On aurais pu, tu sais. Toi et moi, ça aurait pu. Si les choses avaient été autrement, peut-être que ça aurait pu. Mais ce n'est pas possible, Dmitry. Parce que tu es ce que tu es et je suis ce que je suis. Il est là et un monde sans lui serait un monde sans moi.
Je suis désolé, Dmitry.
Désolé pour toi, pour lui et pour moi aussi.
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Et mon cœur aujourd'hui encore, s'emballe.
« Il faut qu'on parle. » c'était les mots que tu avais tapé sur ton clavier tactile avec la précipitation des gens qui ont peur de ne pas oser appuyer sur entrer. Pourtant, aux creux de ses yeux, ta bouche reste close. Debout à ses côtés, bercés par la douceur de la soirée, accoudé au bord du toit, tu laisses dériver ton regard sur l'horizon.
L'année prenait fin, tu venais d'avoir 18 ans et pourtant tu avais l'impression d'avoir vécu plusieurs années de ta vie durant cette année scolaire qui te semblait interminable - tu étais fatigué, Elior et pire était ce sentiment que ce n'était pas fini. En vérité tu ne voyais pas le bout de tout cela, le stress qui te tourmentait faisait continuellement précipiter ton cœur de façon désagréable, l’accalmie était quotidienne, seulement balayée par les moments que tu préservais avec Elyas.
— Dmitry... pourtant c'était son prénom à lui que tu murmurait ce soir et le rythme de ton palpitant, n'était malheureusement pas seulement dû au stress.
— Je... les lèvres déliées on penche légèrement la tête sans y trouver réellement les mots - alors on redresse les yeux et à nouveau, ça recommence. Cette impression d'être amoureux de lui.
Absurde. La comparaison possible avec Elyas était absurde, ce que tu ressentais était absurde, toute cette situation était absurde. Loin de lui, il aurait été si simple de clore drastiquement cette conversation, cette relation. Loin de lui, tout cela n'existait pas et le déni avait eu bon dos.
Tu le regardes. Et tu sais, tu sais qu'à cet instant, tu l'aimes.
Tu es amoureux des deux. Mais pas de la même façon. Pas en même temps. À l'étiquette d'homosexuel dont tu avais tenté de te soustraire, il t'était encore moins concevable de t'attribuer celle du polyamoureux. Tu ne voulais pas de ça. Tu ne voulais pas de lui.
Tu voulais que ça cesse. Et tu devais en parler à Elyas… … mais avant ça…
— Je pense qu'on devrait arrêter de se côtoyer...
Ce n'était pas ce que tu voulais dire. Frustré et par une force insoupçonnée, tu détournes finalement, à nouveau, encore, une énième fois, le regard.
figer l’instant dans ta mémoire — Elior à bout de bras, même pas, à bout de doigts, tous deux sur les toits et la brise qui vient caresser vos nuques découvertes de l’été qui approche pause, à cet instant, pause, pile à ce moment, où ton prénom franchit ses lèvres et c’est tout ton corps qui te hurle de le saisir contre toi, pourvu qu’Elyas ce soir n’existe pas et que cette fois Elior reste. mais l’hésitation qui s’échappe de sa voix t’arrête, net ; dans ses prunelles océan d’insécurité tu y décèles le pouvoir de ton Alice — trop fier, auparavant, de l’avoir attrapé dans tes filets, trop fier, Dmitry, qu’en vos instants partagés toi seul domine le coeur d’Elior, mais aujourd’hui c’est la colère qui vient sceller tes lèvres car à quoi bon. à quoi bon cette mascarade, triste bal où dès lors que le brun glisse de tes mains, c’est l’amour d’un autre qu’il va cueillir comme si le doute n’avait jamais existé ; à quoi bon quand plane toujours et encore sur toi l’ombre de ce type qui ne mérite rien, rien de tout ce qu’il a et c’est la jalousie qui te dévore quand pauvre Elior t’implore — (ou est-ce un sentiment que tu n’as pas nommé pas même les nuits d’amour avec les femmes du passé es-tu tombé à force de jouer leurrer Dmitry, es-tu tombé ?) — Euh. Ok, c’est… soudain. et le rire nerveux qui s’échappe de ta gorge n’est pas calculé (qui l’eut crû, Dmitry, tombe des nues tombe amoureux) — C’est très, très soudain, c’est… j’ai fait quelque chose de mal ? mains en l’air en signe de paix — regarde Elior, regarde, je ne t’ai pas touché — c’est donc ça l’amer goût de défaite en travers de la trachée ; l’histoire d’un roi qui ruine tombe en ruines par simple décret de cupidon qui, d’humeur taquine, a décidé que Dmitry s’enticherait du Demaury. c’en est si risible que tu ne ris pas du tout, à vrai dire, l’ego froissé qui ne peut être comblé que par la destruction de leur idylle parfait — c’est décidé. — Elior, regarde-moi quand tu dis ça, s’il-te-plaît. Tu peux me parler. S’il-te-plaît.
