comme c'est désagréable ( sei )

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comme c'est désagréable

feat. sei

La vie reprenait tranquillement son cours normal, la routine habituelle pouvait enfin revenir pour le plus grand bonheur de la petite Solveig. Le soleil s'était levé depuis déjà plusieurs heures et la jeune femme avait profité exceptionnellement de cette journée pour faire la grasse matinée. Les morts avaient poliment respecté son sommeil, ce qui était quelque chose d'assez rare. Ceux qui la protégeait n'arrivaient pas toujours à empêcher les farceurs à lui jouer un mauvais tour ou au plus désespérés de lui demander de l'aide. Puisqu'elle était une sorte de messager et quelqu'un qui aide les esprits à aller vers la lumière, ils l'utilisaient souvent pour pouvoir accélérer leur voyage. Bizarrement, l'Académie était un endroit avec énormément d'activités et des allers-retours incessants. Il n'est pas rare que Sol soit complètement épuisée à la fin des cours, mais puisqu'elle a un grand rôle à jouer, elle ne s'en plaint pas. C'est son social de la journée et la plupart du temps, les morts sont plus sympathique que les vivants.

Peu de temps après s'être réveillée et pendant qu'elle se préparait pour la journée, elle ressentait quelque chose de spécial et qui l'attirait dans un lieu particulier. Ses pas étaient guidées par son instinct et surtout par cette sensation étrange. Elle avançait d'un pas décidé, la tête droite et en faisant claquer ses pieds au sol pour se diriger plus facilement, histoire de ne pas foncer dans un poteau ou se péter la gueule au milieu des parcs. Plusieurs minutes étaient passées depuis qu'elle était finalement arrivée devant le labyrinthe. La femme n'était aucunement rassurée, elle semblait fixer l'entrée avec une crainte légèrement visible. Elle serrait les lèvres, doucement et un peu embarrassée. Une forte énergie se dégageait de ce lieu en particulier. Un lieu devenu sombre avec le temps, une personne avait trouvé la mort à cet endroit. La belle aux cheveux blancs avait reculé de quelques pas et son corps refusait de bouger. Elle ressemblait à une statue.

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L'aube fut témoin de l'expression insolente de tes désirs solitaires, bruyantes calvacades natives d'un irrépressible besoin d'évasion : alors que le silence s'affirmait comme despote d'une matinée en laquelle tu trouvais une solide forme de quiétude, l'éveil des premières formes de vie t'arrachèrent à cette accalmie tant louée.

La cacophonie grandissante, à l'approche progressive du zénith, ne suffit à faire avorter ta tendre humeur ; en la contemplation des paysages sur lesquels se levait la coruscation d'un soleil encore discret, ta démarche eurythmique—presque dansante—s'imposait comme gage d'une joie sans pareille.

Une telle félicité ne trouvait pas nécessairement de raison, si ce n'était le caractère lunatique de ton indomptable personnalité : enveloppé par le confort de ton hanfu d'obsidienne, tu avais longuement flâné aux abords des marécages pour en apprécier la beauté naturelle. Éventuellement, la lassitude coupa court à tes fredaines, t'insufflant le désir de quelques contacts humains : si la liberté se voulait fer de lance de ton rythme quotidien, ton envie de solitude s'affirmait avec parcimonie—et à l'issue d'une trop longue isolation, l'imminent besoin de compagnie se laissait ressentir.

D'un geste négligeant, tes mains resserrèrent le nœud de ton ruban écarlate, un second se dédia à l'ajustement de ta ceinture : sous la rassurante certitude d'une parfaite apparence, tes pas te guidèrent vers l'entrée du labyrinthe. Œillade rivée vers les murailles d'herbe, ton attention mit un moment à se porter sur la silencieuse silhouette qui lui faisait face, tant elle se voulait discrète. Alors que tu étais sur le point de lui adresser de négligentes salutations, vives empreintes de ton caractère épars, le détail de son visage te troubla—propulsant ta voix dans les abysses d'une gorge asséchée.

Les yeux couverts, caution d'une authentique cécité, lui donnaient un air presque sage—et couplée à l'infinie blancheur de sa tignasse, son apparence se voulait singulière, si ce n'est intimidante. Jamais, jusqu'alors, tu n'avais éprouvé pareille sensation en face d'une inconnue.

