagi avec autant de dignité qu'il était possible d'avoir alors que son coeur martelait dans sa poitrine.

« Ce serait un honneur- »

Le capitaine se mit à rire alors que l'autre de ses aînés lui pouffa de se détendre, qu'il avait l'air d'être un soldat à l'armée, et Elyas se sentit un peu gêné d'abord - quelques secondes à peine - avant de se redresser, serein. Et ainsi il avait quitté le vestiaire, le pas rapide et fier. Il avait mis une seconde à trouver Meredith qui l'attendait et s'était approché rapidement d'elle.

« Merry ils m'ont nommé Capitaine !! »

Parfois il avait l'air d'un enfant. Mais dès qu'il avait englouti la distance qui les séparait, et alors que le gymnase s'était suffisamment désempli, il avait passé ses doigts sur sa joue, les avait glissés jusque dans sa nuque pour l'attirer doucement, il se courba un peu pour déposer sur ses lèvres un baiser comme pour lui dire bonjour alors qu'ils s'étaient vus juste avant le match.

Invité

Dans son ombre

Elle avait la boule au ventre, on n'allait pas se le cacher. Même si elle n'était pas sur le terrain - qu'elle ne le serait jamais, Dieu merci - Meredith ne pouvait s'empêcher de se faire un sang d'encre pour ce qu'il adviendrait de l'issue du match. Elle, qui avait toujours eu ce préjugé latent qu'il était totalement absurde de vivre une rencontre sportive avec autant d'émotions que ceux qui y assistaient chaque semaine.
Mais l'euphorie qu'il y avait dans le gymnase était tout de même entraînante, il fallait l'admettre.

Et quand le dernier coup de sifflet avait retentit entre les murs de polycabonate, Merry avait soufflé sans réaliser qu'elle retenait sa respiration depuis près d'une minute. En même temps que les autres, elle s'était levée, et la fille à côté d'elle lui avait même sauté dans les bras.
Ils n'étaient pas si horribles, ces événements auxquels elle était socialement forcée d'assister.

Une fois les émotions retombées, elle s'était frayée un chemin à contre-sens des élèves qui se ruaient vers la sortie, le coeur battant rapidement dans le creux de sa poitrine - trop maigre, il lui semblait, mais qui tenait vaillamment son palpitant en place et c'était tout ce qui importait. Et quand enfin elle s'était extirpée de la foule, elle remit machinalement ses cheveux en place et attendit, toute sage, que les équipes ne finissent par sortir des vestiaires.

Et comme chaque fois qu'elle avait l'occasion de voir Elyas, une multitude de sentiments contradictoires la frappa en plein coeur. Il avançait fièrement, d'un pas rapide et assuré, avec cet air orgueilleux qu'elle détestait plus que tout au monde. Mais il avait, dans le sourire quelque chose d'enfantin, et la joie sincère qu'il dégageait la rendait tellement heureuse qu'elle acceptait de faire cette maigre concession.

— Merry ils m'ont nommé Capitaine !!

Elle voulut exprimer sa surprise mais n'en eut pas l'occasion car il l'avait déjà faite taire en se penchant sur elle pour lui arracher un de ces baisers dont il avait la spécialité - celui qui donnait à Meredith l'impression qu'elle ne l'avait pas vu depuis une éternité. Et que pire, il lui avait manqué.

— Capitaine Crawley ? Pas mal, vraiment !

Encore sonnée par leur échange trop intime pour l'endroit où ils se trouvaient, Merry prit une grande inspiration et réfléchit une demi-seconde - le temps de se rappeler quelle était l'information importante qu'elle venait de recevoir. Ses grands yeux s'écarquillèrent de surprise, et elle se pencha à nouveau pour lui parler plus bas.

— Je suis vraiment contente pour toi, ça veut dire que tes efforts ont payé et...

N'étant pas très à l'aise avec les démonstrations d'affection en public, elle chercha un échappatoire aux quelques regards qui convergeaient sur eux, dont elle préférait ignorer la provenance mais dont elle était très consciente de l'existence.

— Oh, salut Elior !

Il y avait rarement l'un sans l'autre, se rappelait-elle. Surtout dans des moments comme ceux-là, qui leur appartenaient bien plus qu'à elle.

Lorsqu'il arriva à leur hauteur, Meredith s'écarta légèrement d'Elyas.

— Tu as eu droit à une promotion, toi aussi ?

merry elior elyas

la french girl d'elyas Messages : 646 Classe : E

jalousie déplacée

flashback // elyas & meredith

Euphorie qui te mange le visage et qui te dévore le cœur, alors que trempé de sueur tu ne peux qu'éblouir tes coéquipiers d'un sourire magnifique. L'effort éreintant et l'endurance que tu avais épuisé, semblait engourdir tes doigts et faire trembler tes jambes - tu semblais n'avoir jamais été aussi heureux qu'à cet instant ; en match, c'était comme si tu jouais une part de ta vie, comme si tu lui donnais un sens après l'indécence de ton existence.

