Efrem Abusalé Ve du nom n'a pas d'histoire à raconter qui lui appartienne.
Son nom est parti traverser les âges et s'est transmit d'une lignée de sang à une autre.

Dans sa famille, on considère que les Efrem(s) vivent dans la continuité de vie leurs aïeuls.
Le 1er Efrem était un esclave sénégalais qui a eu l'opportunité de ressortir affranchit des plantations. Il vivat assez longtemps pour regagner son pays d'origine, récupérer son nom et fonder une famille pérenne qui fera du calvaire de sa vie (que l'on ne détaillera pas ici) un moule dans lequel s'en iront se forger les générations futures.

Des centaines d'années plus tard dans la banlieue de Peckham, à Londres, existe Efrem Abusalé. Des champs de cannes à sucre aux trottoirs rabougris, son souffle est mit à l'épreuve. Ce n'est pas seulement par faute qu'il fuit la flicaille, tentant d'échapper aux lumières bleues, mais aussi par peur. Si ces uniformes le choppent qui sait de quel drap ils le pareront pour le lendemain.

Cette fois encore il s'en sort avec une garde-à-vue et une journée blanchit pour ses bêtises de la veille. Mais le nom des Abusalé, lui, est traîné dans la boue. Jusqu'à quand continuera-t-il de se comporter comme une racaille ?

Efrem Père s'attend à un miracle pour que son trublion de fils embrasse la voie de la raison. Après tout, les rues de Peckham font de lui un moins que rien !

Et miracle il fût. Efrem, par on-ne-sait quel phénomène, changea sa mélanine en une translucidité brillante et troua les murs suite à un excès de colère. Sans ressentir la moindre douleur. Au cours d'une dispute dans le salon ce soir-là, un bijou tenait sur deux jambes.

Difficile de croire que dans la jungle de béton de son quartier, modelé par le sang des Efrem(s), un diamant s'était créé sous pression.
Pourtant à cet instant s'illumina la lignée des Abusalé. Grâce à Efrem Ve, un enfant béni.


.2008
Efrem détesta le reste de sa vie en Irlande. Il détesta le souvenir de cette euphorie sur le visage de ses parents. Étaient-ils heureux que je parte ou heureux que je sois spécial ?
Il détesta ces compliments forcés à l'académie. L'hypocrisie des Alices et leurs insatiables joies d'être différents. Cette fausse suprématie qui existait entre les uns et les autres. Efrem vous détesta sûrement au détour d'un regard ou à l'ouïe d'une phrase stupide vous ayant échappée. Il détesta toute cette transition, ainsi que ses camarades en crise d'adolescence ; ne savant plus qui ils étaient et qui ils devraient être.


.2010
De son point de vue, la vie n'était pas si difficile. Il s'agissait d'une fatalité alors il suffisait de faire le moins d'efforts possibles.

Paradoxalement, c'est ce qui le menât sur le chemin des honneurs. Il faisait une utilisation de son don tellement simple qu'elle en paraissait sophistiquée, et agissait avec autant de parcimonie qu'il n'en faut pour retourner broyer du noir dans son coin, qu'on le pensait pragmatique.
Il gravit les échelons sans être consulté à ce sujet, puis vint la classe DANGER, enfin son cursus militaire, les missions, son implication qui augmentait. Et, quand toute son énergie négative de jeunesse se transforma en maturité il comprit qu'il n'était que l'esclave de la volonté des Efrem(s), celle qui poussait les hommes de sa famille à avoir une histoire à raconter.

.2014-2017
Sans le remarquer, à 20 ans, il talonna de près les meilleurs de sa promo.
Un faux prodige, rien qu'un simplet d'esprit. Bien qu'il échappa au supplice de l'académie à l'année de son diplôme universitaire, Efrem profita tout juste de son retour à la vie banale.
Ennuyé par cette jeunesse perdue, ses efforts gaspillé pour des pratiques qu'il ne réitérera jamais, il compta sur son diplôme en spécialisation militaire et s'engagea par effort dans l'armée Irlandaise jusqu'à ses 23 ans.

Son passé à l'Académie et sa nature d'Alice eurent vite fait de le rattraper ; on lui proposa de prendre les rennes d'un rôle qu'il ne s'était auparavant même pas embêté à considérer comme pouvant devenir son gagne pain. Sous cet énoncé capitonné de palabres, lui, savait qu'il finirait sa vie en tant que prof. Un simple prof.
Il songea qu'il valait mieux ça que de devenir une arme déployée à la solde d'idées qu'il ne souhaitait pas comprendre.

Et, pétrie de contradiction, il accepta que ses jours ne deviennent qu'une succession de faits peu communs.

Plutôt drôle quand on y repense.
Il continue de se dire que s'il en est rendu là aujourd'hui, c'est qu'au plus profond de lui il le cherchait.