polarize ღ (xanisis)

DISASTER♡BABE Messages : 164 Age : 26 Classe : classe F.

help me polarizexanadu & isis

Elle avait esquissé un sourire devant les messages qui s’affichaient sur son écran avant de ranger son téléphone dans sa poche –nul besoin de remerciements maintenant, elle ne sentait déjà plus le bout de ses doigts et il ne saurait tarder pour arriver à ses côtés de toute façon, elle lui dirait merci à ce moment là.
Merci, et désolée, si elle arrivait à rassembler le courage nécessaire pour oser prononcer ces mots là.
C’est qu’Isis n’était pas douée pour demander pardon ; elle avait l’impression que la moindre preuve de remord de sa part, quand bien même elle l’éprouvait sincèrement, devenait teinté d’hypocrisie et d’indécence quand on considérait les crasses qu’elle commettait et qui la poussait à se sentir ainsi pour commencer. Désolé, au fond, ça veut dire quoi quand rien ne change après ? Ce ne sont que des mots creux qui promettent des choses qui n’arrivent jamais, et Isis préférait le silence aux faux espoirs ; le silence était froid, sec, mais ne vous crevait pas le cœur à coup d’illusions.
C’était ce qu’elle pensait ; alors Isis ne s’excusait jamais.

Mais avec lui
c’était différent.

Avec lui, c’était pas si unilatéral, les saletés faisaient des allers-retours, suivies de près par l’affection mutuelle qui les amenaient toujours à se retrouver quand bien même ils avaient pu se déchirer la veille. Et peut-être qu’Isis était un peu fatiguée de se retenir constamment, peut-être qu’elle aimerait bien pouvoir dire pardon égoïstement et se soulager un peu de ces démons qui dansaient incessamment dans un coin sombre de son esprit.
C’était aussi pour ça, la bouteille. Avec un peu de chance ça allait aider un peu.

Alors Isis attendait, assise dans l’herbe, recroquevillée pour contrer le froid de l’hiver qui s’installait trop vite pour qu’elle n’ait le temps de s’habituer au fait de devoir s’habiller plus chaudement, et son souffle qui s’échappait de ses lèvres en buée volatile tremblait un peu de le voir s’approcher.
Comme à chaque fois qu’ils se réconciliaient sans en parler.
Mais quand Xanadu entra enfin dans son champ de vision à l’entrée du labyrinthe, Isis songea qu’elle avait déjà un peu plus chaud maintenant qu’il était là.

« J’ai pas oublié pour tes fringues hein, fit-elle en levant le nez vers lui, en référence à ses derniers messages, je sais juste plus lesquels sont à toi dans la pile que j’ai dans ma chambre. Faut que tu viennes les récupérer. »

Elle se mit debout alors qu’il arrivait à sa hauteur et lui colla la bouteille entre les mains tandis qu’elle récupérait le pull qu’il lui avait apporté.

« Ah ouais tu blaguais pas quand tu disais qu’il était pas fashion… elle railla avec une petite mine moqueuse avant de s’empresser de l’enfiler par dessus son uniforme. Merci. »

Et dans son sourire elle s'efforçait de montrer la chaleur qu'il lui apportait.

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Parfois ma rage s'ouvre et t'écris
"Rêvons d'arroser les dunes"
À quoi bon te proposer la lune
Puisque l'orage couvre tes cris
✚ isis

petit morceau de tourment cerné de khôl ruisselant - ses souffles comme des particules fines
condensés de buée, il suffit d'en saisir un et c'est trop tard, l'organisme pollué. Isis à l'entrée du labyrinthe c'est d'un sarcasme alors qu'on est égaré par nature et
avec toi on ne sait jamais où l'on va - la haine par ici ou bien l'amour par là ou bien
rien de tout ça
rien qu'une incertitude d'où l'on repart titubant
où l'on revient à chaque fois
la défaite est d'une douce amertume pour Xanadu.

un pas après l'autre ils appuient et font mal, un sadique refermant les doigts là où on a des bleus - c'est ainsi
c'est comme ça.
avec toi c'est différent, oui
on est sûrement très doué à vider les têtes de toutes douleurs, un temps, et vite effrayé par les ravins de l'autre lorsqu'on n'a plus assez d'éclats de rire et de beaux mots à y lancer on y balance tout le reste - oh le moribond on en déborde ça c'est de la matière première inépuisable, ça se dévore sans faim.
gavé - ouais tu le gaves Isis, parfois, souvent même
fallait qu'on soit des affamés pour se supporter et ça tombe aussi bien que mal qu'on se soit rencontré
percuté adoré vénéré détesté
entretué

jusqu'à ce qu'on ne se sente de revivre approximativement qu'aux cotés de l'autre - à tes cotés Isis recroquevillée les bras étroitement refermés sur les côtes saillantes acérées le froid s'y tranche ah
assise à l'entrée des dédales l'image est belle à faire mal c'est rageant de sentir le cœur rater un battement.