Les vestiaires étaient animés de vos conversations pleines d'excitations et puis, soudain, c'est le silence alors que s'élève la nouvelle et prostré, tu échanges un long regard avec Elyas, avant qu'il ne se détourne pour accepter allègrement la proposition - et ton cœur, Elior, bat au rythme de ta joie et de ton bonheur grandissant, alors que ton affection semble rayonner d'un sentiment éclatant. Il n'y avait pas de doute, tu étais heureux comme jamais et cette victoire ne t'appartenait pas - les victoires d'Elyas ne t'appartenaient jamais, combien même il te disait parfois le contraire - c'était lui, seulement lui et il le méritait.

Plus qu'un autre ? Oui.
Pourquoi ? Parce que c'était comme ça.

Tu ne cherches jamais à ce que les projecteurs soient braqués sur toi - parce que tu détestes ça - tu veux qu'on le regarde, qu'il soit le premier, qu'il soit imbattable, implacable, pour pouvoir dresser le chemin qu'il s'était fixé ; et toi, Elior, tu le suivais comme son ombre, pourtant si visible, pourtant si étendue, si distendue, que tu semblais le couvrir d'un voile sombre.

Et tu le vois s'échapper, s'élançant déjà loin de toi, sans un regard - et peut-être, peut-être, qu'un sentiment parasite vint émerger dans cette joie qui avait assez durée. Alors, le pas peut-être un peu plus lourd, tu suis le même chemin, pour tomber sur une scène qui t'étais devenue habituelle.

Meredith.

Meredith est jolie, comme un soleil et quand on la regarde trop longtemps, les yeux nous brûlent - tu es presque persuadé que tu pourrais devenir aveugle, à force de la regarder, n'ont pas par sa beauté, mais par ce qu'elle est. Peut-être qu'il serait dans ton intérêt de perdre la vue, les choses seraient surement moins douloureuse ; tu tais tes pensées, trop mélodramatiques, il suffit (!) d'être si désespéré, Elior.

Elle te hèle subitement et tu papillonnes des yeux avant de t'approcher un peu plus franchement, avec pourtant, une certaine retenue que tu n'avais qu'en sa présence - tu désirais qu'Elyas ait son intimité avec celle qu'il aimait. Quand elle vint à te poser la question, tu ne peux que lui sourire en réponse et puis, puis, tu ris aussi, parce que non, encore heureux, tu voulais qu'Elyas soit le seul à récolter toute les gloires.

— Non ! Elyas est notre grand gagnant, mais bon, je compense, mon dernier move sur le terrain était insane ! lui réponds-tu tout excité, cette réussite toujours au fond de ton cœur, sans pouvoir s'en déloger.

Tu n'oses pas faire un pas de plus.
Pour être à la gauche d'Elyas.
Parce que

— Ça t'as plu ? On s'est donnés à fond. C'était super exaltant, j'espère que tu viendras toujours nous supporter, Elyas est encore meilleur quand tu es là !

Tu ne veux pas faire subir à Meredith.
Cette atmosphère suffocante.
Quand tu es positionné de telle façon,
qu'on ne peut vous dissocier.

pitié meredith, ne le quitte jamais

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Meredith & Elior & Elyas

La distance qu'elle instaurait doucement entre eux deux ne lui avait pas échappé, mais Elyas était trop aveugle, orgueilleux et égocentrique pour croire que le problème pouvait venir de lui ou d'eux. Il se rassurait un peu bêtement en se disant qu'elle devait être fatiguée, ou gênée, ou...

Elle avait appelé Elior et Elyas haussa les sourcils. Ce n'était pas tant que ça le dérangeait que son meilleur ami soit avec eux, c'était surtout que ça ne lui ressemblait pas à elle - en tous cas pas dans sa perception biaisée de toute lucidité.

Les flatteries lui allaient bien à l'ego, il les avait reçues fièrement, la tête haute et son sourire de con gravé sur ses lèvres. Mais la dernière remarque de Elior le fit rire de manière moins assumée.

« Ah.. »

Peut-être qu'il était un peu gêné. Sa voix s'était faite moins fanfaronne, un peu plus douce.

« Eh, je vais pas jouer à moitié alors que ma copine me regarde.. »

Elyas ne jouait jamais à moitié, mais il était vrai qu'il se donnait doublement lorsqu'elle était là. Sûrement une question de fierté.

Il s'était relevé, refusant cette position où il se sentait vulnérable, et reprit la parole d'une voix qui riait.

« J'ai la dalle, moi, Elior tu manges avec nous ? »