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wati by night - ft. les vrais
Jones Cole
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Jones Cole

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MessageSujet: wati by night - ft. les vrais   wati by night - ft. les vrais EmptySam 4 Avr - 23:08


le plus grand taré qu'il aie rencontré jones, c'est ce veracruzano qu'on appelait la chèvre, cabra.

ce mec était baisé dans sa tête parce qu'il ne dormait jamais. de sa vie jones ne l'avait pas vu fermer les yeux - qu'il avait très bleus - plus de deux secondes trois quart. quand il prenait place dans un hamac c'était parce qu'il était trop rhabat pour cligner de la paupière. on le trouvait comme un chien, tambourinant à la porte avec des copains clochards, ou entré par effraction dans le jardin avec deux basses et six litres d'agua loca. ce gars-là avait un grand frère (lui-même un sacré siphonné du bocal) qui tenait la plupart des clubs du paseo de la reforma et leur faisait toujours couper la file. il vendait parfois de l'opium - de si mauvaise qualité qu'il avait presque tué un type une fois, un diplomate hollandais.

cabra avait tendance à mettre les gens à l'envers et à faire peur aux touristes. parfois il arrêtait des groupes d'américains, se plantait devant eux, et hurlait. il hurlait, hurlait jusqu'à ce qu'ils se dispersent en poussant des cris graves ou appellent la police. ce grand fils de pute prenait usuellement santiago et jones en voiture, dans des états de conscience quasi stellaires, et après quelques excès de vitesse, quelques dérapages, filait sur l'autoroute rattraper on ne savait trop quel astre.

jones n'avait plus revu cabra depuis qu'il était parti faire un tour en prison. on l'avait souvent invité au parloir mais il se trouvait depuis longtemps déjà à l'académie.

jones à plat ventre sur son lit s'imagine ce qu'il aurait dit à cabra, derrière la vitre du parloir, rasé de si près qu'il en aurait des coupures profondes, présenté à lui dans une tenue orange et en silence ; jones s'imagine ce qu'il aurait vu, son grand corps réduit au sommeil des fous, des criminels et des trimards, son petit visage aux yeux si barges éteint et plongé dans une docile mélancolie. il ne l'aurait jamais vu comme ça. il en aurait pleuré.

puis tout d'un coup il y a une rupture dans ses rêves et il pense à henrietta. il a un renfrognement coupable qui fait saillir la veine sur sa tempe. il songe à quel point il veut annuler toutes les distances qui se dessinent entre eux. toutes les cartes que tracent une géographie méchante, humiliante. il chasse cette pensée intrusive aussi vite qu'elle est arrivée dans sa coloquinte et rote.

jones essaye de se replacer dans une meilleure position car le sang commence à manquer aux bras qu'il tient coincés sous sa poitrine. l'irrespirable touffeur qui règne dans la chambre atrophie ses neurones. les fourmis remontent jusque dans ses phalanges lorsqu'il cherche à tâtons le cul du joint qu'il jure avoir posé sur la commode, et il soupire. depuis son oreiller il contemple les lointains cratères dans la moquette ; putain tout ça c'est la faute des trois étoiles. il fait quelques ruades qui défont son lit - pour peu qu'il aie été fait un jour - puis un carré lumineux se découpe sous son drap.

c'est nancy. elle veut savoir si elle ramène plutôt du saucisson ou des chips. évidemment jones veut des olives et du ricard. elle est suivie de près par une voice note d'alma qui se joue seule et qu'il ne comprend pas. quand il veut récupérer son portable enseveli c'est déjà trop tard ; la porte s'ouvre à la volée. pourtant tout à l'heure il a collé au carreau, avec un airwave à la menthe, l'inscription très claire "tu frappes".

il remplace son air contrit par un vaste sourire. il ne sait pas qui c'est mais gueule déjà.

- LE SOIR S'APPROCHE CA S'TAPE DES BAAAAARRES.......


