❝ dieu du ciel, des enfants ! ft. Constantin

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Tu pouvais sentir l'effort marquer tes muscles. Ta foulée s'était réduite depuis déjà plusieurs minutes et tes joues se coloraient de rose. La sueur perlait sur ton front et ton souffle perdait en régularité. Il serait bientôt temps de t'arrêter. Pour le moment, il fallait tenir encore quelques minutes jusqu'à la rivière argentée.Tu avais commencé aux petites heures du jour par de la marche sportive et avec l'élan, tu avais petit à petit pris de la vitesse pour finir par te mettre à courir. Il fallait absolument que tu améliores ton cardio, l'endurance n'étant pas ton fort. Jusqu'à présent, tu t'étais toujours concentrée sur les exercices se basant sur la puissance et le perfectionnement des réflexes. Ainsi, tu avais délaissé sans le vouloir ta résistance sur le long terme. Désormais en spécialité militaire, tu te devais d'assurer sur tous les points. De plus, faire partie de la classe dangereuse impliquait la capacité à surmonter tous les obstacles en situation périlleuse.

Tu commenças à ralentir doucement en entendant le bruit si caractéristique de l'écoulement de l'eau. Arrivée aux bords de la rivière, tu te stoppas enfin. Tu attrapas ta gourde, t'hydratant à de nombreuses reprises. Puis tu pris une grande bouffée d'air avant de t'étirer longuement. L'endorphine provoquée par ta course faisait encore effet et tu souriais dans le vide. Finalement, tu t'écroulas contre un tronc arbre, savourant les bruits de la nature qui parvenaient toujours à t'apaiser. On avait beau être encore en hiver, les températures étaient douces et quelques rayons de soleil filtraient à travers le feuillage. Le jeu d'ombre et de lumière était plaisant et le vent frais ne te dérangeait même pas. Tu aurais pu rester des heures à cet endroit à profiter de l'instant pour une fois. Cependant, l'académie restait l'académie et pour toi, il n'était jamais bon se reposer sur ses lauriers dans un lieu pareil. Tu te redressas donc, reprenant le chemin inverse.

Même si tu devais retourner aux dortoirs, tu décidas tout de même de rentrer tranquillement, optant pour une marche contemplative. Seulement, l'écho d'une cloche rompit le fil de tes pensées. Tu reconnaissais cette sonnerie ; elle avait rythmé tes premières années de cours. Tu t'arrêtas brusquement, réalisant où tu te trouvais : l'aire de jeu. Tu étouffas un juron absolument pas élégant, grognant presque. Tu avais trop traîné, c'était l'heure de la récréation pour les primaires. Dans quelques minutes, une foule d'humains miniatures allait arriver avec leur énergie débordante, leurs yeux débordants de questions, leurs sourires révoltants, leurs bouches bruyantes, leurs attitudes beaucoup trop téméraires à ton égard et cette faculté si spéciale qui consistait à épuiser toute ton énergie vitale en trente secondes chrono. Ton visage se crispa. Les enfants te mettaient particulièrement mal à l'aise et excellaient dans l'art de te faire perdre toute ta superbe. Tu avais beau leur jeter le pire des regards noirs façon 'vade retro satanas', ces derniers prenaient ça pour une invitation à pénétrer dans ton périmètre de sécurité. Si ces petits êtres te trouvaient toujours intimidante au début, ils finissaient toujours par mettre leur timidité et leur peur de côté pour tourner vers toi leurs mains avides et leurs yeux brillants. Foutues créatures de l'enfer !

Tu pouvais déjà entendre les cris quand tu t'apprêtas à faire demi tour. Tant pis pour ta crédibilité de déesse de la guerre et pour ta réputation de terreur, certains combats étaient perdus d'avance. C'est donc avec tout ton courage que tu pris la fuite aussi dignement que possible. C'est-à-dire pas du tout. Tandis que tu te mettais presque à courir, tu jetas un regard en arrière et c'est lorsque que tu te retournas que tu rentras de plein fouet dans quelqu'un. Honnêtement, c'était tellement prévisible que ce n'était même plus drôle. Bien décidée à réduire en cendre cette personne, tu relevas la tête avec fureur. Fureur qui s'éteignit tout aussitôt quand tu réalisas de qui il s'agissait. Constantin. Pourquoi fallait il que ça se passe TOUJOURS comme ça ?

