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supplice mémoriel <pandora>
Karna Zahard
DEUX ÉTOILES
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Karna Zahard

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Classe : f

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MessageSujet: supplice mémoriel <pandora>   supplice mémoriel <pandora> EmptySam 16 Mai - 0:41

Il est de ces jours où tout semble oiseux, où mes gestes pavanent le poids d'une atroce douleur qui s'agrandit jusqu'à laisser mon âme s'atrophier. De ces rares instants, je ne retiens pas même les sentiers vers lesquels je me laisse diverger et je me contente, sobre d'esprit, d'en déduire les caractéristiques. Mon regard navrement adressé vers mes pieds, l'odeur de la sénescence agite mes narines presque instinctivement, confirmant l'idée d'une bâtisse abandonnée.
En quête d'une isolation nécessaire, je me laisse emporter.

La lecture ne suffit plus, que d'évasion médiocre.
Assis contre un mur en ruines, les jambes repliées,

Je contemple le vide.

Alors me revient ce visage honteux comme cette serre velue qui embrochait mon esprit de cette terreur grandissante depuis la naissance de cette conscience jugée coupable de sa propre existence et comme j'aimerais qu'elle s'arrête au besoin de prières et d'un espoir si amoindri par les souvenirs que j'ai cessé de croire oui cessé de me souvenir comme de
Respirer—AH, et cette grande inspiration met fin à l'asphyxie,
(La déprime s'insurge, jusqu'à envahir mon corps)

Tout semble aller si vite pourtant et comme j'aimerais pouvoir suivre.
Tout semble aller si vite alors (pense à respirer) cesse de t'attarder sur ces parasites qui t'empêchent de (respirer) profiter de cette vie dont tu peines à assumer le mérite
Respire, pathétique enfant.

Une, deux, trois, quatre, cinq.
Les respirations s'enchaînent, redeviennent instinctives.
Six, sept, huit, neuf, dix—me voilà libéré.
L'instabilité maintenue, comme le pilier de ma constitution mentale.

Respirer est ardu, et l'exercice semble dépendre de mes réflexes anémiés par la fatigue d'une nuit immaculée de mes plus sombres songes. Dans un silence d'outre-tombe, acteur de ma déchéance, me revient les conseils d'une compagnie dont le visage m'échappe—et l'idée comme un recours au désespoir.
Imagine une plume dansante devant tes yeux,
Imagine le monde rythmé par cette balance,
Imagine-le libre,
Bercé par l'incontestable douceur de ce qui n'a pas de poids.

Imagine, imagine-toi respirer sans avoir à le désirer.

Mes pensées me réconfortent, éphémère pansement sur une blessure devenue abstraite—hémorragie d'une âme blessée à jamais. Que faire, dieux des calamités, lorsque ces derniers précèdent l'âge de notre propre raison ? Ma vie ne m'appartenait pas plus que ces blessures indéfectibles, et l'avenir se dessinait à tâtons, enveloppé par l'immensité de ce que ce mal laissait encore en moi.

Vivre, mais de quelle manière ?
Et comme j'aimerais embrasser l'idiote simplicité d'un bonheur si proche
Aimer, sans se laisser effrayer ?
Et comme mon cœur aimerait se dédouaner de ses pensées hostiles.

Âcre amas de ces hypothétiques échecs, mon esprit se laisse emporter ; devant la seule possibilité, mon courage s'incline—ne suis-je donc réduit qu'à l'oraison de mes propres démons ? Submergé de doutes pour un futur qui ne peut s'y soustraire, freiné par la nature-même de ce qui constitue l'existence ; quand ai-je donc commencé à craindre de vivre ?

Une silhouette familière semble m'observer, mais sa réalité défaille.
Il n'y a que moi, ici.

Car si tu étais là, pour me voir, Pandora—impétueux éclat, arrachant le couvercle de cette antique ustensile pour en écraser les esprits—tu ne te cadenasserais pas du moindre silence. Et si tu étais là pour le croire, te riant certainement de cette dramatique conjoncture ; et si ce visage n'était pas qu'un mirage espéré par ces pensées au bord de la rupture, je me surprendrais à espérer.
Et si je pouvais tendre la main, embrasser cette chaleur,
Et si je pouvais me reposer sur cette colère dont je fantasme la possession ; et si je pouvais te ressembler, rien qu'un peu—échapper à mes humeurs atones, pour espérer m'exprimer. Si l'émotion pouvait m'être offerte, et si l'émoi s'extirpait de mon écœurante excellence à éviter l'essentiel.

Pandora ? C'est comme une supplication, un murmure sans espoir. Mes yeux se redressent, dévoilant la calamiteuse tristesse de mes pensées illustrées—et la vue d'une telle faiblesse, pour un visage d'ordinaire si fort, flirte avec l'idée du burlesque.

Ah—mes yeux se clignent, se soustrayant à la lourde humidité accumulée contre mes paupières. Précédée d'un faible raclement de gorge, les bribes d'une voix endormie par l'émotion s'enlisent de teintes rocailleuses. Je suis navré, me livrer à un spectacle aussi navrant n'est pourtant pas dans mes habitudes.

supplice mémoriel <pandora>
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