laisse-tomber pour les fringues si j'te les réclame pas c'est qu'j'y tiens pas vraiment, j'm'en fous.

vas-y dérobe encore alors qu'on a passé une vie à défendre le peu qu'on possède Xanadu tout aussi maigre oublie de montrer les dents,
si le visage se froisse c'est parce que tu craches sur son style.

j't'avais prévenu.

ses soupirs se changent en volutes grises comme les mines et le regard a pas envie de rester style désabusé qui lorgne la sortie alors qu'on sait très bien qu'on s'emprisonne tout seul - geôle toxique dont on a forgé les barreaux. Xanadu baisse les yeux sur la liqueur sombre qu'il tient entre les doigts. tu dis
merci
frisson, l'air glacial le mord aussi. ça ne fait rien à l'intérieur de la bouteille et du cœur il a de quoi se brûler à petits feux d'alcool. comme si hausser les épaules c'était le dernier effort Xanadu en fronce les sourcils.

pas d'quoi.

s'amenuisent les mots ils sont décharnés eux aussi, prêts à ronger les os. les crocs serrées
jusqu'à ce que l'on se risque à relever la tête pour tomber nez à nez avec tes sourires. loin de s'attendre à des retrouvailles avec eux aussi. décharge
...
désamorcé - tu sais toujours quel fil couper - le souffle retrouvé le cœur repart
Xanadu se moque aussi (de vous)

cyka c'est qu'un pull Isis, p'tain j'aurais su que ça te ferait aussi plaiz' j't'aurais ramené des moufles et un bonnet.

dissolu de ricanements, c'est pour dire qu'on a moins froid aussi désormais - moins froid entre vous. si l'on entend ces notes là c'est qu'on tente de moins écouter vos mélodies discordantes. craque le goulot scellé pour ouvrir la bouteille non entamée jusqu'alors et prendre une gorgée ambrée - liquide noir puis
regard noir sur cheveux noirs
monochrome Xanadu, dévisage Isis dépolarisée.

... tiens. t'as l'air d'en avoir b'soin.

remet la boisson dans tes mains
et l'on trouvera d'autres manières
de faire taire votre misère - un temps.

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Bien sûr que ce n’était qu’un pull et il aurait pu être le plus hideux comme le plus élégant, le plus chaud comme le plus troué des pulls, son sourire serait resté inchangé car il était évident que ce n’était pas pour le pull qu’elle souriait. Mais Isis avait encore du mal à admettre qu’elle pouvait se faire douce et tendre en dehors d’un lit étranger, alors elle attrapa bien volontiers la perche que Xanadu lui tendait.
C’était grâce au pull oui, et avec un bonnet et des moufles son bonheur aurait été parfait –bien sûr.

« Je t’attends au tournant pour m'offrir tout ça à Noël alors, elle ricana en récupérant la bouteille qu’il avait déjà entamée. »

Dans un geste dont la nonchalance trahissait l’habitude, elle porta le goulot à ses lèvres et avala à son tour d’une seule traite et sans sourciller une gorgée d’alcool qui lui brûla la gorge à son passage –mais elle avait appris à apprécier cette douleur fugace et âpre qui lui laissait des chaleurs imaginaires en-dedans.
Peut-être bien qu’elle en avait besoin oui ; elle s’était sentie plus défaite que jamais depuis sa dernière altercation avec Juno, et le whisky avait cette qualité d’endormir la douleur des vieilles plaies mal cicatrisées rouvertes à l’acide et aux verbes acérés.
Sûrement qu’elle en avait besoin oui ; de l’alcool, et puis de son ami à qui parler.
C’était d’un cliché qui la faisait souffler du nez.
Mais elle n’avait voulu personne d’autre que Xanadu à ses côtés à cet instant précis ; les faux amours murmurés sur l’oreiller n’avaient pas de sens et elle ne voulait pas les entendre quand dans sa tête résonnaient encore le venin de sa sœur, et elle s’efforçait de tenir à distance de sécurité Judas et son amitié trop lourde pour son cœur de lâche.
Personne à part lui ne semblait savoir être la présence parfaitement dosée. Ni trop étouffante, ni pas assez.