et dès lors que ces beaux iris sur toi se posent, l’Alice reprend de plus belle et il t’aimera, pauvre garçon, qu’il le veuille ou non — il t’aimera même si ça doit être la dernière fois et tu lui voleras bien plus que ça ; au royaume des esseulés, tu l’entraîneras
Et tu tombes, dévales, glisse, la chute, mortelle, quand tu plonges dans ses prunelles la sensation est la même que celle de tomber d'une corde raide - les lèvres cherchent de l'air, en vain, car il t'asphyxie de sa présence, Dmitry - l'Amour explose à son apothéose, à t'en faire haleter, à y faire chauffer tes joues indécentes et l'esprit, alors, s'éteind, comme hypnotisé par tout ce qu'il était.
— Je t'aime. fuse les mots qui se font traîtres, cerveau englué par le sentiment grandissant, pourtant le dire semble t'accabler tant, qu'un pas en arrière se fait nécessaire.
Dmitry amoureux, en voulant te tromper, s'est trompé lui-même car le garçon pour qui il est tombé n'a rien de Elior Demaury.
Confession brutale et éperdue dont tu ne prends même pas conscience tandis que ses trois petits mots avaient pourtant eu l'audace de la difficulté à dépasser tes lèvres pour les confesser au véritable amour - pourtant subjugué, sous le joug de ses beaux yeux, tu sembles drogué à lui à t'y perdre toi-même.
— Je... c'est... et même si le bleu de tes yeux s'enfuit, désespéré où regarder, il finit toujours, toujours par le retrouver ; emprisonné.
Encore un pas en arrière. C'est la reine acculée qui ne sait où aller.
(Tu n'es pas le roi auquel il a prêté allégeance. Pourtant dans la partie, il s'est perdu à ne plus savoir pour qui combattre et sans savoir qu'il était déjà tombé, faisant à présence de lui, une pièce sans valeur.)
— O-on doit arrêter... balbutiement éperdu, c'est l'overdose, l'overdose de toi, Dmitry car c'est trop, tu sais, pour lui. Elior aux airs fragiles, ça se casse si facilement sous tes doigts habiles - toujours de travers, Elior, qui ne sait pas se fondre dans la masse, anormal, tordu, cassé, sous tes doigts tu l'avais pourtant façonné comme tu le souhaitais.
Mais Elior ne fonctionnais que pour un autre homme, Dmitry, qu'importe les modifications que tu opérais sur lui.
— C'est... c'est pour quoi... on doit arrêter de... de se voir... difficile, contre ta volonté, la raison perdue, pourtant tu forces les mots à s'entasser pour y mettre ta vérité - pas besoin d'y justifier l'amour que tu portais à Elyas, car à ce jour, personne n'aurais pu mettre en doute ce que tu ressentais pour lui - signifiant juste, que tu l'aimais aussi mais pas comme il fallait pour le choisir lui.
— Je me sens bizarre... c'est les mots que l'on chuchote sans même les entendre, tandis que, hébété on le supplie du regard, de mettre un terme à ce vous dont la sonorité glisse sur le palais à l'amertume insupportable.
Tu l'aimes tellement, Elior, que ça te rend malade.