L'épreuve du labyrinthe te fait envie ?

Tes mains trouvèrent refuge dans les larges manches de ton vêtement, sobre posture qui, face à elle, n'apportait la moindre différence. Comme un respect silencieusement dédié, ta voix s'adonnait à de paisibles inflexions, bien que cela n'efface pas l'amusement qui s'en dégageait : avec curiosité, tes iris s'attardèrent sur cette incongrue entité.

Force était de l'avouer, ta politesse n'encadrait pas l'ensemble de tes actes, en témoignait cette rustre manière de la dévisager—mais s'en trouverait-elle vraiment dérangée ? En dépit de l'injustice d'un tel argument, ton attention bifurqua bien vite sur le labyrinthe dont tu avais scellé l'entrée, par inadvertance : d'un pas sur le côté, tu lui libérais le chemin, non sans monopoliser bonne part de son attention.

Veux-tu que je t'accompagne ? Il est bien moins amusant de s'y perdre seul—ah, au fait, je m'appelle Sei !

Ta curiosité te poussait sur d'égoïstes sentiers et le regret ne venait que bien trop tardivement—à l'instar d'une culpabilité méritée.

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Solveig était figée, complètement. L'entité qui hantait les lieux imposait sa présence un peu trop lourdement, mais la jeune femme voulait la libérer. Elle souhaitait au plus profond de son coeur de l'alléger et lui faire trouver la paix. Depuis petite, elle savait que c'était devenu son devoir et c'était souvent beaucoup plus facile d'être avec eux. UN esprit bienveillant était venu l'avertir de ne pas trop s'approcher, un autre lui avait expliqué où il était. Ils avaient une pensées contradictoire, ce qui était assez compréhensible. Tous ceux qu'elle voyait souhaitaient qu'il retrouve le bon chemin, mais il était profondément ancré dans ses mauvaises pensées. Les voix étaient difficiles à gérer. Elle comptait s'y aventurer seule, mais une personne humaine s'approchait assez rapidement en sa direction. Bien qu'elle l'avait senti, elle n'arrivait pas du tout à lui porter un minimum d'attention. Enfin, ses bruits de pas l'avait fait souffler du nez, il était évident qu'il avait été choqué par l'apparence unique de la jeune femme.

« L'épreuve du labyrinthe te fait envie ? Veux-tu que je t'accompagne ? Il est bien moins amusant de s'y perdre seul—ah, au fait, je m'appelle Sei ! » Ça s'était même entendu dans sa voix. Bizarrement, il avait réussis à la faire revenir sur terre, la petite s'était un peu égaré vu les dizaines de personnes qui lui parlait en même temps. Elle n'avait pas voulu leur répondre et souhaitait seulement libérer le mauvais de cet endroit. Ce n'était pas la première fois qu'elle le ressentait et qu'il semblait l'appeler. Peut-être qu'il cherchait de l'aide sans trop comprendre comment faire. La femme avait rapidement tourné la tête face au jeune homme qui l'avait rejoint.Elle était restée immobile et silencieuse quelques minutes avant de lui adresser la parole.

« Solveig. Tu sais qui est mort dans le labyrinthe ? Il a besoin d'aide. » En y repensant, ils se ressemblaient un peu au niveau de la politesse et la façon de parler. Son visage s'était finalement un peu relâché et était un peu plus calme. Sa crainte était partie et peut-être que c'était grâce à l'inconnu. Depuis son arrivée, elle se sentait étrangement apaisée. Tout le contraire de celui-ci qui semblait ne pas être totalement à l'aise. Son attention s'était rapidement posé sur une statue qui se trouvait à l'entrée, à peine un ou deux mètres plus loin. La femme aux cheveux blancs avait levé lentement la main en sa direction et avait commencé à bouger.

« L'homme que vous cherchez est dans un cul de sac vers la droite et ensuite à gauche. »

Après ces informations, Sol avait commencé à s'avancer doucement vers l'entrée. Dès qu'elle l'avait traversé, elle s'était stoppé en tournant la tête vers le jeune homme comme pour l'attendre. Bien que normalement, elle n'était pas à l'aise d'être avec les autres, elle acceptait sa présence. Il ne semblait pas avoir de mauvais côté, son énergie ne montrait pas vraiment de sombre.