Alma Fitzgerald
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MessageSujet: Re: wati by night - ft. les vrais   wati by night - ft. les vrais EmptyMer 8 Avr - 17:35


Hello sista, j'te demande pas ton numéro
On t'a déjà dit qu't'étais une beauté numérique ?
Si j’avais un quelconque pouvoir d’influence dans cette école (ce que je veux dire, c’est si je savais m’y prendre pour soudoyer), je me ferais mettre une télé dans ma chambre. Pour regarder les programmes de nuit. Si vous ne connaissez pas vraiment je vous recommande. Les programmes de 2h à 5h du mat ont autant en commun avec ceux du jour que les bébés pandas (vous savez, ceux qui ressemblent à des larves) avec les vrais pandas, ou que mon régime alimentaire avec les AJR à l’arrière des paquets de bouffe. Bref.
Tout ça pour dire qu’un de mes genres préférés, c’est à égalité Hoarders, avec les fous qui accumulent dans leurs appartements mille espèces d’emballages plastiques différents et autres cingleries, et les documentaires animaliers, du style rendez-vous dans une terre inconnue, de préférence sauvage et boueuse. Maintenant, vous êtes vous déjà demandé s’il serait possible de combiner ces deux expériences en une ? Certainement pas, mais la chambre de Jones l’a fait.


"LE SOIR S'APPROCHE CA S'TAPE DES BAAAAARRES......."

Alma arrive et enjambe trois chaussures dépareillées sur le chemin. “Frère, t’es dans l’abus”, dit-elle en tombant sur le lit, en un rebond. Jones a plutôt bonne mine, trouve-t-elle, comme quelqu’un qui aurait dormi quatre heures au lieu d’une. “Nancy arrive avec Henry normalement, enfin elle ‘arrive‘, un jour quoi. Peut-être avec d’autres gars. T’as invité des gens spéciaux? Moi oui mais personne me répond, c’est ce que jte disais mais jsuis sûre que t’as pas écouté mon message. Par contre Thomas n’est pas encore là mdr? Ah on aura tout vu.” Alma dit mdr à voix haute - ce n’est qu’une chose parmi mille qui font son charme.

Jones me fait un penser à un animal vaguement reptilien, de type lézard de compagnie. Quelque chose d’original et qui reste assez souvent immobile au soleil. Enfin, sauf son respect, il ferait un terrible animal de compagnie. En tant qu’ami de compagnie il est déjà un peu dur à gérer, et pas forcément toujours un soutien morale infaillible. Mais je ne suis pas mieux, donc qui suis-je pour juger. Autant me consacrer à mon rôle d’amie médiocre dans le moment présent.
Je le regarde en plissant les yeux. J’ai comme l’impression qu’il a quelque chose de sérieux dans la tête. Mais le connaissant et me connaissant, si je lui en parle, il va être atrocement gêné, et va faire semblant de pas savoir de quoi je parle, me lancera un regard stupide, et je serais atrocement gênée, et on se fixera dans le blanc de l’oeil comme deux grosses bécasses. Je choisis donc de passer directement à cette étape là et lui lance un grand sourire débonnaire. À lézard, bécasse et demie. Économie d’énergie pour tout le monde.


Elle sort précautionneusement de son sac à main cinq bières tièdes et les dépose au sol, en ouvre une pour elle et en tend une autre à Jones. “Tiens chacal, pour la soif.” Elle s’appuie sur le mur et boit une gorgée. Espoir mêlé de voir certaines têtes ce soir avec celui de n’être qu’entre eux. Il est des gens qui vous font l’effet d’une grande expiration, alors qu’avec tous les autres, on retient son souffle.
(Je crois qu’on appelle ça des amis, mais je pourrais me tromper.)

Alors, ce soir c’est wati by night ou quoi?


Henrietta Jones
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MessageSujet: Re: wati by night - ft. les vrais   wati by night - ft. les vrais EmptyVen 10 Avr - 1:14

Assise sur son lit impeccablement fait, le plaid sur le dessus de lit, le dessus de lit sur la couverture bordée, Henrietta hésite encore. Elle vient de recevoir un sms d’Alma l’enjoignant violemment à venir à la soirée dont Nancy lui avait parlé.

Elle ne sait honnêtement pas pourquoi elle se retrouve dans des situations pareilles. Elle fait pourtant tout pour les éviter et ne plus les reproduire.

La dernière fois qu’elle était allée à un truc semblable, Alma, Thomas et le mec qui traîne avec eux (elle ne se rappelle plus de son prénom, il a un visage si banal) avaient passé des heures à jouer à « just dance cheap ». Elle les avait regardés se trémousser devant une vidéo YouTube grande de 13 pouces en sirotant un thé froid. (Ils étaient mineurs à l’époque.)
Ils n’étaient même pas synchronisés. Alma aurait mieux fait d’activer son alice au lieu de chercher le meilleur angle pour sa story du jour.