échec et mat du bout des doigts reine qui se morfond entre tes doigts — c’en est trop et trop d’amour quelle t o r t u r e que d’aimer un coeur déjà conquis, et pourtant c’en a toujours été ainsi, roi Dmitry, la faute à qui (encore et toujours le passé de Sibérie où on a appris à aimer à travers les simagrées — dis Elior, dis comment l’aurais-tu aimé si ce n’est pour son pouvoir damné) — Tu choisis Elyas, c’est ça ? et la rage qui boue dans ta voix qui crispe tes bras ne s’éteint pas — pourquoi pourquoi pourquoi il a déjà tout lui tu ne crois pas il t’a déjà toi et l’amour sincère les sentiments honnêtes — ça te donne la nausée ; à quoi bon cet alice s’il ne retient qu’à travers le regard forcé et les gestes calculés à quoi bon
mais si tu tombes, ô, et quelle chute, parfaite tombée du rideau — Elior chutera avec toi. — Je t’aime. sourire raide et yeux vides d’émotions — car c’est bien amoureux que tu le contemplais jusqu’à présent, dure réalité à ton coeur immature, coeur d’enfant — tu saisis son bras et doucement, le tirant vers toi déposes un baiser à ses lèvres qui ne cessent de trembler ; ou est-ce les tiennes, à l’idée de son rejet ; — Choisis-moi, Elior. tu relâches aussitôt ta prise, qu’il ne doute pas de la sincérité de ses sentiments envers toi — ah! (qu’il y croit ce soir au moins dis Elior dis sur une échelle de un à disparais de ma vie à quel point aurais-tu pu aimer cruel Dmitry ?)
c’est ça que tu voulais. Elior brisé Elior tourmenté — Elyas bientôt courroucé, qui sait, et depuis quand cela importe-t-il moins que la perspective d’Elior à tes côtés ? depuis quand es-tu tombé tombé si bas que tu perds pied dans ce jeu que tu pensais mener — partie d’échecs où reine roi et valet de coeur te rient au nez.
Echec et Mat pourtant Dmitry le roi n'est pas tombé - à se croire trop rapidement vainqueur, le coup porté trop vite se trouve être fatal ; la vérité, Dmitry c'est qu'il n'y a que toi et lui dans votre partie - Elyas ne joue pas et en cela, tu t'en mordra les doigts !
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Je t'aime. qu'il te dit, de cette façon si sincère que tu ne lui connaissais pas - mais qu'importe les mots et leurs significations, tu ne les perçois pas, shooté à l'amour que tu lui portes, tu ne prends conscience de ses lèvres contre les tiennes seulement une fois qu'elles te manquent.
Au corps tremblant tu le contemples, stupéfait, totalement dépassé par le tout qui t'accables - ainsi c'est comme au ralentit, que tu saisis enfin, ce qu'il venait de te voler sans ton consentement ; ou peut-être l'avait-il eu ? Elior tu ne savais plus. Ton corps et ce que tu étais ne t'avais jamais appartenu et à défaut, tu avais fait en sorte que tout, tout de toi, porte le nom de Elyas.
Tu ne t'appartenais pas, Elior.
Au fond de la gorge, c'est la bile que l'on sent, celle qui veut sortir et y vomir le monde, comme si à l'intérieur de toi, Elior, l'excès de saleté devait être évacuée - pourtant prostré, tu n'arrives pas à te détacher de lui, inconscient du piège dans lequel tu étais tombé, tu donnais à ton esprit des airs de pantin seulement animé par sa volonté - c'était malsain et pourtant, tu n'en savais rien.
Choisis-moi, Elior.
Comment dire non quand il ose te regarder ainsi ? Je te choisi. Toi plutôt que lui. qu'on espère scander tandis que la raison s'en était allée.
— … Non… et pourtant, on réfute, à nouveau, impossible (qu'elle est faible cette négation!) - Dmitry qu'importe tes efforts, tes baisers, tes caresses, tes paroles et ton alice, qu'importe l'influence que tu exerces, qu'importe les sentiments que tu imposes, les émotions que tu fais vivre dans ses entrailles et les idées qui lui traversent la tête, c'est non Dmitry.
Parce qu'il n'y a rien au monde Dmitry, rien qui ferait plier Elior devant Elyas si ce n'est la mort - rien n'a d'égale l'amour inconditionnel, presque malade, qu'Elior porte à Elyas - et parce qu'il ne vit que pour lui et que le trahir serait un non-sens total qui n'aurait comme finalité qu'un saut dans le vide.
— … Je… je suis désolé je ne peux pas… tu ne devrais pas… embrumé on s'interroge à peine de cette situation presque irréelle - Dmitry venait de dire Je t'aime moi aussi. et dans ton égoïsme, Elior, tu n'en veux pas de cet aveux, de cet amour, de cette réciprocité absurde - Agnès, Gabrielle, Blanche et maintenant toi, Dmitry, c'était peut-être trop pour lui.
