Elle est née comme on meurt, fatalement. Une pluie drue tombait sur Venise quand elle a hurlé pour la première fois son droit à la vie. Elle a hurlé tant et si fort, que le murmure bruyant de sa soeur jumelle ne fut qu’un soupir. Née de l’union d’une ancienne mannequin et de l’héritier Vuitton, les soeurs furent dès la première respiration, plus fortunées que des millions de personnes.

((Pas encore, pas elles))
((vous m’avez déjà arrachés 4 de ma chair))

Aurora et Artémisias, la naissance fut annoncé à grands fracas dans tous les tabloïds. Une façon de les protéger, de les vénérer, de faire fuir l’Académie. Si elles disparaissaient, personne ne pourrait l’accuser, Maman Vuitton, de ne pas les avoir aimer. Et Ce doux tintement des flashs de projecteurs a été pour les nouvelles nés, leur baptème du monde. Artémisias était malade  L’Académie ne la prendrait pas

(chuchotait le père à l’oreille de sa femme tremblante)

La peur la rendait intimidante. La peur la rendait glaciale. Alors, Aurora crut que c’était sa faute. Petite fille vibrante d’énergie, courant, testant les limites, hurlant pour tirer un cri à ses malheureuses maids. Sa mère, pauvre femme, lui tapait sur les doigts. Aurora le prit pour de la colère froide alors que dans le coeur de cette femme suprême, il n’avait que de la peur.

((Et si, elle était comme le vent ?))
((Et si sa malédiction, c’était d’être invisible ?))

Le père la mettait sur ses genoux et lui fit doucement passer la main sur les photos de ses grands frères et soeurs partis à l’Académie.

((Un jour, Aurora , tu les rejoindras. Parce que tu es comme eux.))

Alors, Aurora grandit avec des fantômes. Des ombres de ses frères et soeurs si illustres dont elle ne connaissait que les visages et les hauts faits. Comment pouvait-elle vivre si ses idoles étaient mortes ? Alors, elle ne se rappelle plus des longs discours sur la grandeur de sa plus vieille soeur, les bonnes notes de ses grands frères et la beauté de tout ce petit monde. Des mythes. Des vulgaires contes de fées, aucune valeur dans son esprit dissolu.

Elle se rappelle des paparazzis dans les moindres coins de son enfance, à ses premiers anniversaires jusqu’à sa dernière bêtise. Elle se rappelle des petits oiseaux qui gazouillaient dans l’arbre quand Arté et Aurora apprenaient à tresser les fleurs. Des petits rires d’enfants qui n’avaient aucune forme d’importance dans ce grand jardin. Les week-end à la ferme réclamé à grands cris par Aurora. Les petites araignées nommées par les jumelles curieuses.  Papa et Maman qui descendaient de la limousine pour les réceptionner dans leurs bras chauds. Puis, la question qui fragmenta le monde innocent de ses soeurs, à cause d’un cadeau sincère

((Les Cattleya ne poussent pas ici, comment tu as eu une Aurora ?))

Ce fut le début de la fin. Elle échangeait les choses, elle bouleversait l’ordre du monde. Personne ne voulait l’entendre parler, se justifier, pleurer le pardon pour cette faute. Un claquement de doigt, elle aurait dû s’arrêter de pleurer. Mais pour la première fois, Aurora voulait regarder sa soeur, voir de la peur, de la sympathie.

(Il n’y avait que la jalousie venimeuse dans les yeux pâles d’Arté)

Très vite, des hommes étaient venus. Innocemment, elle leur a demandé. Si elle pouvait prendre Arté avec elle. Elle n’y avait pas sa place, lui avait répondu sèchement sa mère. Le père lui avait fait promettre une chose, entre les larmes de désespoir et de douleur de cet enfant isolé

((Promets moi de ne pas avoir peur, et de nous rendre fiers. ))

Elle a hurlé, elle s’est débattue. Comme elle voulait envoyer au diable les règles, les ordres, les demandes, les volontés. Elle voulait juste Arté, elle voulait retourner dans le jardin. Aurora voulait caresser avec Arté, la portée de la chienne de la ferme. Elle voulait regarder un film -12 avec elle, elle voulait être là pour leurs crises d’adolescences. Elle a voulu une vie avec sa soeur.

(Arté ne l’a même pas regardé partir.)

Elle a pleuré, à l’arrière de la Volvo, dans une robe Dior. Les genoux et les mains en sang de sa tentative échouée de fuite. La fenêtre avait l’air plus solide maintenant. Elle ne voulait plus être Aurora.

((Aurora était celle qu’ils voulaient que je sois. Maintenant, je vais être celle que je veux être. ))

- Sa mère (Lily) était une ancienne Miss Monde qui est tombée amoureuse de l’héritier Vuitton (Charles). Ils ont eu un enfant très tôt. L’enfant a été arraché de sa mère à cause d’un Alice puissant et dangereux. Elle est traumatisée par la perte et tente d’avoir un enfant qui grandira avec elle.

-  2 tentatives ont échouées, plongeant Lily dans une douleur sans fond. Charles ne lui a toujours pas avoués qu’il avait eu un Alice.

-  Charles possèdait l’Alice de Léonor, l’Alice du sacrifice. Il a toujours été fier et heureux que ses enfants partent à l’Académie, mais il aime trop sa femme pour lui dire en face.

-  Artémisias souffre d’albinisme,ce qui entretient un énorme complexe d’infériorité sur sa soeur. La voir partir à l’Académie a été un soulagement et une douleur monstre. Parce qu’elle aurait aimé être spéciale comme sa jumelle. Mais maintenant, elle était la seule à rester auprès de Lily, donc elle avait gagné le droit d’être “spéciale”.

- La famille Vuitton paie des gros cadeaux à l'académie pour les enfants soient bien logés, la mère insiste très fortement là dessus. Melchior a une ceinture Vuitton, gsuisûre