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Chair de ma chair, si chère et si étrangère à mon cœur || Aglaé
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MessageSujet: Chair de ma chair, si chère et si étrangère à mon cœur || Aglaé   Chair de ma chair, si chère et si étrangère à mon cœur || Aglaé EmptyLun 25 Nov - 0:12



On dit que la curiosité est un vilain défaut mais c'est un dicton à prendre avec des pincettes. Depuis un peu plus de dix-sept ans, tu te questionnes beaucoup sur le sujet qui te rend malade tant tu voudrais savoir, mais pas seulement pour cette raison. Tu vis avec ce moment de lâcheté, d'égoïsme ou d'opportunisme mal placé, appelez ça comme vous voudrez alors tu mènes l'enquête comme tu peux. Tu es un ancien du service de sécurité britannique donc tracer des gens ça te connaît pourtant, avec lui ou elle, c'est différent. Tu cherches à tâtons dans l'obscurité, Lincoln et ça ne marche pas vraiment. C'est à se demander si tu en as vraiment envie, mauvais père que tu es qui ne connais même pas le genre de son enfant. Celui-ci pourrait être un il, un elle, un iel que tu l'ignorerais.

Depuis ton arrivée à l'académie en tant que psychologue, tu guettes le moindre indice qui pourrait te mettre sur une piste mais dans un souci de secret médical et de respect des élèves, tu ne veux pas non plus en devenir malsain. Ta mère et ses deux parents étant eux-mêmes Alices, il y a de fortes chances pour que ta progéniture ait atterri ici. Peut-être même l'as-tu déjà croisé.e dans les couloirs, tu lui aurais dit bonjour ou fais un sourire… Et ça te bouffe de l'intérieur. Tu veux réparer tes erreurs et même si tu ne deviendras pas le meilleur des paternels, tu espères recoller les morceaux que tu as toi-même brisé en laissant ton aimée enceinte jusqu'aux yeux, juste pour un poste qu'on ne refuse pas.


C'est en échangeant avec le reste du corps médical qu'un nom a trouvé résonance à tes oreilles. Le nom d'une ado au caractère bien trempé qui aurait envoyé bouler un jeune lui ayant fait des remarques déplacées suite aux nouvelles règles en vigueur. Aglaé Lynch. C'est peut-être stupide, ce n'est qu'un nom après tout mais c'était le nom de ta compagne il y a dix-sept ans. Tu t'amusais à lui dire que vous étiez une belle paire d'Irlandais, avec vos noms typiques de là-bas, même si elle était anglaise. Pourtant, c'est un nom assez courant mais c'est une lueur d'espoir.

Cette simple évocation te fait lever d'un coup et tu t'excuses auprès de tes collègues, prétextant une tâche bidon à faire dans ton bureau alors qu'en réalité, tu veux juste chercher des infos sur cette demoiselle. Tu ne voulais pas être malsain, n'est-ce pas ? Tu fouilles donc dans les dossiers et tu tombes sur celui que tu cherches sans grand mal. Une fois installé dans ton bureau, tu ouvres d'une main tremblante le volet de papier et tombe nez à nez avec la typique photo d'identité d'une rouquine, celle où on ne doit pas sourire sous peine de recommencer un nombre incalculable de fois.

Ton rire solitaire et nerveux bute sur les murs de la pièce, pris au piège par ce que tu vois. Peut-être ton cerveau veut-il trop y croire mais tu te dis qu'elle a tes yeux. Pas la même couleur mais la même forme. Cependant, ce n'est pas de toi qu'Aglaé tiendrait sa rousseur, si elle est vraiment ta fille. Plutôt de sa mère avec sa crinière flamboyante. Tu continues de rire en te disant que c'est trop facile, que c'est le premier dossier que tu as pris après avoir entendu une simple rumeur de couloir alors que tu essaies de glaner (légalement et sans utiliser tes relations) des informations sur ton enfant.