Pourquoi as-tu autant de mal à parler ?
La tête nous tourne, le regard se perd et finalement les mains s'appliquent sur les paupières comme pour faire barrière - et brusquement, tout nous semble soudainement plus simple, plus respirable, plus normal.
— … On doit arrêter. Cette conversation est absurde, tu me fais ressentir des trucs qui n'ont absolument aucun sens quand je suis près de toi et… et je n'en veux pas. Même si c'est réel, je n'en veux pas. Je suis désolé Dmitry… J'aime Elyas, il n'est pas question de choisir entre lui et toi et… Je… Il faut que je parte… souffle tout bas comme si on avait peur de vraiment le dire, on espère s'échapper bien vite des griffes du désarroi ; les doigts glissent sur les joues avant de se perdre on ne sait où et, tu ne sais pour quoi, mais tu n'oses pas le regarder cette fois - comme si d'instinct tu savais que, si tu te laissais aller au moindre regard, tu te perdrais définitivement.
Ainsi s'enchaînent les pas en arrière, comme si lui tourner le dos serait au dessus de tes forces.
et ce n’est pas juste que s’il s’effondre, ce soit pour quelqu’un d’autre que toi — tu portes une main impulsive à ton oreille — boucle d’oreilles — bijou de contrôle garder le contrôle de toi-même et si tu le retirais si tu cédais aux pulsions pulsant noir dans ton cœur, celles qui te font commettre de pareilles horreurs si tu le ruines cette nuit le détruis au moins il t’appartiendra pour la vie — misérable vie que celle de voir Elior ainsi meurtri ; car à force de jouer avec les sentiments, c’est tous les jours que tes prunelles ont fini par suivre la silhouette fluette et son rire rire résonnant dans les couloirs, dans la poitrine — celui que ton Alice ne lui arrache pas, celui qu’il ne t’a jamais accordé — sur ton visage à présent, le cœur en évidence et tu tends la main : — J’ai tout gâché ? et ta voix se brise comme rarement elle l’a fait, depuis des années (depuis le jour où Evgeny a fui, lui aussi)
quitte à clore la pièce sur ce volet, tu comptes bien partir en beauté — semer le trouble pour que chez lui demeure le souvenir solide de la haine que tu lui inspires, qu’il oublie vos rires d’amitié simulés mais qu’il se remémore les instants d’infidélité le coeur qui s’est emballé sans qu’il ne puisse le contrôler l’homme qu’il a été tel que tu en as décidé ;
et on y croirait, à tes traits qui s’affaissent le regret la tristesse ; sans te connaître on pourrait penser que si Elior ne saisit pas cette main, c’est tout ton être qui va s’effondrer puis on te connaît alors on sait que tu n’attends que le regard levé pour lui souffler la culpabilité de vouloir t’abandonner un instant encore, c’est peu demander, puis, bon prince, tu le laisseras partir en amant éploré qui regarde sa dulcinée, volage, fuir dans les bras d’un autre ;
(sur une échelle d m i t r y tombe plus bas que sol de un à son premier amour finit donc ainsi dix l’auraient prédit)
—J'ai tout gâché ? et s'arrête le pas qui s'était élancé, il te met sur pause en te prenant de court et, surpris par le ton, la phrase qui ne lui ressemblait pas, le menton, alors, se lève pour permettre à vos regard de se croiser ; alors prêt à réfuter - Non, Dmitry, c'est moi qui gâche toujours tout tu sais - le silence, pourtant, vint peser de tout son poids sur ta langue, empêchant même le moindre souffle de t'échapper.
Vint la culpabilité infâme, celle qui donne envie de pleurer à demander un pardon inespéré - celle qui te pousse, inconsciemment, cette fois, à faire un pas en avant, vers lui, avant de t'immobiliser à nouveau.
En toi se bat la raison et les sentiments.
Si tu avais eu toute ta tête Elior, peut-être aurais tu compris à cet instant toute la supercherie - qu'au lieu des remords que tu ressentais envers Dmitry, ton esprit n'aurait été habité que par un autre homme qui était celui pour lequel tu lui vouais ta vie.
