(end) au creux de ses paumes

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aller, danse !

avril // dmitry

Sale humeur ce soir, Elior - avant ce qui te sert de dîner on se réfugie au foyer pour se laisser échoué sur le canapé ; aucune envie de parler, ça se fait discret et à voir ta tête, personne n'ose réellement t'approcher.

Avachis sur le dossier, ça glisse le doigt sur le téléphone sans véritablement le voir - c'est qu'en plus l'envie est loin de rejoindre sa chambre ce soir, on finit par y dormir un peu trop mal - mais pas moyen de rejoindre Elyas quand le plancher se faisait un plaisir de craquer à la moindre avancée.

Alors on soupire, on soupire, on soupire et on ferme les yeux en rentrant le menton avec l'espoir de se noyer dans son pull - malgré ton humiliation, tu te devais de regagner une étoile au plus vite, c'était devenu d'une urgence capitale ; et tu y travaillais, sur tes notes qui n'avaient pas de quoi changer et sur ton attitude, qui, si elle n'était pas aussi exemplaire qu'auparavant, se pliait à rester à carreau.

Mais pour encore combien de temps ?

Et puis soudain, on sent à sa gauche le poids d'un autre sur le sofa allié à sa voix - et si tu ne t'attardes pas sur les mots, tu sais exactement à qui appartenait ce timbre. Mais tu n'avais pas envie de parler, ce soir, Elior, tu n'avais pas envie de le voir ; alors on lui lance un regard noir et-

malheureusement, on tombe dans le piège.

— Salut.

impossible de s'en empêcher

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it's hard not to feel like
you ain't going down, down

y a pas de raison particulière qui t'a amené là, peut-être juste la lassitude de ta chambre trois étoiles, trop grande en contraste des souvenirs du taudis qui te servait de maison, du coin que vous partagiez souvent à quatre ensuite à trois
aucune raison particulière mais une de rester, alors que tu l'aperçois sur le canapé, ton jouet à l'air contrarié
tu verrais presque les nuages qui s'amoncelent au dessus du crâne, jusqu'aux sourcils froncés et le sweat remonté

p a r f a i t.

une fraction de seconde et ton Alice a pris le pas, le frisson qui vient avec le contrôle total de la relation - ce n'est pas aujourd'hui que tu le laisseras tranquille, pauvre Elior
— Salut, t'en tires une gueule de déterré.
si c'était toi qu'il avait choisi, il n'y aurait pas tout ça, les mauvaises sensations, on ne broie pas du noir avec Dmitry
tu ne leur en laisses pas le droit.
— Qu'est-ce qui t'arrive, Elior ?
de la voix douce, tu ne lui veux que du bien tant qu'il est entre tes mains, et tu lui fais savoir lui imposes, toujours là pour aider tes fidèles sujets quelle générosité.
(dis-moi ce qui ne va pas
surtout s'il s'agit d'Elyas et toi
dis-moi
qu'il s'agit de ça)

— Perso j'arrivais pas à dormir.

Seul, dans une pièce trop grande pour être remplie
(un peu comme ton coeur, quelle ironie)

@Elior Demaury

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avril // dmitry

Avant son arrivé tout avait été si simple, si limpide, embrouillé dans tes idées noires et tes souvenirs, il y avait eu l'agacement de ne plus se savoir seul et la colère, cette colère inexplicable, déjà prête à le mordre de tes mots, à aboyer un peu trop fort pour espérer le faire fuir - la seule personne qui était autorisée à s'asseoir à ses côtés, ce n'était pas toi, Dmitry.

Or à présent, il n'y avait que le confort d'une relation fantasmée, le cœur qui s'apaise pour s’emballer sur une autre temporalité et -

— Rien qui te concerne. et le chien qui, s'il ne mord pas, grogne de toutes ses dents - le contact visuel qui se perd, ça fusille inutilement l'écran du regard.

Ah - Dmitry, à s'attaquer à la reine de son roi il faut se savoir patient et malin pour la coincer dans ses retranchements ; la pièce maîtresse qui se glisse sur ses adversaires sans craindre les attaques, sa présence sur le plateau est toujours source de confrontation quand cette dernière s'élance dans la partie. Elior est dévoué à abattre sur son passage toute les personnes qui nuisent à son roi - et Dmitry, tu en fais définitivement parti.