Tu l'attrapas par le tissu de son haut, le secouant d'avant en arrière, faisant fi de son statut de professeur – ce n'était pas la première fois, il avait l'habitude.

« Ils arrivent. »

Ce fût dit avec toute la gravité du monde, sur un ton limite apocalyptique.
Ce qu'il te restait d'honneur s'évapora alors.

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Tu te ballades cherchant un endroit tranquille ou te reposer. Le souci, c’est qu’il fait assez beau pour que la recherche d’un endroit pénard devienne une galère. Déjà, il faut que ce soit assez isolé et assez sécurisé et un peu caché. Ça fait beaucoup trop de critère, tu le sais, mais t’es buté. Genre, c’est un truc hyper important pour toi de trouver THE endroit qui correspond a ces critères. Alors, faisant le tour du parc, tu regardes un peu tous les recoins.

Près des bancs, c’est mort, pas assez calme.
Près de la fontaine, c’est mort, c’est pas assez caché.
Près de l’air de jeu, c’est carrément mort, c’est pas du tout sécurisé.

Mais en fait, qu’est ce que tu entends par « pas assez sécuriser » ? C’est simple. Quand il y a des enfants dans le coin, c’est genre, zone de danger a tes yeux. Hors de question de se reposer à côté de ces petits démons. Du coup, faut pas beaucoup de temps pour te voir en sueur alors que tu passes à côté de l’air de jeu. Tu accélères le pas, t’éloignant rapidement de cet enfer, tu es tellement concentré par ta fuite que tu captes pas son arrivé et ce qui devait arriver, arriva.

Dans un fracas, tu la percutes et si tu manques de perdre l’équilibre, tu captes la coïncidence avec une certaine surprise. Il s’agit de Pandora, une élève qui exècre autant que toi les petites frimousses. C’est assez ironique, toi figure d’autorité, elle avec sa fierté et sa réputation, vous avez exactement la même faiblesse. Du coup, clairement, vous vous êtes rapidement rapproché pour affronter le danger.

« Merde, je pensais les avoir évités. Bon, faut se trouver une planque le temps de mettre en place un plan de fuite. »

Et là, avec tout autant de gravité, tu la tire vers un chemin qui s’éloigne le plus possible des bruits d’enfants et quand tu trouveras un buisson, tu l’amèneras à se cacher derrière avec toi. Juste, histoire de ne pas se faire repérer et aussi de pas se fatiguer pour rien. Oui, même dans ce genre de situation tu restes fidèle à toi-même.

« Sur, on est pas encore sortie, le parc grouille de gosse là, si tu savais le nombre de détour que j’ai dû faire pour arriver jusqu’ici, on doit se montrer forts Pandora et établir un plan d’action. »

Le sérieux dont tu fais preuve, le calme d’apparence c’est juste pour cacher ton angoisse, clairement, si un gosse décide de se montrer là maintenant, c’est mort, ce calme ne sera qu’un vague souvenir.

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Il te retourne un regard grave et te tire par le bras afin que tu puisses le suivre. Il semble chercher un buisson assez grand pour vous dissimuler des enfants. Tu te contentes de hausser un sourcil dubitatif – c'était définitivement pas la meilleure des cachettes – lui emboîtant le pas sans faire la difficile ; pour le moment, tu n'as pas d'autres idées à proposer.

« Établir un plan d'action ? Mais oui, excellente idée ! C'est vrai que la dernière fois ça a tellement bien marché ! »

Le sarcasme est évident et tu te permets un coup sur son épaule. Il n'y avait rien d'agressif de ta part. C'était plutôt le signe équivoque de ta consternation.