Devant le rayon des alcools au supermarché du centre-ville, elle hésite toujours. Elle avait dit qu’elle ramènerait du cidre. Mais le voulait-elle vraiment ? Ils étaient déjà dans des états extrêmes sobres, sans compter le pouvoir de Jones. (Il faudrait qu’elle se tienne éloignée de lui, il faudra qu’elle s’en rappelle.)

Comme à chaque fois, elle a le souvenir douloureux d’avoir promis de venir. Pas de marche arrière permise. Elle pourrait leur poser un lapin, mais elle sait d’expérience que son téléphone n’arrêterait pas de vibrer pendant les prochaines quarante-huit heures. Ils savent s’organiser et prendre des relais quand il le faut.

A la caisse, on lui demande sa pièce d’identité. Elle la sort de son porte-feuille avec doute, et peu d’assurance. Avec de la chance le caissier lui ferait un regard sévère et la jugerait trop jeune pour boire du jus de pomme fermenté.

Dans le couloir des une étoile, Henry s’avance en ralentissant volontairement. Les bruits l’effraient et les voix aussi. Elle s’assure que personne ne la reconnaît et ne la voit dans cet endroit. Ses pas commencent et finissent sur les orteils pour ne pas faire résonner les talons.

La musique est familière, la porte est ouverte. Elle voit Alma qui est déjà là, ainsi qu’une masse informe sur le lit qu’elle devine être Jones. Le pack de cidre est prestement posé sur le « bureau » (plutôt un radeau réchappé du titanic couvert d’emballages de snacks) et elle s’assoit sur la chaise à côté. Elle est à trois mètres d’eux.

« Salut. J'ai ramené du cidre comme promis. »

Thomas Law
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Thomas Law

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MessageSujet: Re: wati by night - ft. les vrais   wati by night - ft. les vrais EmptyLun 20 Avr - 20:26


La boule au ventre la mort à la gorge les membres tremblants Thomas s’habille. Il pouvait voir son torse tambouriner son pull comme si un petit animal cherchait à en sortir. Il était en retard. Ses trois sérums appliqués en quatrième vitesse sans même les laisser sécher il applique ses lentilles avec le même geste que les acteurs font pour crever les yeux de leurs ennemis dans ces obscurs films d’arts martiaux gores expérimentaux que Jones a l’habitude de lui montrer. Il échoue lamentablement et se met à chercher en panique ces saloperies dans le lavabo puis à quatre pattes sur son carrelage. Dégoûté de n’avoir retrouvé que la gauche et encore plus dégoûté par son enrobage de poussière et de cheveux il la balance d’un lancer de la main et file ouvrir l’emballage d’une nouvelle paire avec le même empressement qu’un camé en manque.

Les yeux injectés de sang et la vue à peine réaccomodée il court en panique dans sa chambre et enchaîne les allers-retours les moins optimaux pour faire son sac tout en murmurant quelque chose qui de loin sonnait comme un mélange de mantra satanique et de fourchelangue.

putainputainputainputainputainputainputain ils vont te détester thomas c’est fini tu es la risée de la bande j’aurais dû mettre un 9e réveil tu sais très bien que tu te rendors toujours après la 8e sonnerie à quoi tu sers

Claquant la porte il marche à la foulée maximale que lui permettent ses jambes à la vitesse maximale que la marche permettait, mieux valait-il en effet ne pas courir pour garder dignité et allure sur le chemin vers cette soirée. Marcher vite était douloureux mais Thomas se remémore cet épisode de Malcolm in the middle où Hal champion du competitive strolling arrivait à transformer ses limites en force et cela enflammait sa détermination.

Il avait le cerveau qui surchauffait pour sortir l’excuse la plus pardonnable possible, celle qui préserverait son statut et l’amitié qu’on éprouve pour lui, et ce mélange tourbillonnant de culpabilité de haine de soi et d’empressement lui montait au nez comme le wasabi qu’il aurait surdosé pour son dernier maki. Respirer était douloureux, penser était douloureux.

Comme le taureau affamé il fonce sur le rideau rouge agité de la pop douteuse à travers la porte, et comme le matador arrogant il bombe le torse avant de toquer.


Les gars. Je suis vraiment désolé. J’espère que vous m’en voulez pas.

La joie de les voir était presque aussi puissante que sa culpabilité.