Concentre-toi Dmitry, la partie n'est pas encore finie.

Malgré l'amour factice qui se glisse dans ses entrailles, malgré la tranquillité instaurée par des mots couverts de légèreté - Elior n'est pas d'humeur et combien même ses sentiments ont changés, malgré son cœur qui bat et les émotions qui s'y débattent, sa tête refuse d'accepter le moindre changement de comportement - on parlait des fantômes d'un passé dont seulement Gabrielle ou Elyas pouvaient y être convié.

Et puis, maintenant, on ne le regarde plus.

— On m'a juste fait comprendre de faire attention, même aux alices de mes propres amis. hargne de la rancune, on maudit du bout des doigts les inconscients avec le don maudit qui nous a été attribué à la naissance, comme un cadeau empoisonné - pour rétablir de ses propres mains la Justice de ce monde d'injustices.

— Tiens ça me fait penser... et la colère, fébrile, crépite - et puis tu retombes dans le piège violacées de ses deux orbes ancrées sur ta petite personne en mal de mélodrame ... c'est quoi ton alice, Dmitry ? Que je sache si je dois te casser les dents, à toi aussi.

et déjà le ton s'apaise, c'est presque dit
avec un peu moins de mépris

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tu ne penses pas avoir baissé ta garde ni t'être précipité pourtant voilà qu'Elior coupe l'air de tes poumons un bref instant, tu réfléchis, ça file à toute vitesse dans tes méninges un mauvais coup de ta part, une erreur de débutant, tu avais sauté une étape Dmitry, la plus importante :
celle de ton Alice.

et tu rejoues les scènes de ces dernières semaines mais ça aurait dû être évident, commencer par le pouvoir autour duquel l'illusion de l'académie se bâtit, t'es un gros con
Dmitry.

mais l'heure n'est pas aux lamentations, ton cerveau doit aller plus vite plus vite
p l u s v i t e
— Fuck, maintenant que tu le dis, je t'ai jamais expliqué ?
tu te frottes les cheveux dans un geste gêné - sans trace de panique, on laisse ça à l'enfant de Russie - et entame
le bal de l'hypocrisie
— Genre ils ont appelé ça le contrôle des émotions, mais dans l'idée, c'juste moi qui impose mes humeurs aux autres.
tu t'attends à la méfiance qui s'éveille aussi sec, alors tu poursuis sans plus tarder, ne laisse même pas le temps à Elior d'y penser - tu crispes ton visage comme on se remémore un mauvais souvenir, comme si ça te coûtait sincèrement
de mentir éhontément.
— Par exemple, si j'suis de bonne humeur, j'peux le transmettre, si j'suis en confiance, toussa. Ca marche malheureusement aussi avec la mauvaise humeur, d'où le bijou de contrôle. Et surtout, ça s'active... au toucher.
tu le regardes dans les yeux, un rire nerveux s'échappe de ta gorge - le masque le plus affligé que t'aies jamais porté, tu te décales sur le canapé à l'extrémité, comme pour ne pas le brusquer
on y croirait Dmitry, de ta main qui vient se glisser sur ta nuque, presque apeuré d'être jugé méprisé condamné - c'est sûrement comme ça que t'aurais abordé ton pouvoir, si t'avais une conscience quelque part.
— J'évite d'en parler parce que j'sais bien que ça fait peur. Et j'vais pas te mentir Elior... Je l'ai déjà utilisé sur toi.
tu déglutis, ça y est, parfaitement dans la peau de l'ami torturé -
— J'ai ce mauvais réflexe, quand les gens vont pas bien, de vouloir leur communiquer un peu d'apaisement, et je sais que ça se fait absolument pas, pourtant je l'ai fait sur toi -
pourtant tu recommenceras et bien plus que ça
— donc si tu veux plus que je te touche, j'comprendrais, vraiment. Tu peux me le dire franchement, j'veux pas que tu te sentes dépossédé.
tu tends les mains en capitulation devant toi
(promis, je dis
presque la vérité)

est-ce assez, Elior, cette fausse sincérité, de donner l'impression d'en avoir réellement quelque chose à faire de ce que tu ressens ce que tu désires, est-ce assez Elior pour calmer tes suspicions et éveiller un sentiment de culpabilité, car Elior
Dmitry ne cesse de te regarder et à demie-vérité, on oublie de mentionner que les yeux sont une porte ouverte sur ton cœur ;
de mentionner l'amour, la réponse que tu cherchais parce que tu voudrais pouvoir rejeter la faute sur quelqu'un d'autre que toi, dis Elior

— Me casse pas celles de devant, s'il-te-plaît... ?
le rire léger mais le regard toujours peiné, dis Elior
tombe dans le piège, s'il-te-plaît, de croire qu'il t'aurait dit la vérité s'il était responsable de ton cœur c h a r m é.