Dmitry était une anomalie qui s'était glissée à tes côtés avec la facilité de la fragilité - Dmitry, à bien y regarder, n'avait rien à faire à tes côtés et, très certainement, il aurait été de ceux dont tu n'aurais apporté aucun regard tout au long de ta scolarité, dont tu n'aurais pas supporté la présence ni ses paroles impudiques qui t'ont bien trop souvent accablées - mais Dmitry était là et tu lui avais permis de jouer avec toi.
— Non… Je… tu n'as rien fait de mal, Dmitry…
Et se gausse le Diable qui participe activement à cette conversation. Elior, si tu avais écouté ta mère pendant ses prières, peut-être aurais-tu pris conscience à cet instant de tous les démons qui t'habitais ; mais du chemin de la lumière tu t'étais détourné et maintenant te voilà manipulé dans le vice le plus total.
— C'est moi qui… Je suis avec Elyas, Dmitry… et cette répétition absurde semble le supplier d'arrêter toute cette mascarade. … Et j'étais avec toi parce que tu me faisais me sentir bien et… parce que c'était agréable, qu'on est amis, mais… mais je sais pas quand ça a dégénéré chez-moi mais… je peux pas. J'arrive pas à rester avec toi sans me sentir… comme ça. Et je veux pas. Je peux pas t'aimer Dmitry je suis désolé… étonnament les prunelles ne vinrent pas à s'embuer comme à leur habitude durant l'une de tes crises existentielles - c'est comme si, de toi, Elior, Dmitry en avait arraché plusieurs parties jusqu'à te défigurer, jusqu'à te rendre méconnaissable.
Et pourtant, tu l'étais vraiment : désolé.
Où peut-être pas. Tu ne savais pas, tu ne savais plus.
Parce que Dmitry n'avait peut-être toujours pas réussi à t'avoir, mais il avait très certainement réussi à ce que tu te perdes toi-même.
pause — et fin. la comédie n’a que trop duré et à mi-chemin t’a emporté, acteur, Dmitry, il est temps de tirer les rideaux de peur que l’acte ne te colle à la peau. tu contemples la distance entre vous — deux pas, guère plus, mais voilà les limites de ton pouvoir ; deux pas qu’Elior ne franchira pas, pour toi, l’homme derrière tout ça. c’est rageant — tu laisses tomber ta main le long de ton corps — frustrant — tu inspires sèchement — grisant — tu souris, à coeur contrit en réalité ravi ; tu le laisses croire encore quelques secondes minutes atrocement lentes presque théâtrales, que tu te languis de lui et que pour un pas de plus, c’est toi qui irait à sa rencontre que rien n’est fini, s’il le désire mais, à défaut d’être acclamé d’avoir ainsi poussé Demaury à se parjurer, tu te contenteras de la satisfaction des tempêtes qui attendent son couple — car toi aussi, autrefois perdu, tu reconnais dans le regard ce questionnement viscéral qui taraude son esprit (qui étais-tu avant Dmitry ?)
à défaut d’être son roi, tu acceptes d’être la croix qu’il portera, pliant petit à petit sous son poids — — Non, je comprends. Tu m’as dit « Je t’aime », c’est plus que suffisant. toute la volonté du monde pour ne pas laisser le sourire carnassier te gagner et conserver une mine dévastée ; car voilà comment on enfonce le pieu appelé vérité dans son coeur déjà bousculé — à un instant, un moment, même sans sincérité, Elior Demaury a confessé t’aimer. sur ses lèvres, la trace éternelle que tu as conquis — sans sentiments, peut-être, par envoûtement, certainement, mais victoire facile reste victoire indélébile sur ce couple qui mérite bien quelques émois — oh, quand Elyas l’apprendra. et, une main sur ton visage et l’autre battant l’air pour lui faire signe de te laisser, seul, — Bonne soirée, Elior. quelques minutes après qu’il ait disparu dans la nuit s’écoule de tes yeux une larme, simple, solitaire, preuve de ta sincérité qui, éphémère, s’en va mourir sur le pavé.
tu quittes à ton tour la scène, satisfait de cette conclusion sans un instant te douter de la violence du retour de bâton :
………………….
(dis Elior dis
… dix contre un que tu as menti lorsque tu disais l’aimer aussi.)
fin.
ft. ELIOR
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(end) mascarade – dmitry † elior
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