C’est pas grand chose, mais voilà.


Il vide sur le sol des barquettes de tomates cerise, des sachets de noix et six bouteilles entamées qu’il a sorti d’on ne sait où.



Pas le temps de verser une larme et se confondre en désolés qu'Alma l’invite à jouer du limbo. Les soirées le samedi soir jamais ne le déçoivent.


Nancy Decker
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MessageSujet: Re: wati by night - ft. les vrais   wati by night - ft. les vrais EmptyMar 21 Avr - 6:18

Les portes vitrées coulissent. Elle pénètre dans le magasin où la brusque luminosité l'éblouit, celle qui provient des néons blafards et lui écrase le front. Plissement des paupières tandis qu'elle passe les battants et se plante à l'entrée la mine immobile et stupide.
Enfin peut-être n'ira-t-elle pas. Elle restera plutôt ainsi, dans ce supermarché, les mains tristes et vides. Elle a un soupir et il semble que c'est toute son âme qui l'accompagne dans cette expiration.

Les rayons multicolores se succèdent. Elle parcourt trois fois l'allée des apéritifs, prend des pringles natures (ses préférés) puis les repose (non voyons, ce serait admettre que tu n'as aucune personnalité), en prend au barbecue bien qu'elle ait horreur de ça, veut se rendre dans l'autre allée et finalement abandonne tout pour s'emparer de monster munch.
Elle cherche du guacamole et des apéricubes et de nouveau on doit tourner en rond quinze minutes près des bacs réfrigérés, faire des allers retours en s'agaçant, passer devant cinq fois avant de les brandir, enfin victorieuse.

Avec mollesse, il faut se tirer à présent vers les breuvages : le crâne cotonneux, elle ne se sent plus vraiment là.
C'est elle-même, en projection à quelques millimètre de son corps, qui se voit parcourir les étagères où s'organisent les formes aléatoires des produits, à la fois nettes et pourtant indiscernables. Que cherche-t-elle à présent ? Décontenancée, elle s'arrête au beau milieu des pots de cornichons. Là dans un coin, les olives que Jones lui a demandées.
Son portable vibre, c'est lui. Il lui demande ce qu'elle fout bordel.

Oui l'alcool. Elle aperçoit un semblant de bouteilles dans le fond du magasin, embarque du pastis et deux vins (un rouge, un blanc en fonction de son humeur).
Quand elle sort du supermarché, le soir s'amorce déjà. Cela l'épuise : elle est fatiguée, des cours, des révisions, du sport, épuisée de devoir s'adresser aux gens, des soirées qui s'enchaînent semblables les unes aux autres, accablée de trente ans d'une vie qu'elle n'a pas vécue.

Le même vague à l'âme et elle longe le couloir interminable des simples. A mesure qu'elle s'avance, une main immense la tire en arrière ; ses doigts glacés se resserrent sur sa gorge pour l'étouffer avec lenteur. Il lui semble que l'air ici est aussi épais que de la mélasse et qu'abandonnée de toutes ses forces, elle peine encore à avancer. C'en est trop. Il faut rebrousser chemin sans plus attendre, remonter à son étage, se lover aux confins de ses draps et sceller ses yeux. Avec chance, les rouvrir sur une autre vie.

A une dizaine de mètres, une silhouette et le vacarme. Elle a tout juste le temps d'apercevoir le dos de Thomas disparaître derrière la porte qui se referme et étouffe d'un coup la musique et les voix.
Et ce simple fragment (la vue fugitive de son ami, les bribes de dialogues) la réinjecte brutalement à son corps.
A son tour et la dernière, elle entre dans la chambre. Henry a la moue renfrognée tandis que Jones, claquettes chaussettes et tignasse en vrac, décapsule le cidre qu'elle a apporté. Sur le lit, Alma rit aux éclats de voir Thomas mimer les épouvantables tragédies qui ont causées son retard.
Alors et aussi simplement, tout ce qu'il y a de plus pénible dans le cœur, en un battement s'évanouit.

Jones Cole
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MessageSujet: Re: wati by night - ft. les vrais   wati by night - ft. les vrais EmptyLun 27 Avr - 14:42


- alma tu es chez moi tu respectes mes règles, tu mets la marchandise au frigo,

tonne jones en ramassant les canettes, maintenant debout sur son lit, désignant frénétiquement ce qui semble être une tupperware rempli de glace pilée posé sur un fatras semblable à ces images name one thing in this photo générées par d'épouvantables intelligences artificelles.