@Elior Demaury

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Alors il t'explique longuement, il t'explique avec application et pris par le silence, tu ne fais que l'analyser pendant qu'il se justifie et te rassure sur ses intentions - il y a une file de chose qui défile dans ton esprit, Elior, on a cru un instant avoir la réponse à toute nos questions avant que tu n'y réfléchisses un instant - et malheureusement, ton déni te fait une joie de s'abreuver de ce qu'elle peut ingurgiter.

Cette dernière se débat avec ta méfiance particulière, cette légère forme de paranoïa quand subvenait des soupçons - c'est que tu lui avais fait directement confiance Elior, à vrai dire, il s'était glissé à tes côtés comme une évidence qui n'avait pourtant pas grand sens ; tu étais soucieux de tous ceux qui t'approchais, non par pour te préserver toi-même, mais pour ne pas mettre en danger un autre homme.

Pourtant, Dmitry fut le premier - le premier à qui on ne l'a pas demandé ; et cette réflexion te déroutait assez, couplé à ses paroles tu ne pouvais t'empêcher de l'observer avec suspicion.

Il y a ce truc, ce truc qui te tord le cœur, ce pincement à en faire des crampes, ce petit battement de trop qui engraine tout les autres dans un autre tempo.

— Tsss... et c'est du dédain tu crois bien. Je n'aime pas qu'on me touche, de toute façon. menteur ! menteur ! tu adores être au creux de ses paumes, pas vrai Elior ? Tu aimes ça sans le vouloir, sans même pouvoir y faire autrement - c'est à en devenir rageant.

La rancœur au cœur - tu n'aimes pas ça, Elior, que l'ont te biaise à ton insu ; tu n'avais pas besoin d'être apaisé ou de bonne humeur, si tu voulais massacrer quelqu'un et être en colère, qu'on te laisse faire ! Alors aucune forme de culpabilité ne vint adoucir ton humeur - mais à le regarder pourtant ça bat toujours au point de t'agacer.

À quoi jouais ton cœur de malheur ?!

— Et puis, j'ai pas la force de te frapper, c'est pas comme si tu m'avais pris quelque chose de ton côté. au contraire. On va dire que dans ma grande mansuétude, je te pardonne. et on fait la gueule, on se réfugie un peu plus dans son pull et puis on n'arrive plus à détacher le regard alors on fait passer ça par le besoin de se changer les idées.

— ...

continue la conversation Dmitry
il ne veut pas avouer qu'il ne veut pas la voir être finie

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tu souris
toi, Dmitry tu as
(tu es)
conquis
t'en relâcherais presque ta garde, de le voir danser au creux de tes mains enfin, enfin tu le tiens
au bord du ravin.
et tu ne veux pas l'admettre que derrière la peur de perdre ta pièce maîtresse, il y a celle du cœur qui s'émiettait à regrets - tu ne peux pas ressentir ça, pour un pion que tu jetteras, tu ne d o i s pas.
— Ok, ok, je me retiendrai, jamais sans consentement après tout.
de le tenir dans ses bras passer la main sur son visage contrarié découvrir chaque crevasse de son corps qui commence lentement à te faire rêver, déposer des baisers sur chaque parcelle porcelaine, ce n'est pas grave
tu te retiendras
jusqu'au jour où, séduit par ton Alice, il sera peut-être celui à faire le premier pas.

— Monsieur est bon prince, merci de votre indulgence.
tu ne la mérites pas, tu le sais, ta conscience le crie cherche à s'échapper glisser sur tes lèvres
(excuse-toi Dmitry, d'être comme ça, de jouer avec ce qui ne t'appartient pas
arrête t o i)
mais on ne survit pas de bonté pas dans ton univers alors tu l'ignores, comme toujours et pour toujours, tu te complais d'Elior qui se recroqueville sans partir

la Reine en difficulté, victime de ta volonté.

maintenant il faut poursuivre, quelque chose à dire, pourvu qu'il reste avec toi, pourvu que ce moment
ne s'arrête
pas.