Bien à l'abri sous tes côtes et tes muscles, ton coeur palpite rapidement pendant que tu cherches une solution. Un moyen d'entrer en contact avec elle sans avoir l'air d'un vieux con donneur de leçon. Tes yeux tombent alors sur une information importante même si tu la sais déjà et qui pourrait bien te donner un coup de pouce. Aglaé est capitaine des cheerleaders et quoi de mieux que prétexter une entrevue avec les responsables des clubs suite au nouveau règlement pour pouvoir la rencontrer.

Pour ne pas te dégonfler, tu y vas sans attendre. Vu l'heure, tu sais qu'il y a un entraînement au gymnase alors tu presses le pas. Se présenter en personne en tant que psychologue la motivera peut-être pour te parler. Ca fait plus professionnel, plus avenant même.

Tu ne veux pas déranger l'équipe dans les mouvements compliqués qu'ils esquissent alors tu attends la fin d'un enchaînement pour t'annoncer.

- Mademoiselle Lynch, je peux vous demander de m'accompagner un instant pour vous expliquer ma présence ici ? demandes-tu avec ta voix basse et un sourire chaleureux.

Tu as déjà fait mieux comme entrée en la matière mais tu préfères laisser ton humour de côté pour ne pas la faire fuire dès le premier vrai contact. Même si au fond de toi, ta propre voix hurle "stupide" en écho infini.

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MessageSujet: Re: Chair de ma chair, si chère et si étrangère à mon cœur || Aglaé   Chair de ma chair, si chère et si étrangère à mon cœur || Aglaé EmptyDim 1 Déc - 15:49

Papaprends moi la main
Ça gronde depuis l'annonce de l'état d'urgence. Un arrière-goût amer, légèrement acide, d'un quelque chose dont on ne devine la forme qu'à moitié. Un état d'urgence qui n'a pas l'air de protéger d'une éventuelle menace extérieure, mais d'une menace venant d'en dedans. La rouille a infiltré les murs de la prison dorée et les mesures sont tombées. On resserre l'étau autour d'un règlement plus strict. Une volonté de garder les élèves enfermés au plus tôt de la nuit, d'infiltrer l'intimité des échanges de papier, de garder sous contrôle une menace de votre potentielle extinction.

On ne saurait mentir sur le fait que les mesures partagent, font naitre dans le creux du cœur des sentiments contraires. On se dit qu'un monde sans alice n'est sans doute pas un mal, après tout, l'alice tue, détruit, dérègle, c'est une anomalie qu'on accepte à moitié. Sans alice, des gens comme Ellis ou Elior vivraient sûrement plus longtemps. Sans alice, on n'aurait pas à arracher à leur famille des enfants innocents. Sans alice on pourrait abattre les murs, enfin, faire réalité les rêves de libertés, voir l'horizon océanique, enfin. On pourrait. Pourtant, on est terrifié à l'idée de perdre ce qui c'est petit à petit imposé comme étant notre identité. Aglaé incertaine de la vérité qu'elle pourrait découvrir si son pouvoir venait à disparaître. Aglaé qui n'a pas envie, au final, de se risquer à découvrir l'étendue du voile mensonger qu'impose sa voix dans l'esprit des gens.

Mais ça gronde, oui. Un climat d'incertitude, de colère aussi. On le ressent dans les mines légèrement plus fermées des Cheerleader aux entraînements. On le ressent dans les réflexions qui volent dans l'intimité des couloirs. Fronce les sourcils, Aglaé, un mauvais pressentiment au creux du cœur depuis les affiches placardées. Regarde un enchaînement, comme à l'accoutumé, pour en capter les défauts et les corriger à voix haute. L'entraînement, les objectifs des prochaines prestations en public, c'est peut-être bien tout ce qui reste aux membres du club pour se sortir de la psychose qu'entraîne les derniers événements. Alors on s'applique même plus que d'habitude dans son rôle. On exagère sa présence, parce que c'est peut-être bien la seule arme qu'on a contre la psychose. Fallait mieux se noyer dans le boulot que se noyer tout court.