- la température ambiante doit réchauffer les cœurs pas les bières putain de merde. il ouvre le couvercle et plonge les canettes dans l'étonnant frigidaire. j'ai surtout dit à des gens spéciaux de pas vnir ouais. les gros crackheads du grenier qui veulent toujours gratter là tous les jours ya un truc ah ouais. putain thomas il a pas intérêt à se pointer avec un vieux bail genre du cidre j'ai juré ya - OH NON PAS LUI.

la porte grince en s'ouvrant - l'un des gonds s'est carapaté - et à la grande surprise de jones qui se pense maître des entrées ce n'est pas thomas qui débaroule. il a ce soubresaut qui lui prend l'intestin et motorise un turbo sourire à peine fardé sur son visage. c'est avant tout nerveux car ici ça a des airs de lupanar avant une gueule de chambre et il voulait au moins devant henrietta faire semblant de ne pas être sale. mais c'était trop tard et rien n'échapperait à ses yeux glacés. jones se rassure en se disant qu'après quelques degrés elle perdait un peu de son acuité visuelle et peut-être de sa capacité de jugement. il se passe la main sur la nuque avec frénésie. il ne sait pas pourquoi parce que ça a le don de ne pas le détendre du tout.

- yes henrietta ça dit quoi !! t'inquiète j'ai prévenu tes darons que tu rentrerais un peu tard !

il regrette amèrement sa blague bien avant qu'elle ne se termine et pour ne pas avoir à soutenir son air consterné il chope à la volée le pack de cidre et le place dans la fameuse glacière. par bonheur cet instant pas piqué des hannetons est rompu par l'intrusion du troisième larron. jones hurle et se projette au sol pour gober avant les autres chaque tomate cerise, se remplit les poches de cerneaux sans raison apparente et se remet debout dans une formidable impulsion. tout essoufflé au milieu du vacarme qui prend forme il fourre deux bouteilles dans le container plein à craquer. le reste est expulsé faute de place et l'eau glacée lui éclabousse la gueule.

- TOURNÉE GÉNÉRALE !!!!!

à présent accroupi devant le tupperware il décapsule deux bières et deux cidres avec les dents. la porte s'ouvre une dernière fois sur nancy qui se coule auprès d'eux et tout d'un coup ce que jones avait de contenance s'échappe comme une fumée pimentée de ses oreilles. il se remet debout avec brusquerie et la décharge des courses qu'il projette en méli mélo là où il y a de la place, c'est à dire partout et nulle part. dressé en toute euphorie devant l'équipe il ferme la porte d'un grand coup de pied. de toutes facons, le loquet est pété.

- ouais decker t'es déter !!!!!!!!!

il la prend par l'épaule et d'un retentissant cul-sec vide son demi. il est plus déchaîné qu'un résumé de telenovela et son regarde tambourinant exulte entre les différents visages de ses amis. à présent que la salle est chaude et qu'ils sont réunis, ça y est. jones peut enfin renoncer à être triste.

- bon les gars ça part. chacun son tour pour le son, sauf alma t'as le droit à un tour sur deux parce qu'on te connaît.

il se rue sur le contrôle du volume des basses et leur fait gagner deux ou trois barres, n'en déplaise à ceux qui aux portes mitoyennes auraient tenté de dormir.


Alma Fitzgerald
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MessageSujet: Re: wati by night - ft. les vrais   wati by night - ft. les vrais EmptyMar 28 Avr - 10:18


Alma sourit en voyant arriver Henry, mais elle n’en comprend d’abord pas l’enjeu. D’un bond elle se rapproche-t-elle et commence à la vanner. Incroyable de te voir chez nous les pauvres une étoile!!! Du cidre trop mignon comme si on était au moyen-âge. C’est moyen-âgeux d’ailleurs ? Je sais pas. Jamais lu les chevaliers de la table ronde. Ils en ont pas fait une série ? Mais dans les quelques secondes qu’il lui faut pour énoncer cinq phrases, elle arrive à percevoir comme un déchirement dans l’espace temps, du côté du silence de Jones. Henrietta elle est à son image, mais c’est son camarade d’habitude grand guignolesque et bravache qui est suspendu, bizarrement attentif à ce que mademoiselle va dire. Oh c’est intéressant. Laissez moi graver ça sur le bloc-note Diddle de mon esprit.

