When your crush crushed your heart

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La sentence venait de tomber comme une guillotine. Toi et tes deux moitiés de corps cherchaient alors comment continuer à agir normalement. 30 secondes. Tout avait basculé en à peine 30 secondes, temps qu'il lui a fallu pour te partager le nom de cet heureux élu qui faisait chanceler son coeur. Le tien lui, ne battait plus ou alors battait trop vite, tu ne savais pas, une chose était sûr, tu ne le sentais plus. En même temps tu t'attendais à quoi ? A ce qu'il prononce ton nom et qu'il t'embrasse langoureusement ? Bon, c'est vrai que cette vision t'avait souvent traversé l'esprit, mais tu la savais aussi charmante qu'illusoire. Pourtant, rien n'avait réussi à absorber la puissance de cet uppercut.

Maintenant il te fallait être fort et prudent, tu devais porter ton plus beau masque et ne rien laisser transparaître. Même si tu savais que ça allait être difficilement réalisable. Il fallait désormais que tu lui répondes quelque chose, oui, mais quoi ? Une banalité ? Une blague ? Une insulte ? Une moquerie ? Tu n'eus pas le temps de réfléchir d'avantage avant que la question te fut retournée. Une nouvelle mission se profilait alors : camoufler la panique et le mensonge.

-"Nan, personne ahah. On peut pas tous prétendre à l'amour monsieur le charmeur !"

Monsieur le charmeur ? MONSIEUR LE CHARMEUR ?! Nan qu'est ce qui t'avais pris de sortir ça ? Tu es vraiment le dernier des abrutis Cal. Maintenant qu'allais-tu faire ? à part te cacher le plus profondément possible derrière ton coussin.

Pourquoi cela ne pouvait-il pas être une soirée animé en audiodescription classique.

Invité

when your crush crushes your heart ★ it was quiet safe for the sound of your heart shattering
Tu es amoureux. Toi tu le sais, ça fait des années que tu converses avec toi même sur ce sujet, sur les probabilités de partager ces sentiments avec lui, sur l'éventualité qu'un jour vous soyez un couple, sur les sensations qu'enfin l'embrasser provoqueraient en toi... Des années que tu ne peux pas le partager, avec personne, gardant précieusement ton secret comme s'il faisait qu'il était un peu plus à toi grâce à cela, tout en assistant à la valse de ses relations sans ciller. Mais aujourd'hui, lorsque son nom franchit ta bouche, tu ne peux qu'être soulagé, rendu un peu plus libre à l'idée de pouvoir enfin donner un peu de ton poids à quelqu'un. Et pas n'importe qui.

« Eh ? Charmeur ? »

Mais il est tendu près de toi, tu le sens, ton épaule collée à la tienne semble fébrile, un tremblement à peine perceptible agite son bras et la plus petite vibration se répercute en toi. Comme tu es simple, comme tu n'as pas vu son visage, comme tu es idiot, tu penses juste qu'il est gêné, de ne rien avoir à partager en retour, de n'avoir aucun détail croustillant, d'apprendre que tu traînes ces sentiments depuis si longtemps ? Alors tes doigts cherchent les siens, ils s'enroulent d'abord à son poignet avant de remonter contre sa paume puis serpentent entre les siens.

« T'façon, vu comment tu dragues, c'est même pas en rêve... J'devrais te donner des cours tu sais. »

Tu préfères changer de sujet, fuir, lui laisser le temps d'assimiler les informations. Dans le fond, tu entends le bruit d'un combat épique se dérouler à l'écran, mais tu n'y prêtes plus trop attention, essayant tant bien que mal de percevoir un signe qui te susurrerait que ton ami de toujours n'ira pas changer sa façon d'être autour de toi.

Invité

Ton coeur pulsait sur tes côtes comme s’il cherchait à rejoindre celui pour lequel il bat avec intensité depuis plusieurs longues minutes. Tu ne savais plus, n’avait jamais su comment faire face à tout cela et d’autant plus quand cela devenait aussi concret. Tu n’avais qu’une envie, sortir la pire des blagues et t’en aller le plus rapidement possible.

C’est la pulpe de ses doigts caressant ton poignet qui te tira de ton tourbillon de pensée. Tu ne savais pas ce qu’il attendait par cette démarche, mais tu savais que cela allait être sûrement trop intense pour toi. Il avait désormais ta main et ton coeur entre ses doigts. Même avec la chlorophylle qui teintait ta peau, on distinguait maintenant clairement deux rougeurs vifs au-dessus de tes mâchoires. Enfin, tout le monde sauf lui et heureusement d'ailleurs. Tu ne comprenais pas son geste. Etait-ce un simple geste amical car il t'avait senti gêné ? ou bien voulait-il te faire comprendre autre chose ? Mais non, réfléchit un peu Cal, cette deuxième hypothèse n'était en aucun cas compatible avec ce qu'il venait de t'avouer il y a quelques secondes. Il avait l'habitude de te toucher constamment, te tenir le bras, te toucher le visage, mais ça, c'était différent et tu ne savais pas pourquoi. Tu sentais désormais tes doigts trembler sur les siens, totalement aux prises du stress de l'amour. Tu allais lui avouer que tu devais t'en aller, en prétextant que ton alter faisait encore des siennes avec ton énergie, quand un flash apparu à l'intérieur d'une de tes cellules grises : "Pourquoi tu ne l'embrasses pas ?". Ton coeur sauta un battement en pensant à cette idée aussi sucrée qu'osée, tu regardais maintenant son visage le corps tremblant.

