avec grand plaisir ♞ abel (soirée de noël)

Invité

La sainte fête avait enfin pointé le bout de son nez, celle que tous attendaient.
Yi, blotti dans son confort, avait toujours du mal à prendre une décision ; n’était-ce pas trop niais ?
Mais le temps pressait, il n’en restait pas beaucoup.
Et l’hésitation le rendait mou.
Il y avait quelques personnes qu’il aurait aimé convier pour partager la soirée.
Une en particulier avait attiré son attention, il voulait partager.
Toutefois, comment trouver le courage, comment le prendre à deux mains et franchir le pas ?
Il n’en avait pas eu l’occasion, à sa déception ; quelqu’un avait été plus rapide et l’avait sorti de ses tracas.
Abel, la douce Abel senteur lilas.
Celle qui, croisée quelques jours plus tôt, l’avait choyé et aidé dans ses achats.
Il n’avait pas pu refuser l’invitation d’une si charmante personne, et Teagan avait un moment quitté ses pensées.
Adjugé vendu, elle et lui se retrouveraient pour le souper.

Comme le veut la coutume à l’école, il s’était bien habillé. Un costard, un nœud bleu.
Hors de question de retrouver la jeune fille mal sapé ; ce serait alors le temps des adieux.
Et il n’avait pas envie que ça arrive ; pas déjà alors qu’ils se connaissaient à peine, que seuls des banalités avaient été échangées.
Elle était gentille, elle avait ému son cœur par de douces paroles le concernant ; n’était-il pas temps de parler ?
Un peu stressé, le jeune homme s’était rendu sur les lieux du rendez-vous, devant les locaux qui les accueilleront pour la soirée.
Par malchance, il n’était pas le premier arrivé ; il ne pouvait pas respirer, prendre le temps de penser.
Le cahier sorti, un sourire sur le visage et des rougeurs aussi, son stylo glisse sur le papier.

« Bonsoir, j’espère que je ne t’ai pas fait trop attendre ; depuis quand es-tu arrivée ? »

Comme d’habitude, il lui tend le petit livre plein de feuilles vierges. C’est qu’ils vont discuter ce soir !
Et discuter de leurs vies, de leurs rêves plein d’espoir.
N’est-ce pas fait pour cela Noël ?
Papoter, découvrir en se cachant du si lointain dégel.
Parce que la neige, elle est dehors. Elle doit quitter leurs cœurs et leurs âmes, laisser leurs pensées.
Pour que le renouveau pointe le bout de son joli nez.
Alors qu’il fait si froid.
Lui, il ne pourra malheureusement pas montrer sa voix.
Ils ne se connaissent pas assez. Peut-être un jour, si tout va bien ?
Parce que ses timbres révèlent maintenant du domaine de l’ancien.

Doucement, sa main glisse dans le dos de la jeune femme, l’invitant à le suivre à l’intérieur.
Par ce temps, il ne fait pas bon de rester à l’extérieur.

Awful

Invité

l’amour et toi c’était compliqué – persuadée au fond que c’est avec ton frère que tu finirais ta vie, l’effroi qu’il ne t’abandonne de nouveau ;
le souvenir vif de la douleur les pleurs la peur – ce moment à jamais ancré où Jade a été emmené
tu refuses alors toute palpitation de ton cœur autre que fraternelles et amicales parce que c’est un sentier inconnu, et les rares que tu te sens prête à franchir sont ceux battus par ton frère

tu te retrouves donc coincée pour la soirée de noël car un tout petit bout de ton cœur te souffle Noël, le garçon qui agite les pensées compliquées
et le reste te dit que c’est une mauvaise idée qu’il y a bien des gens à qui tu pourrais proposer et –
Yi apparait, dans son joli costume à nœud bleu, les photos que tu pourrais prendre
la solution idéale pour taire les battements
tes pieds s’élancent vers sa chambre et tu lui demandes
le sourire invisible dès lors qu’il accepte