Mais l’instant en altitude retombe vers le naturel. Jones braille quelque chose et dissimule son trouble. Dans la foulée arrive Thomas en nage, et sans atermoiement, Alma se saisit de la stéréo. Son mix 2008 middle school end of the year disco (400 follows sur spotify!!!) résonne sur les enceintes et elle se positionne face à son éternel acolyte. Dance challenge!!! beugle-t-elle, et elle enchaîne trois mouvements épileptiques sur un remix zouk de Meet me halfway des Pois au yeux noir (traduction google).

Les choses s’enchaînent comme ils en on tous bien l’habitude. Nancy arrive, suivie de près par Pavlo. Elle aussi a les yeux dans le vague, mais très vite un sourire, tandis que leur dernier ami s’assied contre le mur et les regarde d’un air paisible et amène, comme s’il les pardonnait d’avance pour tout ce qu’ils s’apprêtaient à commettre. Dans le cas de Thomas, un mini sketch impressionniste sur son retard de cinq minutes, dans celui de Jones, le fait d’ouvrir encore des bouteilles avec ses dents dans le but certain d’avoir un jour le sourire dégueulasse de certains rappeurs.

- Tu me gaves Jonescito!! Très bien si je n’ai qu’une chanson durant la prochaine demi-heure autant la faire compter.

Le crime d’Alma, de toute évidence et vu l’unanimité saoûlée du public, c’est d’avoir encore osé mettre Enrique Inglesias - un choix douteux qui la fera toujours hurler de rire. I am tired of being sorry…

Puis en clin d’oeil, peut-être que deux heures sont passées, minutes envolées comme les bulles de leurs verres et ponctuées à peine par les coups de pieds des voisins sur le plafond de Jones. Alma est allongée sur son lit à l’envers, ses cheveux qui trainent vers le sol et les jambes accolées au mur, entre deux de ses copains et deux idées douteuses. La tête renversée elle regarde Henrietta, qui est peut-être plus détendue, et qui en pleine conversation avec Nancy semble esquisser un rire. À l’angle, Alma le voit bien, il y a un garçon qui la regarde sans l’ombre d’un doute.

- Les gars, elle se retourne d’un coup en giflant par mégarde Thomas de ses cheveux, oups pardon Toto. Les gars, écoutez-moi : action ou je n’ai jamais. (Alma mélange les jeux comme les proverbes). Je commence donc je choisis. Je n’ai jamais eu un crush sur quelqu’un dans cette pièce. Elle rit à gorge déployée. Et heureusement que y'a que vous les mecs parce que j’ai rarement l’occasion de dire ça. Elle lève son verre, un cocktail bâtard de cidre et de rosé pamplemousse. Qui a déjà, boit!!


Nancy Decker
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MessageSujet: Re: wati by night - ft. les vrais   wati by night - ft. les vrais EmptyLun 11 Mai - 0:23

La main de Jones sur la molette des basses et la musique monte d’un cran. Ca y est, la soirée peut commencer.

Le cerveau moelleux, elle se laisse transporter par les rires qui éclatent, la musique entraînante (ou pas) et les conversations qui vont bon train. Alma a eu un date avec le type aux cheveux vert (dont Nancy n’a pas retenu le nom, était-ce Blek ?). La mère de Jones a débarqué avec un AK47 sous le bras. Puis Jones a cassé la gueule à Leonard. De temps à autres, les bavardages sont interrompus pas les portables qui vibrent de tous les sms déchaînés que leurs envoie Irène « PK J SUIS PAS INVITE ???? ». Ah quel micmac ! Elle se sent planer comme si elle avait ingurgité trop de tapioca.

Une bouteille de chardonnay plus tard, elle est avachie dans un pouf tout aussi avachi.
Elle croque dans un des petits fours que Pavlo a apporté ; carbonisés ils ont l’aspect et le goût de misérables charbons. Lui-même est d'ailleurs en train de grignoter des framboises surgelées (drôle de personnage).

« Les gars, écoutez-moi : action ou je n’ai jamais. » Quand Alma se lance dans les jeux d'alcools, c'est le début du grabuge.
« Je n’ai jamais eu un crush sur quelqu’un dans cette pièce. Et heureusement que y'a que vous les mecs parce que j’ai rarement l’occasion de dire ça. Qui a déjà, boit !! »

Piquée, Nancy se redresse.