C’est là que tu arrives, pénètres dans la chaleur du gymnase alors qu’on s’efforce de se concentrer. Figure adulte dont on accueille la présence dans un froncement de sourcil. Ce n’est pas contre toi, c’est contre ce que tu es, adulte, grand, dépositaire d’une autorité qui lui manque. On n’a jamais su accorder sa confiance aux plus grands que soit. On a toujours été déçu de la soi-disant toute puissance des adultes. Papa disparu, maman qui n’en était une qu’un jour sur trois, les directeurs qui puent les secrets, Sin partie après le festival… Les adultes sont des êtres si traîtres, Lincoln. Ce n’est pas contre toi, c’est juste une vérité qu’on s’est ancré à force de déception dans le crâne.

« Il me semble que je n’ai pas tellement le choix. »

Un coup d’œil au reste de la troupe, fait signe à Pryam, le sang, la veine, de prendre en charge le reste. Se retourne, son regard bleu-vert dans le tien. C’est vrai qu’on a les mêmes, papa.

« Qu’est-ce que vous voulez ? »

 
@Lincoln S. O'Bannon + Gymnase  + Fin Novembre 2019





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MessageSujet: Re: Chair de ma chair, si chère et si étrangère à mon cœur || Aglaé   Chair de ma chair, si chère et si étrangère à mon cœur || Aglaé EmptyVen 20 Déc - 21:11



Selon la statistique, on se fait un premier avis sur une personne dans les quatre-vingt-dix premières secondes de la première rencontre. Si cette étude est vraie alors tu te dis que tu as affaire à une sacrée boule de caractère. Flamboyante tant par la couleur de ses cheveux que la lueur dans son regard. Une façon de te répondre bien à elle, comme si le monde entier l'emmerde et surtout toi, parce que tu viens d'interrompre l'entraînement des cheerleaders. Tu comprends ce sentiment, toi non plus tu n'aimes pas qu'on coupe court à tes séances de jeux vidéos, de muscu ou de claquage de sac de frappe.

Est-ce ton enfant qui se dresse face à toi, comme un animal sauvage indomptable ? Le hasard ferait bien les choses, à la première personne rencontrée après un bruit de couloir. Pourtant, ses yeux, ses traits te font douter de la fortune. Il y a bien un petit quelque chose mais tu ne t'attardes pas plus longtemps à trop la détailler. Tu ne veux pas la mettre mal à l'aise, déjà qu'elle semble ennuyée par ta présence.

Tu ajustes ton sourire comme on remettrait son noeud papillon en place et l'invite à te suivre hors du gymnase. Une fois la porte refermée derrière vous, la musique s'étiole et vous pouvez vous entendre réfléchir plus convenablement. Ce maigre répit t'a laissé le temps d'inspirer et de te préparer au mieux. Ton enfant ou pas, tu ne dois pas flancher devant elle alors tu penses à toutes ces années de service pour le gouvernement britannique. Professionnel, tu lui fais face et lui explique la situation.

« Excusez le dérangement pendant votre session mais je suis Lincoln O'Bannon, un des psychologues de l'académie. » Tu sais déjà que ta présentation la fera réagir, au moins intérieurement et tu te prépares à décoder cela. « Je fais un petit tour des responsables de club suite au nouveau règlement. Pas de panique, je ne flique personne et je n'irais pas faire de rapport aux grosses têtes puisque c'est mon initiative. Je veux juste en discuter avec chacun de vous. »

Tu es plus malin que ça d'habitude, O'Bannon. Dès que tu termines d'exposer les raisons de ta venue, tu te sens de nouveau stupide. Ce n'est pas ainsi que tu te comportes normalement mais tu as laissé la raison de côté en voyant une Lynch rousse dans les dossiers des élèves. Adieu réflexion et tempérance, bonjour passion et spontanéité. À tel point que tu appelles les directeurs les "grosses têtes", comme tu l'as fait pendant ta propre scolarité - quand tu restais poli.