…

vêtue de ta robe princesse tu étais arrivée un peu en avance, anxieuse d’être la dernière et de faire attendre le pauvre Yi qui avait gentiment voulu t’accompagner
tu écris délicatement que ça ne fait pas plus de cinq minutes – peut-être dix mais qu’importe
tu te laisses ensuite guider et lui proposes de s’installer non loin du buffet

j’espère que tu n’avais rien d’autre de prévu ?

et par autre tu entends quelqu’un car peut-être que comme toi, Yi n’a pas écouté le premier cri du cœur – a préféré la facilité aux sentiments trop forts
mais vous n’êtes pas assez proches pour le dire ((les secrets bien gardés)) et tu ne connais pas son monde ; tu t’es décidée à lui demander pourtant, qu’il t’apprenne les signes pour enfin pouvoir converser avec lui sans que vous ayez les yeux rivés sur un cahier
ce serait comme une sorte de secret
des mots sans les échanger
de confidences que tu sais
marqueront votre amitié

si je dois être honnête, il y a un garçon à qui j’aurais aimé proposer mais je suis trop gênée

et ton visage s’affaisse imperceptiblement
le manque de confiance n’est pas évident
((et pourtant))

code couleur: #cc0033

Invité

Cinq ou dix minutes ; cela est peu. Toutefois, lorsqu’on est impatient de passer une bonne soirée, et surtout lorsqu’on patiente dans le froid, les secondes se révèlent être des heures d’une lente agonie. Yi est désolé d’avoir été si lent, si pris dans des pensées qu’il ne devrait même pas exprimer. Alors il l’inscrit sur ce petit cahier, quelques excuses rondement rédigées, le rouge qui ne quitte pas ses joues. Il est maintenant temps de rentrer là où il fait meilleur, là où ils se sentiront mieux tous les deux, où ils mourront manger, boire avant de commencer les festivités. C’est pas le meilleur moment de l’année pour le Chinois, souvenirs enfouis d’une culture qui n’est pas la sienne, de sentiments qui font mal et de manques qui blessent jour après jour. Qu’il est difficile de faire la conversation avec quelqu’un lorsqu’on est incapable de s’exprimer de vive-voix ! Il le pourrait, mais il se réserve. La moquerie n’est jamais loin, la méfiance guette. Il n’a pas envie de se tromper, de se faire rouler, d’être déçu et heurté. Abel n’est pas une amie pour l’instant. Une connaissance sympathique, quelqu’un qu’il apprécie, mais plus ? Sûrement pas. Il garde de nombreuses réserves à son sujet alors qu’il se montre ouvert et courtois ce soir. Il n’a rien contre elle, elle est charmante – et il est bien peu à côté d’elle – mais il a peur. Peur des blessures qui le rongent dès qu’elles le frôlent. Il n’est pas si fort, Yi.

« Non, ne t’inquiète pas ! Je ne pensais pas venir, à la base. Je ne suis pas très coutumier de cette fête… c’est juste l’occasion de manger quelque chose d’agréable pour les papilles. »

Ment-il ? Pas réellement. Effectivement, si Abel ne l’avait pas convié à la fête, il ne se serait pas déplacé, ou pas si tôt. Sûrement aurait-il montré le bout de son nez pour les quelques cadeaux qu’il aurait eu quand même à offrir mais… glisser sur la piste de danse – alors qu’il est sourd et ne peut entendre la musique ? Rigoler et hurler après minuit passée ? Ce n’est pas pour lui. Un simple moment entre amis, certes, mais… n’est-ce pas la famille avant tout ? La famille qu’il n’a plus ? Peu importe. Ce n’est pas son moment.

« Je suis désolé, je n’ai rien apporté. »

Malheureusement, elle ne fait pas – encore – partie de ceux pour qui il accepte de dépenser quelques rabbits salvateurs pour un présent certes peu cher mais où tout le cœur est mis pour faire plaisir – quand ça n’est pas une production purement manuelle, il est plutôt doué en cuisine, Yi. Sûrement l’année prochaine.