« Ptin Alma ! T'es vraiment pas une sœur. Jvais être fracassée avec tes conneries. Resserre moi un verre alors. Que je boive à la santé de mon crush sur Thomas ! »

Si sa blague lui fait surtout éviter le sujet de sa relation avec Jones, cette dernière phrase n'est qu'à moitié une plaisanterie. Nancy est amoureuse de chacun d'entre eux : d'Henri, de Jones, d'Alma, de Thomas, de Pavlo. Si seulement toutes les aiguilles de toutes les horloges s'arrêtaient, alors elle pourrait rester dans cette pièce, avec eux, car ce n'est qu'en leur présence qu'elle se sent entière, heureuse et intimement elle.

D'un geste mal contrôlé elle veut s'emparer du multifuits pour diluer sa vodka et sa main bute sur la bière de Pavlo. A peine le temps de s'en rendre compte que la bouteille pleine est tombée, déversant tout son contenu sur le pauvre Thomas, déjà bien assez martyrisé.

« AH ! NON ! Excuse-moi Tomtom ! » Elle veut attraper un torchon et dans sa hâte, manque de faire valdinguer toute la table. « Houla ! Euh attends je vais essuyer. » et elle tapote les flaques de bières, rendue maladroite pas l'ivresse, avant de se rendre compte avec horreur que ce qu'elle utilise n'est pas un torchon mais bien un des tee-shirts de Jones « OH NON ! Putain Jones... Je suis désolée... Je laverai ton tee-shirt, c'est promis, t'inquiète pas... »

Quel imbroglio. Nancy toute penaude se rassoit et s'enfonce dans son pouf en se maudissant. Bien sûr, la morale de cette histoire est de ne jamais vouloir diluer ses alcools. Sinon grand drame s’abattra.

Elle boit une gorgée, pour honorer le je n'ai jamais. Mais dans cette succession improbable de gaucherie, qui donc a pu remarquer si d'autres on fait de même ?

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MessageSujet: Re: wati by night - ft. les vrais   wati by night - ft. les vrais EmptyLun 18 Mai - 23:20

Henrietta était peut-être une boule de méfiance et de circonspection, elle ne pouvait pas résister à la présence de ses amis et à l’alcool dans le sang. Les heures la dérident, ébouriffent son brushing impeccable, floutent son rouge à lèvres qui se prétendait éternel sur son packaging soigné.

Le défi d’Alma la met dans un état de panique intérieur, évidemment inaperçu sur son visage stoïque. Elle sait que c’est absolument volontaire de sa part, alors elle croise son regard plein de challenge comme une bouteille pleine de challenge. Tu ne t’en sortiras pas comme ça, pense-t-elle, en se remémorant le récit de son dernier rendez-vous amoureux raté.
Ses yeux balaient la pièce et s’arrêtent sur Thomas dont le regard est un peu mort tué par ses trois verres de punch et les rondes de teq paf qui étaient de trop. Il s’enfonce dans le lit et dans les cheveux d’Alma comme le meme de Homer dans le buisson de Flanders. Il ressemble de plus en plus à un caillou.
Elle considère Pavlo qui ne dit pas grand chose mais qui rit à chaque boutade en essayant d’enchérir dessus. Heureusement, ils sont tous suffisamment saouls pour le gratifier d’un rire tonitruant.

Ses méninges tournent à vive allure. Elle ne savait pas comment se défaire de ce dilemme de vaudeville moderne. Boire et se faire rôtir en public par ces bâtards irrévérencieux ? Ou ne pas boire et risquer une ridicule encore plus honteuse, car sa lâcheté serait mise au jour ? Heureusement, Nancy capte son agitation intérieure et parvient à distraire toute l’attention du groupe à salves de nectar sucré.
Elle boit discrètement une gorgée de son jägerbomb (révolu est le temps du cidre) en croisant le regard de Jones et ne peut empêcher un sourire.

« Action ou je n’ai jamais, Thomas ? » demande-t-elle sereinement, avec son air très sérieux habituel.

Son confrère lui répond action.

« Tu nous as évoqué ce garçon avec lequel tu as cuisiné récemment. (Elle fait planer le suspense, mais le reste est prévisible.) Envoie-lui un message, avec les conditions suivantes : au moins trois phrases, et tu dois caser le mot tractopelle. Bonus si tu lui laisses un message vocal. »

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