« Hello Clint j’espère que tu vas bien, ça fait déjà une bonne paie que tu es partie de la maison. C’est bizarre dit comme ça je sais, j’ai l’impression de t’avoir lâché trop tôt mais c’est normal n’est-ce pas ? On avait pas le choix après tout. Tu es partie alors que tu avais à peine 6 ans, ça fait mal de le dire mais je ne te voyais absolument pas dans un internat et pourtant, t’y voilà, lâché au milieu des autres enfants. J’espère sincèrement que tu t’y es bien intégré, ça me fendrait le cœur de savoir plus tard que tu as passé des années d’enfer. Enfin, te connaissant ça n’a pas été un problème mais bon, je reste une mère qui ne peut pas s’empêcher de s’inquiéter inutilement pour son enfant.

Dis Clint, tu te souviens, de ces jours que tu as passés à la maison ? J’imagine que comme tu es partie tôt, tu as pas dû garder beaucoup de souvenirs. C’est pour ça qu’aujourd’hui je t’écris cette lettre, pour immortaliser par écrit ce dont tu n’as pas pu te souvenir, pour que quand tu me reliras, que tu saches quel genre d’enfance tu as eu. Tu es né dans cette famille pour le moins atypique. Il y avait cet ami de ton père que tu pouvais surement considérer comme un deuxième père ou un grand frère ? Il était japonais et je suis persuadé que sa passion pour le dessin type manga t'a contaminé. Ce qui me fait rire c’est de me rappeler de tes premiers mots, tes premiers pas. Tu as rapidement appris à te déplacer, c’est fou comme tu as grandi vite. Et là, à 5 ans, quand ton père était moins présent, cet ami japonais continuait de passer et il commençait déjà à te faire découvrir sa passion du manga, au delà des planches qu'il te montrait, il te faisait découvrir des mangas déjà paru, te les racontant comme un conte de fée. Tu devais pas tout comprendre a l'époque et pourtant tu regardais ces livres avec une grande attention alors qu’il te racontait chaque volume comme s’il s’agissait d’un conte de fée. Sa passion t’a probablement touché car mine de rien je l’ai vu dans tes yeux cette grande admiration pour tout cet univers. Tu as alors commencé à dessiner, comme un automatisme, je n’ai pas tout de suite fait attention à ce que cela pourrait engendrer pour l’avenir, ton père le savais ayant le même pouvoir et pourtant, il n’a rien dit car il ne voulait pas entraver ton esprit créatif par simple ‘’risque’’ que ça déclenche quelque chose chez toi.

Et pourtant, aujourd’hui je me demande encore, était-ce la bonne décision ? Si tu es loin de nous aujourd’hui c’est en partie parce que on n’a pas voulu t’empêcher de réaliser ces dessins. Après tout, dessiner c’est une activité banale voir normal à un si jeune âge. Si j’avais su que ça déclencherait ton alice, peut être que je t’en aurais empêché car comme toutes les mères je n’aurais pas voulu qu’on t’enlève à moi et si la moindre action aurait pu empêcher ton alice de se développer alors je l’aurais fait.

Et voilà on y arrive, peut être que c’est le passage que tu attendais le plus le déclenchement de ton alice. Tu n’avais que 6 ans, les mains pleines de peintures tu l’as fait, tu as dessiné un bonhomme sur la joue de ton père. Ce n’était qu’un jeu. Un jeu qui a mal tourné car il t’a enlevé à nous. Tu as dessiné ce bonhomme tout sourire et là, ton père a ris, il a ris comme jamais. Ce n’est que quand il s’est nettoyé la joue qu’il a arrêté de rire. Son humeur a changé car tu lui as dessiné ce bonhomme souriant sur la joue. C’est là qu’on a compris que ce que nous redoutions est arrivé.

Pourquoi on a pas fui ? Aujourd’hui encore je me demande si accepter notre sort simplement sans tenter la moindre résistance était une bonne idée. Ton père m’a assuré que tu serais bien dans cette école. Crois moi Clint, je l’espère très sincèrement. J’ai encore beaucoup de mal à encaisser le choc de ton départ, on a que très peu de nouvelle si ce n’est pas pour dire aucune. Alors oui, je me doute que tu liras cette lettre dans 10 ans peut être, quand tu sortiras de l’école, mais j’avais besoin de te l’écrire, de t’exprimer ce passé que tu auras peut-être oublié.

Et toi Clint ? Dis-moi, est-ce que tu t’amuses dans cette école ? T’es tu fais des amis ? As-tu déjà une petite amie ? Et tes notes ça donne quoi ? Telle que je te connais, tu as du parfaitement bien t’adapter, tu dois avoir une tonne d’amis car tu as toujours eu le sourire aux lèvres, alors pour moi c’est signe que tu n’as jamais manqué de rien. Je suis à peu près sûr que tes notes ne suivent pas ce parcoure brillant, mais bon, comme dit je ne t’en tiendrais pas rigueur car dans ma tête ça a toujours été une certitude, tant que tu fais ce qui te plait, alors je n’aurais aucune raison de te sermonner. J’espère très sincèrement que le portrait que j’ai dressé de ta vie à l’Académie Alice est exacte car cela prouvera que je te connais encore assez bien et aussi que tu t’épanouis comme ton père me l’avait dit.

Je t’aime mon fils,
Lagherta Arukawa. »