« Pour rappel, je me suis retrouvée coincée 45 minutes avec eux et je suis parvenue à m'échapper seulement parce qu'ils ont été appelé pour l'heure du goûter. Ça a été un enfer » soulignes-tu de manière dramatique. « Et je suis en spécialité militaire et en classe dangereuse, je suis préparer au pire. Je dis bien AU PIRE. »

Vous finissez par vous accroupir derrière un massif assez imposant, toute dignité envolé déjà au loin. Tu ne serais pas loin de frissonner à l'évocation de ce souvenir.

« Quant à toi, tu as été invité à intervenir dans leur classe pendant deux heures. »

Tu rapproches ton visage du sien, la mine à la fois sérieuse et affligée.

« Tu t'en souviens n'est ce pas ? »

Sans attendre sa répondre, tu entoures tes genoux de tes bras. Tu peux entendre le brouhaha se rapprocher alors que tu tentes de te faire aussi petite que possible. Ta voix se transforme en murmure.

« La seule stratégie qui est possible, c'est d'attendre. La récréation dure exactement 30 minutes. Il faut juste attendre et prier pour qu'ils ne nous repèrent pas. Ensuite, on pourra partir et ne jamais revenir. »

Tu tires sur sa manche afin qu'il se baisse encore plus et qu'il finisse par s’asseoir. Il est beaucoup plus grand et carré que tu ne l'es donc il ne passe pas vraiment inaperçu ainsi installé.

« S'il découvre pour ton alice, tu seras condamné à créer des plantes et à les divertir pendant très longtemps. »

Tu prends bien soin d'appuyer sur le très, au cas où il n'aurait pas bien saisi l'importance de la situation.

« En ce qui me concerne, étant donné que le meurtre est proscrit au sein de l'académie, je ne peux pas faire grand chose. Ce qui, si tu veux mon avis, est une aberration. Surtout dans cette situation ! »

Vu le ton que tu emploies, difficile d'imaginer qu'il pourrait s'agir d'une plaisanterie. L'angoisse montant, tu ne comprends pas pourquoi à une époque si avancée, personne n'a jugé bon d'inventer le répulsif à enfants. Tu y aurais investies toutes tes maigres économies. Tu laisses échapper un soupir un brin théâtral, intimement persuadée que les prochaines minutes allaient durer une éternité.

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Derrière ce buisson, ça vous laisse le temps de souffler. C’est un champ de bataille, un combat a gagné contre les petites têtes. Toi, tu as déjà un plan stratégique pour t’évader loin de cet air de jeu, loin des ennuis. Mais Pandora est pas du même avis, alors, quand elle commence à parler, tu hausses un sourcil. Quoi sérieux, elle veut pas de plan d’action ? La grimace ne tarde pas à suivre quand elle évoque le fiasco de la dernière fois.

Oui, vous vous êtes foiré.
Oui il a fallu tenir compagnie a des enfants.
Oui c’était un enfer.
Et non, tu ne veux pas revivre ça.

« Ne m’en parle pas, il est hors de question que je revienne dans leur classe, c’est bien trop horrible. »

A vous entendre, on dirait clairement que vous êtes entré en enfer l’espace de quelques heures, alors qu’en fait, il ne s’agissait que d’une simple classe. Alors, tu soupires légèrement, tu te baisses un peu plus sous les conseils de Pandora. Elle préfère attendre elle. Mais c’est aussi risqué, et tu es prêt a lui faire savoir sans attendre.

« Attendre hein. Tu crois que ces gosses vont simplement se contenter de rester dans le périmètre de l’air de jeu et jouer en respectant les consignes de leur maîtresse ? Je crois pas, il y en a toujours un pour déroger aux règles. »

Légère pause, et puis, ton aussi dramatique tu continues sur ta lancée :

« Oui. Toujours un pour mener les autres vers de soi-disant aventure, ils vont s’approcher d’ici c’est sûr. »

Et là cerise sur le gâteau, tu la regarde, un air grave sur le visage, tu es plus que sérieux pour le coup, elle doit le ressentir au ton de ta voix. Tu finis par ajouter :

« Tu penses pouvoir retenir ton souffle quand ils seront tout près ? Ça va être chaud. »

Et là on sent bien qu’il ne vous reste plus beaucoup de possibilité. Tu veux pas la faire paniquer de base, mais il faut se préparer au pire, et avec toi, elle peut être sûr d’y être préparer. Tu prends un petit risque et tu jettes un léger coup d’œil, juste pour voir si le danger est pas déjà tout près.