« Tu t’es déjà mis une cuite dans le labyrinthe, toi ? Un petit sourire railleur de sale gosse fière de ses terribles exploits se dessina au coin de ses lèvres. J’ai tenté le coup l’année dernière, mais j’avais un peu fumé et j’étais à deux doigts du bad trip, c’était horrible ! »

Avec le recul, c’était le genre d’anecdotes qui la faisaient bien ricaner, mais elle n’avait pas fait la fière quand elle s’était mise à pleurer dans l’herbe en se retenant de vomir parce qu’elle ne parvenait plus à trouver la sortie pour aller aux toilettes.

« J’ai une revanche à prendre ici, tu vas m’aider si t'es cap'. »

Tous les prétextes étaient bons à prendre pour un peu de temps léger à ses côtés –jeux d'ados nostalgiques d'une enfance baclée
et l’occasion de se soulager la conscience en se fendant de quelques excuses qui lui brûlaient la langue au passage.

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rêve pour noël.
ou alors m'appelle pas quand la personne à qui j'aurai chouré les fringues pour te les offrir te captera avec sa chapka.

et vas-y Isis je t'en prie brûle à ton tour, crée des troubles sur ta vision si sombre des choses ça vaut mieux que de regarder le chemin parcouru jusqu'ici pour se rejoindre toi et moi ce soir
derrière on a creusé de tristes sillons, abandonné des ravages, sur nos pas c'est des charniers qu'on laisse et les traces des chaussures marquant dans la terre sont gorgée de la peine des autres. on blesse où qu'on aille
mais l'autre ça va, pas besoin de faire attention
t'as la peau dure et moi aussi, tanné le cuir on peut y planter des mots acérés ou bien de la tendresse c'est le même effet - l'insensibilité similaire
inhibée d'éthanol c'est une anesthésie que l'on vit
encore
et encore
tourne en rond
ici j'arrête pas et pourtant, par là, c'est la première cuite qu'on s'organise à improviser.

dans le labyrinthe jamais -
mais venant d'toi ça m'étonne pas.

peu impressionné - dans ces tourbillons là on ferait pourtant mieux de tendre la main plutôt que de se réjouir du panache avec lequel on se noie mais écoute
on sait tous les deux qu'avouer qu'on a un problème c'est exposer au grand jour les cent suivants,
toute cette lumière ferait couler les images - façon solarisation des clichés
avoue que tu pleures et l'encre de tous les prochains sourires dégoulinera de chagrin.
alors ces risettes se tiennent
elles n'ont pas peur ni de la nuit ni du froid c'est là qu'elles survivent le mieux - ça se change facilement en rire pour garder le cœur au chaud.

t'as toujours des revanches à prendre partout.

et moi aussi
alors c'est parfait.
c'est pour venger les crimes, la gorge de l'enfance tranchée la dépouille blême vide de sang,
on remplace par du whisky et voyez comme on réanime les cadavres.
des étincelles dans les yeux du mien - on a des idées de règle du jeu.
tu verras, Isis
tous les exploits qu'on va réaliser.
le 'sky c'est chacun son tour, je tends la main et enlève la bouteille des tiens où elle a toujours l'air trop grande pour boire seule, là où tu as posé tes lèvres le verre est moins glacial et lorsque je porte aux miennes c'est brûlant à boire
encore une fois
et une fois les frissons muselé par l'alcool je chasse ce qu'il en reste au coin des commissures du revers de la manche.
l'entrée du labyrinthe derrière moi, je recule d'un pas
puis deux
puis trois
c'est simple
tu verras.

compte jusqu'à dix et viens nous chercher moi et la prochaine gorgée,
et ensuite ce s'ra à toi de me faire courir après la bouteille.

tu sais très bien que je suis cap' Isis
incapable
de te dire non alors que j'en crève d'envie
alors je n'attends même pas que tu dises oui c'est un accord tacite, passé depuis des lustres
et la bouteille à la main je tourne les talons et m'élance à toute vitesse
disparaître dans les allées sombres.

un, deux, trois
jusqu'à dix
rattrape moi Isis et je te rattraperai
sans jamais interrompre la descente de l'autre
c'est une chute libre que l'on est
et on se perdra au cœur du dédale pour tenter de retrouver un semblant de repère dans les dédales des cœur.

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Mais venant d'toi ça m'étonne pas.

Elle avait froncé les sourcils et ses lèvres avaient pris le pli d’une moue d’enfant, prête à rétorquer une bêtise banale qui devait sûrement sonner comme "Qu’est-ce que ça veut dire, ça ?" ; mais elle y renonça bien vite et troqua son air boudeur contre une risette amusée –même pour rigoler, c’était si évident que ça n’était pas très drôle à nier.