— Elior, j'vais te poser une question très, très con et t'es pas obligé d'y répondre.
et tu l'avais sur le bout de la langue, prêt à être sincère pour une fois mais
(as-tu déjà eu honte d'être toi ?)
ça ne marche pas comme ça.
alors tu laisses un temps de battement, faire durer le suspens
et
— Est-ce que t'as déjà essayé le chocolat pendant le sexe ? Non parce qu'un pote me dit que c'est une tuerie, mais genre ça doit coller non ? Ou alors c'est un truc que toi aussi, tu trouves excitant ? Sérieusement bro, la nourriture pendant le sexe, c'est un concept aussi flou que les harnais à l'académie pour moi.

(respire, Elior, tu es en confiance ici.)

@Elior Demaury

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avril // dmitry

Maudit soit ceux qui se sont dit qu'un jour il serait bon de prévenir à leur interlocuteur qu'il s'apprêterait à poser la moindre question - c'est que ça fait battre le cœur un peu plus vite et pas pour les mêmes raisons, l'angoisse de l'appréhension, la peur irraisonné et on se soulage de son ton qui se fait benêt.

Et puis il prend la parole.

Ah - Elior, on aimerait rire avec la facilité qu'on avait eu dans le magasin de harnais durant cette journée fabuleusement ensoleillé. Malheureusement il fallait croire que tout était différent, la formulation était différente, le sujet abordé était trop franc et à te parler à toi, de ce genre de chose, c'était comme te donner un coup dans l'estomac. On ne rougit pas, non, aucun coquelicot ne vint embellir tes joues - ce n'est qu'un teins livide qui sied si bien à ton air maussade ; la soirée qui se déroule, permet à ce fait d'être quasiment indiscernable.

Entre garçon, on parle de ça, évidemment.

Alors on se fait juste un peu plus fort qu'on ne l'es, alors qu'on a qu'une envie : celle de se cacher, d'être bêtement désolé, de s'oublier et de taire l'esprit fantaisiste et inventif qui se met très rapidement à carburer - ne pas penser à Elyas, pour ton propre bien.

— Beh... écoute. Essaie. Peut-être que t'y prendra goût dans tout les sens du terme. J'ai jamais essayé. pas encore. Mais pourquoi pas... et on hausse les épaules, pour se faire faussement nonchalant - et tu sais que tu sembles presque à l'aise, dix ans à communiquer avec des enfants pleins d'hormones, on finit par se faire caméléon dans la masse de l'innocence.

Tu respires bien et tu respires mieux, comme si c'était bien plus simple de prendre la parole que tu ne l'aurais cru - y a les muscles qui détendent et le téléphone se glisse, glisse entre les phalanges, tandis qu'on ne cesse, bêtement, de le regarder ; c'est comme si le voir avait quelque chose d'apaisant.

Peut-être que tu pouvais lui faire confiance, finalement.

— T'hésites pour ton programme de ta soirée ? Ça part en comme-d'habitude ou on se veut plus culinaire, cette nuit ?

ah et si tu savais

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tu le sens, le terrain miné, la même hésitation que d'autres que t'as courtisé - ces gens en difficulté d'assumer ceux qu'ils rêvent d'aimer
ça te passe un peu au dessus tout ça, à ne rien respecter, t'en oublies même la pudeur d'être attiré par ce qui te sied
un Roi ne se cache pas, et une Reine ne le devrait pas
(hein Elior)
qu'on devrait avoir le droit de désirer en toute impunité
— A choisir j'préférerais tester le coulis de fraise. J'suis plus fruit que chocolat, tu vois ?
pas que ça lui servira de savoir, mais
peut-être
que
— Nan, ça attendra une prochaine fois, mon programme de la soirée c'est toi.
forcément, formulé comme ça, t'actives ton Alice par réflexe conditionné, en toute amitié bien sûr que tu lâches des phrases de ce genre là
— J'veux dire, j'vais pas laisser un pote enfoui dans sa hoodie jusqu'aux yeux, le chocolat s'évaporera pas. Mon partenaire attendra une prochaine fois.
avec qui, tu ne sais même pas, t'as juste changé de sujet pour ne pas avoir à être honnête avec le brun, ça t'époustoufle presque ta capacité à proférer des énormités comme si c'était la vérité, tout ça pour éviter ta conscience et ton cœur qui s'emmêlent en se perdant dans ses yeux bleus
faussement épris
à croire que c'est toi le subjugué et qu'il est celui qui te fera plier
c'est que la curiosité tique et t'aimerais savoir pourquoi ce sujet le crispe, quand on aime aussi pleinement qu'Elyas et lui le font
pourquoi le teint livide la discrétion