Et bientôt, les révélations tombent. Oh. Doit-il vraiment être étonné ? Non, car la réciproque est vraie dans son cas. Mais cela fait un léger pincement au cœur de n’être que le second choix. Il ne lui en veut pas et doucement sourit. La soirée ne sera pas parfaite pour tous les deux, mais il fera de son mieux pour la rendre agréable.

« C’est pareil pour moi ; il y a un garçon que j’apprécie énormément mais… nous passons déjà beaucoup de temps ensemble, je ne veux pas être omniprésent dans sa vie, l’envahir… je ne veux que son bonheur, alors j’espère qu’il passera une superbe soirée ! Au fait, si tu croises cette personne et que tu désires la rejoindre, n’hésite pas. J’irai sûrement me coucher tôt. »

Il est temps de manger, de se sustenter. Le buffet est là pour satisfaire leurs estomacs. Sa paume pointe les choix qui s’offrent à eux. Les boissons qui rafraîchiront leurs gosiers.

« Quelque chose te plaît ? Les petits fours ont l’air délicieux pour bien commencer ! »

Awful

Invité

tu lis les mots avec grande attention – ils sont les seules clefs que tu possèdes pour comprendre un bout de son monde
tu t'empresses décrire que toi non plus, les rabbits, c'est précieux et pas que tu ne l'es pas Yi, loin, loin de là, mais peut-être que toi aussi, tu envoies les cadeaux à ta famille
tu écris vite pour ne pas qu'il culpabilise et tu dessines un petit sourire au coin de la feuille à défaut de pouvoir le porter sur tes lèvres;

l'année prochaine, qui sait ? j'aurais économisé !

le coeur qui se fend légèrement, tu le connais peu mais Yi est quelqu'un de beau intérieurement et extérieurement – d'une tendresse que tu affectionnes beaucoup; il est aussi vêtu d'une jolie parure de tristesse, tu la reconnais à des kilomètres. c'est l'affaissement léger, très léger des épaules et le regard voilé, c'est dans le sourire qui descend imperceptiblement et l'étincelle qui meurt au fond des yeux
oh, tu la reconnais parce qu'à défaut de pouvoir les imiter, tu as observé les gens, les sentiments, tu ne comprends pas toujours mais la tristesse
((la tristesse))
tu as eu le temps de la côtoyer à l'hôpital, avec tous les enfants et tu te dis que Yi est beau alors il la porte soigneusement mais
pour un soir tu te dis que peut-être il pourrait oublier

je crois que c'est dur d'envahir la vie des gens quand on les aime et qu'ils nous aiment. évidemment on a tous des jours avec et sans, mais quand on est aussi gentil que toi, Yi, je crois que c'est un plaisir de passer des soirées avec toi

un autre petit sourire sur la feuille, avec toutes les dents cette fois –
tu souhaites que le garçon en question soit en train de désirer la même chose pour Yi, beaucoup de bonheur et une superbe soirée

non, j'irai me coucher tôt aussi. tu sais, je crois qu'il n'a même pas conscience que j'existe, ce garçon. il me court juste après dans les couloirs.

tu restes stoïque mais te rappeler les fameuses courses amène un léger rouge aux joues. les petits fours, pour calmer le coeur qui palpite, ça, c'est une bonne idée

j'espérais qu'il y ait des chocolats chauds comme la dernière fois, ils étaient délicieux. tu fixes Yi, un instant. si jamais tu croises le garçon que tu apprécies aussi, n'hésite pas à courir vers lui. ça me ferait plaisir que tu te fasses plaisir.

code couleur: #cc0033

» (end) only the very best ❞ robin (soirée de noël)
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» Our stars were quite beautiful —Yi [Soirée de Noel]
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