La bouteille n’eut pas le temps de se réchauffer entre ses mains que la voilà déjà repartie –ballet incessant qui ne prendra fin que lorsque l’ambre sera néant, où que l’un des deux déclare forfait– et Isis en la suivant machinalement des yeux réalisa alors les étoiles espiègles qui luisaient dans le regard de Xanadu. Elle esquissa un geste pour récupérer son dû quand il eu finit de s’essuyer les lèvres d’un revers de manche, mais cette fois la bouteille ne revint pas aussitôt dans ses mains frêles ; elle s’éloignait d’elle plutôt, s’enfonçant vers l’entrée du labyrinthe au rythme d’un reculons narquois.

« Compte jusqu'à dix et viens nous chercher moi et la prochaine gorgée, et ensuite ce s'ra à toi de me faire courir après la bouteille.
— Tu t’es cru dans quel film à l’eau de rose, Vavilov ? répondit-elle en se fendant d’un sourire railleur. »

Railleuse Isis, mais pas farouche à l’idée de pimenter la soirée de cette manière –et ça avait beau sonner sale, c’était plus doux que tout ce dont elle avait l’habitude avec les garçons ; avec eux les idées faisaient vite le tour et les vêtements finissaient systématiquement par tomber quand l’inspiration s’éteignait.
C’était aussi en ça qu’elle se sentait bien à tes côtés, Xanadu –il y avait quelque chose d’infiniment rassurant de se savoir à peu près appréciée d’un homme sans pour autant se sentir désirée.
Elle ferma les yeux, compta à voix haute jusqu’à un, deux, trois, et elle aurait bien aimé épancher sa soif d’une ou deux gorgée de plus avant de lancer les jeux, juste histoire d’anesthésier un peu son alice et rendre la course plus intéressante –mais dix arrivait déjà, et en pénétrant à son tour dans le labyrinthe, elle aurait pu s’obstruer vue, ouïe et odorat qu’elle serait quand même parvenue à te retrouver rien qu’en sentant contre sa peau la chaleur qui émanait de ton corps.
Les morts ressuscités semblaient moins froids qu’elle ne le pensait.

Guidée plus à l’instinct qu’à la réflexion, elle finit par te trouver après t’avoir suivit à la trace –Isis joueuse, mais un peu tricheuse quand la partie la tenait trop éloignée à son goût de ce qui lui donnait chaud aujourd’hui ; au moins sa léthargie naturelle qui la poussait à marcher plutôt qu’à courir avait l’avantage de faire un peu durer le plaisir.
Dans un élan un rien théâtral, elle laissa sa tête dépasser sur le côté de la haie pour te décrire du regard, sourire narquois aux lèvres.

« Trouvé, chacal. »

Elle s’approcha d’un pas léger ; continue à parler comme ça Isis et on risque de te croire des sentiments inavoués.

« Je peux t’entendre respirer à deux kilomètres Xan’, c’est trop facile, c’est pas drôle. »

C’était d’une ironie assez dégueulasse d’ainsi savoir aussi bien s’orienter dans un foutu labyrinthe grâce à ta simple présence quand tout le reste entre vous n’était que méandres confus et cercles vicieux.
Arrivée à ta hauteur, Isis récupéra enfin son dû, mais sa main vint s’accrocher à ta manche du bout des doits.

« Reste avec moi le temps que je sois un peu moins sobre pour le prochain tour. »

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évoque la culture cinématographique alors que des films on n'en a pas vu beaucoup - le seul que je connais avec un labyrinthe se finit mal dans des hypothermies mortelles
je veux pas qu'on fasse un remake de Shining tu sais
et les autres long-métrage j'ai jamais la patience ;
absence totale de culture gé' parce que je décroche trop souvent avant d'atteindre le générique - on en revient systématiquement aux introductions

tant que le nom des acteurs défilent pas sur les écrans noirs
c'est comme si les trames continuaient de s'écrire on a le droit d'imaginer milles conclusions différentes - je crois que
j'ai la phobie des fins d'histoire.