— Mais bon, j'veux pas te déranger non plus, t'as p'tet des plans plus culinaires toi aussi.
(et est-ce un sentiment d'amour qui vient saisir tes tripes Elior, chatouiller le palpitant comme si on l'aimait, Dmitry, dans toute sa sournoiserie, est-ce
l'infidélité qui pointe son nez
sans que tu parviennes à ne l'expliquer)
une dose de jalousie sûrement, pour qu'il te retienne à son corps défendant que tu sois celui avec qui il désire continuer cette nuit
à peine entamée
que son coeur continue d'être aussi cruellement éprouvé

(dis Elior, est-ce que tu le ressens
aussi ?)

@Elior Demaury

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Mon programme de la soirée c'est toi. et ça aurait du te faire tiquer, ça aurait du t'énerver - plisser les sourcils d'un air circonspect ; c'est qu'on peut être aveugle, Elior mais pas non plus dénué de tout bon sens quand les sous-entendus ne faisaient que s'accumuler. Alice de malheur qui t'en empêche, à la place on rate un énième battement à le regarder trop longtemps et quand la jalousie s'y mêle on se perd soi-même. On remarque étrangement que la conversation s'était finie et qu'il était tant de la continuer, de te lancer dans la partie avec l'impossibilité de jouer comme tu le devrais.

— Ton partenaire est très certainement d'une meilleure compagnie que moi, ce soir. fis-tu d'un ton trop brusque, par la force des choses ont regarde ailleurs et très vite ça se demande ce qu'on fait ici.

Pourquoi pourquoi
il y a le cœur qui bat comme ça ?

Loin de l'étau de son pouvoir, tes prunelles s'écarquillent, comme si tu remarquais enfin que tout cela n'était pas normal, pas juste, indéfendable, inqualifiable - il y a ce sentiment de honte qui se mêle à une jalousie déplacée ; alors on se lève.

Tu n'es pas de ceux qui subisse, Elior, dû moins pas trop longtemps - impossible de rester affaissé sur le canapé quand tu semblais si dépassé ; on ne remarque pas encore, on n'y arrive pas encore, on ne se méfie plus, pas assez tout du moins, mais tout ce qu'on sait, tout ce qu'on sait c'est qu'il y a quelqu'un, ailleurs, qui nous attend et que ta place légitime n'est pas ici. Pas avec lui. Pas comme ça.

Pourquoi ?
Pourquoi pourquoi Dmitry ?

— Vu que tu parles de bouffe, y a le repas de ce soir qui m'attend, ou en tout cas, ce qui y ressemble. Et puis, je dois parler à Elyas, on se verra plus tard.

Désolée Dmitry.
Peut-être que dans une autre vie, il serait tombé.
Pour toi, pour ton regard violet.
Peut-être qu'il t'aurait aimé. Par ton alice, il est vrai.
Mais qu'importe, personne ne l'aurai remarqué.
Peut-être que dans une autre vie.
Mais non.
Tu le fais par profit.
Tu le fais pour Elyas.
Pour toi.
Pas pour lui.

Désolée Dmitry.

Le pas qui s'élance, on s'avance vers la porte qui mène au couloir et une fois arrivé au crochet de cette dernière, les doigts glissent sur le battant avant de l'observer, d'un regard en arrière et d'une esquisse ; d'un faux sourire, à lui, à toi, pour vous trois.

— Tu me raconteras plus tard.

Ne t'inquiète pas Dmitry.
Tu auras encore l'occasion de le faire tomber.
Et avec lui, il t’entraînera dans sa chute.

Il te le promet.

alors la reine s'en va
se retranche derrière ses pions
c'est qu'il est méfiant