Tu étais tellement obnubilé par tes pensées que tu n’avais entendu que la moitié de sa phrase. Des cours de quoi parlait-il ? Pour séduire ? Pour être amoureux ? Punaise, tu n’avais pas assez prêté attention, tu allais encore plus t’enfoncer, quel crétin tu faisais ! Il te fallait pourtant lui répondre quelque chose et vite.

-"Des cours ? ahah et bien pourquoi pas, mais qu'est ce que tu m'apprendras précisément ?"

Clairement, tu tentais de sauver les meubles, c'était pas si mal que ça, tu avais déjà fait pire. Pourtant tu n'étais pas satisfait, tu avais l'impression qu'il fallait rajouter quelques choses, comme d’habitude.

-"Car j'ai jamais vraiment eu de vrai histoire à part quelques trucs en soirées. Donc je ne suis pas du tout une bête en séduction et encore moins en baiser, j'ai même dû en faire fuir quelques uns et quelques unes comme ça ahah"

Ce soir, tu auras décidément perdu toutes les occasions de fermer ta grande bouche Cal ! Tu ne savais pas comment séduire et cela se confirmait.

Invité

when your crush crushes your heart ★ it was quiet safe for the sound of your heart shattering
C'est étrange, à quel point ta cécité t'ouvrait les yeux sur certaines choses, sa main qui tremblait dans la tienne c'était un échos aux tremblements de son égo, de ses doutes, comme ébranlés à l'idée que toi, Egon, toi qui n'avait jamais été en couple, toi qui n'avait que des aventures de passage, toi dont le célibat était une constante rassurante, tu puisses aussi souhaiter une stabilité avec un autre... Brièvement, tes doigts se serrent un peu contre le dos de sa main alors que tu l'écoutes bégayer, secouant un peu la tête.

« Hahahaha ! Mec détends-toi ! C'était une blague! »

T'étais peut être plus calé en séduction que Callum mais clairement pas de beaucoup, tu ne draguais pas souvent, et les gens qui partageaient ton lit étaient des visiteurs récurrents, des amis qui partageaient quelques instants intimes, à qui tu faisais assez confiance pour montrer à quel point ton côté tactile pouvait se montrer envahissant. Alors clairement, tu ne pouvais pas prétendre donner des cours. Zane par contre... La simple pensée des conquêtes aisées du brun glisse un sentiment envieux et le grognement sourd de la jalousie en toi alors tu souffles comme pour te débarrasser de tes songes, tournant le visage vers Callum, tes yeux clairs semblant percevoir son visage dans un parfait mensonge.

« Ah ouais ? Tu sais pas embrasser ? Attends, Cal, t'es puceau ? »

Incrédule, c'était sûrement ce qui décrivait au mieux l'émotion qui peignait tes traits, parce que bien que tu n'aies jamais vu Callum, il faisait partie de ceux dont tu devinais les traits du bout des doigts, de temps à autres, tu avais grandi avec lui et il te semblait complètement impossible que personne n'aie saisi l'occasion formidable qu'était le plus jeune. Il n'y a pas la moindre moquerie dans tes prunelles, pas l'esquisse d'une blague au coin de ta bouche, juste une incrédulité complète et presque innocente. Tu lâches sa main alors pour souffler.

« Okay... Alors t'es pas certain de savoir embrasser, ouais ? Bah j'vais t'aider, j'pense que j'suis pas mauvais ! »

Tes mains cherchent son menton mais les empreintes se heurtent d'abord à son cou, se déployant pour l'englober et glisser à l'arrière de celui-ci, tirant sur sa nuque en douceur pour l'attirer très légèrement vers toi. Tu hésites un peu, parce que ça fait des années que vous vous connaissez, des années que vos éclats de rire égaient les conneries que vous mettez en œuvre aux quatre coins de l'académie, des années que les sentiments qui vous animent sont platoniques et qu'il te laisse assouvir ta soif de contact sans rechigner... Mais non ! Tu lui devais bien ça, après tout ce qu'il avait supporté de ta part.

« Bon donc en premier tu veux un mood, alors tes mains c'est important, la nuque pour tirer vers toi, montrer que tu veux, puis l'autre main c'est optionnel, tu peux l'utiliser pour la tendresse ou la violence ou... Enfin, tu m'connais, moi j'aime bien utiliser les deux mains ! »