la notre je fais durer Isis même si c'est trop souvent tituber dans des labyrinthes sombres dans lesquels c'est jamais vraiment serein. si c'est paisible c'est anesthésié mais ça me va - le goût commun pour les errances nocturnes c'est repousser les réveils fracassants, le jour qui se lève moqueur, met en lumière qu'on est paumé
au moins la nuit on a des excuses
pour choisir le mauvais virage
prendre quatre fois à droite et tourner en rond
afin de retomber sur des croisements identiques - retenir les trajectoires et mémoriser les dead ends c'est pas notre truc
la sortie je suis pas sûr qu'on la trouve d'ici demain
pour ça
que je propose de se chercher toi et moi
ces sentiers-là même si c'est chaotique on connaît

volte-face en entendant les parois végétales bruisser, trouvé
forcément c'est facile
si j'avais vraiment envie de disparaître Isis je pourrais,
pas besoin de connaître l'itinéraire jusqu'aux sorties
ça peut se passer là maintenant tout de suite
quand tu t'approches et que tu nargues
constates la simplicité des itinéraires
j'ai envie de répliquer que c'est normal Isis

tu sais très bien que j'te laisse toujours gagner.

entre deux eaux à mi-chemin entre la raillerie et les aveux
à demi-mot j'admets qu'on joue fair-play - pas de tricherie de mon coté on a donné parole et tu peux récupérer ton prix,
reprendre la bouteille pour la gorgée gagnée.

ça va te plains pas. encore heureux que j'respire, le jour où tu m'entendras plus là ce sera encore moins drôle.

la risette amère et pourtant on a plus d'alcool au creux des joues - le jour où l'on sera trop égarés Isis
il faudra bien que tu oublies à qui ils appartiennent ces souffles
même si ça m'embête - les tiens même quand ils se changent en expirations théâtrales ou bien moqueuses
je les aime bien.
tout a une fin
j'imagine
en attendant on repart, viens -
et tu agrippes du bout des doigts, la réplique qui tranche la prise d'élan c'est s'arrêter là, prendre le temps
d'être un peu moins sobre
c'est quand même dire reste.

...

la prise volatile, un mouvement du bras suffirait et elle lâcherait aussitôt, facile de couper le fil
les regards s'abaissent sur la manche que tu tiens à peine
reste immobile.

... ok vas-y, mais t'installe pas.

pas ici
il fait froid et tout autour c'est des détours et des impasses
des questions sans réponses - toi et moi incapable de dire où l'on va. stagne dans des torpeurs d'eau-de-vie, Isis
pourquoi ont-elles choisi le labyrinthe, tes catalepsies ?

c'est si douloureux que ça ?

le prochain tour et puis ceux d'après
sans gorgées de courage alcoolisé ?

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« Tu sais très bien que j'te laisse toujours gagner.
— Pff, elle haussa les épaules, réponse typique de mauvais perdant, ça. »

Et pourtant si tu lui disais vrai elle n’en serait pas si surprise Isis, car elle se doute des tours que tu lui caches dans tes deux manches –mais elle ne s’en offusquait guère, elle était bien la première à te faire des cachoteries sentimentales, et derrière ses grands airs de fille trop brisée pour se donner la peine de recoller deux trois morceaux pour refaire la façade, elle gardait cachées, du mieux qu’elle pouvait, ses idées les plus noires au fin fond de son gouffre personnel.
Alors sans rancune et balle au centre.

« Ça va te plains pas. encore heureux que j'respire, le jour où tu m'entendras plus là ce sera encore moins drôle.
— Si ça se trouve je t’entendrais plus parce que c’est moi qui sera plus là et c’est toi qui rigolera moins. »

Quel drame, que ce ton de voix qui ne dissimulait même pas l’éventuelle réalité derrière le fin rideau de l’humour noir, et elle avait beau n’avoir spécifié aucunes circonstances particulières, c’étaient toujours les pires qui sautaient aux yeux les premières.
Nouvelle gorgée âcre qui lui brûlait la gorge –il s’agissait de se miner bien vite et ne plus pouvoir penser– et Isis étira un sourire vague quand les questions sérieuses s’envolèrent enfin.

« Ça l’est tout le temps. »

Mais aujourd’hui peut-être plus que d’habitude.

« J’ai vu ma sœur l’autre jour –on ouvre un peu les vannes, histoire de purger en partie l’égout trop plein– normalement je suis censée m’en cogner de sa sale gueule mais quand elle est partie après en avoir fini j’ai eu envie de me jeter du toit. »

Isis avait toujours eu le don de dire les pires horreurs sur le plus joli des tons de voix, et un ricanement léger carillonna dans sa gorge.

« Les sœur c’est un vrai cancer, je sais pas comment tu fais avec la tienne, ça me dépasse. »

Nouvelle gorgée ; la chaleur lui montait un peu plus dans les oreilles et c’était comme si le monde était un poil plus doux tout à coup.

« Elle m’aime pas d'ailleurs, hein ? »

Te bile pas,
je la comprends.

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