« Bon que faire ? Il sont pas encore à une distance dramatique je te rassure. »

Mais c’est qu’une question de temps.

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Quand il parla de l'inévitable petit plaisantin qui finirait par attirer le groupe bien loin de l'aire de jeux, tu culpabilisas presque. Tu n'étais pas sans ignorer que tu avais fait partie de ces fortes têtes qui échappaient toujours à tout contrôle. Pendant un court instant, tu fus presque désolée pour l'enfant terrible que tu avais du être. Mais en toute honnêteté, tu n'étais pas certaine de pouvoir parler au passé ; après tout, on ne se refaisait pas.

L'air aussi grave que toi, Constantin était prêt à mener un plan d'attaque dans la minute. Tu lui enviais son enthousiaste. Tu te gardas bien de faire remarquer que jusqu'ici, le résultait n'avait pas franchement été là.

« Je suis même disposée à exploser le record d'apnée. »

Et c'était vrai. Même si tu sentais déjà une certaine raideur le long de ton dos en raison de ta position peu confortable. Heureusement que mère nature avait décidé de te faire en petit format.
Tu observas ton acolyte jeter un discret coup d’œil. Vous pouviez déjà les entendre plus nettement et ils étaient décidément plein d'une énergie considérable.

« A t-on le temps de fuir discrètement par les fourrées ? »

Tout en regardant derrière vous, tu constatas que la végétation n'était pas très dense et qu'il vous faudrait sûrement ramper sur plusieurs mètres. Tout ça pour éviter des humains miniatures.

« Si tu tiens absolument à faire quelque chose, c'est maintenant. »

De nouveau, tu tires sur sa manche comme pour l'inciter à prendre une décision. Tu préférais largement que le choix lui incombe. Ça faisait déjà longtemps que vous aviez mis votre dignité au placard. Ce n'était pas la première fois que vous viviez cette situation et elle se terminait rarement comme vous l'aviez souhaité.

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Pendant que les petites bouilles semblent s’amuser dans le parc, toi tu te retrouves avec Pandora derrière un buisson a chercher un plan pour vous extirper de cette merde. Clairement, vous avez un don pour vous attirer des ennuis, surtout quand il s’agit de petite bouille que vous fuyez tant. Pandora a l’air d’affirmer qu’elle pourrait survivre, qu’elle pourrait retenir sa respiration et supporter la situation.

Sauf que ce n’est pas ton cas.

« Je vois, t’es plutôt balèze, mais moi j’ai pas fait spé militaire, je pense pas pouvoir tenir tu vois. »

En plus par rapport au petit gabarit de Pandora, t’es largement plus voyant. En bref, c’est plus risqué pour toi de rester là à attendre que les malheurs arrivent.

Du coup la décision est toute prise pour toi. Tu jettes un coup d’œil hyper rapide par-dessus le buisson, tu constates qu’ils sont pas encore décidé à venir vers vous.

Ouf.
Et du coup, tu te contentes de prendre en compte quelques paramètre supplémentaires, ce qui te laisses le temps de réfléchir, un léger blanc s’installe avant que tu reprennes la parole.

« Oui on aura le temps, mais il va falloir se dépêcher et pas paniquer. »

Parle pour toi, Pandora a une certaine formation dans le domaine elle est largement avantagée. Tu soupires légèrement et finalement tu prends une décision poussée par Pandora qui semble vraiment s’impatienter.

« Ok, on y va. »

Tu la fixes droit dans les yeux et te voilà partie en premier pour la mission exfiltration du parc.
Tu jettes un léger coup d’œil pour voir si Pandora te suit bien et te voilà partit.

Sauf que …
Tu finis par t’arrêter brusquement à un moment donné.
Des petites bouilles semblent toute proches, en bref au moindre bruit vous êtes foutus.

« Eh merde… »

C’est rageant quand on sait que vous étiez presque arrivé à la sortie du périmètre risqué. En somme, tu préfères attendre et prier pour que vous vous fassiez pas repérer.

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