« Vous préférez rester dans le gymnase ou on peut juste parler en se promenant aux alentours ? Mon bureau est un peu loin donc on oublie, je pense que vous n'avez pas envie de partir trop loin de la salle. »

Au moins dans ton bureau, tu aurais pu lui proposer de quoi boire ou manger afin de détendre un peu l'atmosphère. Tu n'as pas besoin de projeter les pensées de la jeune fille pour deviner la tension. Tu pourrais presque en attraper un bout et la modeler entre tes doigts légèrement tremblants.

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MessageSujet: Re: Chair de ma chair, si chère et si étrangère à mon cœur || Aglaé   Chair de ma chair, si chère et si étrangère à mon cœur || Aglaé EmptyMar 24 Déc - 17:19

Papaprends moi la main
Rajuste ton sourire et ça ne l’inquiète que davantage. Sur ses gardes, Aglaé, toujours, parce qu’on ne peut pas faire confiance à l’entité adulte. Trop de traitres dans la maison, trop de hasard dans ce jeu du mensonge qu’on pratique chaque jour un peu plus. Malgré tout il faut te suivre et c’est ce qu’on fait, à contre cœur il est vrai. Un dernier regard pour Pryam, on suppose que c’est aussi notre rôle d’aller faire du un vs un avec nos dragons.

Ferme la porte derrière elle et laisse la musique prendre cette dimension sourde, si particulière. Avant de sortir, ça a agrippée la veste, mise sur le dos, fermée jusqu’au cou. On s’est habituée au froid mais on ne l’aime pas pour autant, la chaleur de l’intérieur toujours plus préférable aux vents extérieurs. Les bras croisés contre la poitrine, une posture fermée qu’elle assume, Aglaé est assez honnête pour ne pas mentir sur ses états d’esprits, pour assumer le peu de sympathie que lui inspire les « grands » de l’académie. Tu te présentes comme un psychologue et c’est un mot qui résonne avec un certain effroi. La folie latente, celle qui berce l’esprit, on te craint d’un coup, parce que ton métier c’est de décodé l’esprit. Hors, on s’est toujours fermée les portes, on s’est toujours refusée à explorer les tréfonds putrides de notre psyché. Depuis maman, on appréhende de comprendre que c’est héréditaire, d’être détraquée. Depuis Felix, on tremble à l’idée de tout faire rater, parce que c’est notre second alice de se saboter. Vois-tu, on n’a pas besoin d’un don et de cette académie pour être un monstre, on a pas besoin d’être spécial pour être meurtrier dans tous les sens du terme. On ne veut pas, tu vois, se mettre en face de tout ce pourquoi on se bat en secret, des révélations qu’on repousse. On ne veut pas, tu vois, te donner à toi ou à quiconque l’occasion de contempler ça.

Pourtant, tu dis que tu es là de ta propre initiative, tu dis que tu n’iras dire à personne, même pas à tes supérieurs ce que ton expertise te fera déduire. Tu promets le secret. T’es, apparemment, juste là pour prendre la température. Méfiante, Aglaé, se laisse quelques secondes pour peser le pour et le contre. La méfiance en première ligne, c’est pas simple de choisir.

« Autant marcher, je n’aime pas être statique. »

Profite des quelques pas pour analyser la situation. Tu te présentes comme l’exception, pourtant on sait qu’ils sont nombreux les agents doubles ici.

« Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise ? Les gens sont inquiets et agacés. On est conscient du risque mais pas d’à quel point il est grand, du coup personne n’est serein. Le couvre-feu, l’interdiction d’approcher les gens, vous vous adressez à des ados alors forcément que ça grogne. »

Elle la première, mais on ne dira pas que l’interdiction de toucher Felix on se l’ai carrée au fond de la fesse droite sans remord, aucun.

 
@Lincoln S. O'Bannon + Gymnase  + Fin Novembre 2019





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MessageSujet: Re: Chair de ma chair, si chère et si étrangère à mon cœur || Aglaé   Chair de ma chair, si chère et si étrangère à mon cœur || Aglaé Empty


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